c I. Définition du développement 1. La distinction croissance –développement L’
c I. Définition du développement 1. La distinction croissance –développement L’assimilation entre croissance et développement qui a souvent été faite par de nombreux auteurs, en particulier Rostow est très critiquable . E n effet , la croissance est un phénomène économique et quantitatif , alors que le développement est d’ordre social , culturel donc qualitatif . 2. Définition de F.Perroux Comme l’indique F.Perroux, « l’économiste à qui on demande qu’est ce que le développement doit à mon sens répondre : le développement est la combinaison de changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et réellement son produit réel global. » Complément : une autre définition : celle de Sen , cliquez ici 3. Les caractéristiques du développement Hugon insiste sur 3 dimensions essentielles du développement : • le développement doit assurer à tous une amélioration du bien-être ce qui passe nécessairement par une réduction des inégalités • le développement nécessite l’application de nouveaux droits et libertés donc une démocratisation plus poussée des sociétés • enfin, le développement doit s’inscrire dans une perspective de préservation des intérêts et choix des générations futures. Complément sur l’analyse de P.Hugon cliquez ici II. Les indicateurs du développement Deux écoles s’opposent selon C.Bernard : • ceux qui proposent de corriger le PIB tout en conservant les méthodes de la Comptabilité nationale : ils calculent alors des PIB en PPA par exemple. • ceux qui proposent de construire un nouvel indicateur dont le PIB ne serait qu’un des éléments .P.Samuelson propose de calculer un bien-être économique net (BEN). F.Perroux un bonheur national brut ( BNB ) . Toute la difficulté est alors de traduire tous les indicateurs qualitatifs en valeurs monétaires Solution : . C’est ce défi qu’a essayé de relever le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) qui a construit 2 nouveaux indicateurs : l’Indicateur de Développement Humain ( IDH ) et l’ Indicateur de Pauvreté Humaine ( IPH ) . 1. L’IDH a. définition de l’ IDH Il veut être la mesure du développement humain entendu au sens où les besoins fondamentaux sont couverts . L’IDH se calcule à partir de la combinaison de 4 critères : • l’espérance de vie , comprise entre 25 et 85 ans • le taux d’alphabétisation des adultes • le nombre moyen d’années d’études • le niveau de PIB/habitant en PPA . Conclusion : « L’ IDH résulte de leur combinaison puisque c’est la somme pondérée selon les coefficients fixés par le PNUD des 4 valeurs . Les indicateurs PIB réel par habitant ajusté et espérance de vie à la naissance pèse chacun pour un tiers dans l’IDH, le taux d’alphabétisation des adultes et la moyenne des années d’études respectivement pour 2/9 et 1/9 . » Fiche 3– Le développement : définition et indicateurs Chapitre introductif : Croissance, changement social, développement Notions du référentiel : IDH Complément sur le calcul de l’IDH par le PNUD , cliquez ici : ici b. Intérêt de l’IDH Il permet de : • dépasser la simple comptabilisation quantitative du PIB et il mesure donc mieux le niveau de développement atteint par un pays . • Il établit donc une hiérarchie des pays différente de celle du PIB . Pour l’année 92 , le Canada occupe la 11° place au classement du PNB/habitant , mais la 1° à celui de l’IDH . Au contraire , la Guinée occupe le 139° rang pour le PNB/habitant , et le 173° rang pour l’IDH . De même , la hiérarchie des pays suivant le PIB réel par habitant et celle de l’IPH ne se recoupent pas . Les profils de la Suède et des Etats Unis sont ainsi très différents selon B.Stern . 2. L’IPH a. Définition L’indicateur de pauvreté humaine mesure le dénuement au niveau des quatre grands aspects de la vie humaine : • la capacité de vivre longtemps et en bonne santé mesurée par le pourcentage de personnes risquant de décéder avant un âge fixé • le savoir mesuré par le pourcentage d’adultes analphabètes • les moyens économiques mesurés par L’absence d’accès à des conditions de vie décentes qui se décompose en 3 variables : - pourcentage d’individus privés d’eau potable - pourcentage d’individus privés d’accès aux services de santé - pourcentage d ’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition • La participation à la vie sociale Ces éléments sont les mêmes pour tous les pays qu’ils soient industrialisés ou en développement. Seuls les critères les mesurant varient, pour tenir compte des différences dans les réalités de ces pays . On calcule alors un IPH1(pour les PVD) et un IPH2 (pour les pays industrialisés) Complément sur le calcul de l’IPH par