Chapitre II : L’inconscient I-Définition de l’inconscient ; intérêt philosophiq

Chapitre II : L’inconscient I-Définition de l’inconscient ; intérêt philosophique de l’inconscient A)Définition (à connaître par coeur) D’après Freud, l’inconscient est une instance de notre psychisme qui indépendamment de notre volonté consciente et plus ou moins à notre insu intervient dans notre conduite effective. ________________________________________________________ Instance : synonyme de « parti », à utiliser dans un contexte abstrait. Psychisme : plus ou moins synonyme « d’esprit » ; disons que le psychisme regroupe notre pensée, nos sentiments, émotions... Conduite : en psychologie, l’ensemble de nos actes et de nos pensées. En psychologie on distingue le mot « conduite » et le mot « comportement ». Ce dernier terme étant réservé aux actes directement observables. ________________________________________________________ D’une manière plus intuitive, cette définition veut dire que nous avons quelque chose en nous qui choisit à notre place ce que nous faisons et ce que nous pensons. ________________________________________________________Attention : ne jamais confondre « l’inconscient » et « l’inconscience ». « L’inconscience » a deux synonymes différents : c’est le synonyme de coma. C’est aussi la conduite irresponsable de quelqu’un ne se rendant pas compte de ce qu’il fait. « L’inconscient », comme sa définition figurant ci-dessus l’atteste, signifie tout autre chose. Mais attention : l’adjectif qualificatif « inconscient » s’applique simultanément à l’inconscient selon Freud et aux deux sens du terme « inconscience » (il y a quelques années, un sujet de dissertation avait joué sur ce point) ________________________________________________________ B) Intérêt philosophique De toute évidence, la définition de l’inconscient selon Freud s’oppose -du moins jusqu’à un certain point- à la conception du libre arbitre développé dans le chapitre 1. A titre de rappel, le libre arbitre dénote la conception philosophique selon laquelle j’ai le libre choix de mes actes, sachant que c’est également à moi d’assumer l’entière responsabilité de mes choix et de leurs conséquences. Cette conception est évidemment contredite par l’idée que nous ayons en nous « quelque chose » choisissant à notre place. A ce propos, Freud laisse la célèbre citation suivante : « la découverte de l’inconscient représente la troisième blessure narcissique et terminée de l’Humanité ». _______________________________________________________ Narcissisme : amour propre exagéré ________________________________________________________ Après avoir appris avec Copernic qu’il n’habite pas pas le centre de l’univers, avec Darwin qu’il appartient à une espèce parmi d’autres ayant juste évoluée plus rapidement, l’humain sait désormais qu’il n’est pas le maître dans sa propre maison. Toutefois, d’après Freud lui-même, ces propos doivent être relativisés. En effet, si l’inconscient intervient indépendamment de notre volonté consciente dans notre conduite, cela ne veut pas dire que nous soyons dans tous les cas de figures les marionnettes impuissantes de l’inconscient. Bien au contraire, d’après Freud lui-même, l’inconscient peut certes nous compliquer la vie, par exemple, en nous poussant à commettre un lapsus ridicule ou même embarrassant (nous reviendrons sur ce point). Mais, cela ne veut pas dire que l’inconscient nous dicte notre conduite en tout et pour tout. En ce qui concerne nos choix, engageant notre responsabilité personnelle, nous verrons que la grande majorité des humains conservent à ce niveau l’entière maîtrise de leurs actes. Seuls les psychotiques, c’est à dire des patients atteints de maladies mentales que nous définirons plus tard, peuvent éventuellement être comparés à des « marionnettes de leur inconsient ». Ce qui précède nous mène à la problématique de départ de ce chapitre : « jusqu’à quel point, l’inconscient représente t-il une négation du libre arbitre ? Nous verrons que cette question exige une approche très nuancée II-Un petit aperçu de la découverte de l’inconscient Freud (né vers le milieu du XIXème siècle-mort à la veille de la seconde Guerre mondiale) est au départ médecin, spécialisé en neurologie. A ce titre, il est amené à s’occuper d’un grand nombre de patients – surtout de patientes – atteints d’hystérie. Attention : le sens psychatrique du terme « hystérie » n’a rien à voir avec ce que le grand public entend par là. En psychatrie, « hystérie » désigne une maladie assez grave, parfois très grave dévellopant des symptomes tantôt psychiques, tantôt physiques, mais sans qu’il yait de cause organique. A l’époque qui nous intéresse ici, les années 1890 puis 80, la médecine ne peut rien contre cette maladie : en effet, à cette époque, les médecins sont convaincus qu’une maladie développant des symptômes physiques doit avoir une cause organique : infection bactérienne ou les ions (les virus ne seront découvert que beaucoup plus tard). Puisque l’hystérie n’a pas de cause organique, les médecins n’arrivent pas à l’expliquer. Ils considérent donc l’hystérie systématiquement comme de la simulation ou de l’hypocondrie. Pourtant, la gravité des symptômes – on va lister quelques cas particulièrement graves