Available online at http://www.ifgdg.org Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(2): 757-76

Available online at http://www.ifgdg.org Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(2): 757-767, April 2017 ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print) © 2017 International Formulae Group. All rights reserved. 2928-IJBCS DOI : https://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v11i2.18 Original Paper http://ajol.info/index.php/ijbcs http://indexmedicus.afro.who.int Un vaccin bivalent efficace contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire, produit au Sénégal Ndeye Fatou Tall NDIAYE1*, El Hadji TRAORE2, Mariane AIDARA1 Aminata Cissé SAKHO1, Fatou Tall LO2, Moustapha LO2, Mariame DIOP2, Aminata Niang NDOYE2 et Abdoulaye DIENG3 1ISRA-Unité de production de vaccins, Sénégal. 2ISRA-Laboratoire National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires, Sénégal. 3Université de Thiès-Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture, Sénégal. *Auteur correspondant ; E-mail: ndeyefatou@hotmail.com REMERCIEMENTS Nous remercions le Fonds National pour la Recherche Agro-alimentaire (FNRAA), qui a financé ces travaux. RESUME La maladie de Newcastle (MN) et la variole aviaire sont des pathologies majeures de l’aviculture villageoise au Sénégal. Elles affectent la plupart des espèces d’oiseaux et causent des pertes économiques considérables dans les élevages. La vaccination est le seul moyen de prévention efficace ; d’où l’idée de mettre au point un vaccin bivalent pour lutter contre ces deux maladies. Le vaccin bivalent produit est constitué de la souche virale I-2 de la MN et d’une souche locale du virus de la variole aviaire (PGPV19). Pour évaluer l’efficacité du vaccin bivalent au laboratoire, des essais vaccinaux ont été réalisés sur des poulets âgés de 21 jours. La technique de l’inhibition de hémagglutination (IHA) a été utilisée pour déceler les anticorps contre la MN, tandis que le pouvoir immunogène de la souche PGPV19 était mesuré en éprouvant les sujets avec la souche sauvage S20 du virus de la variole aviaire. Les résultats obtenus sont concluants car les sujets vaccinés ont produit des anticorps neutralisants contre la MN et ont affiché une immunité lorsqu’ils ont été en contact avec la souche S20 contrairement aux sujets témoins. Toutefois, ces résultats, bien qu’encourageants doivent être confortés par des données comparatives issues de suivis d’élevages villageois. © 2017 International Formulae Group. All rights reserved. Mots clés : Aviculture villageoise, maladie de Newcastle, variole aviaire, vaccin bivalent, Sénégal. An efficacious bivalent vaccine against Newcastle disease and fowlpox disease, produced in Senegal ABSTRACT Newcastle disease (ND) and avian pox are major pathologies of village poultry in Senegal. They affect most species of birds and cause considerable economic losses in livestock. Vaccination is the only effective means of prevention; hence the idea of developing a bivalent vaccine to fight these two diseases. The bivalent N. F. T. NDIAYE et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(2): 757-767, 2017 758 vaccine produced consists of the Newcastle disease virus (NDV) strain I-2 and a local strain of the avian pox virus (PGPV19). To evaluate the efficacy of bivalent vaccine in the laboratory, vaccine trials were conducted on 21-day-old chickens. The haemagglutination inhibition (HI) technique is used to detect antibodies to NDV, while the immunogenicity of the PGPV19 strain is determined by testing chickens with the wild type S20 strain of avian pox virus. The results obtained are conclusive because the vaccinated chickens produced neutralizing antibodies against ND and displayed immunity when exposed to the S20 strain, unlike the control subjects. However, these results, although encouraging, must be supported by comparative data from field monitoring of village farms. © 2017 International Formulae Group. All rights reserved. Keywords: Village poultry, Newcastle disease, fowlpox, bivalent vaccine, Senegal. INTRODUCTION La maladie de Newcastle (MN) et la variole aviaire sont les deux pathologies les plus fréquentes en aviculture villageoise au Sénégal (ISRA, 2010). La MN est très contagieuse et meurtrière ; elle est due à un Paramyxovirus aviaire qui est un virus à ARN enveloppé (Alexander, 2003 ; OIE, 2012). La variole aviaire est moins contagieuse que la MN mais peut être transmise par les insectes piqueurs, elle est présente dans le monde entier selon l’Office International des Epizooties (OIE, 2016). La variole aviaire est causée par un Avipoxvirus qui est un virus à ADN (Jarmin et al., 2006 ; Weli et Tryland 2011). La maladie se manifeste sous deux formes : la forme cutanée encore appelée variole sèche et la forme diphtérique appelée variole humide (OIE, 2016). La MN et la variole aviaire sont des maladies redoutables en aviculture villageoise car elles affectent la plupart des oiseaux et elles sont très redoutées par les éleveurs, puisqu’elles occasionnent des pertes économiques