COP Aix-Marseille – Elena PEYRUCQ – Évaluation de la prise en charge en ostéopa

COP Aix-Marseille – Elena PEYRUCQ – Évaluation de la prise en charge en ostéopathie d’une lombalgie aigue non spécifique – Année 2016-2017 Page 1 sur 29 Évaluation de la prise en charge en ostéopathie d’une lombalgie aigüe non spécifique Étude clinique Mémoire soutenu publiquement par : Elena - PEYRUCQ Sous la direction du comité des mémoires du Collège Ostéopathique de Provence Aix-Marseille Sous l’accompagnement de Anthony MOUGEL et Nicolas BRICOT Année universitaire 2016-2017 Introduction D’après la définition proposée par la Société Française de Rhumatologie : « La lombalgie est une douleur lombo-sacrée située à la hauteur des crêtes iliaques ou plus bas (pli fessier), médiane ou latéralisée avec possibilité d’irradiation ne dépassant pas les genoux, mais avec prédominance de la douleur lombo-sacrée. » [1] [cf. annexe 1] Nous avons trois stades de lombalgies : - La lombalgie aiguë lorsque la douleur est présente depuis moins de 4 semaines - La lombalgie chronique lorsque la douleur dure plus de 3 mois. - Entre ces deux extrêmes, on parle de lombalgie subaiguë. Parmi ces différents stades de lombalgies on distingue également deux types d’étiologie : spécifique et non spécifique. Tout d’abord, les lombalgies spécifiques caractérisées par la mise en évidence d’une lésion organique à l’origine de troubles. Elles peuvent ainsi traduire un processus tumoral, inflammatoire, infectieux, métabolique, dystrophique ou traumatique [2]. Les lombalgies communes ou non spécifiques (LNS), comme leur nom l’indique, sont elles d’étiologie non liées à un processus identifié. D’ailleurs, il n’existe pas de tableau clinique spécifique et une multitude des facteurs causaux sont évoqués [3]. Dans une consultation de médecine générale, la cause de la lombalgie est non spécifique dans la majorité des cas (environ 85%) [4]. COP Aix-Marseille – Elena PEYRUCQ – Évaluation de la prise en charge en ostéopathie d’une lombalgie aigue non spécifique – Année 2016-2017 Page 2 sur 29 Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « l'ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'en altérer l'état de santé » [5]. La lombalgie devient chronique dans 5% des cas [6]. La prise en charge d’une lombalgie aigüe doit donc être précoce et maximale dès les premières semaines pour réduire les passages à la chronicité [7]. Avec une sollicitation par des techniques ligamentaires, musculaires et aponévrotiques on devrait obtenir une réponse naturelle des éléments nécessaires à un rachis lombaire harmonieux [8]. D’après l’étude de MOST, de manière générale seuls 20% des patients consultent pour des douleurs chroniques et 9% pour des bilans. Cela signifie que plus de 70% des patients consultent pour des douleurs aiguës (50%) ou subaiguës (25%) [9]. Ce sont donc les lombalgies aiguës « Low back pain » non spécifiques qui vont être analysées dans cette étude. Cette étude est une analyse descriptive longitudinale qui a pour but de répondre aux questions suivantes : - Quelle est l’évolution d’un patient souffrant d’une lombalgie aigüe suite à une prise en charge en ostéopathie ? - Y a t-il une différence de résultat selon l’axe de traitement ? - Y a t-il une différence de résultat selon la localisation du traitement ? - Y a t-il une différence selon les techniques utilisées (viscéral, musculaire, fonctionnel, structurel, fascial) ? - Y a t-il des différences de résultats selon l’âge du patient (de 18 à 70 ans) ? Pour répondre à ces problématiques nous avons pour objectif d’analyser certaines parties de la prise en charge ostéopathique et mesurer l’évolution de la lombalgie dans le temps. Objectif Ce mémoire a pour objectif d’apporter une évaluation en ostéopathie pour le principal motif de consultation avec une évaluation globale de la prise en charge et la décomposition de l’évaluation sur plusieurs composantes du traitement : - L’axe de traitement - La localisation du traitement - Le choix des techniques I. DONNÉES EPIDEMIOLOGIQUES I.1. PRÉVALENCES ET INCIDENCES DES LOMBALGIES La lombalgie est un problème de santé publique, de par les répercussions sociales, psychologiques et économiques qu’elle induit [10]. Le nombre de personnes souffrant COP Aix-Marseille – Elena PEYRUCQ – Évaluation de la prise en charge en ostéopathie d’une lombalgie aigue non spécifique – Année 2016-2017 Page 3 sur 29 de lombalgies en France est de 8 personnes sur 10. Si le passage à la chronicité́ représente moins de 10% des lombalgies, elle engendre 85% des coûts de santé publique [11]. De plus, les conséquences au niveau de l’arrêt de travail sont importantes, puisque plus le temps d’arrêt est long, plus les chances de reprise sont faibles [12]. Il semble donc nécessaire de proposer des solutions