RÉPUBLIQUE DU TCHAD MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
RÉPUBLIQUE DU TCHAD MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES Direction générale des ressources halieutiques / Direction de développement de l’aquaculture ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Projet FAO/TCP/CHD/3204 ‘Appui au secteur de l’aquaculture au Tchad’ CADRE STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE AU TCHAD Juin 2010 Préparation Le présent document a été préparé dans le cadre du projet FAO/TCP/CHD/3204 ‘Appui au secteur de l’aquaculture au Tchad’ FAO, avec l’appui d’une équipe de consultants composée de MM. Christophe Breuil, consultant international spécialiste en planification du développement de l’aquaculture, Karar Mahamat Maintha, consultant national spécialiste en questions institutionnelles, et Alladoumadji Rimadoum, consultant national spécialiste en technologies aquacoles. Un projet de Cadre stratégique a été discuté et finalisé lors d’un Atelier national réunissant les principales parties prenantes du secteur de l’aquaculture au Tchad, qui s’est tenu les 23 et 24 juin 2010 à N’Djamena. La présente version constitue la version finale du Cadre stratégique de développement de l’aquaculture au Tchad qui a été validée par l’Atelier national. TABLE DES MATIÈRES 1. Introduction.................................................................................................................................5 1.1. Définitions générales relatives à l’aquaculture....................................................................5 1.2. Eléments du contexte actuel sur l’aquaculture au Tchad.....................................................7 1.3. Nature et objectifs du Cadre stratégique..............................................................................8 2. Principes directeurs du développement de l’aquaculture au Tchad............................................9 2.1. L’aquaculture à orientation commerciale doit être privilégiée............................................9 2.2. Les politiques publiques doivent rechercher l’efficacité ..................................................10 2.3. Le développement de l’aquaculture exige un partenariat pertinent et effectif entre les pouvoirs publics et le secteur privé...........................................................................................12 2.4. Les partenaires au développement doivent inscrire leurs interventions en cohérence avec le Cadre stratégique..................................................................................................................13 3. Conditions du développement de l’aquaculture et rôle attendu de chacun des partenaires publics et privés dans leur réalisation ..........................................................................................13 3.1 Mise en place d’un dispositif institutionnel adapté............................................................13 3.1.1. Animation, vulgarisation et appui-conseil .................................................................13 3.1.2. Recherche ...................................................................................................................14 3.1.3. Education et formation ...............................................................................................15 3.1.4. Planification et suivi-évaluation du secteur................................................................15 3.2. Disponibilité et accessibilité des principaux facteurs de production.................................16 3.2.1. Capital financier..........................................................................................................16 3.2.2. Semence......................................................................................................................17 3.2.3. Aliment ......................................................................................................................17 3.3. Professionnalisation du secteur .........................................................................................18 3.3.1. Organisation de la profession.....................................................................................18 3.3.2. Commercialisation des produits de l’aquaculture.......................................................18 3.3.3. Respect des principes de bonne gouvernance ............................................................19 3.4. Environnement juridique adapté........................................................................................20 3.5. Cas particulier des projets de stations aquacoles ..............................................................20 4. Mise en œuvre du Cadre stratégique.........................................................................................21 Cadre stratégique de développement de l’aquaculture au Tchad 2 Cadre stratégique de développement de l’aquaculture au Tchad 3 Liste des sigles et abréviations CEBEVIRHA Commission Economique du Bétail de la Viande et des Ressources Halieutiques CST Compagnie sucrière du Tchad DDA Direction du développement de l’aquaculture FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture IAA Intégration agriculture - aquaculture ITRAD Institut tchadien de recherche agronomique pour le développement LRVZ Laboratoire de recherche vétérinaire et zootechnique MAI Ministère de l’agriculture et de l’irrigation MARA Ministère de l’élevage et des ressources animales MERH Ministère de l’environnement et des ressources halieutiques ONG Organisation non-gouvernementale PNSA Programme national de sécurité alimentaire SNRP2 Stratégie nationale de croissance et de réduction de la pauvreté (période 2008-2011) Cadre stratégique de développement de l’aquaculture au Tchad 4 1. INTRODUCTION 1.1. Définitions générales relatives à l’aquaculture Distinction entre aquaculture et pratiques de pêche continentale ‘amplifiée’ L’aquaculture, selon la FAO, se définit comme « la culture d’organismes aquatiques, ce qui comprend les poissons, les mollusques, les crustacés et les plantes aquatiques ». Il existe plusieurs branches de l’aquaculture : la pisciculture fait référence à la culture (élevage) des poissons, l’algoculture à celle des algues, la crevetticulture à celle de la crevette, etc. La frontière entre certaines formes de pêche continentale et la pisciculture peut être considérée de perméable, si l’on fait référence aux pratiques de ‘pêche amplifiée’. Ces pratiques