Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie Géographie pharmaceutique : U
Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie Géographie pharmaceutique : Une limitation originale du nombre des pharmaciens à Madagascar A. Escaich Citer ce document / Cite this document : Escaich A. Géographie pharmaceutique : Une limitation originale du nombre des pharmaciens à Madagascar. In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 5ᵉ année, n°17, 1917. pp. 302-305. doi : 10.3406/pharm.1917.1300 http://www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1917_num_5_17_1300 Document généré le 29/09/2015 302 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ qui est, il est vrai, un musée en enfance. L'Union Pharmaceutique du 15 juin a dit un mot de l'Exposition de guerre organisée à Toulouse avec un grand succès par notre secrétaire général, M. Guitard, au profit des orphelins de la guerre. J'ajouterai seulement qu'une galerie toute entière de cette exposition a été réservée au service de santé régional. Grâce à l'appui de M, le Médecin inspecteur Prost-Maréchal, directeur de la XVIIme région, M. Guitard a pu obtenir des hôpitaux du Sud-Ouest quantité de photographies, dessins, travaux de blessés offrant un ensemble très instructif. J'engage vivement ceux de nos collègues qui sont mobilisés auprès d'une direction régionale à organiser dans leur vilie, par exemple au bénéfice des blessés, un musée-exposition de ce genre, qui leur vaudra l'estime de leurs chefs et la reconnaissance de la population. Au début de mars 1917 arrivait à l'adresse d'un membre du bureau de la S. H. P. un joli mandat de 200 francs; l'envoyeur priait le destinataire de dépenser cette manne de la façon qu'il jugerait le plus profitable à la pharmacie. La somme fut immédiatement versée à la caisse de la Société : elle servira à continuer et améliorer l'illustration du Bulletin- Le nom de « l'envoyeur »? Henri Fialon, déjà nommé dans de semblables circonstances, et qui, son coup perpétré, s'empressa de gagner la frontière. On croit qu'il a pris le chemin de'l'Espa- gne et du Portugal et on chuchote qu'il en est revenu avec des pots pharmaceutiques sur les bras et dans les poches- Une enquête est ouverte dans le quartier du Luxembourg : elle ne tardera pas à faire connaître s'il faut attacher quelque créance à ces rumeurs. * Kraty l'Archivaire. GÉOGRAPHIE PHARMACEUTIQUE Une limitation originale du nombre des Pharmaciens à Madagascar Abstraction faite des victimes qu'elles peuvent accumuler par ailleurs, patients hyperdrogués ou dépositaires trop confiants. D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 303 la pharmacie et le notariat passent pour des professions tranquilles, faiblement périlleuses, où les risques d'une fin tragique sont réduits au minimum. Le bonnet de M. Fleurant ou la toque qui l'a remplacé manquent un peu de... panache, et les plus modernisés d'entre nous ont beau répudier toute parenté avec M. Homais ou Bezuquet, ce n'est pas d'eux que rêvent d'abord les jeunes filles, tant que ne leur paraît point forclose l'apparition d'un Lohengrin militaire, marin, aviateur ou champion de boxe. Ces constatations seraient plutôt attristantes. Aussi me hâterai- je d'en atténuer les effets en vous signalant la découverte d'un document (1) qui auréole de romantisme nos confrères... Malgaches. Il date de la fin du XVIIIme siècle, étant à peu près contemporain de notre loi de germinal an XI, et émane du plus marquant des rois indigènes, Andrianamjoinimeria, dont le règne fut plus court que le nom (1787-1810). C'était un conquérant, féru de « pangermanisme » hova; comme tel, il n'était pas toujours tendre; c'est lui qui, la première fois qu'il s'empara de Tananarive, alors qu'y sévissait une forte épidémie de variole, imagina une méthode prophylactique radicale : « Enterrez vivants les malades, ordonna-t-il, car ils sont atteints d'une maladie mauvaise, puisqu'elle est contagieuse, et je ne veux pas qu'elle détruise mon peuple. » Des sanctions non moins énergiques visaient les récalcitrants qui auraient pu se rencontrer dans l'entourage des varioleux. Voici le règlement pharmaceutique promulgué par notre conquérant : il concerne les médicaments « vendus au marché », préalablement soumis à l'examen « des principaux personnages t.. » notables supposés omniscients ici comme sous d'autres latitudes : « Ce sont les seuls remèdes qui peuvent vous faire du bien que l'on vendra au' marché; quant à ceux qui sont mauvais, on ne pourra en vendre. (( Vous, vendeurs de remèdes, si les médicaments que vous vendez ne sont pas excellents, s'ils sont mauvais et font mourir ceux qui les prennent, je vous condamnerai à mort pour avoir trompé mes sujets! (( Quant à vous, acheteurs de remèdes, n'en achetez pas qui (1) Dans Odg et Fanafodij, traduits du Tantara mj Andriana du R. P. Callet, par M"' Daudovan, annotés par le D' Fontoynont. Tananarive, Imprimerie Ofli- cielle, 1914. 