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EXPERT • INDÉPENDANT • SANS PUBLICITÉ UNE PUBLICATION DE L’UNION FÉDÉRALE DES CONSOMMATEURS–QUE CHOISIR SANTé 3,90 € suite page 4  SEPTEMBRE 2020 52 Septembre 2020 - N °152 - QUE CHOISIR SANTé  1 2-3 ACTUALITÉ Diabète de type 2 Une rémission via le régime AVC D’inégales chances de survie 4-7 DOSSIER Chuter n’est pas une fatalité 8-9 HISTOIRE DE SANTÉ « Je suis devenue maman malgré la mucoviscidose » 10 DÉCRYPTAGE Covid-19 Pourquoi les essais cliniques sont essentiels 11-12 MIEUX SE CONNAÎTRE POUR SE SOIGNER Cystite Ne pas se tromper de traitement 13 MÉDICAMENTS Toxiques pour les oreilles 14-15 COURRIER 16 GROS PLAN Champignons Non aux intoxications NINI LA CAILLE Si vous êtes tombé au cours de l’année dernière, sans trop de conséquences espérons-le, mauvaise nouvelle : un antécédent de chute prédit souvent de nouvelles chutes. Le risque peut être multiplié par 4. Mais bonne nouvelle : des solutions existent. Une étude anglaise a montré que les personnes de plus de 60 ans qui avaient chuté et bénéficié d’une prise en charge préventive tombaient deux fois moins par la suite que les autres personnes. Au programme : des exercices d’équilibre et de renforcement musculaire, une évaluation des dangers suivie d’une adaptation de leur habitat, une réévaluation des médicaments consommés, un bilan visuel et auditif, des conseils de santé et nutritionnels, une modification de certains de leurs comportements. Alors, pas d’hésitation, passez à l’action !  DOSSIER Emmanuelle Billon-Bernheim Chuter n’est pas une fatalité 152-COUV.indd 1 17/07/2020 15:01 QCSA0152_001_BP201446.pdf 2  QUE CHOISIR SANTé - N° 152 - Septembre 2020 A nnoncé comme « le premier traitement contre le Covid-19 », le remdésivir (Veklury) a reçu le 3 juillet une autorisation conditionnelle au niveau européen, à l’issue d’une procédure accélérée. Dans le même temps, les États-Unis annonçaient, sans vergogne, se réserver l’essentiel du stock de ce médicament. Quant à son fabricant et principal investigateur, le laboratoire Gilead, il se fendait d’une lettre ouverte pour expliquer que le prix demandé serait d’environ 2 000 euros (pour les 6 flacons de traitement) – à prendre ou à laisser. Ce faisceau d’éléments ferait croire que l’on a enfin devant nous, miracle et lendemains qui chantent, le remède tant attendu. La réalité est bien plus amère. Comme nous l’avions déjà évoqué, le remdésivir a réduit, au cours d’un seul essai, la durée de la maladie chez des patients hospitalisés. Une réduction de 4 malheureux jours, qui n’a même pas été observée chez tous les malades : ni chez les moins atteints (hospitalisés mais sans oxygène) ni chez les plus atteints (hospitalisés sous respirateur). La mortalité, donnée pour- tant essentielle vous me l’accorderez, n’a visiblement pas été jugée digne de figurer dans le protocole comme premier critère de jugement… Dans ces conditions, on se demande ce qui justifie un tel engouement pour cette molécule déjà testée, puis recalée contre Ebola et qui, depuis lors, attendait dans les tuyaux une seconde chance. La voilà, convoquant science bancale, industrie pharmaceutique décomplexée, autorités sanitaires complaisantes et politique folle. n Remdésivir, parfait mauvais exemple  Actualité édito Perrine Vennetier Rédactrice en chef A. LECOMTE COVID-19 Sur le front de la recherche > L’embolie, un risque à connaître. Pendant la pandémie de Covid-19, davantage de personnes sont mortes chez elles. Une équipe parisienne de médecins légistes a voulu savoir pourquoi en comparant les autopsies menées lors du pic épidémique à celles de l’année passée. La part des embolies pulmonaires est 3 à 4 fois plus élevée (23 % contre 7 % en 2019), comme celle des thromboses veineuses profondes (18 % contre 4 %). Le Covid-19 est probablement en cause : les personnes examinées présentaient des symptômes d’infection. Or, le virus affecte le système cardiovasculaire. S’ils étaient avertis du risque d’embolie et des premiers signes (douleur thoracique d’un seul côté, difficultés respira- toires, toux et crachats), les malades pourraient appeler le Samu plus rapidement. n SOURCE : EUROPEAN JOURNAL OF HEART FAILURE, 26/05/20. > Mortalité diminuée avec un corti­ coïde. Contre le Covid-19, c’est un médicament ancien qui constitue actuellement la meilleure nouvelle thérapeutique. La dexaméthasone, de la famille des corticostéroïdes, vient de montrer des effets bénéfiques chez les patients hospita- lisés les plus gravement atteints. Lors d’un essai sur plus de 6 000 patients, elle a réduit la mortali- té d’un cinquième chez les patients sous oxygène et même d’un tiers chez les patients sous respira- teur. En revanche, elle n’a pas eu d’effet chez les patients hospitalisés moins atteints. Idéalement, il faudrait avoir confirmation de ces résultats par un