Partie 2. Mettre en œuvre 2.1 Prévenir les erreurs médicamenteuses liées à l’ad
Partie 2. Mettre en œuvre 2.1 Prévenir les erreurs médicamenteuses liées à l’administration 2.2 Règle des 5 B Le fil conducteur de la sécurisation de l’administration médicamenteuse repose sur la règle des 5 right (1), ou règle des 5 B (« administrer au Bon patient, le Bon médicament, à la Bonne dose, sur la Bonne voie, au Bon moment». Ils représentent des objectifs à atteindre, pour lesquels des stratégies sont définies et mises en œuvre. Cette règle évolutive est un outil pédagogique de prévention, qui doit guider chaque action réalisée lors de l’administration des médicaments. L’une des conditions de réussite de la mise en œuvre de cette règle, consiste à limiter les interruptions dans les tâches réalisées par les infirmières. Le bon patient S’assurer que le bon médicament va être administré au bon patient : vérifier l’identité du patient lors de chaque administration. connaître la procédure en vigueur dans votre établissement en cas d’homonymie. utiliser 2 identifiants. si l’état du patient le permet, lui demander de se présenter (ses nom, prénom et date de naissance). si l’état du patient ne le permet pas, d’autres moyens peuvent être utilisés, comme le bracelet d’identification, la photo dans certains secteurs, etc. 27 Boîte 2 Un fil conducteur pédagogique qui s’appuie sur la règle des 5 B (Bon patient, Bon médicament, Bonne dose, Bonne voie, au Bon moment). Des fiches repères « détachables » pour sécuriser la pratique à partir de : préconisations, points clefs et outils qui orientent vos priorités d’action, illustrations à titre d’exemple, focus sur certains sujets, quelques données épidémiologiques. Sommaire des fiches Un rappel du processus de l’administration qui constitue le socle de base incontournable quel que soit le type de prise en charge. Une fiche sur les points critiques identifiés du processus : fiche 1 (page 35 à 48). Des fiches spécifiques à des secteurs, des produits, des formes galéniques : fiche 2 à 8 (page 49 à 70). Cette partie du guide propose Patient Médicament Dose Voie Moment B Les 5 B Mettre en œuvre Le bon médicament S’assurer de donner au bon patient, le médicament prescrit. la prescription doit être rédigée pour le bon patient ; elle est lisible et conforme aux exigences réglementaires. prendre le temps de lire de façon attentive l’étiquette, notamment lors des 3 vérifications successives : au moment de la collecte du médicament dans le stock du service (armoire, chariot, etc.), au moment de la préparation (reconstitution, pilulier), et juste avant de donner le médicament au patient dans sa chambre. La bonne dose S’assurer d’administrer la bonne concentration, dilution, dose du médicament prescrit. vérifier les calculs de dose réalisés et si besoin faire vérifier par un autre professionnel. L’infirmier(ère) doit connaître les doses « habituelles » des médicaments. questionner le prescripteur ou le pharmacien lorsque la dose prescrite diffère de la posologie habituelle. la dose prescrite est adaptée au patient (enfant, personne âgée, insuffisant rénal, etc.). une attention particulière est portée lors des calculs de dose et de dilution. faire une double vérification en cas de doute sur les calculs et systématiquement pour certains médicaments considérés à risque et certains secteurs. La bonne voie S’assurer d’utiliser la voie prescrite. s’assurer que la voie est appropriée et sécurisée. les abréviations sont connues et formalisées dans une fiche d’instruction. demander confirmation pour certaines voies très à risque (intrathécale en particulier). Le bon moment Certains médicaments sont administrés à certaines heures et fréquences spécifiques. S’assurer que l’administration est réalisée au bon moment : selon les besoins du patient et tenter de concilier « son bon moment » avec les contraintes liées au traitement. selon les contraintes pharmacocinétiques propres à chaque médicament. 2.3 Rappel du processus de l’administration Ce paragraphe décrit les bonnes pratiques de chaque étape du processus d’administration dans les conditions standard de prise en charge. Celles ci constituent le socle commun qui s’adapte quel que soit le type de prise en charge. Chacune des étapes est déclinée en actions. Les bonnes pratiques et les outils sont décrits pour chacune d’entre elles. De plus, à chaque étape du processus, nous avons identifié des points critiques repérés à l’aide d’un logo d’alerte . Le logo renvoie à des préconisations rassemblées dans la fiche 1 (page 35). 28 La désinfection des bouchons, recommandations MODALITES D’UN PERFUSEUR SUR POCHE UTILISATION DU CAPUCHON DE TRANSFERT Vérifier la compatibilité du médicament et de la solution avant le mélange 1- Identifier le site d’injection éventuellement à l’aide de la flèche qui indique le sens d’écoulement de l’extérieur vers la poche. 2- Retirer l’opercule de la capsule du flacon de médicament et nettoyer le bouchon avec un antiseptique. 