efficaces pour lutter contre cette pathologie. Dans cette étude nous étudierons l’évolution des lombalgies selon l’âge du patient. Une étude réalisée au Royaume-Uni, nous montre que la prévalence de consultations annuelles pour les lombalgies aiguës était de 417 pour 10 000 patients enregistrés. Le taux le plus faible a été enregistré dans le groupe d'âge de 0 à 14 ans (30 pour 10 000) et le plus élevé dans le groupe d'âge de 45 à 64 ans (536 pour 10000) [13]. Des données similaires ont été rapportées par Plénet et ses confrères en 2002-2003 pour décrire la fréquence du recours aux soins pour la lombalgie dans la population française de 30 à 69 ans [14]. [cf. annexe 2] La lombalgie est un problème de santé important dans les pays industrialisés occidentaux [15] et dans le reste du monde [16]. La plupart des personnes (50 à 85% de la population) vont souffrir au moins une fois dans leur vie de lombalgies, avec une prévalence annuelle qui varie entre 20 et 30% dans la population générale en Suisse. [17] Dans les pays industrialisés, ce problème est la seconde cause de consultation médicale (3 à 6%) [18]. L'intérêt pour la prévalence des lombalgies a augmenté, probablement en raison de son coût pour l'industrie et la société. Trente études ont été menées entre 1966 et 1998 montrant que la prévalence ponctuelle variait de 12% à 33%, variait de 22% à 65% sur un an et de 11% à 84% au cours de la vie [19]. Le coût socio-économique des lombalgies est important et ne cesse de croître. En France, le coût financier médical direct est évalué à 1,4 milliards d’euros et représente 1,6% des dépenses de santé [20]. I.2. LIGNES DIRECTIVES I.2.1. Les lombalgies La première ligne directive sur les douleurs lombaires a été publiée en 1987 par le groupe de travail du Québec, les auteurs soulignant l'absence de preuves de haute qualité pour orienter la prise de décisions [21]. Depuis, la recherche sur le diagnostic et le pronostic a connu une forte croissance, mais surtout sur la recherche thérapeutique. [22]. I.2.2. Les lombalgies aiguës À la fin de 1994, le ministère de la Santé et des Services sociaux de l'Agence pour la politique des soins de santé et de recherche (AHCPR) a publié les lignes directrices cliniques pour les douleurs lombaires aiguës. Cet article permettra d'identifier les COP Aix-Marseille – Elena PEYRUCQ – Évaluation de la prise en charge en ostéopathie d’une lombalgie aigue non spécifique – Année 2016-2017 Page 4 sur 29 facteurs qui contribuent à la lombalgie professionnelle, de décrire les méthodes de prévention et de fournir des informations sur les lignes directrices cliniques nationales pour la gestion des lombalgies [23]. I.2.3. Les lombalgies aiguës non spécifiques En 1997, le Cochrane Collaboration Back Review Group (CBRG) a publié des lignes directrices pour améliorer la qualité des examens et le traitement des lombalgies aiguës non spécifiques [24]. Au cours des dernières années, diverses directives cliniques sur la prise en charge de la lombalgie aiguë en soins primaires ont été publiées [25]. Actuellement, des représentants de 13 pays d’Europe ont participé à un projet intitulé « COST Cooperation in field of Scientific and Technical Research B13 » approuvé et financé par la Direction Générale de la Recherche de la Commission Européenne (DGRE) [26]. Les principaux objectifs de cette action COST étaient de formuler sur la base de preuves scientifiques l'élaboration de lignes directrices européennes pour la prévention, le diagnostic et le traitement des lombalgies aiguës non spécifiques [27]. I.3. PRISE EN CHARGE DES LOMBALGIES EN OSTÉOPATHIE En France, aucune étude scientifique fiable, n’a été effectuée pour montrer l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les lombalgies. Cependant des études significatives ont été conduites dans d’autres pays [28]. Au Royaume-Uni, selon une enquête pilote nationale [29] et un sondage instantané [30], les symptômes lombaires sont les plus fréquents dans la pratique de l’ostéopathie. Ils représentaient respectivement 36% et 46% des symptômes chez les patients. En 1998, 4,38 millions de patients atteints de lombalgie aiguë ont été soignés [31], [32]. La douleur lombaire est généralement un symptôme d’auto-blocage spontané, mais elle coûte au moins 16 milliards de dollars chaque année [33], [34] et invalide 5,4 millions d'Américains [35], [36]. Aux États-Unis, une étude sur le traitement ostéopathique des lombalgies au centre des sciences de santé de l’université du Texas du nord a été réalisée en 2004. D’après cette étude, suite à une séance d’ostéopathie pendant au uploads/Sante/ lombalgie.pdf

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  • Publié le Nov 13, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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