Chir Main 2000 ; 2 : 286-93 O 2000 Éditions scientifiques et médicales Elsevier

Chir Main 2000 ; 2 : 286-93 O 2000 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés Mémoire original Les fractures de l'apophyse coronoïde N. Bousselmame*, M. Boussouga, S. Bouabid, F. Galuia, H. Taobane, 1. Moulay Service de traumatologie orthopédie 1, hôpital militaire Mohamed y Rabat, Maroc (Reçu le 12 avril ; accepté le 24 août 2000) Résumé lntroduction - À travers l'analyse rétrospective d'une série de 22 cas, les auteurs discutent la clas- sification et le traitement des fractures de I'apophyse coronoïde de I'ulna (AC). Matériel, méthodes et résultats - Vingt-deux cas de fractures de I'apophyse coronoïde (1 8 hommes et 4 femmes) sont rapportés. L'âge moyen était de 26 ans (19-47 ans). Selon la classification de Regan et Morrey, il y avait 11 de type I (avulsion du bec), 7 de type II (détachement d'un fragment représentant moins de 50 % de I'apophyse coronoïde) et 4 de type III (détachement d'un fragment de plus de 50 % de I'apophyse coronoïde). Une luxation du coude était présente chez 16 malades et une fracture de la tête radiale était associée dans quatre cas. Tous les types I étaient traités par immobi- lisation plâtrée de 10 à 15 jours avec huit excellents et trois bons résultats. Dans les types II et III, le vissage antéropostérieur avec mobilisation précoce était supérieur à l'immobilisation plâtrée de trois à quatre semaines. Conclusion - La classification de Regan et Morrey est d'un grand appoint dans la prise en charge des fractures de I'apophyse coronoïde. Si le fragment détaché n'est pas comminutif, la réduction san- glante avec vissage antéropostérieur est le traitement de choix dans les types II et III. L'immobilisation platrée de 15 jours, en moyenne, donne de bons résultats dans les types 1. O 2000 Éditions scienti- fiques et médicales Elsevier SAS apophyse coronoïde 1 coude 1 ulna Summary - Fractures of the coronoid process. lntroduction - A retrospective study has been made of a series of 22 cases, and the classification and treatment of fractures of the coronoid process of the ulna have been discussed. Material, methods and results - A report has been made of 22 cases of coronoid process fracture (18 males and four females). The mean age was 26 years (range: 19-47 years). According to the Reagan and Morrey Classification, there were 11 type I (avulsion of the tip of the bone), seven type II (a fragment of less than 50% that was detatched from the coronoid process), and four type III cases (a fragment of more than 50% that was detatched from the coronoid process). Elbow dislocation was present in 16 cases, and a radial head fracture was associated in four cases. All type I fractures were treated by immobilization of the elbow in a plaster cast for ten to 15 days, with eight excellent and three good results. In type II fractures, open reduction, internal fixation with antero-posterior lag-screw and early post-operative movement in three patients gave better results than immobilization for three weeks, which was the procedure used in four cases (after transosseous reinsertion in one case). In type III fractures, good results were obtained following open reduction and internal fixation with antero-posterior lag-screw in three patients. The result was average in the fourth case, with immobi- lization for four weeks. * Correspondance et tirés à part : N. Bousselmame, service de traumatologie orthopédie, École Farabi Youssoufia, Rabat, Maroc. Les fractures de l'apophyse coronoïde 287 Conclusion - The Reagan and Morrey classification is most useful for the classification of coronoid process fractures. If there is no comminution of the detatched fragment, open reduction and interna1 fixation with antero-posterior lag-screw is the treatment of choice in type I and II fractures. In type I fractures, immobilization for about two weeks gives good results. O 2000 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS coronoid process / elbow / ulna INTRODUCTION Peu de travaux ont été consacrés à l'étude des frac- tures de l'apophyse coronoïde (AC). Pourtant, elles ne sont pas rares et peuvent poser d'importants problèmes de prise en charge surtout dans le cadre d'une luxation postéro-externe instable du coude. L'objectif de ce travail est de faire l'analyse rétros- pective d'une série personnelle de 22 cas pour passer en revue, à la lumière des données de la littérature, les aspects anatomopathologiques et thérapeutiques de ces fractures. Ont été retenues pour ce travail, 22 observations col- ligées entre 1987 et 1997, concernant des malades présentant un traumatisme du coude avec fracture d'AC. Ont été exclues les fractures épiphysométa- physaires