nexus n° 121 | mars-avril 2019 38 Vaccination tout au long de la vie, vaccinati

nexus n° 121 | mars-avril 2019 38 Vaccination tout au long de la vie, vaccination dans les pharmacies, les écoles, sur le lieu de travail ou au supermarché : une politique de vaccination constante à l’échelle planétaire se déploie à grande vitesse. Par Senta Depuydt iconographie de Gérard Muguet VACCINS UN PLAN MONDIAL 39 nexus n° 121 | mars-avril 2019 À P R O P O S D E L’AU T E U R E Senta Depuydt est diplômée en communication et journalisme de l’université de Louvain et a travaillé plusieurs années dans des multinationales, tout en explorant des domaines parallèles. Confrontée à l’autisme, elle a mis en place de nouvelles approches médicales et éducatives, afin d’aider son fils à retrouver un développement optimal. Elle a ensuite approfondi et partagé abondamment ces informations dans des conférences et des articles, notamment lors du congrès Sortir de l’autisme, abordant aussi des sujets controversés comme l’impact des facteurs environnementaux ou de la vaccination. nexus n° 121 | mars-avril 2019 40 SANTÉ /VACCINATION Étrange passivité C’est l’Argentine qui donne le coup d’envoi de cette politique de contrôle totalitaire par le biais de la vacci- nation. Le Congrès y a approuvé au mois de décembre une loi qui requiert de présenter le carnet de vaccination unique attestant d’une vaccination à jour lors de chaque for- malité administrative : carte d’iden- tité, passeport, permis de conduire, certificat pour une demande de mariage, etc.1 Alors que le pays s’est déchaîné sur les questions touchant à l’intégrité du corps, comme les lois concernant l’avortement ou pour le mariage pour tous, et s’est passionné pour des affaires d’abus de mineurs, c’est à l’unanimité et sans le moindre débat que cette loi imposant une ingérence permanente dans le corps de chaque individu a été votée. Bien évidemment, cette contrainte conditionne aussi l’accès à l’éducation, aux services de santé et à l’emploi. Dans un magazine en ligne, un chroniqueur indépendant s’étouffe : « L’Argentine est devenue la pre- mière nation au monde constituée de rats de laboratoire2 », écrit-il, en référence aux multiples essais cli- niques dangereux, voire mortels, qui y ont été menés sans consentement, notamment avec le vaccin Synflo- rix3. Les médias argentins se sont pourtant abstenus de toute critique, ne relayant que les propos officiels. Renforcer le leadership Selon le Dr Carla Vizzotti, prési- dente de la Société de vaccinolo- gie et d’épidémiologie, « il s’agit d’une grande nouvelle pour la santé publique. Un projet qui est devenu loi en moins d’un an, une loi fédérale, appuyée par tous les partis du Congrès. Elle instaure la vaccination tout au long de la vie pour tous les vaccins qui seront inscrits au programme national. Et elle définit aussi la vaccination comme un bien d’intérêt social qui établit la prévalence de la santé publique sur les intérêts particu- liers. » De l’Allemagne à la Russie, la Corée du Nord ou la Chine, cette rhétorique de la prévalence du bien commun sur les intérêts de l’individu est la porte ouverte à tous les abus. Rappelons que c’est à Mar del Plata que se tenait le sommet du G20 en 2018. Lors de la réunion des ministres de la Santé, la vac- cination y était largement à l’hon- neur, notamment avec le sujet de la résistance aux antibiotiques (contre laquelle la seule solution semble être la vaccination), mais aussi et surtout avec la thématique majeure de « la préparation aux menaces sanitaires et à de nou- velles pandémies ». Dans la déclaration commune du 4 octobre 20184, sous prési- dence argentine, les pays du G20 appellent à renforcer l’importance des agences de santé nationales et le rôle central de l’OMS, afin de s’assurer que l’Onu dispose d’un système propre pour faire face à une future crise sanitaire mondiale. Ils se prononcent éga- lement en faveur d’un large finan- cement de cette préparation à la pandémie, notamment par le sou- tien à la World Bank’s Pandemic S ans que cela ne provoque le moindre débat dans les médias ni au sein des assemblées, un programme de vaccination organise la mise en place d’un contrôle permanent des populations et des individus de tous âges. Cette stratégie élaborée dans le cadre de l’Agenda global pour la sécurité sanitaire, ou GHSA, est-elle en train de précipiter notre société à toute vitesse dans « le Meilleur des mondes » ? 