CAPA allergologie – Allergenes, Explorations, Epidémiologie 2.1 Allergènes – st

CAPA allergologie – Allergenes, Explorations, Epidémiologie 2.1 Allergènes – structure, notion d’épitrope, allergènes croisant, familles de protéines allergéniques ( profiline, lipocaines….), nomenclature On appelle antigène toute substance, soluble ou particulaire, protéique ou non, étrangère à l’organisme dans lequel elle se trouve, capable dans certains cas : => de provoquer une réponse immunitaire spécifique, c’est l’immunogénicité ; => d’être reconnue par les récepteurs spécifiques des lymphocytes ou par le site de liaison des anticorps, c’est la spécificité antigénique. L’ensemble de ces propriétés (immunogénicité et spécificité antigénique) est regroupé sous le terme d’antigénicité. Une molécule d’antigène est généralement formée de plusieurs déterminants antigéniques ou épitopes. Lorsqu’une sensibilisation antigénique survient, elle entraîne le plus souvent une réponse excessive du système immunitaire. Parfois elle est responsable d’un état de tolérance. Cette réponse immunitaire est aussi sous la dépendance d’autres facteurs. Un épitope, ou déterminant antigénique, est la région de l’antigène qui est capable de réagir avec un anticorps ou avec le récepteur lymphocytaire T qui lui est spécifique.Un antigène est formé d’une mosaïque d’épitopes. Certains de ces épitopes sont immunodominants, ce sont les déterminants antigéniques majeurs, les autres déterminants sont dénommés mineurs. Ces épitopes sont différenciés en épitopes séquentiels et conformationnels : => les épitopes sont dits séquentiels lorsqu’ils sont définis par une séquence spécifique, dans leur structure primaire, de quelques acides aminés (5 ou 6 en général). Ces épitopes sont habituellement reconnus par les lymphocytes T (nommés alors épitopes T) ; => les épitopes sont dits conformationnels lorsqu’ils sont reconnus grâce au rapprochement spatial de séquences d’acides aminés éloignés dans la structure primaire. Les anticorps ou les récepteurs spécifiques les reconnaîtront alors grâce à leur ‘’forme’’. Ces épitopes sont habituellement reconnus par les lymphocytes B (nommés alors épitopes B). Le déterminant antigénique (=l’épitope) est complémentaire de son anticorps, au niveau de régions appelées paratopes, ou de son récepteur cellulaire spécifique. Cette complémentarité est plus ou moins forte. Selon l’intensité des interactions énergétiques entre les différents acides aminés impliqués, l’affinité de l’interaction antigène/anticorps sera plus ou moins grande. Les allergies croisées sont dues à l’existence d’une homologie immunochimique entre les allergènes contenus dans les extraits allergéniques, plus ou moins complète, pouvant aller de quelques épitopes communs à une parfaite identité de structure, que ces agents allergisants soient d’espèces taxinomiquement proches ou éloignées. Les allergies croisées correspondent, sur le plan clinique à des symptômes d’allergie à l’encontre de plusieurs sources allergéniques sans qu’il y ait eu au préalable sensibilisation à l’ensemble de ces agents allergisants, la sensibilisation à 1 seul de ces agents allergisants pouvant suffire (Les tests cutanés aux 2 (ou plusieurs) extraits allergéniques sont positifs, de même que sont présentes des IgE spécifiques de chacun d’entre eux. Bien que certains agents allergisants aient une composition proche, ils ne déterminent pas systématiquement une sensibilisation croisée, de même l’existence d’une sensibilisation croisée n’est pas synonyme d’allergie croisée ; cependant, une sensibilisation croisée doit être considérée à priori comme potentiellement génératrice d’allergie croisée. Ces différentes interactions dépendent in fine de la réponse immunitaire spécifique de chaque patient.Il faut alors évaluer si le patient est exposé aux allergènes croisants et quel est l’effet de cette exposition. Chaque groupe d’allergènes possède ses propres réactions croisées, que ce soit au sein de chaque groupe allergénique ou entre espèces taxinomiquement différentes ; ainsi on les retrouve entre les différents pollens de graminées, d’arbres, de plantes herbacées, mais aussi avec les espèces végétales non polliniques, les moisissures, entre animaux ou arthropodes. Les allergènes recombinants permettent de définir avec précision le profil de sensibilisation des patients allergiques, d’identifier les marqueurs de sensibilisation et de mieux comprendre les polysensibilisations liées à des réactions croisées ainsi que vraisemblablement les marqueurs de sévérité des réactions allergiques. Ils contribuent également à la décision d’instaurer une induction de tolérance (immunothérapie spécifique de l’allergène) et à la sélection optimale de la composition allergénique du vaccin. L’approche moléculaire du diagnostic permet de distinguer, parmi les IgE spécifiques polyclonales dirigées contre la source allergénique, les anticorps IgE spécifiques de différents composants moléculaires, déterminant ainsi pour chaque patient son spectre de sensibilisation ou «spectrotype». Familles des protéines allergéniques -les protéines avec potentiel allergisant peuvent être classées en familles de protéines en fonction de la similarité de leurs séquences d’acides aminés et de leurs structures tridimensionnelles. Familles d’origine végétale Famille des protéines «Pathogenesis-Related-10» (PR-10) Cette famille comporte le composant allergénique majeur du bouleau Bet v 1 comme chef de file et les protéines qui lui sont homologues (Bet v 1-like). Ces dernières sont présentes dans les pollens des arbres de la famille des bétulacées, corylacées et fagacées (bouleau et arbres associés), dans la pulpe de certains fruits − surtout les rosacées −, dans la noisette (Cor a 1), dans les légumineuses (arachide Ara h 8, soja Gly m 4) et dans les ombellifères (céleri Api g 1, carotte Dau c 1...). Elles sont connues pour leur sensibilité à la dénaturation par la chaleur (thermosensibilité) et par la digestion. Leur expression clinique dans l’allergie alimentaire, survenant souvent chez un patient avec pollinose, reste dans la majorité des cas limitée à un syndrome d’allergie orale croisée typique, marqué surtout par des picotements buccaux ou labiaux et ce, après consommation de l’aliment cru, mais pas cuit le plus souvent. Néanmoins, des réactions plus sévères liées à des homologues de Bet v 1 ont été rapportées, notamment avec la noisette, l’arachide, le céleri et le soja qui semblent moins thermosensibles.5 Profilines Les profilines sont présentes dans de nombreux pollens, dans des aliments d’origine végétale et dans le latex. La forte homologie entre les représentants de cette famille est responsable de réactions croisées multiples. Les profilines, qui jouent le rôle de chaperonnes dans l’architecture cellulaire, sont sensibles à la chaleur et à la digestion, et le syndrome oral croisé constitue leur principale manifestation clinique dans l’allergie alimentaire. La sensibilisation au latex, liée à une réactivité IgE vis-à-vis de la profiline Hev b 8, est par exemple anodine dans la majorité des cas (au contraire de la sensibilité contre Hev b 6, cf. plus bas). Un profil de sensibilisation croisée large à des plantes et des aliments d’origine végétale peut ainsi s’expliquer souvent par le développement d’IgE spécifiques antiprofilines. L’allergène représentatif de ces molécules est variable selon les régions et le pollen dominant. Ainsi, il est conseillé de tester la sensibilisation à la profiline suspectée selon la source majeure d’exposition du sujet (par exemple : Bet v 2 pour le bouleau ou Phl p 12 pour la phléole, une graminée). La prescription d’autres dosages d’IgE pour les profilines semble être moins utile.7 Polcalcines ou protéines de liaison du calcium (Calcium-binding proteins)Ces protéines sont caractéristiques des pollens. Elles croisent entre elles, entraînant des sensibilisations polliniques multiples, ce qui complique parfois le diagnostic. Toutefois, il n’existe actuellement pas de réaction clinique clairement associée à ces allergènes.8 Les allergènes majeurs représentatifs sont, selon la région et le pollen dominant, soit Bet v 4 (du bouleau), soit Phl p 7 (de la phléole). Protéines de transfert lipidique «Lipid Transfer Proteins» (LTP)Les LTP se trouvent dans de nombreux végétaux, particulièrement dans la peau de certains fruits et plus rarement dans certains pollens. Elles entraînent des réactions croisées entre fruits et légumes, et sont en particulier responsables d’allergies aux fruits de la famille des rosacées et de certains oléagineux, dont la noisette, souvent sans hypersensibilité pollinique concomitante. La forte homologie entre la LTP de la pêche (Pru p 3) et les LTP d’autres plantes (l’homologie avec Mal d 3 de la pomme est supérieure à 80%) fait de Pru p 3 un allergène représentatif des LTP alimentaires.9 Cependant, des réactions croisées sont loin d’être systématiques et ne s’expriment pas nécessairement sur le plan clinique. Le niveau d’homologie entre les LTP polliniques (par exemple : armoise, platane, olivier) avec les LTP alimentaires est relativement faible (homologie de 30 à 55%).Dans le latex, la LTP Hev b 12 présente une homologie de structure de 65% avec la LTP des rosacées mais sa pertinence clinique n’a pu être démontrée chez les patients allergiques au latex. Une caractéristique importante des LTP est leur résistance à la cuisson et à la protéolyse, ce qui explique la survenue fréquente de réactions systémiques sévères chez les personnes exposées. Le risque d’une réaction clinique sévère lors d’une exposition aux allergènes de la famille des rosacées, par exemple, sera donc manifestement plus important en cas d’IgE anti-LTP qu’en présence d’IgE anti-Bet v 1. A noter que sous nos climats, la sensibilisation aux rosacées survient avant tout dans les suites d’une sensibilisation à Bet v 1, et entraîne donc plutôt des réactions mineures. Au contraire, chez les patients du sud de l’Europe, une sensibilisation primaire aux allergènes des fruits de la famille des rosacées (par exemple : pêche) entraîne souvent des réactions anaphylactiques sévères liées à une sensibilisation à la LTP (Pru p 3 en l’occurrence).11 Protéines de stockage Cette famille comporte des albumines 2S, globulines 7S et des globulines 11S. Ces protéines sont dominantes dans les graines, les noyaux des fruits et les amandes. Une importante homologie de séquence entre espèces est observée, uploads/Sante/ pa-allergenes-explorations-epidemiologie.pdf

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  • Publié le Fev 28, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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