Promotion aides-soignantes 2019-2020 / SLIDE 1 / DE LA FAMILLE AU GROUPE SOCIAL
Promotion aides-soignantes 2019-2020 / SLIDE 1 / DE LA FAMILLE AU GROUPE SOCIAL A. Des évolutions aux définitions de la famille : / SLIDE 2 / 1) Si l’on songe seulement aux trois ou quatre générations que nous connaissons généralement (nos grands- parents, nos parents, nous-mêmes, nos enfants éventuels…), les évolutions de ce que nous appelons « la famille » nous semblent majeures. 2) Les adjectifs proposés pour qualifier ces différents modèles familiaux sont nombreux. Voici une présentation, par alternatives, de termes différenciés pour se repérer : Élargie : la famille qui inclue les deuxième, troisième degré, etc. (oncles et tantes…) ? Ou nucléaire : la famille restreinte, centrée seulement sur le couple et ses enfants ? Paternaliste : la famille qui obéit à l’autorité du père comme « chef de famille » ? Ou conjugale : la famille où l’autorité est partagée entre les deux membres du couple ? Holiste : « étymologie - holos signifiant la totalité, l'entier » - la famille encadrant tous les aspects de la vie des membres, pourvoyant à tout, considérée comme un tout ? Ou individualiste : la famille où les liens sont plus élastiques, qui laisse plus de place ? agrégat des individus de la famille et de leurs actes Traditionnelle : la famille qui reproduit des règles de fonctionnement héritées des aïeux ? Ou moderne : la famille qui répond aux évolutions contemporaines de sa société ? 3) Cette dernière opposition en particulier, entre « tradition » et « modernité », nous montre que l’évolution de l’institution familiale n’est pas tellement linéaire1. En effet, on peut voir cohabiter à une même époque des familles « traditionnelles » et « modernes ». Voire des valeurs « traditionnelles » et « modernes » à l’intérieur d’une même famille. Pour finir, la famille « moderne » d’hier (celle de mes grands-parents par exemple) nous paraît aujourd’hui très « traditionnelle ». Alors qu’elle n’est pas si ancienne, et qu’elle ne respectait pas les règles de fonctionnement de ses propres parents… 1 Ariès P. (2014), L’enfant et la famille sous l’ancien régime. Paris : Points. Promotion aides-soignantes 2019-2020 / SLIDE 3/ 4) Face à cette complexité, certains sociologues spécialistes de la famille renoncent à la définir2, comme François de Singly. Ou proposent plutôt un « diagnostic » qu’une définition3, comme Jean-Hugues Déchaux. Les critères retenus habituellement pour qualifier l’institution familiale, critiquables, sont : - La résidence commune ; Pourtant les enfants de parents divorcés circulent entre deux foyers familiaux ? - La coopération économique ; Mais tous les couples ne sont pas mariés sous le régime de « communauté des biens » ? - La procréation ; Pourtant l’adoption permet aussi une reproduction, plus sociale que biologique ? Et certaines procréations biologiques ne sont pas suivies de relations durables ? - L’éducation ; Mais l’école occupe également une large place dans celle-ci, la famille la partage donc ? / SLIDE 4 / B. La famille dans la notion de groupe social 1) Caractéristiques o Un groupe social se définit par : • des caractéristiques communes : âge, sexe, milieu social, passion commune… ; • des buts communs : défense des droits d’une communauté, évolution des lois et des règlements, pro- motion d’une activité… ; • une conscience d’appartenir à ce groupe ; • des interactions plus ou moins directes : rassemblements, proximité de vie, activité commune ou sim- plement un lien virtuel comme sur Internet. Cela les distingue donc de simples regroupements d’individus sans interaction entre eux ou sans carac- téristiques communes (par exemple la file d’attente pour un spectacle) ou de catégories statistiques qui 2 De Singly F. (2017), Sociologie de la famille contemporaine. Paris : Armand Colin. 3 Déchaux J.H. (2009), Sociologie de la famille. Paris : La Découverte. Promotion aides-soignantes 2019-2020 n’ont aucune existence réelle (groupes d’âges, PCS). Le groupe n’est donc pas simplement un agrégat car il implique une relation sociale entre les individus. / SLIDE 5 / o Les liens à l'intérieur des groupes sociaux On peut définir une typologie des groupes sociaux en fonction des liens tissés entre leurs membres : • Groupe primaire : dans ces groupes il y a une relation de proximité, une relation directe. Les liens sociaux sont souvent de nature affective. On retrouve donc ici certaines instances de socialisation primaire comme la famille, les groupes de pairs… mais aussi des groupes comme les relations de travail, le voisinage… • Groupe secondaire : les relations sont moins proches et plutôt de nature utilitaire. L’interaction naît du besoin d’échange (par exemple avec la hiérarchie au travail ou dans un syndicat). Ce peut être des relations contrac- tuelles ou légales (siéger au conseil d’administration d’une entreprise…). Des groupes sociaux peuvent se constituer ponctuellement lorsqu’un lien va les unir. Des usagers dont le train arrive souvent en retard peuvent créer un collectif pour demander des comptes à la compagnie ferroviaire voire intenter des actions en justice. Ces groupes ont un caractère souvent temporaire. 