La numérisation des sociétés XXIIIème Congrès de la SFSIC Bordeaux, 14, 15 & 16

La numérisation des sociétés XXIIIème Congrès de la SFSIC Bordeaux, 14, 15 & 16 juin 2023 en partenariat avec le MICA Appel à communications & à panels Le XXIIIème Congrès de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication, accueilli par le laboratoire Médiations – Informations – Communication – Arts (MICA, UR 4426 de l’École doctorale Montaigne Humanités), sera consacré à la numérisation des sociétés. La numérisation des sociétés affecte et transforme en profondeur l’ensemble de nos pratiques privées, publiques, professionnelles, individuelles et collectives. Par-delà une tertiarisation continue, particulièrement depuis la fin des Trente Glorieuses dans les économies occidentales, aucun secteur d’activité ne semble désormais échapper à la numérisation de ses activités ; au point que le commerce et les services, comme aussi l’agriculture et l’industrie, sont devenues étroitement dépendants de prestataires et autres fournisseurs de services numériques. Depuis plusieurs décennies, les sciences de l’information et de la communication ont contribué de manière significative et plurielle à l’identification, à l’analyse et, parfois, à l’accompagnement, des transformations profondes liées à la numérisation des sociétés. Pour ce faire, les chercheuses et chercheurs ont constitué et fait évoluer des outils théoriques et méthodologiques. Ils ont construit des objets de recherche novateurs, tout en revisitant des domaines de connaissance qui avaient déjà été arpentés dans les contextes antérieurs à la mutation numérique par les sciences de l’information et de la communication comme par d’autres disciplines. Et ils ont initié des dialogues féconds avec différents acteurs professionnels, au sein des environnements académiques et au-delà. Événement scientifique de portée internationale, le Congrès sera l’occasion de faire le bilan des apports des sciences de l’information et de la communication et de leurs homologues à l’étranger sur les enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques de la recherche sur la numérisation des sociétés. Il permettra également de partager les avancées scientifiques les plus récentes sur ces phénomènes et sur les manières de les appréhender. Comme il est de coutume dans les Congrès de la SFSIC, les propositions ne s’inscriront pas dans des sessions thématiques. Elles seront distribuées selon quatre grands axes problématiques accueillant dans un même mouvement, et autour d’une perspective commune, des travaux dont les objets et inscriptions théoriques peuvent varier. Axe 1. Dispositifs médiatiques Coordination scientifique : Etienne Damome, Benoît Lafon, Olivier Le Deuff, Virginie Sonet La complexification du processus de numérisation oblige à interroger les évolutions et les transformations des dispositifs médiatiques. Dans un tel contexte, cet axe vise à questionner les définitions, concepts et méthodes, les stratégies techno-industrielles et politiques, ainsi que les usages sociaux, pratiques symboliques et formes qui s’y déploient. Quatre orientations sont envisagées. 1. Dispositifs médiatiques en mutation : approches, concepts, méthodes La mutation des dispositifs médiatiques interroge les concepts mobilisés pour les appréhender. Le terme de plateforme est de plus en plus présent dans les discours. Il commence à être étudié d’un point de vue définitionnel par les SIC. Mais il n’est pas le seul qui mérite un examen attentif. Les médias eux-mêmes se voient aujourd’hui démultipliés dans leurs formes et modes de diffusion. L’axe souhaite recevoir des propositions qui étudient le maillage conceptuel et les enjeux épistémologiques portés par les SIC pour mieux cerner les nouveaux agencements des dispositifs médiatiques. On peut songer ici aux nouveaux écosystèmes numériques, aux infrastructures matérielles et logicielles (qu’elles soient propriétaires ou open source), aux codes et aux algorithmes et autres concepts qui ne peuvent être réduits au seul ancrage disciplinaire de l’informatique. Le dispositif en tant que machine mérite d’être étudié dans son processus tout entier bien avant sa concrétisation technique dans une perspective mécanologique, notamment. Quelles sont les approches méthodologiques qui permettent de mieux comprendre la mutation des dispositifs médiatiques actuels et les médiations de plus en plus complexes qu’ils opèrent entre contenus et usagers ? Comment étudier et rendre visible les processus qui participent à leur construction et à leur fonctionnement ? Quels méthodes et moyens pour éviter le risque classique de rendre opaques tout ou partie des processus infocommunicationnels ? 2. Stratégies politiques et sociétales : médiatisation, publicisation, régulation Au cœur des stratégies politiques, les dispositifs médiatiques participent d’un accès à l’espace public de multiples acteurs : étatiques, gouvernementaux comme non gouvernementaux, territoriaux, entrepreneuriaux comme associatifs. Les propositions pourront traiter de production et diffusion des données et campagnes publiques (santé, alimentation, sciences...), du rapport des médias à la vie politique et citoyenne (élections, participation…), de l’activisme médiatique (médias alternatifs, mobilisations…). La médiatisation des causes, l’usage stratégique des médias en vue de la construction de la mise en visibilité d’acteurs et les thématiques politiques et sociétales seront privilégiés. Sont également attendues des propositions portant sur le cadre légal des dispositifs médiatiques (éditeurs et plateformes) et leur régulation par le champ politique, ainsi que sur leur positionnement éthique (diversité, pluralisme, etc.). 