EXAMEN DE L'ENFANT EN TRAUMATOLOGIE BUCCO-DENTAIRE OBJECTIFS  Évaluer la gravi

EXAMEN DE L'ENFANT EN TRAUMATOLOGIE BUCCO-DENTAIRE OBJECTIFS  Évaluer la gravité et rechercher d’éventuelles complications précoces chez un traumatisé cra- niofacial  Identifier les situations d'urgence et planifier leur prise en charge. I. Introduction Les traumatismes bucco-dentaires constituent un motif de consultation d’urgence majeur en odontologie pédiatrique. Les accidents en denture temporaire sont plus nombreux que ceux en denture permanente. En effet, 51% des enfants de moins de 6 ans ont subi un traumatisme. Ils s’observent principalement entre l’âge d’1 an (apprentissage de la marche) et 3-4 ans (entrée à l’école et relations avec le monde extérieur). Ils sont, malgré tout, trop souvent ignorés. 70% des traumatismes en denture temporaire passent inaperçus. Du fait de la proximité de la racine des dents temporaires avec le germe sous-jacent, les séquelles de ces traumatismes peuvent être importantes. Les traumatismes bucco-dentaires surviennent aussi plus tard lors d’activités sportives chez l’enfant ou lors de jeux, avec un pic à l’âge de 8 ans plutôt chez les garçons. Que cela soit en DT ou en DP, ce sont les incisives centrales qui sont le plus souvent touchées. Ces traumatismes posent au praticien des problèmes très spécifiques. Deux situations à gérer : mise en œuvre d'un traitement d'urgence dans un délai court, et gérer le problème des séquelles du trauma. Le but du traitement est d'obtenir une réparation parodontale et pulpaire de la denture, et d'éviter toute atteinte du germe sous-jacent. Il est important de prendre la situation de stress en main : rassurer les parents et l'enfant, et gagner leur confiance. Le premier contact se fait le plus souvent par téléphone : il est essentiel et représente le premier acte d’urgence. Il doit permettre au praticien d’évaluer l’amplitude du traumatisme subi et de rassurer car un traumatisme est le plus souvent associé à un état de choc. Il faut se montrer rassurant et donner les instructions adéquates aux parents [comme la récupération du fragment dentaire fracturé, l’immersion dans la salive, lait, sérum physiologique (surtout pas dans de l’eau) d’une dent expulsée]. 1 Les questions posées par le praticien doivent permettre de juger de l'importance des dommages engendrés par le trauma et ainsi préparer le matériel nécessaire pour le traitement immédiat. Il faut veiller à limiter l'attente au cabinet pour éviter la peur et l'augmentation du stress. II. Epidémiologie En denture temporaire : - Les traumatismes touchent 51% des enfants de moins de 6 ans :  au cours de la première année avec l’apprentissage de la marche,  entre 3 et 4 ans dans les relations avec le monde extérieur. - 64% de garçons - 95% aux maxillaires et surtout les incisives centrales - Les accidents surviennent surtout en milieu familial - Les déplacements dentaires (luxations) sont plus fréquents que les fractures en raison de la plasticité de l'os alvéolaire, des racines plus courtes, de la force directionnelle du trauma (verticale avant 2,5 ans par absence du réflexe d'amortissement et de blocage dentaire, horizontale après). En denture permanente :  1 enfant sur 3  Incisives centrales supérieures dans 80% des cas  70% de fractures coronaires, 30% de luxations  Facteurs étiologiques : chutes, sport, jeux, bagarres, enfants battus, chocs, accidents de circulation, crises d'épilepsie. III. Classification des traumatismes De nombreuses ont été proposées, comme celles de GARCIA-GODOY (classe numérotée) et d'ANDREASEN (A, B, C, D, E, F) : Classe 0 : fêlure émail A - Classe 1 : fracture émail B - Classe 2 : fracture émail + dentine sans effraction pulpaire C - Classe 3 : fracture émail + dentine + pulpe D - Classe 4 : fracture émail + dentine + cément sans effraction pulpaire 2 E - Classe 5 : idem avec effraction pulpaire F - Classe 6 : fracture radiculaire Classe 7 : secousse = ni mobilité ni déplacement mais réaction à la percussion ; Classe 8 : luxation = mobilité sans déplacement Classe 9 : déplacement latéral Classe 10 : intrusion Classe 11 : extrusion Classe 12 : expulsion Les classes : 0 à 6 concernent plutôt les dents définitives et 7 à 12 concernent plutôt les dents temporaires Classification de l'OMS : 1) Traumatismes des tissus cutanés, gingivaux et muqueux :  Contusion  Lacération  Déchirure  Ulcération 2) Traumatismes des tissus de soutien osseux : Comminution de l’alvéole (compression ou écrasement) Fracture d’une paroi de l’alvéole Fracture du procès alvéolaire mandibulaire ou maxillaire Fracture de la mandibule ou du maxillaire 3) Traumatismes des tissus de soutien parodontaux : Concussion (ébranlement) ; Subluxation ; Ingression : luxation en intrusion Extrusion : luxation en égression Luxation latérale Expulsion : luxation complète (avulsion). 