Synthèse annuelle d’activité 2010 du Pôle Santé et Sécurité des Soins 2 Humanis
Synthèse annuelle d’activité 2010 du Pôle Santé et Sécurité des Soins 2 Humanisme, Equité, Respect, Impartialité, sont les valeurs du Pôle Santé et Sécurité des Soins. Son action s’effectue en toute confidenti- alité, auprès de chaque usager ou professionnel de santé qui requiert ses services. Le Pôle Santé et Sécurité des Soins (P3S) travaille en réseau et déploie un dispositif adapté à la complexité et à la diversité des demandes : de l’information, au simple « aiguillage » vers les struc- tures locales de médiation, en passant par le soutien d’un professionnel de santé en difficulté, l’examen approfondi du dossier en cas de conflit, la médiation, jusqu’à la proposition de réformes. Avec plus de 10 000 requêtes enregistrées en 2010, P3S a démontré son utilité, et la pertinence de son action dans des domaines aussi variés que la maltraitance des personnes âgées, la fin de vie, le non respect des droits des patients en psychiatrie, l’application du principe de laïcité à l’hôpital, les difficultés d’accès aux soins des détenus, l’engorgement des urgences, l’éthique, l’usure des profes- sionnels… Ces thématiques sont reprises sous forme d’articles et de témoignages dans la lettre mensuelle d’actualité de P3S qui est diffusée sur son site internet (www.securitesoins.fr). Le plus souvent contacté par l’intermédiaire de sa plate-forme d’écoute, P3S a innové en ce qui concerne les moyens de contacter l’Institution. S’il reste possible de le saisir par l’intermédiaire, des parlementaires, des délégués du Médiateur de la République ou par courrier, plus de 80 % des demandes lui parviennent directement par le numéro vert dédié, que des campagnes d’informations tentent au maximum de porter à la connaissance des usagers et des professionnels de santé. À noter que pour l’année 2010 près de 18% des requêtes proviennent de pro- fessionnels, en situation de dialogue bloqué avec un patient, subissant un isolement professionnel après un accident médical, ou menacé dans leur activité… Ils sont à la recherche d’un interlocuteur indépendant et neutre. C’est pourquoi P3S a mis en place au cours de l’année une cellule d’accompagnement et de soutien des professionnels qui intervient dans la prise en charge du stress post traumatique de professionnels confrontés à des situations complexes et sensibles, associées à une rupture de dialogue avec les acteurs concernés sans perspective de solutions. Un grand nombre de cas complexes appelle de la part du P3S un traitement approfondi. Destinataire des réclamations des usagers en litige avec des profes- sionnels ou établissements de santé, la cellule d’analyse et de suivi des affaires peut se faire communiquer toutes les pièces médicales du dossier concerné et mettre en œuvre des moyens particuliers pour analyser chaque dossier et reprendre pédagogiquement chaque « histoire ». Afin d’avoir une vision commune et partagée EN QUELQUES MOTS Le Pôle Santé et Sécurité des Soins : comprendre, intervenir, alerter, restaurer la confiance 3 sur chaque affaire, un staff mensuel et multidisciplinaire se tient au Pôle Santé et Sécurité des Soins avec un médecin permanent, une infirmière, une juriste et cinq médecins vacataires (qui sont par ailleurs en activité à l’hôpital ou en clinique). Ils analysent les dossiers, en concertation avec douze délégués thématiques : per- sonnes de référence, Professeurs, Magistrat, Directeur d’hôpital, Psychiatre,… dont le Pôle sollicite les avis. C’est ce travail qui permet à P3S de mieux comprendre le déroulement des événements indésirables graves qui lui sont soumis et d’identifier les éventuels dys- fonctionnements ou erreurs, condition indispensable à l’amélioration des pratiques. La cellule de médiation, ne cherche pas à désigner un coupable, mais à permettre une exploitation positive de l’erreur. La médiation physique a valeur pédagogique pour les professionnels. Les missions du P3S ne s’arrêtent pas là. Son rôle de médiateur dans des dos- siers liés à un préjudice susceptible d’entraîner des poursuites disciplinaires ou d’en- gager une responsabilité pénale, civile ou administrative, fait de lui un observateur privilégié des événements indésirables graves et des pratiques non conformes ou contraires à l’éthique. Ces situations susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui ou de menacer des personnes vulnérables (enfants, personnes âgées…) nécessitent parfois le déclenchement du dispositif d’alerte de l’autorité concernée. Le Pôle Santé et Sécurité des Soins a observé, lors de ses visites d’établisse- ments à l’occasion de ses tournées régionales, la qualité des échanges, l’attitude empathique et le respect des professionnels à l’égard des usagers. Par ailleurs, P3S tient à souligner qu’à chaque saisine du Médiateur de la République, a été observée une très forte implication des établissements et des institutions dans la résolution des conflits. Par