visent à améliorer ou forcer la productivité biologique par rapport à la productivité naturelle de certains milieux aquatiques exploités par la pêche continentale, notamment en zones de plaines d’inondation, au travers d’opérations d’ingénierie environnementale (ex. surcreusement des mares, empoissonnement, allongement de la durée de mise en eau des mares temporaires, etc.). Mais cela demeure du domaine de la pêche (c’est à dire de la collecte de produits halieutiques en milieu naturel). Or, il est fréquent de lire dans des documents techniques que ces pratiques constituent au Tchad une « forme traditionnelle d’aquaculture » appelée ‘pisciculture communautaire’, ce qui constitue un abus de langage. En effet, ces pratiques ne constituent pas à proprement parler des formes d’aquaculture dans la mesure où l’aquaculture sous-entend l’application de techniques d’élevage (intensif, semi-intensif ou extensif) dans des espaces aquatiques de petite taille (i.e. à l’échelle d’étangs ou de bassins) ou en cages, ainsi qu’une notion d’appropriation et de contrôle de l’accès à cet espace aquatique par son propriétaire1. Un autre abus de langage se rencontre fréquemment dans la littérature technique relative à l’aquaculture au Tchad. Il concerne l’existence de pratiques traditionnelles d’aquaculture de spiruline (algue bleue), et plus spécifiquement de l’espèce Spirulina platensis. Or, en réalité, celles-ci reposent sur des activités de collecte dans certains sites de la zone agro- écologique du lac Tchad où cette micro-algue se rencontre à l’état naturel. Les éléments de définition précisés ci-dessus ont pour objet de spécifier le champ d’application du présent document de Cadre stratégique qui concerne bien l’aquaculture. Distinction entre aquaculture à orientation commerciale (ou entreprenariale) et aquaculture à orientation non commerciale Il est toujours difficile de catégoriser les différents types d’aquaculture. Selon les pays, la classification peut se rapporter à : des critères subjectifs concernant l’échelle (petite, moyenne ou grande taille, échelle industrielle) ; des critères d’intensité capitalistique (extensif, semi-intensif, intensif) selon les modes de gestion mis en œuvre pour les questions liées à la semence, l’aliment ou encore le taux d’empoissonnement ; des critères de localisation (ex. aquaculture urbaine, périurbaine, rurale) sans que cela ne renseigne pour autant sur les modes de gestion et sur les marchés visés ; ou encore à des critères de finalité comme par exemple la connotation de produire pour consommer (ex. aquaculture familiale, aquaculture de subsistance, etc.) ou de produire pour vendre (ex. aquaculture commerciale). Ces différents types d’aquaculture recouvrent en fait un large éventail de systèmes de production (en croisant les différents critères de classification) qu’il n’est ni utile d’analyser ni facile à appréhender dans le cadre du présent document. En revanche, il est nécessaire 1 Dans le cas de la pêche continentale, on se place essentiellement dans le contexte où l’Etat est le propriétaire de la ressource et où, de fait, on se trouve en régime de libre accès. Ce qui n’empêche pas que des actions en matière d’ingénierie environnementale soient conduites dans le cadre d’investissements publics, communautaires et/ou privés dans le but d’en faire profiter l’ensemble des personnes s’adonnant à la pêche continentale, mais cela relève de la gestion des pêches. Cadre stratégique de développement de l’aquaculture au Tchad 5 de distinguer, pour des besoins d’analyse des politiques et de planification du secteur, deux grands types d’aquaculture : • une aquaculture à orientation commerciale , dont l’élément principal est la recherche du profit optimal, quelque soit le système de production mis en œuvre, et qui implique que l’exploitation soit gérée comme une entreprise (on pourra aussi évoquer la notion d’une aquaculture entreprenariale) ; • une aquaculture à orientation non commerciale , dont l’élément principal est la recherche de compléments de revenus et de l’autosuffisance alimentaire en protéines d’origine animale au niveau local, et qui se caractérise principalement par des modes d’exploitation et de gestion peu rigoureux ne permettant pas de s’affranchir de l’aide des projets pour perdurer. Ainsi, l’aquaculture à orientation commerciale se distingue en tout premier lieu par le fait qu’elle est pleinement intégrée dans des systèmes d’économie marchande où les principaux facteurs de production (capital, main d’œuvre, semences, aliments) sont acquis sur le marché. La majeure partie de leur production est par ailleurs destinée aux marchés, locaux nationaux ou sous-régionaux. L’aquaculture est ainsi considérée comme une activité économique à part entière qui doit être rentable, indépendamment de la taille ou de la localisation de l’exploitation et de l’itinéraire technique adopté (intensif, semi-intensif ou extensif). L’aquaculture à orientation commerciale peut toutefois trouver sa place dans les stratégies de diversification des systèmes de production agricole2, même si à terme les enjeux liés au développement de l’aquaculture commerciale porteront sur la production de quantités significatives d’animaux ou de végétaux aquatiques ayant un impact sur l’économie nationale. En revanche, l’aquaculture à orientation commerciale ne doit pas être assimilée à l’aquaculture industrielle, comme cela est mentionné à tort dans le Schéma directeur national du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture élaboré en 20023. Les aquaculteurs à orientation non commerciale peuvent également acheter certains facteurs de production sur le marché, notamment les semences et l’aliment, et vendre une partie de leur production. Mais la main d’œuvre est principalement une main d’œuvre familiale sans grande technicité, et les modes de gestion se caractérisent par un manque de rigueur aussi bien du point de vue des itinéraires techniques que de celui de la gestion économique de l’exploitation. Les aquaculteurs à orientation non commerciale sont par ailleurs fortement tributaires des projets et des ONGs, notamment pour la fourniture des alevins, des aliments et de quelques matériels de travail. La distinction à établir uploads/Societe et culture/ cadre-strategique-de-developpement-de-l-x27-aquaculture-au-tchad-juin-2010.pdf
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- Publié le Mai 11, 2021
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