de fausses grossesses, des paralysies caractérisés résistantes aux tests de débusquage, hydrophobies caractérisées... – dénote clairement que l’hystérie ne relève ni de l’hypocondrie, ni de la simulation. Freud figure parmi les premiers médecins de son époque a réalisé que l’hystérie représente une maladie très particulière dont l’origine reste à être découverte. Il entame alors des recherches qui peu à peu l’amèneront à la découverte de l’inconscient. Voici les principales étapes de la découverte de l’inconscient : -Travaillant momentanèment avec le Docteur Charcot à la Salpêtrière, Freud constate que Charcot soigne l’hystérie par l’hypnose, avec des résultats éphémères. Or l’hypnose est une méthode purement psychique. Freud en tire la conclusion suivante : puisqu’une méthode purement psychique tel que l’hypnose a un impact certes éphémère mais réel sur les symptômes physiques de l’hystérie, ces derniers doivent avoir une origine psychique. C’est la découverte des maladies psychosomatiques. De nos jours, ce concept nous est familier mais à l’époque, il s’agit d’une découverte révolutionnaire. - Analysant le dossier médical d’une patiente hystérique auparavant soignée grâce à l’hypnose par le docteur Breuer, un confrère de Freud, ce dernier –aidé par Breuer- fait un constat déterminant : sous hypnose, la patiente –Anna O.- se souvient de certains épisodes de sa vie qu’elle ignorent à l’état de veille normale. Ces épisodes, remontant souvent à la prime enfance de la patiente, représentent des liens avec ces symptômes. Prime enfance : l’enfance précédant l’apparition de l’acquisition de la conscience au second degré. Ce qui précède nous donne déjà une première idée de l’inconscient : nous avons en nous quelque chose que nous ignorons habituellement ; pourtant ces facteurs jouent un rôle effectif quant à notre conduite, sachant que ce rôle est le plus souvent perturbateur. -Pratiquant lui-même l’hypnose, avant de la remplaçer par une approche plus efficace – l’association libre ; ce terme sera précisé durant la préparation de l’oral – Freud, progressivement fait des découvertes supplémentaires concernant l’inconscient. En simplfiant : chaque fois que notre conscience ne parvient pas à assumer quelque élément insupportable concernant souvent sinon le plus souvent des problèmes d’ordre sexuel, elle les refoulent. C’est à dire elle les éjectent tout en empêchant leur retour. Pourtant, les élèments refoulés, même éjéctés de la conscience reste cachés en notre for intérieur. Ainsi, l’inconscient se forme progressivement dès l’émergence de la conscience au second degré vers l’âge de 2 ans et demi. C’est le fameux « complexe d’Oedipe » que nous aborderons d’une manière plus détaillée pendant la préparation de l’oral ________________________________________________________ Toute cette séquence II anticipe un peu sur la préparation de l’oral, tout en nous donnant une certaine idée de la découverte de l’inconscient. Dans une dissertation, nous n’avons pas besoin de cette séquence II ; ne pas surcharger inutilement une dissertation par ce qui précède ________________________________________________________ III-Jusqu’à quel point l’inconscient représente-t-il une remise en cause du libre arbitre Problématique de départ Dans la séquence I, nous avions vu que l’inconscient représentait une instance psychique prennant des décisions à la place de notre volonté consciente mais nous avions également précisé que nous n’étions pas pour autant les maionnettes impuissantes de notre inconscient. De manière plus intuitive, disons que l’inconscient peut nous compliquer la vie, dans certains cas de figure de manière très sérieuses. Mais, cela ne veut pas dire que l’inconscient tire dans toutes les circonstances tous les fils de notre existence. D’où la problématique de départ concernant tout sujet de dissertation du type « Sommes- nous maîtres de nos actes ? » A)Psychopathologie de la vie quotidienne et psychopathologie proprement dite D’après Freud, notre inconscient nous pose toujours des problèmes. Mais il distingue des problèmes ponctuels qui parfois peuvent entraîner des conséquences fâcheuses mais sans s’inscrire dans la durée et les problèmes chroniques. L’auteur, en revanche, désigne par « la psychopathologie de la vie quotidienne » l’ensemble des problèmes provenant de l’inconscient restant ponctuels. Ces problèmes peuvent avoir des conséquences extrêmement graves, mais n’affectent en rien notre libre arbitre ni notre sens des responsabilités. Dans cette séquence A consacré à la psychopathologie de la vie quotidienne (c’est également le titre d’un ouvrage majeur de Freud), nous étudions essentiellement les trois phénomènes nommés « lapsus révélateur », « mots d’esprit » et « actes manqués ». Pour simplifier, nous y ajoutons un quatrième phénomène, le rêve. ________________________________________________________ Une étude plus approfondie de l’inconscient exigerait une séquence exclusivement consacrée au rêve. Mais en terminale, cela nous ménerait uploads/Sante/ chapitre-l-x27-inconscient-philosophie 1 .pdf

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  • Publié le Dec 04, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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