considérables. En effet, le taux de mortalité causé par les maladies chez les jeunes sujets au Sénégal est estimé à 43 voire 63% (Ouedraogo et al., 2015) dont 80% sont imputables à la MN. Il y a aussi la baisse des performances (baisse de ponte, retards de croissance) causée par ces pathologies, dans un contexte où l’alimentation des sujets est arbitraire et presque toujours carencée (Kuietche et al., 2014). Il n’y a pas de traitement officiellement reconnu pour lutter contre la MN toutefois certaines plantes et certains minéraux seraient capables d’éliminer le virus de la MN (Ezeibe et al., 2011 ; Nyandoro et al., 2014). Par conséquent, la vaccination demeure le seul moyen de contrôle efficace de ces maladies, qui sévissent à l’état endémique au Sénégal, avec des pics épizootiques récurrents. Une stratégie de vaccination de masse de la volaille locale contre la MN est adoptée au Sénégal depuis plusieurs années mais il apparaît de plus en plus des flambées de variole aviaire consécutives à cette immunisation contre la MN. Ceci est à l’origine de l’association vaccinale pour une lutte stratégique et coordonnée contre ces maladies. La mise au point d’un tel vaccin bivalent est confortée par la ressemblance de leur mode de préparation à base d’œufs embryonnés (OIE, 2012 ; OIE, 2016), des 3 à 4 mois de protection qu’ils confèrent (Alders et Spradbrow, 2001 ; Shil et al., 2007), voire dans leur voie d’administration (Alders et Spradbrow, 2001 ; Ariyoshi et al., 2003). Le vaccin bivalent proposé, est composé en partie de la souche virale du vaccin I-2 qui provient d’une souche avirulente du virus australien de la MN (Alders et Spradbrow, 2001). Le vaccin I-2 est conçu pour une utilisation en aviculture villageoise, en raison de sa thermostabilité et son utilisation facile sous forme de collyre ou orale (eau de boisson). L’autre souche vaccinale qui compose le vaccin bivalent est une souche locale de virus de la variole de pigeon PGPV19, isolée au laboratoire de Hann à Dakar. Par conséquent, dans cette étude, l’efficacité du vaccin bivalent est évaluée au laboratoire suivant deux techniques. Le test de l’inhibition de l’hémagglutination est utilisé pour déceler les N. F. T. NDIAYE et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(2): 757-767, 2017 759 anticorps induits par le vaccin I-2 chez les sujets qui auront reçu ce vaccin, tandis que, l’efficacité de la souche PGPV19 sera éprouvée avec une souche sauvage de variole, quelques semaines après la vaccination. MATERIEL ET METHODES Le vaccin bivalent Il s’agit d’un vaccin à virus vivants, constitué de la souche vaccinale I-2 de la MN (FAO, 2002), utilisée à un titre viral de 107 doses infectantes à 50% pour l’embryon (107 DIE50/dose) et d’une souche locale de variole de pigeon PGPV19, atténuée au laboratoire de Hann en 2015, par passages successifs dans la membrane chorio allantoidienne d’œufs embryonnés de 10-11 jours et ayant un titre de 104,75 DIE50/ dose. La sélection de la souche de variole pour l’épreuve virulente Trois souches sauvages provenant de poulets malades de variole aviaire, S02, S20 et S21 sont testées pour en déterminer la plus virulente. Les poussins sont très sensibles à la variole, aussi, il a fallu tester les souches sur des sujets âgés de 21 jours pour pouvoir déterminer la plus pathogène. Les poulets sont répartis en quatre lots de cinq sujets et chaque lot de volailles est infecté avec une des souches ci-dessus identifiées. Les poulets du quatrième lot (témoins) ne reçoivent que du tampon phosphate (PBS) à pH 7,2. L’inoculation se fait au niveau du barbillon avec 0,5 ml d’inoculum. Il s’en suit un examen quotidien des volailles pendant quinze jours, pour dénombrer le nombre de poulets qui présentent des signes de fébrilité et /ou de lésions cutanées consécutives à l’infection. La voie d’administration du vaccin Dans cette expérience, les voies d’administration choisies sont la voie oculaire et la voie orale, officiellement recommandées pour l’utilisation du vaccin I-2. La vaccination par voie oculaire consiste à introduire une goutte de vaccin dans l’œil du sujet et pour l’administration orale, le groupe d’oiseaux ciblé a été assoiffé pendant 2 heures avant de les abreuver avec 150 ml d’eau contenant 0,3 g de lait en poudre (tampon) et 10 doses de vaccin. Ce mélange vaccinal est préparé en excès pour permettre à tous les sujets du groupe de boire une dose vaccinale protective. Le test de l’inhibition de l’hémagglutination (IHA) C’est la technique couramment utilisée pour évaluer l’efficacité de la vaccination contre la MN. Le titre en IHA est déterminé par la dilution sérique la plus poussée qui provoque une inhibition complète de 4 unités hémagglutinantes d'antigènes (Alders et Spradbrow, 2001). L'absence d’hémagglutination est visible à l’œil nu puisqu’en inclinant la plaque, une uploads/Sante/158856-article-text-413173-1-10-20170719.pdf

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  • Publié le Aoû 03, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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