le PNUD , cliquez ici b. Intérêt Cet indicateur a l’avantage de révéler mieux que l’IDH la capacité redistributive des pays . Complément : des indicateurs mesurant les inégalités hommes-femmes , cliquez sexospecifique de developpement humain (ISDH) et indicateur de participation des femmes (IPF) ici III. Les limites de ces indicateurs S’ils prennent en compte les critères socioculturels , ce qui est un progrès , ils ne sont pas capables de : • rendre compte de la dynamique des structures économiques et sociales, qui seules permettraient de mesurer le développement car l’IDH et l’IPH sont des indicateurs statiques. • Comme l’ensemble des indicateurs synthétiques IDH et IPH sont critiqués pour le choix arbitraire de leurs composants mais aussi des pondérations qui permettent leur agrégation en un indice synthétique. • La forte corrélation de l’IDH avec le PIB pose la question de l’utilité de l’IDH puisqu’il ne paraît pas pas apporter d’informations supplémentaires, il donne alors raison aux théoriciens libéraux qui ne voient pas la nécessité de construire de nouveaux indicateurs en constatant que le PIB fournit une information suffisante • l’IDH semble réduire le concept de développement humain aux progrès de la santé, de l’instruction et du niveau de vie, ce qui occulte la question des libertés politiques, de la participation à la vie sociale et à la sécurité physique . Or ces capacités sont aussi universelles et fondamentales que savoir lire, écrire ou que la santé. La faiblesse de l’IDH est qu’étant un indicateur chiffré synthétique, il se révèle incapable de prendre en compte des dimensions qualitatives comme le degré de liberté et de démocratie qui ne sont pas facilement mesurables. En approfondissement : • sur le site du PNUD : le rapport du PNUD : le rapport 2009-2010l et le rapport sur les objectifs du millénaire pour l’année 2009 : Rapport sur les OMD 2010 • Sur le site de la banque mondiale : le livre de l’élève : Au Delà de la Croissance Économique : Ce livre éducatif, dessiné avec des données de la banque mondiale, est adressé aux étudiants, enseignants, et tout qui sont interessés par les issues du développement Français • deux rapports du CAE : déjà ancien mais encore pertinents Développement Rapport n° 25, François Bourguignon, Christian Chavagneux, Laurence Tubiana, Pierre Salama et Jacques Valier, 22 juin 2000 Le cycle du millénaire Rapport n° 20, Pierre Jacquet, Patrick Messerlin et Laurence Tubiana, 03 novembre 1999 • Sur les relations entre croissance et développement et en particulier sur la convergence économique des pays : deux présentations power point du cours de L Nesta pour sciences po : Séance 12 : La croissance économique: faits et théories Séance 13: Croissance et développement Selon les économistes libéraux : • jusqu’à la Révolution Industrielle, les sociétés ne connaissaient ni progrès, ni croissance. • Dans cette perspective, la Révolution Industrielle aurait engendré : - un processus de ruptures permettant de passer d’économies statiques pauvres, dominées par la nature - à des économies dynamiques qui améliorent continûment le bien-être de leur population. • Le modèle de croissance et de développement ayant été suivi par les actuels PDEM est, selon de nombreux économistes, généralisable à tous les pays quelque soit leur histoire, leur modèle culturel. • Il devrait donc apporter à toutes les sociétés qui les suivent le bien-être économique et social. I. Les sociétés traditionnelles bloquent la croissance 1. Les caractéristiques des sociétés traditionnelles Ces sociétés sont des sociétés holistes où l’individu est déterminé par le groupe ce qui a 2 conséquences : • L’individu appartient alors au groupe de ses parents : il n’ y a pas de mobilité sociale • Tout changement est refusé : les sociétés sont statiques , les valeurs héritées sont respectées Complément sur les sociétés traditionnelles , cliquez ici 2. empêchent la croissance Le progrès technique est donc impossible , car il remettrait en cause les fondements même de la société : • l’individu innovateur changerait de statut • il y aurait une remise en cause des valeurs traditionnelles Il paraît alors difficile d’assurer une croissance économique et démographique forte , car : • elles ne peuvent lutter contre les aléas de la nature ( par exemple , une tempête qui détruit les récoltes) • comme la production ne peut augmenter , il ne peut y avoir d’augmentation de la uploads/Societe et culture/ fiche-3-a-5-du-chapitre-croissance-et-developpement-2010-2011.pdf
Documents similaires
-
16
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 06, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2779MB