Les troubles spécifiques du langage oral concernent 6 à 8 % des enfants d'âge p
Les troubles spécifiques du langage oral concernent 6 à 8 % des enfants d'âge préscolaire et scolaire*. *Source : OCDE. p.4 PARTIE 1 / Qu'est-ce qu'un Trouble du Langage Oral (TLO) ? PARTIE 2 / Quelques repères PARTIE 3 / Que faire si on suspecte un TLO ? PARTIE 4 / Que faire une fois le diagnostic posé ? PARTIE 5 / Comment favoriser la communication et l’accès aux apprentissages ? p.8 p.13 p.14 p.15 4 Qu'est-ce qu'un Trouble du Langage Oral (TLO) ? Les différents troubles du langage oral Les troubles acquis : le développement normal s’interrompt brutale- ment ou régresse (trauma crânien, AVC, pathologie dégénérative…) Les troubles secondaires : ils sont consécutifs à une pathologie autre (retard mental, déficience auditive, visuelle, pathologie neurolo- gique, troubles psychoaffectifs…) Les troubles neurodéveloppementaux : le développement se fait avec du retard ou de manière inhabituelle, les troubles apparaissent précocement durant le développement et sont responsables d'un écart significatif des performances langagières par rapport aux enfants du même âge : Le trouble de la parole (trouble de la phonation selon le DSM5) se caractérise par une difficulté persistante de la production de phonème gênant avec l’intelligibilité du discours ou empêchant la communication orale de messages. Il comprend des troubles pho- nologiques et des troubles de l'articulation Le trouble du langage oral se caractérise par des difficultés per- sistantes dans l'acquisition et l'utilisation du langage consécutives à des déficits dans la compréhension ou la production du vocabu- laire, dans la structure de la phrase et dans le discours. Les capa- cités expressives et réceptives peuvent être affectées de façon va- riable (le déficit réceptif peut être sous-estimé lorsque l'enfant compense son trouble en s'aidant du contexte). Les troubles réduisent l’efficacité de la communication, ce qui compro- met un ou plusieurs des éléments suivants : la participation sociale, la réussite scolaire, les performances professionnelles. Les symptômes débutent pendant la période précoce du développe- ment. Les difficultés ne sont pas imputables à un déficit auditif ou à d’autres 5 déficiences sensorielles, à un déficit moteur cérébral ou à une autre af- fection neurologique ou médicale, et elles ne sont pas mieux expliquées par un handicap intellectuel (trouble du développement intellectuel) ou par un retard global de développement. Ils sont pour cette raison régu- lièrement appelés "troubles spécifiques du langage oral". TLO Acquis Secondaire Neuro développemental Trouble du langage Trouble de la phonation (Trouble de la parole) FORME PLUS SÉVÈRE DYSPHASIE La dysphasie peut être plus ou moins sévère et se présenter sous des formes diverses : parole déformée, mots isolés, style télégra- phique, structures de phrases inadaptées, manque du mot, difficultés à construire et à organiser son discours, troubles de la compréhension. 6 Les différentes dysphasies Les troubles persistent malgré une rééducation adaptée. Plusieurs classifications des dysphasies ont été réalisées. Nous présentons ici celle de Bishop (2004)* qui se base sur les composantes langagières atteintes : – phonologie (choix et enchaînement des sons), – lexique (acquisition et utilisation du vocabulaire), – syntaxe (construction de phrases), – discours, – production motrice de la parole (articulation), – fonction pragmatique (utilisation dans un but de communication), – versant réceptif (compréhension) du langage. Dysphasie linguistique : C'est la forme la plus courante. Elle se caractérise par des déficits phonologique, lexical, sémantique, syntaxique et discursif, en ex- pression comme en compréhension. Ces déficits peuvent être plus ou moins marqués. Les tableaux peuvent être très variables : parole laborieuse, défor- mée, rare ou fluente, lexique pauvre et manque du mot, structures déviantes de la phrase et du récit... L'expression peut être plus touchée que la compréhension, qui est plus difficile pour les énon- cés complexes. Dyspraxie verbale : C'est un trouble de la programmation et planification motrice de la parole, en l'absence de troubles musculaires ou sensoriels. Les dif- ficultés sont marquées lors de la production de syllabes complexes ou d'enchaînement de syllabes. L'intelligibilité est atteinte : l'enfant est difficile à comprendre. *Actes des entretiens d'orthophonie, 2014. Dysphasies : Réflexions autour de la définition et des critères diagnostiques. 