2) Les différents groupes sociaux o Groupe d'appartenance/de référence Le groupe auquel appartient objectivement l’individu (sa famille, son groupe de pairs…) forme un groupe d’ap- partenance. Mais les individus préfèrent quelquefois s’identifier à un autre groupe (une catégorie sociale par exemple) et mettre en œuvre des stratégies pour tenter de l’intégrer (groupe de référence) le cas des soi- gnants ? Il peut y avoir un groupe de référence positif (l’individu cherche à l’intégrer en imitant ses comportements) ou né- gatif (rejet de l’individu qui fait tout pour s’en démarquer). o Différents types de groupes sociaux Les groupes sociaux peuvent tout d’abord différer selon leur taille. Un même groupe peut avoir une taille diffé- rente et cela modifie les liens entre les individus qui le composent. Si on prend l’exemple de la famille, l’individu a une relation proche avec sa famille restreinte (ses parents, sa fratrie et ses enfants) mais il appartient aussi à une famille élargie (grands-parents, oncles, tantes, belle-famille…) et enfin au réseau familial (connaissances en relation avec la famille élargie). Il en va de même si on prend l’exemple des groupes de pairs, cela va du cercle restreint d’amis proches à un ré- seau élargi voire virtuel grâce aux réseaux sociaux numériques (Facebook par exemple). Promotion aides-soignantes 2019-2020 Les groupes diffèrent aussi selon leur rôle. Certains assurent la socialisation des individus (famille, travail…), d’autres lui permettent de s’intégrer plus facilement (capital social c'est-à-dire les connaissances, les relations sociales avec des pairs notamment) ou encore de permettre une certaine solidarité (familiale, syndicale…). Le fonctionnement des groupes est différent, certains sont peu marqués par une hiérarchie (les groupes de pairs par exemple) d’autres au contraire sont organisés de manière hiérarchique (entreprise, syndicat, classe sociale). Enfin le degré de cohésion d’un groupe peut aussi marquer des différences. L’entreprise ou certains groupes de pairs (au travail, dans une association…) peuvent avoir une cohésion faible par contre elle est souvent plus forte dans la famille ou dans un syndicat luttant pour défendre des intérêts communs. L'essentiel Les individus vivent donc dans des groupes sociaux divers qui leur permettent de mieux s’intégrer dans la socié- té. Ces groupes favorisent le lien social de manière plus ou moins forte, ils sont différents selon la taille, la cohé- sion ou encore le fonctionnement. L’individu appartient à divers groupes mais peut souhaiter en intégrer d’autres, la classe moyenne restant tout de même le groupe de référence principal dans nos sociétés. La famille et les soignants sont donc deux groupes sociaux dont la relation va influer sur les membres de cha- cun des groupes / SLIDE 6 / C. Enjeux des relations entre familles et soignantes : 1) Pascale Molinier analyse les relations dans un service hospitalier de gériatrie et dans un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes4. Elle décrit la double inquiétude des familles provoquée par : - l’apparition d’une maladie ou le développement d’un handicap ; - l’hospitalisation ou le placement en institution de leurs proches. D’après elle, le sentiment de responsabilité réciproque entre membres de la famille génère un complexe d’abandon, une certaine culpabilité. Ce qui provoque un « hyper-contrôle » du travail des aides-soignantes, et des conflits avec ces dernières. 4 Molinier P., « Apprendre des aides-soignantes », Gérontologie et société 2010/2 numéro 133. Promotion aides-soignantes 2019-2020 2) Elle ajoute que le travail des aides-soignantes est peu mis en valeur pour deux raisons. Premièrement il est structurellement peu reconnu : la formation est courte, le salaire bas, etc. Deuxièmement, il concerne des aspects du soin qui ne peuvent être expliqués aux familles, pour ne pas empirer leur inquiétude : tout ce qui compense l’aggravation de la dépendance par exemple. Ces deux problèmes augmentent le manque de confiance. Ils peuvent approfondir des rapports rappelant ceux d’une clientèle à des domestiques. 3) Dans ce cadre le patient devient un objet de concurrence entre soignantes et famille. Comme il peut l’être à l’intérieur de la famille elle-même. Pascale Molinier met en évidence dans ses travaux le fait qu’on parle volontiers de la maltraitance par les soignantes. En oubliant parfois la maltraitance par les uploads/Societe et culture/ de-la-famille-au-groupe-social-1 1 .pdf
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- Publié le Jul 24, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
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