© Masson, Paris 2006 J. Traumatol. Sport 2006, 23 , 136-140 Revue de presse À p
© Masson, Paris 2006 J. Traumatol. Sport 2006, 23 , 136-140 Revue de presse À propos de la toxine botulique en traumatologie du sport S. BESCH AM Lang. Botulinoum toxin type B in pirifor- mis syndrome. Am J Phys Med Rehabil 2004; 83: 198-202 Objectif de l’étude Évaluer l’efficacité de la toxine botulique type B sur la douleur et/ou le spasme dans le syndrome du muscle pyramidal. Matériel et méthode — Étude prospective, pas de sujet contrôle ; — vingt sujets entre 18 et 65 ans ; — critères d’inclusion : douleurs depuis plus de 3 mois ; EVA > 5 ; — critères d’exclusion : radiculopathie, injec- tion de toxine depuis moins de 3 mois, traitement médicamenteux pouvant interférer avec la trans- mission neuromusculaire, maladie de système, atrophie musculaire importante, myasthénie, sclé- rose latérale amyotrophique ; — injection de 5 000 unités de toxine botulique B par repérage électromyographique (4 injections bila- térales) ; — évaluation de la douleur à 2, 4, 8, 12 et 16 semaines. Résultats Un mauvais résultat (absence d’effet), 4 faibles (réduction modérée de la douleur), 10 bons (per- sistance d’un fond douloureux), 5 excellents (dis- parition complète de la douleur). Prise concomitante d’antalgiques non précisée. Effets secondaires notés seulement chez les patients ayant reçu 10 000 unités : sécheresse buc- cale, troubles visuels, vertiges, nausées, reflux gas- tro- œsophagien. Discussion La réalisation de l’étude par un seul observa- teur rend l’effet placebo possible. L’effet positif de la toxine dans le syndrome du muscle pyramidal a déjà été retrouvé dans d’autres études (Childers, Am J phys Med Re- habil 2002). La place de la toxine botulique dans l’arsenal thérapeutique du syndrome du muscle piriforme reste cependant à définir. LM Fishman, C Konnoth, B Rozner. Botulinoum neurotoxin type B and physical therapy in the treatment of pirifromis syndrome. Am J Phys Med Rehabil 2004; 83: 42-50 Objectif de l’étude Analyser les effets de la toxine botulique dans le syndrome du muscle pyramidal. Matériel et méthode — N = 28 répartis en 4 groupes ; — moyenne d’âge 53 ans ; — ancienneté moyenne des symptômes : 6,2 ans ; — repérage EMG du site d’injection ; — injection en 4 points du muscle de 5 000, 7 500, 10 000 ou 12 500 unités de toxine botuli- que B selon les groupes ; — rééducation 2 fois par semaine pendant 3 mois ; — possible deuxième injection à 3 mois ; — critères d’inclusion : sciatalgie, douleurs à la palpation de la région située à l’intersection du trajet du nerf sciatique et du muscle pyrami- dal, signe de Lasègue positif avec une différen- tielle entre les 2 côtés d’au moins 15 ° , Fair test positif (réflexe H supérieur à 1,86 m sec recher- Vol. 23, n° 2, 2006 REVUE DE PRESSE 137 ché hanche homolatérale en flexion, adduction, rotation interne) ; — critères d’exclusion : injection antérieure de toxine botulique, signe électrophysiologique de dénervation dans des territoires en dehors du nerf sciatique, grossesse, trouble de la coa- gulation ; — évaluation de la douleur : (EVA simplifiée : 1 = modérée ; 2 = moyenne ; 3 = sévère) et du Fair test à 0, 2, 4, 8 et 12 semaines. Résultats — Amélioration dose-dépendante : meilleurs résultats après injection de 12 500 unités ; — amélioration temps-dépendant : maximum d’efficacité entre la 2 e et la 5 e semaine ; — Fair test en adéquation avec l’amélioration clinique : spécificité de 77 % et sensibilité de 72 % entre Fair test et EVA ; — effets secondaires fréquents : bouche sèche, dysphagie le plus souvent, entre la 2 e et la 4 e se- maine, dose dépendante ; — effets secondaires plus rares rencontrés uni- quement dans le groupe ayant reçu 12 500 unités : troubles de la vision, brûlures cutanées (2 cas), constipation (1 cas), troubles de la déglutition (2 cas) ; — sept patients ont eu une 2 e injection à 3 mois (3 du même côté, 4 du côté opposé), à une dose supérieure à la première injection. Dans 2 cas sur 3 d’injection homolatérale, présence à l’EMG de fibrillations au sein du muscle. Moins d’effets secondaires constatés que lors de la pre- mière injection ; — effets sur la douleur : amélioration de plus de 50 % chez 88,9 % des patients dans les 2 à 4 premiè- res semaines. Discussion Mécanisme d’action possible pouvant expliquer l’amélioration des symptômes : la levée de tension provoquée par l’injection de toxine botulique dans le muscle pyramidal le rendrait plus impliqué dans les actes de la vie quotidienne (marcher, s’as- seoir…) et, de ce fait, auto-entretiendrait son éti- rement. Les effets secondaires extra-pelviens observés s’expliquent par