7 Deux tableaux plus rares : Dysphasie pragmatique : L'utilisation du langage comme outil de communication est altérée : adaptation à l'interlocuteur, maintien de la communication, interpréta- tion des signes non-verbaux... La compréhension de certaines situa- tions langagières (humour, expressions imagées...) est difficile. Agnosie verbale : Le versant réceptif du langage est altéré de manière sévère. Il peut y avoir un langage de surface faisant illusion. Les enfants porteurs de dysphasies évoluent et progressent avec une réé- ducation et des adaptations scolaires adaptées mais le décalage de déve- loppement avec les enfants du même âge reste important. A l'âge adulte ils peuvent avoir développé un langage fonctionnel mais conservent des difficultés. Ces syndromes peuvent être associés à d’autres difficultés : troubles praxiques, troubles de la mémoire verbale, troubles du repérage temporo-spatial et de logico-mathématique. 8 COMPREHENSION EXPRESSION Vers 6 mois Réagit à son prénom, au « non ». Commence à babiller (ba ba ba). Entre 9 et 12 mois Comprend des mots familiers en contexte, puis hors contexte : « attends », « fais attention », « prends ». Regarde un objet qu’on lui tend. Salue, refuse, pointe du doigt. Utilise le babillage diversifié proche des premiers mots. Entre 12 et 18 mois Comprend des petites phrases en contexte : « le doudou est tombé », « le biberon est chaud ». Développe des gestes symboliques : main à l’oreille pour téléphone. Dit ses premiers mots en contexte. Entre 18 et 24 mois Comprend des ordres simples en contexte : « tiens ton biberon », « prends ton gâteau ». Utilise des mots phrases : [balle]= «donne la balle» ou «c’est ma balle», selon le contexte et l’intonation. Apprend plusieurs mots par jour : période d’explosion lexicale. Puis ébauche des phrases en combinant un geste et un mot : pointer + [balle] = « je veux la balle », [gade poupée] = « regarde ma poupée ». Quelques repères L’évolution du langage oral chez l’enfant* 9 COMPREHENSION EXPRESSION Entre 2 et 3 ans Comprend des ordres simples hors contexte : « va chercher ton pyjama », « tu peux aller te coucher », « va jouer avec ton petit frère »... Utilise « moi » pour parler de lui. Fait des petites phrases de deux ou trois mots (langage télégraphique) et les associe aux gestes. À 3 ans Comprend le langage du quotidien. Diversifie son vocabulaire : verbes, adjectifs et mots outils et fonctionnels (prépositions, pronoms…) mais parfois mal prononcés. Fait des phrases à trois éléments (sujet + verbe + complément). Commence à utiliser le « je ». À 4 ans Comprend les phrases longues et complexes et comprend un récit simple. Précise son vocabulaire. Allonge et complexifie ses phrases. Articule tous les sons. À 5 ans Comprend un récit. A acquis les règles du langage. Construit des récits. Parle sans déformer les mots. À 6 ans Comprend un récit. Est prêt pour apprendre à lire et écrire. *Extrait de « Les troubles du langage chez l’enfant—Guide pratique » Société Française de Pé- diatrie Mars 2007 avec le soutien de la Direction Générale de la Santé : téléchargeable sur www.sfpediatrie.com et www.sante.gouv.fr. Avec l’aimable autorisation de la Société Française de Pédiatrie. 10 11 Difficultés de développement du langage oral : quels signes d’appel ? Ce qui doit interpeller : Avant 3 ans et à tout âge L’enfant cherche peu à communiquer (s’isole, écoute peu, s’exprime peu…). Il peine à comprendre ce qui lui est dit, ne réagit pas ou mal en regard de ce qui était attendu. À 3 ans Il a des difficultés nettes de compréhension même face à des phrases simples, il cherche tous les indices à sa disposition pour mieux comprendre (contexte, gestes, mimiques…). Il n’est pas compris quand il parle à quelqu’un qui ne fait pas partie de son environnement familier, il peut utiliser le pointage et des gestes pour faciliter la communication. Il produit des sons déformés ou peu de mots. Il cherche ses mots ou peine à construire des phrases de 2 à 3 éléments. À 4 ans Il peine à comprendre des phrases longues, complexes. Il déforme encore les mots (au niveau de l’articulation ou des syllabes : lavabo = « valado », escargot = « écagot », construit mal ses phrases (emploie des phrases courtes, des tournures enfantines ou mal construites…). Il a du mal à organiser son discours pour raconter un événement. Avant l’apprentissage de la lecture Son langage n’est pas correct. Son langage est correct mais il présente encore des troubles de l’articulation (confusion : chat = « sa », train = « krain » …). Toute suspicion de retard de langage doit faire l’objet d’une consultation médicale. Un bilan orthophonique et une rééducation suivront si nécessaire. 12 Quels moyens ? Les dispositifs prévus par l'Education Nationale* Ces dispositifs permettent l'officialisation des aménagements scolaires, en facilitent la transmission d'une classe à l'autre, uploads/Sante/ brochure-tlo-web.pdf
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- Publié le Apv 17, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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