41 nexus n° 121 | mars-avril 2019 Emergency Financing Facility, fruit récent d’un partenariat encore plus rapproché entre l’OMS et la Banque mondiale5. Un carnet européen de vaccination La volonté de créer cet ordre mon- dial de la santé est donc manifeste et le premier point de son agenda est et reste la vaccination. Si l’Ar- gentine prend les devants avec cette mesure radicale, l’Europe semble lui emboîter le pas. Le 30 novembre, le Conseil de l’Union européenne (organe le plus influent parmi les institutions européennes) émet une recommandation pour « une col- laboration renforcée dans la lutte contre les maladies à prévention vac- cinale6 », dans laquelle il préconise entre autres mesures de renforcer la vaccination et son financement, d’organiser d’ici à 2020 un calen- drier vaccinal européen conforme aux recommandations de l’OMS et de surveiller sa mise en œuvre par l’instauration d’un carnet européen numérique de vaccination, voire un « passeport ». Tout comme en Argentine, on y prévoit une vac- cination « tout au long de la vie », avec des contrôles de routine et des occasions de rappels à la vaccina- tion à tout âge, notamment lors de l’accès à la (pré) scolarité, aux soins de santé, au lieu de travail ou aux établissements de soins. Pour ce faire, l’Union met la priorité sur le développement de plateformes de santé numériques et de solutions big data. Endoctrinement C’est l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médi- cale) en France, qui est chargé de piloter ce projet « Joint Action on Vaccination » (« Action commune en faveur de la vaccination ») et d’organiser une banque de don- ©Gérard Muguet nexus n° 121 | mars-avril 2019 42 SANTÉ /VACCINATION nées avec le statut vaccinal de chaque citoyen en temps réel, per- mettant de croiser et d’échanger les données entre différents sys- tèmes de santé, ou d’envoyer des SMS ou des mails pour notifier les rappels de vaccins aux individus concernés. La recommandation prévoit aussi d’inculquer les principes de la vac- cination dans les écoles, notamment les écoles européennes, ainsi que dans tous les types d’enseignement. Par ailleurs, on prévoit d’éliminer les contestations sous prétexte d’une stratégie européenne pour lutter contre les fake news et la désinfor- mation en ligne7. Enfin, démarche inquiétante, l’Union prévoit de financer la recherche en sciences sociales et comportementales pour déterminer les facteurs menant à la réticence à la vaccination dans différentes catégories de population et parmi les travailleurs de la santé (article 15 de la recommandation du Conseil de l’UE)8. Des motifs de résistance Il s’agit bien là d’une politique extrê- mement contraignante et qui s’ap- pliquera dans toute l’Europe, même s’il pourrait être difficile d’instaurer une obligation légale dans certains pays. Dans la plupart des démocraties d’Europe de l’Ouest, le principe du libre consentement éclairé et l’inter- diction de l’expérimentation médicale forcée ont imprégné les esprits avec le procès et ensuite le code de Nurem- berg, au sortir de la guerre et des atrocités nazies. D’ailleurs, Angela Merkel, interrogée en octobre 2017 alors que l’extension des obligations vaccinales en France était à l’ordre du jour, déclarait dans un podcast vidéo : « En tant que citoyennes et citoyens responsables et indépendants, comme cela nous paraît tout à fait naturel en Allemagne, tout le monde devrait pouvoir peser sa propre décision. » Quelques mois plus tôt, en mai 2017, le Parlement suédois avait lui aussi rejeté une loi ins- taurant des obligations vacci- nales9, au motif que, d’une part, le programme vaccinal en place semblait remplir ses objectifs et que, d’autre part, les associations avaient rappelé à juste titre l’exis- tence de dommages vaccinaux et le fait qu’une telle obligation était contraire aux libertés garanties par la Constitution. Forcing Quoi qu’il en soit, là où le respect du libre consentement semble bétonné par différentes lois, il sera toujours possible d’imposer une forme d’obligation dans la pratique. Les contraintes sont nombreuses : refus d’accès aux lieux et services publics, aux établissements d’ensei- gnement ou centres commerciaux, ou aux moyens de transport, ce qui reviendrait presque à une forme d’assignation à résidence. Les incitations à la vaccination pourraient se décliner à travers des bonus et des compensations ou, au contraire, une augmentation des tarifs d’assurance et de soins de santé, voire la diminution des allocations pour les non-vaccinés, comme c’est déjà le cas en Austra- lie, où le gouvernement mène une politique draconienne. En effet, à la suite de la campagne « No jab, no play », organisée par News Corp – le groupe de presse de Rupert Murdoch, dont le fils James a longtemps siégé au conseil d’administration du laboratoire GSK –, le gouvernement austra- lien a uploads/Sante/ dossier-vaccination-nexus-mars-2019.pdf

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  • Publié le Jan 10, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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