18 JSOP / n° 4 / avril 2011 OCCLUSODONTIE Ce qu’il faut savoir de l’occlusion n
18 JSOP / n° 4 / avril 2011 OCCLUSODONTIE Ce qu’il faut savoir de l’occlusion non pathogène si elle assu re un calage mandibulaire satisfaisant, sans décentra ge mandibulaire transversal. Un éventuel déra- page sagittal ORC-OIM est phy- siologique s’il est compris entre 0,5 mm et 1,5 mm, à la mê me DVO. Une modification de la DV ou une reconstruction prothétique qui affecterait ce maintien de l’OIM doit faire ap pel à une position « dictée par les articu- lations » : la relation centrée. L ’enregistrement de la relation centrée passe impérativement par une ma nipulation mandi- bulaire guidée par le praticien pour s’assurer de l’absence de contrôle musculaire dans l’as- cension mandibulaire. L ’absence de contact dento-dentaire, qui garantit la seule référence arti- culaire, est assurée par une tri- ple épaisseur de cire dure type Moyco® , dont les indenta- tions peuvent être rebasées par une pâte à l’oxy de de zinc. La morphologie occlusale de chaque dent, qui assure les fonctions occlusales de calage, centrage et guidage, est fortement reliée à sa si tuation spatiale par rapport aux déter- minants condyliens. Ainsi, des éléments prothétiques réalisés sur des mo dèles montés arbi- trairement sur une table occlu- sale d’articulateur seront inévi- tablement générateurs d’interférences occlusales, en raison du décalage sagittal, transversal et vertical qui a gou- verné à leur réalisation. La si - mulation des trajectoires de diduction sur un articulateur n’est valide que si le modèle a été transféré par l’intermédiaire d’un arc facial.À défaut, l’em- preinte doit fournir au techni- cien de la boratoire les informa- tions relatives aux fonctions occlusales du patient. Le recours à une empreinte secto- rielle est indiqué si la prothèse s’in tègre à l’OIM (centrage), si la DV est définie par des contacts occlusaux de part et d’autre du secteur préparé (calage) et si les mouvements excentrés sont pris en charge par au moins une dent non pré- parée (guidage). Dès que l’une de ces fonctions ne peut être simulée, une empreinte globale des dents préparées montées 2 3 Relation centrée ou position d’intercuspidation maximale, morphologie occlusale et prise d’empreinte, perturbation des fonctions occlusales : un tableau synoptique des connaissances essentielles en occlusodontie. Prendre l’occlusion consiste à enregistrer la relation in ter- maxillaire dans une position dite « de référence », re produc- tible et transférable sur un ar ti- culateur. Celle-ci peut être l’oc- clusion d’intercuspidation maximale (OIM) ou l’occlusion de relation centrée (ORC). L ’oc- clusion du pa tient, celle qui lui est habituelle est-elle optimale ? Cette occlusion « dictée par les dents » peut être obtenue au prix de contractions muscu- laires pro longées et peut se trou- ver à l’origine de troubles muscu lo-articulaires . Une ma n ipulation de la mandibule en relation centrée, lors de l’exa- men clinique, permettra de détecter la présence de ces contractions musculaires d’évi- tement empêchant le praticien de mener les arcades du patient en contact. L ’OIM est considérée comme 1 CONSEILS PRATIQUES 1 Ces conseils pratiques sont issus des conférences données par Jean-François Carlier lors du voyage-congrès de la SOP aux Antilles. Retrouvez toutes les autres conférences dans la rubrique « Les rendez-vous de la formation continue », pp. 31 à 41. JSOP / n° 4 / avril 2011 19 CONSEILS PRATIQUES … sur articulateur est requise, au risque de perturber durable- ment les fonctions occlusales. La perturbation des fonctions occlusales peut être à l’origine de processus d’adaptation mus- culaire du patient par une aug- mentation de l’activité muscu- laire ou articulai re et des dérangements inter nes de l’ATM sous l’effet de l’augmen- tation des contrain tes articu- laires. Les tests de provocation de Krogh-Poulsen permettent la discrimina tion de l’origine du dysfonctionnement. L ’interpo- sition d’une cale entre les dents du côté douloureux diminue la douleur d’origine articulai re, alors qu’elle augmente la dou- leur d’origine musculai re. L ’éva- luation de la cinématique man- dibulaire par le diagramme de Farrar vient compléter le diag- nostic et quantifier le degré de l’atteinte.Un traitement initial par conseils, explications, réé - du cation comportementale ou physiothérapie constitue un préalable au traitement par orthèse occlusale. L ’orthèse est un moyen, temporaire, non invasif, réversible, qui permet de relâcher les muscles masti- cateurs, ou de limiter les contraintes articulaires. Elle permettra en outre de reposi- tionner, si nécessai re, le com- plexe condylo-discal dans les cas de luxations discales réduc- tibles, caractérisées par le cla- quement réciproque d’ouver- ture et fermeture. Ce claquement ne fera pas l’ob- jet d’un traitement particulier, s’il n’est pas douloureux et ne provoque pas de handicap fonc- tionnel. En cas de traitement, l’objec tif thérapeutique sera l’optimisation de la fonction et non la recherche de l’idéal