1- Rappel des grands principes de la Médecine. Depuis Hippocrate, le très célèb
1- Rappel des grands principes de la Médecine. Depuis Hippocrate, le très célèbre médecin de l’Antiquité à qui l’on droit ce que l’on peut considérer comme le premier code d’éthique (serment d’Hypocrate) parvenu à la connaissance de l’Humanité, cinq (5) principes ont toujours guidé les professionnels de la santé en général, les médecins en particulier, dans leurs interactions avec les patients : Travailler pour le bénéfice du patient. Le Médecin est engagé dans une relation d’aide avec son patient. Son souci majeur doit être l’amélioration de l’état de santé du patient. En aucun cas, il ne doit céder à la tentation d’abuser de sa position pour soutirer indument de l’argent au patient ou pour influencer sa position religieuse, philosophique ou politique. La rémunération exigée du patient doit être équitable et tenir compte de sa situation socio-économique. Eviter tout dommage. On se souviendra toujours de l’aphorisme d’Hippocrate : « Face aux maladies, le médecin doit prendre l’habitude d’avoir deux (2) choses en tête : soit aider, ou au moins éviter de causer quelque tort ou dommage que ce soit. » C’est le fameux principe de bienfaisance ou « Primum non nocere » qui, selon Parizeau est résumé dans les quatre devoirs suivants : 1-le devoir de ne pas nuire ; 2-le devoir de prévenir le mal ou la souffrance ; 3-le devoir de supprimer le mal ou la souffrance ; 4-le devoir de faire le bien ou de promouvoir le bien. (Parizeau, 1993) Etre respectueux et compatissant. Le médecin doit toujours faire montre d’humanisme, respecter la dignité du patient et se mettre à sa place pour comprendre ses peurs, son anxiété, etc. Le patient doit être informé de son problème de santé et des démarches diagnostiques et thérapeutiques envisagées pour l’en débarrasser. Les inconvénients qu’impliquent de telles démarches doivent être discutés avec le patient ou ses ayant droits. Garder secrètes les confidences faites. Le pourvoyeur de service de santé est astreint au secret professionnel. Le diagnostic du patient, ses antécédents personnels et familiaux, son dossier médical sont protégés par le secret professionnel. Seule la justice peut autoriser la violation de ce secret. Maintenir la tradition d’une bonne compétence. Le Médecin a pour devoir de se maintenir à jour tant du point de vue théorique que pratique. Il doit suivre l’évolution de la Science et la de Technologie afin d’offrir à ses clients des services de qualité à un cout abordable. Il doit également prendre la bonne habitude de recourir à l’avis de ses collègues ou d’autres spécialistes (travailleurs sociaux, psychologues, etc.) aussi souvent que nécessaire. Il doit développer ses capacités de communication afin d’entretenir des interactions positives et mutuellement profitables avec son patient. 2- La relation Médecin-Patient. C’est une relation très complexe qu’il faut étudier sur les plans éthique et juridique. D’ailleurs, c’est un chapitre qui a été vu dans le cours de droit médical. Dans ce cours d’éthique médical on va étudier le rapport médecin-patient dans une approche holistique de l’offre de soins. Dès les premiers moments de l’exercice de la profession médicale, on avait compris qu’il fallait certaines règles pour régir le comportement du prestataire par rapport à son client. Déjà, Hippocrate, au 4eme Siècle avant Jésus-Christ, avait proposé le fameux serment qui porte son nom. Ce serment a inspiré tous les codes de déontologie en usage dans les professions médicales et paramédicales jusqu’à aujourd’hui. Dans le livre de l’Exode (prés de 2.000 ans avant JC), il est rapporté que des accoucheuses traditionnelles juives (matrones) avaient été invitées par le Pharaon d’Egypte à tuer les nouveau-nés de genre masculin hébreux au moment de l’accouchement. Fort heureusement, ces accoucheuses ont préféré encourir la colère du Monarque au lieu de se rendre complices d’un tel crime. (Epuration ethnique avant la lettre) Deux approches communément appelées « modèles » ont jusqu’à présent présidé aux relations Médecin-Patient. 1. Le modèle paternaliste basé sur l’hypothèse d’un médecin «qui sait tout ou presque tout, est bienveillant, sait exactement ce qui est bien pour le patient et peut décider en toute indépendance de ce qu’il convient ou ne convient pas de lui faire». Dans ce modèle, inspiré d’Hippocrate, le médecin est tout- puissant face à un patient tout à fait livré à son bon vouloir. La seule garantie sur laquelle peut compter le patient est l’angélisme du médecin, basé sur le vénérable principe de bienfaisance, qui est supposé guider tous les gestes du médecin. Ce principe, édicté par Hippocrate, s’énonce ainsi : « Face aux maladies le médecin doit toujours avoir deux choses en tête : soit aider ou, tout au moins, éviter de causer quelque tort ou dommage que ce soit.» L’autre latitude qu’a le patient est de changer de médecin s’il s’estime insatisfait des performances de son prestataire. 