Figure 1 : SAOS. Rôle du chirurgien-dentiste dans le syndrome d’apnées obstruct
Figure 1 : SAOS. Rôle du chirurgien-dentiste dans le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Préparé par Wael Kassamany Beyrouth 2019-2020 Le syndrome d’apnées ou d’hypopnées obstructives du sommeil est défini par l’AASM (American Academy of Sleep Medicine) Task Force (1) , comme étant caractérisé par des épisodes répétitives d’obstruction partielle ou totale des voies aériennes supérieures au cours du sommeil. Le manque de ventilation alvéolaire peut aboutir à une désaturation en oxygène et en cas où l’évènement dure dans Figure 2 : Polysomnographie (ou polygraphie du sommeil) enregistrant, au cours du sommeil du patient, plusieurs variables physiologiques (rythme respiratoire, rythme cardiaque, électroencéphalogramme…). le temps à une augmentation graduelle de la PaCO2. Les évènements sont généralement terminés par un réveil brusque. En 2008, l’UFSBD ( union française pour la santé bucco-dentaire) (2) a organisé un colloque portant sur le syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) consacré au rôle et à la place des chirurgiens-dentistes dans la prévention , le dépistage , la prise en charge et le suivi des sujets porteurs de l’apnée de sommeil, mettant le point sur l’importance de la pluridisciplinarité et l’implication du dentiste dans ce thème. Dans ce qui suit , sera présenté des notions et réflexions intéressantes puisées de ce colloque ainsi que d’autres travaux internationaux sur le rôle du dentiste dans le syndrome cité. L’UFSBD est un organisme apolitique dont l’ambition est de positionner le chirurgien- dentiste au sein du domaine de la santé publique , et de valoriser l’importance de la santé dentaire. Une ambition très importante , permettant la sensibilisant des praticiens pour devenir des acteurs de prévention , de traitement et de collaboration dans le domaine de la santé. Ce qui justifie l’intérêt recherché dans l’abord du sujet de l’apnée obstructive de sommeil ayant des conséquences considérables sur la sante générale et buccale , elle est tout d’abord associée à des problèmes cardiovasculaires ( hypertension artérielle , maladies cardiaques …), métaboliques comme le diabète et respiratoires (3)(4)(5). Ainsi la déficience neurocognitive induite par un sommeil perturbé pendant la nuit peut résulter en un risque accru d’accidents routières (2)(5). En ce qui concerne la santé bucco-dentaire , le risque de parodontite est trouvé plus grand chez les sujets atteints(3)(5). 1. Classification : La sévérité de la maladie est mesurée selon l’index AHI (apnea-hypopnea index) et qui signifie le nombre moyen d’apnées ou d’hypopnées durant une heure de sommeil. L’apnée obstructive de sommeil est défini par un AHI ≥5 , parcontre si AHI ≥5 et il est accompagné de phases de sommeil au cours de la journée on parle de syndrome d’apnées obstructives de sommeil(6). Le diagnostic se fait à l’aide d’une polysomnographie(7). 2. Prévalence : La prévalence de l’apnée obstructive de sommeil est en moyenne de 22% pour les hommes et 17% pour les femmes , celle du syndrome est en moyenne de 6% pour les hommes et 4% pour les femmes(6). 3. Facteurs de risques : Figure 3 : Hypertophie tonsillaire. Figure 4 : Le score de Mallampati L’obésité est le facteur de risque principale , la majorité des patients atteints sont en surpoids(6). Sexe masculin(1). Anomalies crânio- faciales(1). Hypertrophie des tissus mous ou lymphoïdes du pharynx y compris l’hypertrophie tonsillaire(1). Obstruction nasale(1). Maladies endocriniennes : hypothyroïdie, acromégalie(1). Historique de la famille(1). 4. Rôle du dentiste Le rôle du dentiste est crucial surtout qu’il fait part du corps médicale, des études montrent que le patient visite à peu près 24.1% plus le dentiste en comparaison à une visite annuelle à un médecine (5) ,ce qui lui donne une grande chance de détection des problèmes de santé , d’éducation et d’orientation du patient. Rôle de dépistage : les dentistes sont incités à remarquer les signes , les facteurs de risques et à poser les questions permettant du soupçonner un problème d’apnée de sommeil lors du remplissage du dossier médicale(4). Les signes cliniques évocateurs de ce syndrome sont un état de somnolence associé à des ronflements, des éveils nocturnes, un sommeil non réparateur, une fatigue diurne, une réduction de la concentration par altération de la qualité de sommeil(2). La fermeture du pharynx induit le collapsus respiratoire ce qui peut se traduire par le ronflement et l’apnée. Le ronflement tout seul n’est considéré pathologique. Il devient pathologique lorsque l'augmentation de résistance qui lui est associée entraîne un microéveil. Les apnées ou hypopnées s'accompagnent de micro-éveils et ont pour conséquence une déstructuration du sommeil(2). Il faut toutefois préciser bien la détection et non pas le diagnostic qui est de l’essor des spécialistes de sommeil(2). En outre, parmi les outils permettant de détecter des facteurs de risques de l’apnée obstructive de sommeil , on trouve la