304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ n'aient été goûtés par le vendeur; s;il en a absorbé et s'il n'est pas mort, vous pouvez en acheter. Cependant, même s'il en a goûté, si vous en achetez et que cela vous fasse du mal, rappelez- vous celui qui vous les a vendus de crainte qu'il ne vous ait ensorcelé. « Si ce sont des remèdes vendus au marché, ils ne peuvent être que bons. Ce sont des Ody sahy Capa (remèdes qui osent affronter une réunion, c'est-à-dire de vertu éprouvée). Si ce sont des médicaments autres que ceux que l'on vend au marché, ils ne sont pas de vertu éprouvée : ils sont mauvais. « En ce qui concerne les marchands de médicaments, ils n'auront l'autorisation de faire leur commerce que lorsqu'ils auront subi l'épreuve du Tanghin. Peut-être trompent-ils le peuple, peut- être vendent-ils de mauvais remèdes; administrez-leur le Tanghin. S'ils n'ont pas subi cette épreuve, ils ne pourront pas vendre des médicaments au marché de crainte qu'ils ne vous trompent. C'est pourquoi ils doivent prendre le Tanghin. « Et voici ce que je vous dis, spécialement à vous, vendeurs de médicaments. Si ce sont des remèdes mauvais qui font mourir les personnes, qui trompent le peuple, quel que soit celui qui fera cela, je le ferai mourir. Si vous demandez de l'argent pour vos remèdes, les pauvres seront à plaindre, car ils n'ont pas d'argent : donnez-les leur en échange de riz. ©eux qui ont de l'argent achèteront les médicaments. » Lorsque le peuple entendit cela, il fut joyeux et laudatif : « Nous vous remercions. Seigneur, car ce que vous dites est vrai. » On administra le Tanghin aux vendeurs de remèdes, et lorsque ce fut fini, le roi dit : « Si quelqu'un vend des medicaments.au marché, interrogez-le' ainsi : « Avez-vous subi l'épreuve du Tanghin 1 » S'il vous répond : « Oui, j'ai subi cette épreuve », interrogez ceux de sa tribu. Si ceux-ci vous répondent en effet affirmativement et qu'il leur inspire confiance, il peut vendre ses remèdes; mais si ceux de sa tribu ne répondent pas ainsi, il ne peut vous les vendre. » Ceux qui avaient supporté victorieusement l'épreuve et avaient ainsi la permission de vendre des drogues prenaient le nom « d'Andriamadio » (le noble purifié) si c'étaient des hommes; de « Ramadio » (Madame la Pure) si c'étaient des femmes. D'mgESERK: £E; i/A B-R arm ASIE 305 Lorsque -le*- peuple -eu*fc«=e»tend«;- ee-la; beaucoup achetèrent des remèdes au, marché et il»- les conservèrent chez eux, car ceux qui étaient .achetés' là 'étaient excellents- Quant à ceux qui n'étaient pas-, achetés a», marché,, ils relaient bien différents : c'étaient des médicaments de; vente non éprouvée, mauvais et dangereux, ce qui faisait dire aux gens : « Un tel veut ensorcelé^ car il con serve chez lui des médicaments qui ne viennent pas du marché ! » '.-'; ¦ - - ¦ .: ¦ ¦ '.-t J". ¦ %: * . ¦ ¦*¦/} . . Rappelons que sauf variantes « le repas d'épreuve » du Tanghin était constitué par- un potage au riz, trois morceaux de peau de poulet et une dose légale d'au fno.ins quatre grammes, soit deux amandes râpées dans l'e,au de Tanghinia venenifera (jy&ocyna- cées), déjà redoutable à la" dose de 0 gr. 50. Si dans les vomissements se retrouvaient les trois morceaux de poulet, l'épreuve était déclarée satisfaisante; dans le, cas contraire, la mise à mort intervenait avant que le poison n'eût achevé son uvre. Tous les « candidats » rfe succombaient pas cependant. Il est légitime de supposer que* les bourreaux malgaches, aussi pot-de- viniers que leurs collègues de Chine, administraient éventuellement un poison... inoffensif, . L'équivalent de ce « laudanum pour simili-suicides » rencontré dans quelques officines françaises, dangereux seulement pour les maris trop économes qu'il fait chanter. Mieux vaut encore affronter dans nos écoles la sévérité de nos professeurs les moins pitoyables^ Certes, bien des candidats ont été abreuves d'amertume, mais c'est tout de même moins... empoisonnant que le- Tanghin. ... ''" '* ' ': ¦¦¦:¦¦'- ¦ -.(.¦¦'/¦ A. Escaich, M" actif, Diégo-Suarez: TRÔUVÀÏttiÊè JSOCPMENTAIRES LES STATUTS DÉS MAITRES APOTHICAIRES DE PONTOISE (1653) M. Ernest- Mallet, docteur en droit, avoué à Pon toise; a publié, en 1903, un intéressant mémoire sur les maîtres apothicaires de cette ville (l), dont il avait compulsé les archives à peu près com- <!¦¦¦¦¦ '¦¦¦¦' ¦ ,¦¦(!! !»J H, ' (1) Une note sur l'ancienne communauté des maîtres apothicaires de Pontoise, uploads/Sante/ pharmaciens-madagascar.pdf
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- Publié le Jul 14, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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