Retour INSUFFISANCE RENALE ET MALADIES PARODONTALES On a un peu trop tendance e

Retour INSUFFISANCE RENALE ET MALADIES PARODONTALES On a un peu trop tendance en pratique bucco-dentaire quotidienne à limiter l’examen clinique à l’état de la denture, à rechercher une cause locale pour expliquer divers troubles qui motivent la consultation. Trop souvent, et cela tient sans aucun doute de la formation universitaire, l’état général est négligé. Par exemple, en cas de traumatisme dentaire chez un enfant, le chirurgien-dentiste s’inquiète à juste titre de dresser le bilan des lésions dentaires ou des tissus mous afin d’envisager la thérapeutique. Alors qu’un médecin se préoccupe en premier lieu de la vaccination antitétanique. Mais il est vrai que le traitement dentaire ne lui revient pas. Il en va de même très souvent dans la prise en charge d’une maladie parodontale. Tout à fait logiquement, le chirurgien-dentiste met en œuvre tous les moyens de diagnostic et d’évaluation des lésions, recherche les causes d’irritation locale qui constituent la première phase du traitement par leur suppression ou par leur correction. Mais trop souvent, le traitement est poursuivi par les techniques parodontales, certes toujours nécessaires. Et pourtant, le Pr Pierre TONNELIER, dans son livre (« Abrégé de médecine au cabinet dentaire » - SNPM 1981), affirme : « Toute altération radiculaire, apicale, périapicale, péri-maxillaire ou cellulaire, d’origine dentaire doit comporter un bilan rénal de laboratoire simple, en raison de l’axe pathologique tripartite dent-parodonte-glomérule ». A l’appui de cette affirmation péremptoire, il cite des observations cliniques portant sur 30 cas de glomérulo-néphrites chroniques, dans lesquels on retrouve : · 11 gangrènes pulpaires · 17 granulomes apicaux · 7 accidents muqueux péricoronaires ou kystes marginaux surinfectés · 6 sinusites maxillaires d’origine dentaire · 1 abcès péri-mandibulaire · 2 traitements radiculaires · 4 parodontopathies Il faut reconnaître que cette liste laisse perplexe et suscite une certaine inquiétude rétrospective, car chaque praticien se trouve confronté tous les jours à de telles pathologies bucco-dentaires et combien de fois a-t-il demandé un bilan rénal ? Sans doute y a-t-il dans tout cela un peu d’exagération, voire une exagération certaine. L’expérience clinique montre le bien fondé de l’attitude de réserve des dentistes. Mais tout cela mérite réflexion. Si l’on accorde un instant un peu d’intérêt aux recommandations de P. TONNELIER, une banale constatation argumente en faveur de la thèse de P. TONNELIER, même s’il faut lui donner la place qu’elle mérite = MERCURIUS SOLUBILIS est considéré comme l’un des médicaments homéopathiques les plus importants de troubles buccaux, notamment de la gingivite ulcéro-nécrotique ou des parodontopathies en raison de pathogénésie de ce toxique. Or le mercure est également un néphrotoxique très puissant et en conséquence l’un des médicaments homéopathiques les plus importants des atteintes rénales, dont l’insuffisance rénale chronique ! Et cette constatation banale prend un certain relief dans le contexte médiatique actuel à propos du relargage de mercure à partir des obturations à l’amalgame, accusées de provoquer des troubles toxiques, rénaux entre autres. Ce qui suscite des polémiques multiples entre les tenants de cette thèse et les responsables d’organismes officiels et médicaux qui affirment que les quantités de mercure libéré sont infinitésimales et ne peuvent avoir de conséquences mesurables. Les homéopathes n’ont pas le même avis sur l’action de dilutions infinitésimales. Mais il s’agit là d’un autre problème que nous avons abordé en d’autres temps. CLINIQUE SOMMAIRE DE L’INSUFFISANCE RENALE : Nous ne pouvons entreprendre ici une étude exhaustive. Seront seulement rappelés quelques aspects qu’il conviendra à chacun de compléter. Les conséquences de l’insuffisance rénale chronique sont nombreuses, certaines discrètes, d’autres qui le sont beaucoup moins au fur et à mesure de l’évolution vers l’aggravation de l’atteinte rénale. L’apparition des troubles est souvent insidieuse. · La fonction rénale assure l’élimination des déchets métaboliques et en particulier des substances azotées d’où une tendance progressive à l’hyperuricémie ou à l’hyperazotémie. · La fonction urinaire est perturbée dans le sens d’une polyurie mais avec perte de concentration avec des conséquences hydroélectriques = l’excrétion du potassium reste normale assez longtemps puis elle diminue et peut être responsable d’une hyperkaliémie nécessitant parfois des traitements d’urgence (fatigabilité musculaire, pseudo-paralysie, troubles de l’électrocardiogramme, œdème pulmonaire, acidose…). Mais la polyurie peut entraîner une fuite du calcium (hypocalcémie), elle-même responsable d’une déminéralisation osseuse de la trame protéique qui s’exprime en clinique par l’ostéomalacie, l’ostéite fibreuse dont la maladie de Recklinghausen (mandibule). Mais surtout, cette déminéralisation concerne également les tissus osseux alvéolaires et maxillaires et dans ce contexte, les maladies parodontales n’apparaissent que comme un épiphénomène qui ne doit pas être minimisé = on comprend facilement que les techniques chirurgicales parodontales