AU POINT DE VUE DE L’HYGIENE EN ALGER1E PAR Le L)‘ E.-L. BERTHERAND Secretaire

AU POINT DE VUE DE L’HYGIENE EN ALGER1E PAR Le L)‘ E.-L. BERTHERAND Secretaire general de la Society des Sciences physiques, naturelles et clitnatologiques d’Alger, Membre du Gonseil departemental d’Hygiene et de Salubritd publiques, Bddacteur en chef du Journal ds MiSdegine et de Pharmacie de l’Alg^rie, Chevalier de la Ldgion-d’Honneur, etc., etc. & ALGER TYPOGRAPHY VICTOR AILLAUD ET COMPAGNIE 1876 ( to L’EUCALYPTUS AU POINT DE VUE DE L’ HYGIENE EN ALGERIE ) f / \ / ' > AU POINT DE VUE DE L’HYGIENE EN ALGERIE PAR Le D r E.-L. BERTHERAND Secretaire general de la Societe des Sciences physiques, naturelles et climatologiques d’Alger, Memhre du Gonseil d6partemental d’Hygiene et de Salubrite publiques, Rddacteur en chef du Journal de MSdecinb et de Pharmacib de l’Alg£rie, Chevalier de la Legion-d’Honneur, etc., etc. ALGER TYPOGRAPHIE VICTOR AILLAUD ET COMPAGNIE 1876 L’EUCALYPTUS AU POINT DE VUE DE L’HYGIENE EN ALGERIE II y a une quinzaine d’annees, l’Eucalyptus a regu en Alg6- rie I'accueil le plus chaleureux, gr&ce 5 sa renomm^e de rapi- de croissance, de gigantesque ddveloppement, d’essence pr6- cieuse pour le boisement et la confection de mat6riaux de constructions solides et incorruptibles pour la marine, le char- ronage, l’^nisterie, etc , gr&ce enfin h ses privileges d’as- sainissement. Cependant l’enthousiasme en faveur des bienfaits multiples de la myrtacAe australiennea sembie, dans ces derniers temps, s’etre ralenti, et n)6me avoir fait place h un d6nigrement presque systematique. 11 convenait, apr£s un temps snffisant d’6tudes et d’essais, de pr6ciser ce qu’il y a de vrai ou d’erron£ dans la fi£vre pri- mitive, dans le dedain tout recent pour PEucalyptus, et de reduire & ses veritables limites cette foi, cette ardeur des premiers planteurs, comme cette tiedeur tardive des incre- dules. Pour appr6cier les promesses realisees par cette riches- se forestiere et colonisatrice, pour juger cette nouvelle-venue d’Australie assez ambitieuse pour vouloir « reduire le desert, transformer notre atmosphere et metamorphoser la seche- resse en une bienfaisante hygrometricite », il fallait une en- quete sollicitee sur grand nombre de points de la colonic, afm de rassurer l’opinion sur les dangers des mirages toujours suspects de l'utopie ou de l’illusion. L’Eucalyptus a dej& cou- vert, de bien des milliersde sujets, de vastes terrains secs ou 1 - 6 — marecageux, appartenant 5 des particuliers ou 5 des Societes puissantes. L’enqu^te se pouvait done faire avec des Elements suffisants, dictee par une experience et une ind£pendance completes. Ne prenant, dans ces recherclies conscienceuses sollicit6es a diverses reprises par des circulalres speciales et la voie de la presse, que la part inh6rente au cadre de ses etudes, la Societd des sciences physiques et naturelles d’Alger a bien voulu, sur ma proposition, faire appel aux Mddecins et aux Propridtaires de la Colonie pour obtenir des documents pre- cis sur la constitution notoire des faits d'assainissement par PEucalvptus. Voici le resume de cetle enquete, dont les ele- ments ont ete fournis pour plus de 30 localit6s, et que nous ferons suivre de quelques apergus sur les applications parti— culieres de cette myrtacee 5 I’hygidne privee. GHA PITRE I er INFLUENCES GENERALES SUR LA SALUBRITE 1° Tuggurth. — « J’ai I’honneurde vous faire connaitre les resultats obtenus des divers essais et plantations d’euca- Iyptus, que j’ai fait operer 5 Tuggurth : E. colossea, globu- lus, rostrata, rdsinifera, piperita, capitellata. Les semences ont ete mises en ter re en decembre 1874 ; les dimensions ac- tuelles de ces arbres sont : hauteur des tiges, 2 m. 5053m.; grosseur du tronc, environ 0 m. 11 de diamdtre; leur 5ge est d’un an. — D'autres graines ont ete mises en terre, le 1 * r decembre 1875, la hauteur des tiges est actuellement de 12 5 15 centimetres, et la grosseur du tronc peut avoir en- viron 7 millimetres. Les eucalyptus du premier semis tor- ment un groupe assez important d’environ20 metres carres : ils n ont pas ete repiques. Quelques jeunes arbustes ont passablement souffert des grands vents, S ~0. ; mais j’ai fait - 7 — remEdier k cet inconvenient, cn faisant former des haies en branches tie palmiers, d’environ 2 m. 50 de hauteur. — I.e nornbre actuel d'arbustes du second semis est de 645, repi- quEs cn lignes et occupant uns surface de terrain de 3 hec- tares : ce mode de plantation parait vouloir parfaitement rEussir. » Mohamed ben Dris, agha de Tuggurth, 18 janvier 1876. 