un passage sanguin probable de toxine. Le peu d’effet secondaire constaté après une 2 e injection rend peu probable l’hypothèse d’une réponse immunologique provoquée par la 1 ère injection. Plusieurs questions restent en suspens : — comment améliorer l’efficacité de l’injection en repérant les zones de concentration des jonc- tions neuromusculaires ? — comment expliquer la diminution du nombre d’effets secondaires après une 2 e injection ? — s’il y a passage systémique de la toxine, comment la réguler ? Commentaire : on aurait bien aimé en savoir plus sur : les caractéristiques de chaque groupe (niveau d’activités, données cliniques, traitement antérieur), les modalités de l’étude (randomisée ? aveugle ?) pour mieux analyser les résultats. L’importance des effets secondaires comparée aux méthodes plus traditionnelles justifie pour l’ins- tant d’une certaine prudence quant au recours à ce traitement. MS Babcock, L Foster, P Pasquina. Treatment of pain atributed to plantar fasciitis with botulinum toxin A. Am J Phys Med Rehabil 2005; 84: 649-654 Données générales La fasciite plantaire est observée dans 10 % de la population générale. Environ 10 % de ces lésions sont réfractaires au traitement médical habituel : glaçage, talonnette, orthèse plantaire, changement d’activités, étirement, renforcement, massages, at- telles de nuit, immobilisation, physiothérapie, ondes de choc, infiltrations. En cas d’échec la chirurgie peut être conseillée avec des résultats cependant imparfaits. On connaît l’effet bloquant de la toxine botuli- que sur l’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire. Elle aurait d’autres actions pou- vant expliquer les résultats sur la douleur. Objectif de l’étude Analyser l’effet de la toxine botulique A dans les fasciites chroniques. Matériel et méthode — Étude prospective, randomisée, en double aveugle, toxine A versus placebo ; — N = 43 (16 atteintes bilatérales, 11 atteintes unilatérales), soit 22 dans le groupe toxine et 21 dans le groupe placebo ; — moyenne d’âge = 44 ans ; — critères d’inclusion : sujet adulte, fasciite plantaire évoluant depuis plus de 6 mois avec échec des traitements médicaux ; 138 REVUE DE PRESSE J. Traumatol. Sport — critères d’exclusion : sujet de moins de 18 ans, maladie neuromusculaire, hypersensibilité à la toxine A, plaie du pied, antécédents de chirurgie du pied, grossesse ; — dilution de 100 unités de toxine A dans 1 ml de sérum physiologique ; injection de 40 unités à l’insertion calcanéenne et 30 unités au niveau de la partie la plus sensible de l’arche interne du pied ; dans le groupe placebo injection au même point de sérum physiologique ; — programme d’auto-rééducation à faire à la maison après les injections ; — pas d’administration d’autres traitements pendant l’étude ; — évaluation de la douleur (EVA), de la pres- sion plantaire, du Maryland foot score à 0,3 et 8 semaines post-injection. Résultats — À 3 semaines : dans le groupe toxine, dimi- nution de la douleur sur l’EVA de 39 %, améliora- tion du score de Maryland de 34 %, augmentation de la pression plantaire de 40 %. Dans le groupe placebo, diminution de la douleur de moins de 2,7 %, score de Maryland et pression plantaire quasi inchangés ; — à 8 semaines : 13 perdus de vue ; dans le groupe toxine, diminution de la douleur sur l’EVA de 56 %, amélioration du score de Ma- ryland de 47 %, augmentation de la pression plan- taire de 56 %, scores significatifs par rapport au groupe placebo ; — aucune complication notée. Discussion Quatre mécanismes d’action possibles de la toxine botulique dans la fasciite plantaire : — réduction du volume des muscles intrinsèques du pied, diminuant la pression sur les structures neurovasculaires piégées sous un fascia plantaire épais ; — inhibition de la libération de substance P et du glutamate ; — chez l’animal, mise en évidence d’une dimi- nution de la réponse inflammatoire locale ; — chez l’animal, diminution de l’impact du sys- tème sympathique intervenant dans la perception de la douleur. Pas de suivi à moyen terme possible dans cette étude en raison de la mouvance fréquente de la population étudiée (militaires). Conclusion L’étude est prometteuse mais impose un suivi plus long pour s’assurer de la permanence des ré- sultats. En raison du coût du traitement, l’indica- tion doit être discutée au cas par cas. Commentaire : étude intéressante. R Placzek, G Deuretzbacher, F Buttgereit. Treat- ment of chronic plantar uploads/Sante/ toxine-botulique-en-traumatologie.pdf
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- Publié le Fev 11, 2022
- Catégorie Health / Santé
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