3. Stratégies techno-industrielles : plateformisation, algorithmes, infrastructures Le déploiement généralisé des activités sociales, informationnelles et communicationnelles (média, santé, savoir, culture, éducation, etc.) au sein des plateformes invite à ouvrir la boîte noire des stratégies techno-industrielles qui président à ces écosystèmes (des Gafa à Doctolib, en passant par Tinder et Parcoursup) et à les confronter aux tactiques des multiples agents qui participent de leur fonctionnement (producteurs et éditeurs de contenus, opérateurs télécom, collectivités, utilisateurs professionnels et citoyens). Aussi les propositions pourront interroger différentes dimensions constitutives de cette problématique, telles que les médiations sociotechniques ou algorithmiques, la reconfiguration des rapports de force et des structures professionnelles (situations de coopétition aussi bien que de prédation) dans les réseaux de valeur, la portée infrastructurelle des plateformes, ou encore les enjeux de la structure technologique et de la captation des données à toute échelle. 4. Formats, interfaces, discours Les transformations incessantes des dispositifs médiatiques envisagées dans les thèmes précédents conduisent à des éditorialisations intermédiales toujours renouvelées des contenants et contenus, désormais majoritairement numériques, bien que des formes analogiques se maintiennent ou renaissent (romans graphiques, vinyles…). Les propositions visent ici à questionner cette fabrique permanente des formes médiatiques. Pourront être proposées des communications sur les textes, images et sons à travers des formats et objets spécifiques ou hybrides : vidéos en ligne (de Tiktok à Canal+), podcasts, livres audio, commentaires et curation… Ceci pour interroger les nouvelles structurations des contenus médiatiques contemporains, ainsi que les rapports du texte à l’image ou de l’image au son. Axe 2. Culture(s), création et innovation Coordination scientifique : Anne Beyaert-Geslin, Jessica De Bideran, Fabien Bonnet, Cécile Croce, Nathalie Pinède, Daniel Raichvarg Les noces entre les cultures et les techniques sont anciennes et la technique apparaît tour à tour objet, sujet et support de création, mais aussi de diffusion et de circulation sociale des formes culturelles. Mais que deviennent ces liens et ces imbrications entre technique et culture quand le recours au numérique et l’injonction à l’innovation s’imposent comme normes ? Qu’elle soit appréhendée selon les secteurs concernés et leurs questionnements (culturel et les questions de transmission ; patrimonial et les questions de conservation ; artistique et les questions de création…) ou selon les domaines d’applications technoscientifiques (intelligence artificielle et dispositifs interactifs ou génératifs, robotique, réseaux sociaux numériques…), la numérisation des sociétés a un effet de transformation des cultures qui reste à penser en termes info- communicationnels. Nous proposons de l’aborder sous trois angles. 1. Que dit la numérisation des sociétés aux cultures (par la voix de l’art et de la création) ? Penser la numérisation des sociétés oblige à revisiter les rapports entre science et technique et leurs intrications avec les dynamiques culturelles contemporaines. Ces rapports sont souvent réfléchis avec l’art ou, plus généralement, des pratiques créatives de tous ordres : en (dés)articulant art et science selon différents courants, en reprenant la genèse de la technicité, en relevant un nouveau paradigme de notre façon d’être au monde, en simulation, etc. Les processus créatifs, à l’écoute des innovations technologiques, accomplissent également leur propre transformation, sourcée et sourçante de nos cultures (net art, digital art, mobile art, living art…). Cela ne va pas sans poser problème, ne fût-ce que celui du repérage du champ artistique, confondu avec celui de la culture, du spectacle ou des médiations par exemple. Mais il est aussi possible que l’art permette de penser des créations, dispositifs, processus, projets numériques - qu’il relève, voire exerce une pensée critique sur cette même numérisation. De quels outillages théoriques et méthodologiques disposent les SIC pour rendre compte de ces processus complexes ? Et comment sont-elles, parfois, susceptibles d’y contribuer ? 2. Que propose la numérisation de la culture ? La culture peut également être entendue au sens anthropologique du terme, comme ce qui relève à la fois de notre imaginaire commun, de notre être-au-monde partagé et de notre volonté, de notre capacité à nous projeter vers un avenir dont on peut espérer qu’il soit, lui aussi, commun. En cela, il est possible d’envisager la numérisation des sociétés sous l’angle des glissements, des mutations, des transitions affectant notre capacité à nous projeter, à anticiper, à configurer l’avenir, notamment à travers les pratiques de patrimonialisation, de création, ou celles tournées vers un objectif d’« innovation ». Quelle représentation du numérique se trouve donc uploads/Societe et culture/ aac-congres-sfsic-bordeaux-2023-3-1.pdf

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