sont vouées à l’échec et ne doivent pas être entreprises chez ces malades, aussi longtemps que leur fonction rénale n’est pas rétablie. · L’anémie est un autre trait caractéristique de l’insuffisance rénale. Elle se manifeste par une pâleur, un essoufflement à l’effort, un souffle cardiaque anorganique. Plusieurs facteurs l’expliquent = le déficit en hormone hématopoïétique d’origine rénale qui raccourcit le temps de vie des hématies – le déficit en fer… · Les insuffisants rénaux présentent aussi des troubles du métabolisme de l’eau dans les deux sens = déshydratation extracellulaire (chute du poids, baisse de la pression artérielle, tachycardie…) ou hyperhydratation avec tendance à la rétention d’eau, obésité, syndrome œdémateux, hyponatrémie…Les homéopathes pensent ici à MERCURIUS SOLUBILIS et à d’autres médicaments du mode sycotique dans sa phase hydrogénoïde. · L’hypertension artérielle est fréquente et elle est aussi la cause de l’aggravation de l’insuffisance rénale. Elle pose quelques problèmes en chirurgie dentaire (entre autres) et impose les précautions d’usage. · Il faut encore ajouter à cette liste l’asthénie, quelques troubles digestifs assez banals (nausées, vomissements…). A un stade plus avancé, des hémorragies surviennent = épistaxis, hémorragies digestives, stomatorragies… LES SIGNES BUCCO-DENTAIRES DE L’INSUFFISANCE RENALE : · Il y a des douleurs dentaires mal expliquées lors de la mastication ou de la déglutition ; · Le malade se plaint d’une bouche sèche avec déshydratation de la muqueuse buccale. · La langue donne des sensations de brûlure, comme si elle était « rôtie ». · Les dents et la muqueuse se recouvrent de dépôts brunâtres et collants. · La stomatite est fréquente évoluant vers une gingivo-stomatite ulcéreuse, parfois suppurée, notamment lorsqu’existent quelques causes locales d’irritation. · L’halitose est très marquée et évoque une odeur ammoniacale qui est due à une forte élimination d’urée dans la salive. Cette urée subit l’action des uréases bactériennes buccales qui la transforme en ammoniaque nauséabonde. · A un stade plus avancé, il y a des parotidites et des sous-maxillites suppurées. La perturbation du métabolisme des minéraux entraîne une décalcification osseuse et alvéolaire, ce qui explique la gravité fréquente des maladies parodontales, d’autant plus que l’hyperuricémie entraîne des troubles de la nutrition des tissus gingivaux par le fait d’une inflammation capillaire chronique. On mesure ainsi combien la chirurgie parodontale est alors vouée à l’échec dans ce contexte. Certes, avant d’entreprendre ces traitements spécialisés, un praticien consciencieux aura procéder à un bilan général complet. Le problème se retrouve également en implantologie. Mais il existe des états intermédiaires, lorsque le patient est à l’orée d’une pathologie rénale encore fonctionnelle, qui va s’aggraver progressivement. Heureusement si l’on peut dire, la déminéralisation osseuse alvéolaire se voit facilement sur les clichés radiologiques = os alvéolaire comme lavé, très radio clair, la lamina dura se trouve comme gommée. TONNELIER affirme que parfois certaines structures comme le canal dentaire inférieur ou le trou mentonnier ne sont plus visibles. Et même, on peut voir des lésions de l’ostéite fibreuse de Von Recklinghausen. PRECAUTIONS A PRENDRE CHEZ L’INSUFFISANT RENAL : Il s’agit là de rappels car le dentiste homéopathe ne peut échapper à ces règles de précautions. Tout d’abord, il est nécessaire d’éliminer tous les foyers dentaires pouvant entraîner ou aggraver les troubles de la fonction rénale. Cette élimination est d’ailleurs le plus souvent demandée par le médecin traitant ou le service hospitalier, elle est même souvent entreprise à l’hôpital même. Les dents atteintes de foyers apicaux ou de kystes doivent être extraites, ou alors et si possible, un résection apicale doit être réalisée. La plus grande méfiance est exigée en cas de dents gangrenées, car la stérilisation des canaux n’est jamais garantie. Schéma montrant une lésion apicale sur une prémolaire inférieure et les conséquences à distance, ce que l'on appelle les infections focales. Cependant, si la chirurgie est impérative, elle ne peut être entreprise que dans certains conditions car il y a des écueils à éviter : 1. Les malades sous dialyse ont une fragilité des plaquettes et leur thrombopénie est souvent inférieure à 80 000/mm3. 2. Ils ont en outre un risque supplémentaire d’hémorragie per- ou post-opératoire due à l’héparine résiduelle, injectée au moment de la dialyse. Une prémédication par le médecin est donc nécessaire. 3. Ils ont une tendance à l’anémie dont il faut tenir compte. De toute façon, il est nécessaire pour le chirurgien-dentiste de réunir tous les facteurs de sécurité pour la patient et donc de prendre systématique l’avis du médecin traitant, même avant la prescription de certains médicaments pouvant menacer le rein. CONDUITE DU CHIRURGIEN-DENTISTE « HOMEOPATHE » CHEZ L’INSUFFISANT RENAL Le chirurgien-dentiste « homéopathe » se trouve naturellement uploads/Sante/ dent-et-home-opathie.pdf

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  • Publié le Sep 25, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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