second essai, mais il semble déjà raisonnable d’utiliser la dexaméthasone à l’hôpital dans les cas graves. n SOURCE : MEDRXIV, 22/06/20. > Fin des essais par manque de malades. La piste était prometteuse : trans- fuser du plasma de patients guéris du Covid-19 à des malades hospitalisés. Mais l’essai clinique lancé en Chine pour évaluer son efficacité a dû s’arrêter plus tôt que prévu, faute de malades à traiter. Seule la moitié de l’effectif a pu être recru- tée. Les résultats sont, en outre, décevants : la transfusion n’a pas réduit la durée de la maladie ni celle de l’hospitalisation ni même la mortalité à 28 jours. Bien d’autres études, dont certaines sur l’hydroxychloroquine, ont rencontré le même écueil, ce qui limite la portée de leurs résultats. n SOURCE : JAMA, 03/06/20. Interventions déprogrammées Entre le 17 mars et le 11 mai, la majorité des hospitalisations prévues ont été annulées. Seule une minorité a été reportée. Un retard alarmant. SOURCE : UFC - QUE CHOISIR, ENQUÊTE EN LIGNE, JUIN 2020. 68 % annulées 20 % maintenues 12 % reportées 152-ACTUS.indd 2 17/07/2020 10:29 QCSA0152_002_BP199826.pdf Septembre 2020 - N °152 - QUE CHOISIR SANTé  3  Actualité RISQUE D’ARTHROSE DU GENOU Ne craignez pas l’exercice vigoureux C ourir, jouer au tennis, danser ou faire du ski, voilà qui fait grimacer ceux qui ont mal aux genoux. Mais ces activités physiques intenses ne semblent pas augmenter le risque d’arthrose. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’école de médecine de Chicago ont suivi une cohorte d’un millier de personnes à risque (douleurs, surpoids, antécédents familiaux ou plus de 70 ans) mais qui n’avaient pas encore d’arthrose (confirmée par radio). Ils ont enregistré leur niveau d’activité durant 8 années environ (1). Au final, le fait de pratiquer des exercices vigou- reux n’a pas entraîné d’accroissement du nombre de nouveaux cas d’arthrose du genou par rap- port à une activité moindre. Cette conclusion est rassurante pour ceux qui voudraient bénéficier des autres bienfaits (sur la santé osseuse, cardio- vasculaire et mentale notamment) de l’exercice à intensité soutenue. Notons que celui-ci était pratiqué à une fréquence modérée, d’environ 1 à 2 h par semaine. n (1) « Association of long-term strenuous physical activity and extensive sitting with incident radiographic knee osteoarthritis », JAMA Network Open, 04/05/20. DIABÈTE DE TYPE 2 Une rémission via le régime U ne fois le diabète déclaré, est-il possible de revenir en arrière ? De nombreuses études ont soulevé la question. L’une d’elles a obtenu de plutôt bons résultats après avoir soumis une partie de ses participants, diabé- tiques depuis peu de temps, à un régime intensif (1). Dans un premier temps, les patients ont arrêté leur traitement antidiabétique et n’ont mangé que des substituts de repas pendant 12 semaines. Légumes crus et salade étaient permis en complément, sans dépasser 800 calories ingérées par jour. Puis les aliments ont été progressivement réintroduits et un programme d’activité physique a été ajouté. Un an plus tard, ces participants avaient perdu 12 kg en moyenne, contre 4 kg dans le groupe témoin. Ce régime strict a également permis une rémission du diabète chez 61 % des patients. Seuls 12 % des participants du groupe témoin y sont parvenus. Mais cette réussite a un prix : la forte privation calorique s’est accompagnée de vertiges, troubles gastro-intestinaux, chute de cheveux, fatigue et davantage d’infections respiratoires. Sur le plan du diabète, en revanche, peu d’effets indésirables ont été observés : seul un patient a été hospitalisé en raison d’une hyperglycémie. Quatre autres l’ont été du fait d’une tachycardie, de douleurs abdo- minales ou d’une pneumonie. n (1) « Effect of intensive lifestyle intervention on body weight and glycaemia in early type 2 diabetes (DIADEM-I) », The Lancet Diabetes & Endocrinology, 01/06/20. AVC D’inégales chances de survie T outes les 4 minutes, un accident vasculaire cérébral (AVC) se produit en France. Face à cet incident grave, nous n’avons pas tous les mêmes chances de survie (1). Si les formes hémorragiques touchent autant les femmes que les hommes, ça n’est pas le cas des formes isché- miques (un caillot bouche une artère cérébrale) qui affectent plus la gent féminine. De plus, leur mortalité est plus élevée après un AVC ischémique : 24 % contre 12 % chez les hommes. On remarque aussi qu’elles sont plus âgées, de 4 à 9 ans, que ces messieurs au moment de l’accident. Cet écart d’âge n’est pas sans conséquences car les personnes âgées (75 ans ou plus) sont plus uploads/Sante/ magazine-que-choisir-sante-n-152-septembre-2020-pdf 1 .pdf

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  • Publié le Nov 14, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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