3- Tenir le capuchon avec son couvercle en papier vers le haut et peler le couvercle. 4- Tenir le capuchon par son emballage externe et enfoncer l’extrémité la plus large sur le haut du flacon de médicament. 5-Perforer la membrane du sas stérile en poussant, ce qui permet le contact entre la solution et le médicament à diluer. 6-Faire passer la solution dans le flacon en comprimant la poche. Agiter pour bien mélanger. 7-Transvaser la solution obtenue en pressant la poche et en la positionnant vers le bas. Renouveler l’opération si nécessaire. 8-Lorsque la reconstitution est terminée, retirer l’ensemble capuchon de transfert / flacon de la poche. LE CAPUCHON DE TRANSFERT EST À USAGE UNIQUE JETEZ L'ENSEMBLE FLACON / CAPUCHON DE TRANSFERT DANS UN CONTAINER À OBJETS TRANCHANTS ET PIQUANTS. TOUT MATERIEL TOMBE AU SOL NE DOIT JAMAIS ETRE REUTILISE 63 Les médicaments injectables largement utilisés en établissement de santé, nécessitent une vigilance plus soutenue lors de la prescription, de la préparation et de l’administration plus soutenue car ils utilisent une voie d’administration à haut risque. Suite à une erreur de lecture d’un flacon de morphine ayant entraîné le décès d’un enfant, un plan d’harmonisation des étiquetages des petits conditionnements de solution injectable de l’ANSM a abouti en 2007 à la mise à disposition d’étiquetages harmonisés pour les solutions injectables contenant de l’adré- naline, de l’atropine, de l’éphédrine ou du chlorure de potassium. En avril 2009, l’harmonisation a été élar- gie à une quarantaine de substances actives, dont les électrolytes, les anesthésiques et quelques mo- lécules considérées prioritaires. Le Conseil de l’Europe a réalisé une revue de bibliographie complète (48). La National Patient Safety Agency (NPSA) a reçu environ 800 rapports par mois relatifs aux médicaments injectables entre janvier 2005 et juin 2006, ce qui représente environ 24% du nombre total d'incidents médicamenteux (45,46). Principaux enjeux La bonne dose : les erreurs signalées sur les préparations injectables représentent jusqu’à 62% des EIG (49) 1 perfusion/10 présente un risque (50). Le bon débit : les erreurs de débit représentent jusqu’à 73% des erreurs sur injectables (37), l’utilisation des pompes augmente ce risque. La bonne voie : les erreurs sont augmentées par la présence de voies multiples mal étiquetées. Des erreurs fatales sont identifiées entre la voie entérale et la voie parentérale (48). Le bon produit : tous les médicaments peuvent être à l’origine d’EIM, il n’existe pas de classe particulière, néanmoins l’OMS associée à la Joint Commission précise que certaines classes peuvent être à l’origine d’évènements graves du fait de leur marge thérapeutique étroite (52) ; dans 2/3 des cas, le débit des injectables n’est pas conforme au RCP (50) et 1/3 des EIM sont des erreurs de produit et/ou diluant (49). Les bonnes règles d’hygiène : elles représentent un risque très important bien que rentrant dans les évènements infectieux nosocomiaux et sont à rapprocher des déviances de pratiques (53). La bonne surveillance en raison de la discontinuité de la présence des soignants à domicile. Éléments contributifs majeurs Différentes étapes constituent la préparation des formes injectables, ce qui génèrent davantage de risques potentiels compte tenu : des produits eux-mêmes, de la voie d’administration particulièrement à risque (intraveineuse, intrathécale, Intra musculaire, etc.), de la vitesse de diffusion et de l’irréversibilité de l’effet attendu, des incompatibilités éventuelles avec le type de solvant et avec d’autres médicaments, de la durée d’administration (bolus ou perfusion continue), chaque produit présente des particularités de dilution, des éléments de stabilité et de compatibilités, la voie d’administration présente un risque élevé d’infection en dehors de l’application stricte des recom- mandations du CCLIN, l’acte d’administration par lui-même nécessite une évaluation infirmier(ère) sur la qualité des abords, la préparation des injectables en salle de soins n’est pas à l’abri d’interférences continues. À cela s’ajoutent des défaillances humaines et/ou organisationnelles, qui peuvent survenir : au niveau des prescriptions, des calculs (dose, dilution, programmation de la vitesse de perfusion), lors des nombreuses manipulations (asepsie, erreurs, oublis et confusions au moment de l’étiquetage…), en raison d’un environnement peu propice et du niveau de connaissance. ... / ... Fiche 7. Administration des formes injectables Fiche 7 HAD 64 Préconisations La prescription Le cas échéant, elle précise également : la DCI et le nom commercial, la concentration ou la quantité totale du médicament dans le contenant (ex : 1mg/ml), la compatibilité avec le diluant et le liquide de perfusion, le nom et le volume de diluant et/ou du liquide de uploads/Sante/ tp-preparation-injection-iv.pdf
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- Publié le Jul 25, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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