complexes de l'ulna où la fracture de l'AC était noyée dans des lésions articulaires complexes conditionnant le pronostic. La série compte 18 hommes type 1 type II type III Figure 2. Fracture type 1 + fracture radiale. et 4 femmes, tous des militaires en activité et réguliè- rement suivis par les auteurs. L'âge moyen était de 26 ans (19-47 ans). L'étiologie était un accident de sport neuf fois (football +++), un accident du trafic routier six fois, un accident du travail cinq fois (acci- dent au parcours du combattant +++) et un accident domestique deux fois (chute sur la paume de la main). Il n'y avait aucune lésion cutanée ou vasculo- nerveuse notable. Trois cas concernaient des poly- traumatisés chez lesquels les lésions associées n'avaient interféré ni sur le traitement ni sur le résul- tat. Tous les malades étaient admis et traités dans le Figure 1. Schéma de la classification des fractures de la coro- service dans les dix jours suivant le traumatisme. noïde selon Regan et Morrey [l]. Type 1 : arrachement du bec coronoïdien ; Type II : fracture emportant moins de 50 % de Dans dix cas, le coude était luxé à l'admission. Dans l'apophyse ; Type III : fracture emortant plus de 50 % de 13apo- six cas la luxation, documentée radiologiquement, - - - - & physe. était réduite dans un hôpital périphérique, dans un 288 N. Bousselmame et al Tableau 1 . Type de fracture et lésions associées au niveau du coude. Type II Type III Simple Complexe Simple Complexe Pas de luxation du coude (A) - 1 cas 2 cas 1 cas 2 cas Luxation du coude (B) 11 cas 2 cas 2 cas 1 cas - Fracture de la tête radiale 1 cas type II 1 cas type 1 2 cas type II - - Figure 3. a. Fracture isolée, type II, traitée par vissage antéro- posterieur. b. Résultat après neuf ans : flexion et extension complètes. Calcification capsulaire minime. cas la notion de luxation autoréduite était signalée par le malade alors que, chez cinq patients, on n'a pu mettre en évidence de luxation (deux chutes domes- tiques, deux chutes lors d'un match de football et une mauvaise réception lors d'un saut en hauteur). Selon la classification de Regan et Morrey (figure 1 ) 1, il y avait 11 fractures de type 1, dont une associée à une fracture radiale (figure 2), 7 de type II, dont 4 comminutives, 3 associées à une fracture radiale (figures 3, 4 ) et 4 de type III comptant toutes au Figure 4. Fracture type II + fracture radiale et luxation postéro- externe du coude. Traitement par vissage antéroposterieur de la coronoïde et vissage de la tête radiale. moins deux fragments (figures 5, 6, 7). Les fractures de la tête radiale étaient classées selon Mason (tableau 1). Les modalités thérapeutiques sont détaillées sur le tableau II. Les fractures de type 1, toutes secondaires à une luxation réduite sous anes- thésie générale dès l'admission, étaient traitées orthopédiquement par immobilisation dans un plâtre brachio-antébrachiopalmaire à 90" de flexion pen- dant 10 à 15 jours, y compris le cas où une fracture radiale était vissée. Dans les fractures de type II, l'immobilisation plâtrée pendant trois semaines en moyenne était retenue trois fois pour fractures comminutives (deux cas) ou non déplacée (un cas) sur luxation du coude qui dans un cas était incoercible et stabilisée seulement par la contention plâtrée. Chez trois patients, on optait pour la réduction à ciel ouvert par voie antéromédiale et vissage antéropos- térieur (figures 3, 4). Une fracture avec importante instabilité post-réductionnelle était abordée et trai- tée, vu leur nature comminutive, par réinsertion tran- sosseuse au fil non résorbable. Toutes les fractures radiales associées étaient abordées par voie postéro- externe et vissées. L'immobilisation postopératoire Les fractures de l'apophyse coronoïde 289 Figure 6. Fracture type III par arrachement de l'insertion du muscle brachial antérieur. Fixation d'un gros fragment par double vissage antéroposterieur. luxation incoercible (figure 7) était traitée orthopédi- ~ - quement pendant quatre semaines après contrôle de 1 1 duqués activement à la sortie du plâtre. Figure 5. a. Fracture type III à deux fragments. b. Double vis- sage antéropostérieur. Très bon résultat à quatre ans (calcifica- tion du ligament collatéral médial). était d'une semaine en moyenne, après quoi la réédu- cation active était entreprise, sauf pour le cas de ré- insertion où l'immobilisation était maintenue trois semaines. Pour les fractures type III, dans trois cas il y avait, malgré la comminution, au moins un gros uploads/Sante/bousselmame-2000 1 .pdf

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  • Publié le Jan 11, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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