classification de Mallampati , l’échelle de somnolence d'Epworth et d’autres questionnaires comme STOP″, STOP-BANG″ ‶ ‶ et ARES″ ‶ (5). Le score de Mallampati est utilisé essentiellement en anesthésie générale pour prévoir le risque d’une intubation difficile. Ce score parait plus grand chez les patients atteint Figure 5: Echelle de somnolence d’Epworth Figure 6 : Dégagement des voies aériennes après traitement orthodontique Figure 7 : L’appareillage PPC (ventilation en Pression Positive Continue). d’apnée obstructive de sommeil sévère(5). Le patient s’assied droit , ouvre et tend sa langue au maximum , le praticien note la classe correspondante selon les structures anatomiques visible au fond de la bouche (Figure 4). Les score 3 et 4 indiquent une exposition inadéquate du pharynx postérieur(5). L’échelle de somnolence d'Epworth est un moyen subjectif permettant d’évaluer la somnolence diurne (8) qui est un signe clinique très fréquent du SAOS(2). L’échelle se base sur des questions qui se réfèrent à huit situations vécues quotidiennement (8) et un exemplaire est schématisé dans la (Figure 5). Un score supérieur à 10 indique une somnolence diurne excessive(8). Rôle en pédodontie : La prévalence de l’apnée est de 2 à 10.3% de la population pédiatrique et elle se manifeste entre 2 et 6 ans(2). De plus , contrairement à l’adulte chez les enfants le facteurs sexe ne montre pas d’influence , cependant le facteur essentiel est l’hypertrophie amygdalienne à qui s’associe les anomalies crânio-faciales(2). Les enfants atteints d’un SAOS avec une hypertrophie des végétations et des amygdales palatines connaissent également un retard de croissance dû à une sécrétion nocturne anormale de l’hormone de croissance(2). D’où le rôle du dentiste dans la détection des signes ou symptômes pouvant suggérer un développement déficient mettant le patient à risque de développer l’apnée obstructive de sommeil. Et en tel cas l’orientation médicale/dentaire ou le traitement selon un « evidence based treatment » doit prendre place(4). Comme par exemple la mise en place d'un disjoncteur dans les cas endognathie maxillaire ou celle d'un activateur pour ceux de rétrognathie mandibulaire, ainsi le positionnement de la langue dans une situation plus haute et/ou plus antérieure en orientant la croissance faciale permet de dégager le carrefour aéro-pharyngé et d'en limiter l'obstruction(2). Rôle de traitement : Rôle dans la confection des orthèses sur mesure(2)(4). Le port de l’orthèse peut être recommandé en cas de syndrome d’apnée léger, voire modéré, en alternative à la PPC (pression positive continue). Figure 8: Chirurgie d'avancée mandibulaire. Figure 9: Orthèse d'avancée mandibulaire. En cas de syndrome sévère, l’orthèse ne sera proposée qu’en deuxième intention, en cas de refus ou d’échec de la PPC(2)(4). Pour la réalisation des orthèses , le chirurgien-dentiste doit avoir des compétences dans les dysfonctionnements de l’appareil manducateur et aussi dans le domaine de sommeil. Ensuite l’orthèse sera réglée progressivement jusqu’à assurer un résultat optimal qui sera marqué par une amélioration des symptômes et vérifié par la polysomnographie. Finalement une observation du traitement doit être assurer par un examen chaque 6 mois. Le dentiste s’occupant à la vérification de l’intégrité de l’appareil, l’absence de modification de l’occlusion et de la santé bucco-dentaire et le spécialiste du sommeil a la vérification de l’efficacité du traitement , le travail interdisciplinaire est une nécessité. En ce qui concerne le traitement chirurgicale qui le seul traitement curatif mais lourd (2) , il peut être considéré en second intention dans le cas où les traitements à la PPC ou l’orthèse sont inefficaces ou non tolérables(4). Cependant dans des cas particuliers comme les déformations dento-faciales , cette modalité sera considérée comme première intention(4). Pour conclure , le rôle du chirurgien-dentiste s’avère très important dans le cas des patients atteints du syndrome d’apnées obstructives de sommeil en tant que professionnel de santé capable de dépister , d’informer , de référer , de communiquer en interdisciplinaire et aussi bien traiter avec des orthèses spécifiques. Espérons donc que ce sujet gagnera plus d’attention dans le domaine dentaire pour fournir aux chirurgiens-dentistes la sensibilisation et l’éducation adéquate nécessaires pour jouer ces rôles. Références 1 : American Academy of Sleep Medicine. The report of an American Academy of Sleep Medicine task force: sleep-related breathing disorders in adults; recommendations for syndrome definition and measurement techniques in clinical research. Sleep. 1999;22:667-89. 2 : Colloque de l’UFSBD « Sommeil réparateur : Nous sommes tous acteurs ! » Syndrome des Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) et uploads/Sante/ syndrome-d-x27-apnees-obstructives-du-sommeil-saos.pdf
Documents similaires










-
52
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 26, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
- Taille du fichier 0.4044MB