Master Mention Sciences Géographiques Master 1 Spécialité CRES L'agriculture éc
Master Mention Sciences Géographiques Master 1 Spécialité CRES L'agriculture écologique : un système alternatif viable ? Application à la ville de Barcelone Paul Joveniaux Sous la direction de : PEREZ Sandra 2015 UFR Espaces et Cultures 98, BD Edouard Herriot 06204 Nice NOTICE ANALYTIQUE MASTER CRES ■ M1 □ M2 AUTEUR NOM PRENOM JOVENIAUX PAUL TITRE L'agriculture écologique à Barcelone : un système alternatif viable ? UNIVERSITE DE NICE – SOPHIA ANTIPOLIS Nom & Prénom du Tuteur Universitaire Stage sous convention: Organisme et Lieu Nom & Prénom du Tuteur Professionnel Perez Sandra COLLATION Nb. de pages Nb. de volumes Nb. d'annexes Nb. de réf. Biblio. 58 1 68 MOTS-CLEFS Agriculture, Écologie, Industrie Agro-alimentaire, Développement Durable TERRAIN D'ETUDE OU D'APPLICATION BARCELONE Année Universitaire : 2014 / 2015 SOMMAIRE : Introduction....................................................................................................p.1 1) Les systèmes alternatifs à l'agriculture conventionnelle – 1.1) La nécessité de changer de modèle de production...................................p.2 – 1.2) Les différentes alternatives existantes.......................................................p.7 – 1.3) Changer d'échelle : l'agriculture locale......................................................p.15 2) L'agriculture écologique à Barcelone : un système développé et en développement – 2.1) Méthodologie : rencontres et interviews.....................................................p.19 – 2.2) Présentation de l'état existant....................................................................p.31 – 2.3) Les réseaux................................................................................................p.35 3) Une alternative viable et efficace ? – 3.1) L'accessibilité aux produits écologiques à Barcelone.................................p.38 – 3.2) Quartiers riches : quartiers bio ?.................................................................p.41 Conlusion..........................................................................................................p.48 1 LISTE DES SIGLES UTILISÉS : – AB : Agriculture Biologique – ALENA : Accord de Libre-Échange Nord-Américain – AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne – CCPAE : Consell Català de la Producció Agrària Ecològica – CEE : Communauté Économique Europénne – F1 : hybrides de première génération (fécondée une fois) – FADEAR : Fédération Associative pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural – FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations – FARRE : Forum des Agriculteurs Responsables Respectueux de l'Environnement – FEADER : Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural – FNSEA : Fédération Nationale des Syndicats des Exploitants Agricoles – GNIS : Groupement National Interprofessionnel des Semences – IDESCAT : Instituto de la Estadística de Cataluña – IFOAM : International Federation of Organic Agriculture Movements – INE : Instituto Nacional de la Estadística – INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques – MODEF : Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux – OGM : Organisme Génétiquement Modifié – PAC : Politique Agricole Commune – PACA : Provence – Alpes – Côte d'Azur – PACA : Acord per a la Producció i el Consum Agroecòlogics – PSC : Produit de Substitution aux Céréales – SAT : Système Alimentaire Territorial – SAU : Surface Agricole Utile – SCP : Sociedad Civil Privada – SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance – TAFTA : Transatlantic Free Trade Area – 9N : 9 Novembre 2014 (jour du vote pour l'Indépendance en Catalogne) – 15-M : 15 Mai 2008 (jour des grandes manifestations des Indignés en Espagne) 2 REMERCIEMENTS : En premier lieu, je tiens à remercier toutes les personnes que j'ai rencontré à Barcelone et qui m'ont aidé à réaliser ce travail : Alexia (bénévole), José Luis (ancien professeur d'urbanisme), Albert (cuisinier, producteur écologique), Marta (consommatrice de produits bio), Martí (producteur écologique), Miguel (retraité), Roberto (bénévole), Joao (producteur écologique), Andreu (gérant d'un distributeur de produits bio), Xavi (salarié dans un distributeur de produits bio), Sabina, David et Miguel (bénévole dans un potager), Maria (amie) et Xosé Armesto (professeur d'Agriculture). Je voudrais remercier ma professeur qui m'a permis de travailler sur le thème que je souhaitais : Sandra Perez. J'aimerais également remercier des personnes que je ne connais pas personnellement, mais qui m'ont fait prendre consience de l'importance de travailler sur l'agriculture écologique : Pierre Rabhi (philosophe, écrivain), Marie-Monique Robin (journaliste, réalisatrice et écrivaine), Claude Bourguignon (ingénieur agronome), Dominique Guillet (fondateur de l'association Kokopelli) et Coline Serreau (actrice, réalisatrice). Enfin, je remercie ma famille pour son aide et son soutien. PRÉSENTATION DU CADRE DE DÉROULEMENT DE LA RECHERCHE : Je suis parti en Erasmus à Barcelone afin de réaliser mon premier semestre de Master 1, en Aménagement et Gestion de l'Environnement. Suite à ce semestre, je suis entré en contact avec mon tuteur universitaire à Nice, qui a accepté que je travaille sur la problématique qui m'intéresse : le développement de l'agriculture écologique. J'ai réalisé une bonne partie de mon mémoire à Barcelone. J'ai commencé par définir le sujet et la problématique, puis j'ai récolté des données. Durant quelques semaines, je suis allé à la rencontre de nombreuses personnes dans des associations, des coopératives, des potagers urbains, des exploitations écologiques, des distributeurs de produits biologiques, des boutiques spécialisées... Toutes ces rencontres m'ont aidé à comprendre le fonctionnement et le développement de modèles agricoles alternatifs. Une fois toutes les données récoltées, je suis rentré à Nice pour rédiger et terminer le mémoire. 