2. Le modèle délibératif, basé sur le principe d’autonomie du patient. Ce modèle s’est imposé suite aux révélations faites dans le cadre du procès de Nuremberg, après la défaite de l’Allemagne Nazie. Ces révélations ont permis de comprendre que les médecins n’étaient pas toujours guidés par le principe de bienfaisance, que leur discernement et leur sens moral pouvaient être pris à défaut. En conséquence, la société ne pouvait pas livrer les patients entièrement à la merci des médecins. Le patient doit avoir son mot à dire, comprendre les démarches du médecin afin de pouvoir les accepter. Ce modèle, basé sur « le consentement éclairé du patient », impose au médecin : a. De dialoguer avec le patient et de lui expliquer de manière claire et précise les problèmes qu’il confronte et le plan de soins que le MD envisage de lui appliquer. b. D’expliquer au patient les inconvénients, effets secondaires ou risques inhérents aux démarches diagnostiques et thérapeutiques envisagées pour résoudre son problème. c. D’accepter les décisions du patient. Exemple : Cas d’un témoin de Jéhovah qui refuse une transfusion sanguine. Le MD ne peut pas imposer cette transfusion au patient. Il peut tout au plus lui faire signer un formulaire attestant qu’il comprend très bien les risques liés à sa décision de refuser le traitement proposé et qu’il en assume pleinement les conséquences. En pareil cas, le MD peut également demander au patient d’engager un autre prestataire. Sujet de réflexion : La séduction dans la relation médecin-patient. 3- Conflit d’intérêts Un conflit d’intérêts est une situation dans laquelle une personne ayant un poste de confiance au sein d’une organisation a des intérêts professionnels ou personnels en concurrence avec la mission qui lui est confiée au sein de l’Organisation. Le conflit d’intérêt se situe à une intersection, on parle d’une interférence entre l’intérêt privé, personnel et l’intérêt public. Opposition entre un intérêt principal et un intérêt secondaire. Attention, conflit d’intérêt n’est pas synonyme de corruption. « Déontologie » vient du grec Déon qui signifie devoir, ce qu’il faut faire. Ce terme se divise en deux significations : - La philosophie déontologiste ; courant de pensée selon lequel dans les dilemmes moraux on ne doit jamais céder sur le devoir de respecter la dignité des personnes - La déontologie philosophiste ; le respect de la dignité des personnes. Ce courant d’idée consiste à dire qu’on ne peut pas céder sur la dignité de la personne. La déontologie est abolitionniste. Courant représenté par Kant, qui avait formalisé la notion de dignité dès le 18e, alors que le droit ne le reconnaît comme un droit de l’Homme qu’à partir de 1948. Classification des conflits d’intérêts L’une des catégorisations est l’ensemble des perceptions sociales ou juridiques du conflit d’intérêts avec trois distinctions : - Le conflit d’intérêts intellectuel : souvent admis - Le conflit d’intérêts ponctuel : parfois toléré - Le conflit d’intérêts structurel : généralement condamné Le conflit d’intérêts intellectuel J’ai un lien d’intérêt du fait que je me rattache à une école de pensée, est-ce que cela va influencer mon jugement ? La liberté de penser est un droit fondamental. Les conflits d’intérêts intellectuels sont parfois dénoncés dans la presse et la communauté scientifique. Parfois, lorsque les scientifiques estiment qu’une expérience a été mal faite, ils rétractent l’article de la revue internationale. Il y a aussi les conflits d’intérêts qui sont des affinités électives lorsque nous appartenons à la même famille intellectuelle. C’est très difficile à formaliser, donc on est obligé d’accepter le conflit intellectuel. Il existe aussi des conflits d’intérêts en rapport avec des données affectives ; ce n’est pas non plus facile à formaliser. Le désir de reconnaissance peut également induire des conflits d’intérêts, car chez l’être humain, ce désir est une passion fondamentale. Dans le domaine de la science, des médecins aiment beaucoup plaire aux médias. En somme, le conflit d’intérêts intellectuel signifie des liens non matériels, d’ordre idéologiques, des convictions intimes, des corporations spirituelles, des liens d’ordre affectif, un besoin de reconnaissance par le peuple ou par ses paires. Le conflit d’intérêts ponctuel La société ne va pas demander à tout le monde d’être tout le temps sans conflit d’intérêts. Exemple un banquier fait une demande de prêt pour un achat d’appartement. Il va estimer si oui ou non uploads/Sante/la-relation-medecin-patient.pdf
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- Publié le Apv 24, 2021
- Catégorie Health / Santé
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