ailleurs, en 2010, trois conventions de partenariat ont été signées avec le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM), la Société Française d’Anesthé- sie Réanimation (SFAR) et l’Agence Régionale de Santé (ARS) Rhône-Alpes. Elles marquent l’engagement réciproque de ces partenaires et du Médiateur de la Répu- blique à améliorer l’accès aux droits et la qualité du service rendu aux usagers du système de soins et des professionnels de la santé. Elles définissent les termes d’une coopération visant à instaurer un échange réciproque d’informations afin d’identifier les actions correctives et préventives les plus adaptées à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Elles réaffirment l’action du Médiateur de la République et de ces partenaires dans la promotion des valeurs communes d’écoute et de respect des usagers du système de soins et des professionnels de santé. 4 EN QUELQUES CHIFFRES 13 723 requêtes : 11 880 contacts au centre d’appels 1 400 courriers reçus en cours de traitement 282 formulaires web traités 161 témoignages reçus sur le site www.securitesoins.fr Motifs des requêtes Éclairage sur cas individuel Information juridique/risques liés aux soins Demande de médiation Témoignage/Alerte 2 175 dossiers ayant nécessité une analyse approfondie des pièces médicales et/ou une rencontre physique des acteurs concernés Typologie des requêtes Evénements indésirables médicaux ou chirurgicaux Maltraitances/violences Insatisfaction patients/familles Infections associées aux soins Non respect des droits des patients discrimination/déontologie Evénements liés à un produit de santé 4 % 9 % 14 % 14 % 20 % 39 % 20 % 15 % 10 % 55 % 5 LES GRANDES TENDANCES Le défi de la maltraitance : une prise de conscience collective… Une prise de conscience collective… Suite aux rapports du Médiateur de la République et de la Haute Autorité de santé, consacrés à la maltraitance dans les établissements de soins, ce phénomène n’est plus nié et le Pôle Santé et Sécurité des Soins a pu constater que de nombreux établisse- ments se mobilisent pour promouvoir la notion de bientraitance. Par ailleurs, le Ministère de la Santé a placé l’année 2011 sous le signe des patients et de leurs droits. A ce titre, une mission consacrée à la bientraitance a été chargée de faire des préconisations pour améliorer la qualité du service vis-à-vis des patients et de leurs proches, de favoriser le dialogue et de participer à la diffusion de bonnes pratiques. Les faits relevant manifestement d’une situation de « maltraitance » doivent être consi- dérés et traités avec d’autant plus de gravité qu’ils s’inscrivent dans un dispositif légal contre-indiquant le silence et poussant à agir. La relative complexité de ce dispositif qui touche, selon des modalités différentes, des mineurs, des majeurs, des personnes âgées et des handicapés, mérite d’être bien connu par tous les établissements. Bien souvent, les reproches de « maltraitance », for- mulés par les patients ou leurs proches, recouvrent heureusement des faits de moindre importance, exclu- sifs de cette violence physique caractérisée, de cette négligence lourde, de cette cruauté mentale voire de l’abus sexuel qui peuvent la caractériser. Ces faits sont néanmoins révélateurs d’une situation de souffrance ou d’incompréhension qui mérite une attention particu- lière de la part des professionnels concernés. L’examen systématique et rigoureux des situations de maltraitance par les Commissions des Relations avec les Usagers et de la Qualité de la Prise en Charge (CRUQPC), font souvent l’objet, en aval de cette commission et sur la base des éléments déga- gés par son enquête et de ses conclusions, d’une réflexion au sein du service en cause. Cette réflexion d’équipe est indispensable à sa bonne cohésion dans la poursuite d’un objectif de qualité du soin, soucieux de ne pas perdre de vue le patient dans sa dignité et ses exigences de personne humaine. On voudrait être sûr que cette pédagogie soit effective et constante dans tous les établissements. A ce titre, la nouvelle version de la certification proposée par la Haute Auto- rité de santé contient dorénavant des références et des critères qui renforcent les dimensions du respect du patient, l’humanité de la prise en charge et le respect du droit à l’information. Les établissements de santé sont dorénavant évalués sur l’engagement du management et des instances de l’établissement pour promouvoir la bientraitance. Accusé de coûter trop cher à la société Handicapé depuis la naissance, Mr F. décède dans une clinique suite au retard de prise en charge d’une occlusion intestinale. Face aux douleurs intenses présentées par Mr F., la mère de celui-ci n’a de cesse d’alerter l’équipe médicale. Aucune de ses remarques n’est prise en considération. Les seules paroles entendues par la uploads/Sante/ bilan-p3s.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Health / Santé
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