3 Introduction : De nombreuses initiatives visant à développer des systèmes alternatifs de production agricole et de commerce alimentaire émergent, particulièrement depuis les années 2000. De plus en plus importante, c'est la prise de conscience des effets néfastes de l'agriculture industrielle sur la santé et l'environnement qui encourage la naissance de tels mouvements. En effet, un bon nombre d'études récentes ont prouvé que les intrants utilisés en agriculture conventionnelle (pesticides, fertilisants, hormones de croissance, OGMs, etc), particulièrement l'exposition directe et indirecte aux pesticides, peuvent être responsables de troubles de la reproduction, de troubles neurologiques (notamment des maladies de Parkinson et Alzheimer), et de cancers (leucémie, cancer de la prostate, du cerveau, etc)1. Ces intrants chimiques participent également à la pollution de l'environnement, réduisant fortement la biodiversité et la fertilité des sols, contaminant les eaux et l'atmosphère. De plus, que ce soit pour le fonctionnement des machines agricoles, pour la fabrication des fertilisants chimiques et des pesticides, ou pour le transport des aliments, l'agriculture conventionnelle repose aujourd'hui sur l'industrie pétrolière. Or, nous savons que les réserves de pétrole sont limitées, et non renouvelables. Face à la crise environnementale et au caractère non durable de cette agriculture conventionnelle, il est légitime et nécessaire de repenser ce système agricole, et de l'orienter vers un système plus respectueux de l'environnement et viable à long terme. Cette idéologie n'est pas nouvelle et beaucoup de systèmes agricoles alternatifs ont vu le jour, de l'agriculture raisonnée à la permaculture, en passant par l'agroécologie. Nous pouvons alors nous demander comment ces alternatives s'adaptent au système urbain, c'est-à-dire comment nourrir sainement la population en ville de manière durable, en ayant un impact moindre sur l'environnement. Ainsi, dans ce mémoire, nous allons nous intéresser à ces "nouveaux" systèmes de productions et de ventes agricoles, avant de voir comment ils se développent et s'organisent au sein de la métropole de Barcelone, pour enfin étudier leur efficience et leur viabilité. 1 Association Santé Environnement France (2015). "Les pesticides : quelles conséquences pour la santé ?" http://www.asef-asso.fr/mon-jardin/nos-syntheses/2124-l-usage-de-pesticides-quelles- consequences-pour-la-sante 4 1) Les systèmes alternatifs à l'agriculture conventionnelle 1.1) La nécessité de changer de modèle de production Comme nous l'avons énoncé dans l'introduction, l'agriculture conventionnelle (également appelée agriculture industrielle ou moderne) ne peut être considérée comme durable. Apparue après la seconde guerre mondiale, elle s'est développée avec la mécanisation, dans une perspective productiviste. Elle représente un désastre écologique. Effectivement, l'utilisation massive des pesticides sur de grandes monocultures, la pratique du labour et le piétinement du sol par les engins tuent la microbiologie des sols, qui est pourtant indispensable à leur fertilité2. La majorité de ces sols sont morts, ils sont cultivés uniquement grâce aux engrais chimiques et aux produits phytosanitaires, qui coûtent cher aux agriculteurs. Ce système est donc fortement dépendant de l'industrie chimique. De plus, ce manque de vie biologique dans les sols provoque une forte érosion, car ces micro- organismes créent la porosité des sols, et donc leur capacité à absorber l'eau. Sur un sol "mort", une croûte de battance est rapidement formée, favorisant ainsi le ruissellement, l'érosion et donc la dégradation des sols (voir figure 1 ci-dessous). Ce phénomène augmente le risque d'inondation, et, empêchant les processus d'infiltration et de percolation, appauvrit les nappes phréatiques3. Figure 1 : Formation d'une croûte de battance4 2 Bourguignon C. Et L. (2008). "Le sol, la terre et les champs" Ed. Sang de la Terre 3 Fox D. (2012). Cours sur la dégradation des sols, Licence deuxième année, Université de Nice Sophia Antipolis. 4 http://unt.unice.fr/uoh/degsol/, photo : A. Ruellan 5 En plus des sols, les pesticides répandus sur les cultures tuent également les insectes pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons ou les papillons, qui sont indispensables à la fécondation d'environ 70% des plantes consommées par les hommes (FAO, 2005)5. Selon Dominique Guillet, en 2009, les ruchiers aux Etas-Unis ont perdu 30% des colonies d'abeilles sur la côte Est et dans le Sud, 70% sur la côte Ouest6. Selon lui, la disparition des abeilles serait due à l'épandage des pesticides, mais également à la pollution électro-magnétique (tours de téléphonie mobile troisième génération très puissantes) et à l'insémination artificielle des reines mères, qui détruit la diversité génétique des abeilles. En France et dans les pays développés en général, la majorité des exploitations potagères cultivent des variétés hybrides F1, uploads/Societe et culture/ acces-aux-produits-bio-a-barcelone.pdf
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- Publié le Dec 03, 2022
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