FRA-5143 Évaluation formative finale MB-1 Compréhension en lecture Faut-il frap

FRA-5143 Évaluation formative finale MB-1 Compréhension en lecture Faut-il frapper les enfants pour bien les élever ? 2 heures Compréhension en écoute Le temps d’une paix 1 heure Nom de l’adulte Date Résultat Conception : Myrtale Gaudreau Juin 2004 Centre d’éducation des adultes Clément 1 Compréhension en lecture FRA-5143 Faut-il frapper les enfants pour bien les élever? 1 5 10 15 20 25 Trois enquêtes récentes menées dans différents pays africains montrent que la violence est massivement utilisée comme méthode d’éducation aussi bien par les parents que par les enseignants. Ainsi, une enquête, menée au Maroc par l’Organisation non gouvernementale ATFA et publiée par l’UNICEF en juin 2002, a montré que 85% des enfants sont soumis à des punitions corporelles à l’école de la part de leurs éducateurs. Au Cameroun, d’après une enquête de l’association EMIDA, menée avec le soutien de l’Unicef, ce sont 90% des enfants qui sont soumis à la bastonnade à l’école et à la maison. Au Togo, la Fédération Internationale pour les Droits de l’Enfant (FIDE) aboutit, elle, à un pourcentage de 96% d’enfants soumis à la violence éducative. Les parents qui frappent leurs enfants ne le font pas, sauf exception, par sadisme, mais «pour leur bien» pour bien les éduquer, et donc avec le désir de bien faire. Ils ont d’ailleurs pour la plupart été élevés de la même façon et ne font que reproduire de bonne foi l’éducation qu’ils ont subie. Mais en quoi cette tradition, probablement plurimillénaire, pose-t-elle problème? L’usage de frapper les enfants pour les éduquer n’est-il pas universel? Son caractère traditionnel n’est-il pas le garant de sa valeur? On pouvait le croire jusqu’à ces vingt ou trente dernières années. Mais aujourd’hui, plus aucun doute n’est possible. De nombreuses études scientifiques ont montré que la violence infligée aux enfants par leurs parents ou par leurs maîtres a de graves conséquences. Ces conséquences sont d’abord dues au fait que le système nerveux de l’enfant n’est pas achevé à la naissance. Le cerveau d’un 2 30 35 40 45 50 55 60 enfant ne pèse, à la naissance, qu’un quart de son poids définitif. Il atteint 50 % de ce poids à 6 mois et 95% à 10 ans. Les coups sont donc donnés à l’enfant pendant toute la période où l’enfant est en pleine formation et où ses neurones, les cellules du cerveau, s’interconnectent, faisant ainsi augmenter le poids et les capacités de cet organe. À cette époque de la vie, toutes les expériences faites par l’enfant s’impriment en lui et le marquent de façon indélébile, même s’il ne s’en souvient pas plus tard. Certains neurobiologistes disent que les parents «sculptent» littéralement le cerveau de leur enfant par leur comportement éducatif et soit lui permettent de s’épanouir, soit l’empêchent de se développer normalement. De plus, et c’est la deuxième raison de la gravité des conséquences des coups, ils sont donnés par les personnes qui sont la base de sécurité de l’enfant, celles dont il est entièrement dépendant, qu’il aime et qui sont ses modèles. Agressé par une personne extérieure à sa base de sécurité, l’enfant peut trouver consolation et protection auprès de ses parents. Mais agressé par ses parents eux-mêmes ou par la personne qui l’élève (et les coups sont une agression exactement comme ils le sont pour un adulte), l’enfant n’a aucun recours, il se retrouve seul et désarmé et rien ne le prépare à une telle situation. Les solutions qu’il est alors obligé d’adopter pour survivre sont toutes dangereuses aussi bien pour sa santé physique que pour sa santé mentale et pour son sens moral. Il peut par exemple s’endurcir, s’insensibiliser, mais en s’efforçant de se rendre sourd à sa propre souffrance, il devient sourd à la souffrance d’autrui. L’éducation par les coups risque de former des jeunes et des adultes sans pitié, capables de faire souffrir les autres sans se rendre compte de ce qu’ils font. Il peut aussi, c’est vrai, apprendre l’obéissance, la soumission. Mais la soumission à quoi? Non pas à la loi et à la morale, mais à la violence et aux individus violents, qu’il s’agisse d’un chef de gang de son quartier, d’un chef politique ou d’un dictateur qui font naître en lui les mêmes réactions de soumission 3 65 70 75 80 85 90 95 que le parent ou le maître qui l’a frappé. Il peut enfin faire semblant de se soumettre et apprendre à faire en cachette ce qui lui a valu d’être frappé. Les coups lui auront ainsi appris l’hypocrisie. Est-ce vraiment ce que nous voulons apprendre aux enfants? Mais il y a pire. Parmi les comportements innés de l’enfant, un des principaux est le comportement d’imitation. C ‘est grâce à ce comportement que l’enfant effectue la plupart de ses apprentissages, bons et mauvais. C’est ainsi que la première chose qu’on apprend à un enfant en le frappant, ce n’est pas à bien faire ses devoirs ou à être sage, c’est à frapper et à frapper