4) Traumatismes des tissus durs de la dent et de la pulpe : Fêlures Fracture amélaire (coronaire simple) Fracture amélo-dentinaire (coronaire simple) Fractures coronaires compliquées Fractures corono-radiculaires simples et compliquées 3 Fractures radiculaires. On rencontre plusieurs contextes cliniques : Traumatisme compliqué : fracture coronaire, radiculaire et lésion parodontale Traumatisme associé : dents adjacentes ou antagonistes luxées ou contusionnées Traumatisme complexe : fracture dentaire et trauma sur les structures périphériques (ATM, os alvéolaire) Traumatisme répété : sur une dent ayant déjà subi un trauma Traumatisme ajouté : situation aggravée par des parafonctions ou des habitudes déformantes Les Facteurs étiologiques sont : chutes, sport, jeux, bagarres, enfants battus, chocs, accidents de circulation, crises d'épilepsie, automutilation. Il faut rechercher les facteurs prédisposants : - Facteurs morphologiques : épaisseur des tables osseuses, qualité du parodonte, morpholo- gie et position des dents (position naturellement vestibulée des incisives centrales définitives après leur éruption, proalvéolies supérieures avec béance incisive comme dans la cl. II.1, che- vauchements incisifs) - Facteurs pathologiques : o dents cariées, hypoplasiées, fêlées ou obturées o habitudes déformantes (succion du pouce, de la tétine ; déglutition immature etc.). o traumatismes antérieurs : l’enfant a-t-il déjà subi un choc au niveau des incisives ? IV. Consultation Lorsqu’un enfant vient consulter après traumatisme, il faut faire face à 4 problèmes : 1. Le diagnostic est souvent compliqué par le manque de collaboration du jeune enfant traumatisé. 2. Le traitement doit être adapté selon la collaboration souvent variable du jeune patient et des parents et à la possibilité d’un suivi. 3. L’aspect psychologique : toute perte d’une dent antérieure peut modifier le comportement de l’enfant (esthétique, phonation). Le remplacement prothétique de la/les dents traumatisées est souvent indispensable 4. Le maintien de l’espace : un traumatisme avant l’éruption des canines temporaires provoque une diminution de la distance intercanine ; un traumatisme peut engendrer une vestibulo-version des incisives définitives. Le maintien de l'espace doit être envisagé si nécessaire et les conséquences phonétiques et/ou esthétiques ne 4 doivent pas être négligées. L’anamnèse : Elle est primordiale. Elle doit préciser les circonstances du traumatisme, guider l'examen clinique et orienter le choix thérapeutique. C'est la base d'établissement du certificat initial. L’interrogatoire médical doit être logique et doit aller du général au particulier. Il sera abrégé pour s’occuper très rapidement de l’enfant. Trois questions à poser avant de soigner :  Y a-t-il eu perte de conscience, amnésie, vomissements, troubles oculaires ; cela im- plique une atteinte cérébrale afin d’orienter le sujet dans un service adapté  L’enfant prend-il un traitement de façon régulière ?  A-t-il déjà présenté une allergie à l’anesthésique local ? L’interrogatoire sera repris de façon plus complète en fin de RDV ou lors d’un RDV ultérieur. Il comprend un recueil d’informations sur : - Nom, prénom, date de naissance du patient, nécessaires pour situer le stade du développement dentaire - Antécédents médicaux et chirurgicaux : Les antécédents du patient (troubles sanguins, cardio-vasculaires, épileptiques, diabète et/ou allergies et problèmes sociaux-affectifs) et les traitements en cours sont précisés ; la possibilité d’une anomalie occlusale ancienne doit être recherchée ; il est très utile de se procurer auprès des proches de l’accidenté des photographies récentes pour apprécier l’état antérieur. Son statut vaccinal : si traumatisme dans la terre ou réimplantation d’une dent ayant séjourné dans le sol. - Traumatismes antérieurs : l’enfant a-t-il déjà subi un choc au niveau des incisives ? Les modalités du traumatisme - QUAND ? Date et heure du traumatisme : l’heure du traumatisme conditionne le pronostic et le choix du protocole à utiliser. Le mode de conservation de la dent ou du fragment (information importante pour la réimplantation éventuelle) remettre les % de survie cellulaire (cf Q traumato) - OU ? Lieu de l’accident : si la plaie ouverte, penser au vaccin antitétanique. Penser aussi à une éventuelle antibiothérapie (si réimplantation). - COMMENT ? 5  Circonstances de survenue : agression, accident sur la voie publique, accident domes- tique, de sport, morsure : donnent des informations sur la direction et la violence du choc.  Point d’impact : latéro- ou centrofacial ;  Dans un choc ascendant sous le menton, vérifier les condyles, la symphyse, les mo- laires, les bords incisifs.  Dans un choc frontal, les répercussions seront recherchées au niveau du bloc incisi- vo-canin.  Direction du choc (choc axial ingression, fractures radiculaires obliques)   Siège du choc (menton fracture sur les dents antérieures et/ou postérieures,  condyles) uploads/Sante/ consultation-chez-l-x27-enfant-avec-traumatisme.pdf

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  • Publié le Oct 02, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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