struc- turel. n Jean-François Carlier Maîtriser le traitement d’urgence des DAM Comment gérer douleurs et dysfonctions articulo-mandibulaires (DAM), qui constituent une cause fréquente de consultation ? L ’urgence en matière de DAM tient à la brutale aggravation de signes douloureux ou fonction- nels existants, qui viennent alté- rer la qualité de vie du patient. Le principal motif de consulta- tion est la douleur aiguë tem- poro-mandibulaire, spontanée et persistante ou provoquée par le mouvement. Elle s’accom- pagne d’une limitation de l’ou- verture buccale, qui empêche une exploration de la cavité buccale à la recher che d’une étiologie dentaire. En première intention, une ra diographie panoramique permet d’écarter d’évidentes anomalies structu- relles (hypertrophie condy- lienne ou coronoïde, accident d’évolution de dent de sagesse), fonctionnelles (lithiase, paroti- dite) ou infectieuses (cellulite, syndro me du septum). Les circonstances d’apparition et les antécédents du patient (chirurgie traumatique, pro- thèses iatrogènes, orthodontie) peuvent parfois expliquer la pathogénie. L ’examen clinique bucco-dentaire s’atta che à recenser des anomalies de calage ou de guidage ou encore des perturbations de l’agence- ment des arcades, tandis que l’anamnèse pourra ré véler Contracture musculaire du masséter. 1 2 3 d’éventuelles habitudes nocives, la pratique de sports à risques, des accidents de la voie publique, voire des violences conjugales. La palpation des zones doulou- reuses, articulaires ou muscu- laires, contribue à identifier les tissus atteints. La douleur à la palpation pré-auriculaire, ou intra-auriculaire signe une atteinte des tissus rétrodiscaux … CONSEILS PRATIQUES 20 JSOP / n° 4 / avril 2011 et/ou de la capsule. La douleur à la palpation des corps muscu- laires orientera vers une hy per- activité musculaire, soit d’ori- gine réflexe en rapport avec une lésion bucco-dentaire, soit en lien avec des myospasmes dé - clenchés par la palpation de zo - nes gâchettes. Les tests de provocation, de Krogh-Poulsen(1), la comparai- son des mouvements actifs et passifs ou la mobilisation ar ti- culaire seront déterminants dans l’attitude à adopter pour soulager le patient. Une limita- tion de l’ouverture, sans di mi- nution des amplitudes en diduction orientera le diagnos- tic vers une contracture d’im- mobilisation et sera levée tem- porairement par l’application de spray cryogène. La suppression des facteurs étiologiques occlu- saux ou comportementaux et la prescription de myorelaxants suffiront à soulager le patient. En revanche, une contracture prolongée , dont la douleur est exacerbée par le serrement 1 Une butée postérieure en composite comble le relief occlusal pour assurer la décompression d’une ATM en phase d’arthrite aiguë. Une cale résine, directement confectionnée sur ce bridge en sous-occlusion, maintient la position de capture discale après manœuvre de Farrar. 2 3 des dents, nécessite, d’une part, un massage afin d’expurger le muscle de ses déchets métabo- liques et, d’autre part, la réali- sation d’une gouttière de re con- ditionnement musculaire en port nocturne. Des conseils comportementaux visant à contrôler les habitudes noci ves et une prescription de myore- laxants (thiocolchicoside) com- pléteront le traitement. Le blocage peut être dû à un trismus d’origine infectieu se (cellulite) et sera levé par une antibiothérapie. Le trismus post-radique, ou résultant d’une myosite rétractile post-chirur- gicale, sera traité par une phy- siothérapie d’étirement de type TheraBite® ou une injection de toxine botulique. L ’origine arti- culaire est plus fréquemment rencontrée en urgence, à la suite d’un changement d’état brutal, soit sous l’effet d’un trauma- tisme, soit par une décompen- sation psychogène. La douleur provoquée par une augmentation de la pression articulaire oriente vers une ré - trodiscite, tandis que celle liée à l’extension et la palpation externe articulaire est le si gne d’une capsulite. Dans les deux cas, la prescription d’an- talgiques (AINS), la suppression des habitudes nocives et la protection des structu res par une gouttière de dé com- pression réduisent rapide ment les symptômes. Les douleurs accompagnant une arthrite aiguë sont dues à l’érosion des surfaces articu- lai res directement en contact. Une butée postérieure en com- po site , réalisée extempora- nément au niveau molaire, limi- tera les pressions sur les structures. L ’inflammation im - portante sera contrôlée par des corticoïdes (prednisolone), en association avec des myore- laxants (tétrazépam). Le blocage à 20 mm d’ouverture caractérise l’absence de transla- tion condylienne due à une luxation discale non réductible. La douleur, liée à l’étirement du frein postérieur, est augmentée par l’excursion mandibulaire controlatérale. Après réduction de uploads/Sante/ at-conseils-pratiques-en-occlusodontie-sop.pdf
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- Publié le Jan 07, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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