de préférence, comme il le voit faire par ses parents, quand ils le frappent, les êtres petits, faibles et à coup sûr, plus tard, ses propres enfants. L’enfant dispose aussi d’un autre comportement inné, c’est le comportement de sauvegarde, celui qui déclenche instantanément dans notre organisme l’émission d’un flot d’hormones pour nous préparer à fuir ou à nous défendre, quand nous nous croyons en danger. Quand nous avons effectivement cette possibilité, les hormones jouent normalement leur rôle et l'organisme ne subit aucune conséquence nocive. Mais quand nous ne pouvons ni fuir ni nous défendre, alors ces hormones, qu’on appelle hormones du stress, attaquent l’organisme, notamment le système digestif et le cerveau. Elles ont la capacité de détruire les neurones. Si bien que le cerveau des personnes qui ont été soumises à des stress violents peut montrer, sur l’écran des scanners, de véritables atrophies. Or, un enfant frappé ne peut précisément ni fuir ni se défendre. Et cette situation se répète bien des fois pendant toute son enfance, parfois quotidiennement. Il n’est donc pas étonnant que, parmi les conséquences des mauvais traitements, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans son rapport de novembre 2002, note la déficience intellectuelle, les retards de développement, les mauvais résultats scolaires. Pas étonnant non plus que les enfants frappés subissent plus d’accidents que les autres, comme l’ont prouvé plusieurs enquêtes. Leur système de sauvegarde, trop souvent mis à 4 100 105 110 115 120 l’épreuve dans de mauvaises conditions, a pu se détériorer dès leur enfance et les empêcher d’avoir les bons réflexes au moment voulu. S’ajoute à cela le fait que l’une des fonctions fondamentales de l’organisme, le système immunitaire, qui permet à notre corps de se défendre contre les maladies, risque lui aussi d’être perturbé par les coups. En effet, quand l’organisme est en état de stress, comme l’essentiel pour lui est de provoquer la fuite ou la défense, il désactive, par économie d'énergie en quelque sorte, les fonctions qui ne sont pas indispensables sur le moment, notamment la fonction digestive et le système immunitaire. Ainsi, toutes les fois qu’on frappe un enfant, on le rend non pas plus fort mais, bien au contraire, plus vulnérable aux maladies, qu’elles soient physiques ou mentales. L’OMS cite ainsi, parmi les maladies qui peuvent être causées par les violences subies dans l’enfance : le cancer, les affections pulmonaires chroniques, la fibromyalgie, le syndrome du colon irritable, les cardiopathies ischémiques, les maladies du foie et la dépression. En conclusion, l’autorité parentale doit avoir pour objectif de fixer des repères grâce auxquels l’enfant construira son autonomie, par exemple le féliciter lorsqu’il fait bien, plutôt que de le frapper lorsqu’il fait mal. Ces repères lui permettront d’apprendre comment se comporter en société, mais ils lui permettront aussi de comprendre ce qui est bon pour lui et ce qui est mauvais, ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas. Faire montre d’autorité auprès d’un enfant, c’est aussi lui signifier qu’on est capable de le protéger et qu’il peut grandir en toute confiance. Texte adapté de Olivier Maurel, auteur de La fessée, Cent questions- réponses sur les châtiments corporels, La Plage, 2001 Pour joindre l’auteur par courriel : omaurel@wanadoo.fr 5 Questionnaire : Faut-il frapper les enfants pour bien les élever? 1) En tenant compte de l’information donnée dans le texte, identifiez deux catégories de destinataires à qui s’adresse Olivier Maurel. _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ /4 points 2) Présentez deux aspects choisis par l’auteur pour développer son sujet entre les lignes 27 à 50. 1er aspect : ____________________________________________ _____________________________________________________ 2e aspect :____________________________________________ _____________________________________________________ /4 points 3) Dans vos mots et en tenant compte du contexte, donnez le sens du passage suivant : a) « (…) toutes les expériences faites par l’enfant s’impriment en lui (…) » (lignes 34-35) _____________________________________________________ _____________________________________________________ /3 points b) « (…) les comportements innés de l’enfant (…) » (ligne 67) _____________________________________________________ _____________________________________________________ /3 points 6 4) Complétez le tableau suivant en présentant les idées sous forme d’énoncé ou de phrase. Introduction État de la situation : _____________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ Position de l’auteur : _____________________________________ uploads/Sante/ fra5143-csmb-formatif-questionnaire.pdf

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  • Publié le Dec 24, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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