2° Tuggurth. — a Quanta la troisiEme question, relative a binlluence hygiEnique des eucalyptus dans notre locality jo ne puis encore y repondre, vu le peu de dEveloppcment de ces arbres ; toutefois, jc dois vous signaler la diminution tres notable du nornbre des fievrcs, contrairement a bannEe derniere. » — M. Ben Saiau, mEdecin de colonisation, 10 avril 1876. 3° Etablissement forestier de Saint-Ferdinand , pres Ze ralda. — « Cet Etablissement, placE au centre du pErimE- tre, est affectE a la rEsidence du Garde chargE de surveiller 1’exEcution des travaux. Jusqu’en 1866, Epoque & laquelle remontent les prcmiEres plantations d’eucalyptus, la maison forestiEre n’Etait, pour cause d’insalubritE, occupEe qued’une maniEre intermittente, par le prEposE qui Etait autorisE k rE- sider a Zeralda, pendant la saison d’EtE. Les plantations d'eucalyptus, exEcutEss autour de l’Eta- blissement et le long du ravin qui Ini fait face, ont assaini Thabitation au point de 1’avoir transformEe en une vEritable maison de plaisance. Cette influence assainissante, si nette- ment manifestEe, de beucalyptus, due E sa grande force d’absorption par les feuilles, est une des propriEtEs les plus prEcieuses de cette remarquable essence, comme une des plus surement acquises k la science, j> M. Beaumont, sous- inspecteur des forEts, 19 mars 1876. 4° A'in-Temouchent , et 5° Rio-Salado . — j La premiEre plantation d’eucalyptus remonte k 1867 ; elle a EtE faite par M. Dandoy, riche propriEtaire de la ville. Elle est situEe dans son jardin ct constituEe par ungroupe de 14 sujets, plantEs E 1 mEtre de distance les uns des autres, et sur le bord du petit ruisseau, appeld Oued-Temouchcnt, lequel traverse ce jardin du S. auN. Le sol est une terre volcanique, noire, argileuse, rernplie de rapilli en pierres noires volcaniques. La couche arable peat avoir deux metres dc profondeur, infiltrde par les eaux du ruisseau dont l'dcoulement est constant. Ce jardin est situe dans un bas-fond, abritd dcs vents du S. et c!u N.-O., mais recevant les atteintcs du N, et de l’E. La temperature est celle des lieux qui sont & 20 kilom. de la mer, h unc altitude de 280 metres au-dessus du littoral. Cette plantation a fort bien reussi : les arbres ont de 15 a 18 m6tres de hauteur, sent tr6s droits, portent fleurs et grai- nes qui sont reproductives ; leur circonference au niveau du sol, est de 1 m. 20 en moyenne eLde 1 m. 05 a hauteur d’un metre. En 1869, M. Dandoy a fait encore planter un massif d eu- calyptus nontenant environ 300 sujets, h une petite distance des premiers, etdans les m6mes conditions de sol et d'em- placement. Ils forment aujourd’hui un petit bois tr&s ora- brag6. Leur d^veloppement est dans la mdme proportion que les pr6c6dents. Depuis cette £poque, le memo propri6taire a fait exGculer des plantations de cette essence dans ses jardins, soit sur ie bol d de rOued-T6mouchent, soit sur le bord de I’Oued-Se- nam, soit sur le talus de la conduite d’eau de son moulin, soit encore sur un versant E de la riviere O Senam, en un lieu sec et pierreux. La totality de ces plantations approche de 1,000 arbres. Tous sont de belle venue et paraissent de- voir prosp^rer. En r6sum6, l'exp6rienee est faite pour la region d'Ain-T^- mouchent. Cette essence peut y etre r<$pandue portout ou le sol a une humidite suffisante. Quant 5 I'action de ces arbres sur l’Gtat sanitaire de la region, il m’est impossible de rien pr^ciser a ce sujet : La quantity d’arbres plants est peu de chose en comparaison de l’6tendue du territoire. Quelques sujets ont tit6 plants au village de Rio-Salado, sur le bold dc la route ; ils sont assez bien d6veIoppcs, mais ils souffrcnt des vents dc mer et no sont pas soign6s. Le sol dc ce village cst sablonneux-calcaiie. » (Dr Gaucher, 5 mai 1876.) 6° Rovigo. •— « Tres peu d’eucaiyptus ont 6t6 plants dans la commune ; a peine en compte-t-on un mille dans diffe- rentes proprietes. Cc petit nombre d'arbres ne pout avoir cu d'influcnce appreciable sur la salubrity locale. > — M. lc maire Beurrey, 12 fevrier 1876. 7° Bordj-Bouira. — « Les premieres maisons dc ccttc commune datent a peine de 3 ans. L’ann£e derniere, il y a eu quelques essais d’eucaiyptus par des particuliers : lc Ge- nie, de son cot6, en a fait planter deux ranges sur une lon- gueur de 500 metres environ, le long de la rivifere qui coule en bas du village du N.-O. au S.-E. T-outes ces plantations prosperaient a merveille lorsqu’est arrive le mois de dtfeem- bre : nous avons en 4 degr6s au-dessous uploads/Sante/ eucalyptus-a-up-oi-00-bert.pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mai 11, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 2.0025MB