1 Sommaire p.2 Éditorial Marion ZALAY p.4 Le paradoxe de l’œuvre Slimane RAÏS L
1 Sommaire p.2 Éditorial Marion ZALAY p.4 Le paradoxe de l’œuvre Slimane RAÏS L’art et l’époque p.9 Les enjeux de la perception de l’art contemporain Paul-Hervé PARSY p.11 L’art contemporain et le divertissement Yves MICHAUD p.13 Définir l’art contemporain Paul ARDENNE p.19 Crise systémique de l’art André ROUILLÉ p.21 L’art et son époque Alexandre BOHN L’art et sa réception p.23 Alphabétisation culturelle et démocratie Raphaël MONTICELLI p.24 La réception de l’art, un projet complexifié Alice VERGARA-BASTIAND p.27 L’intérêt des publics pour l’art contemporain Jean-Christophe VILATTE L’art et l’éducation p.35 De quoi parle-t-on lorsque l’on parle d’éducation artistique ? Joël N. TOREAU p.36 Histoire critique de l’éducation artistique en France Christian VIEAUX p.50 Réflexions sur l’art contemporain et les jeunes Sylvie OCTOBRE p.52 L’expérience luxembourgeoise, une éducation par la pratique ? Enrico LUNGHI p.56 L’apport de l’éducation artistique dans les établissements d’enseignement agricole Patrick DUSSAUGE p.58 Art contemporain et pédagogie Sylvie LAY Directrice de la publication Marion ZALAY Directrice générale de l’enseignement et de la recherche Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE (DGER) S/ D des Politiques de Formation e t d’Éducation Bureau de la vie scolaire, étudiante et de l’insertion Réseau «Animation et Développement Culturel» 1, ter avenue de Lowendal 75007 Paris École Nationale de Formation Agronomique (ENFA) BP 22687 - 31326 CASTANET Cedex Rurart Espace d’art contemporain, espace multimédia, réseau régional d’action culturelle D150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé www.rurart.org Responsables de la rédaction : Claire LATIL, réseau ADC Arnaud STINÈS, Rurart Ministère de la Culture et de la Communication SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation D ép ar t em en t d e l ’ é du c a ti o n e t du développement artistique et culturel 182, rue Saint-Honoré 75033 Paris Cedex 01 Conception graphique et illustration : Rurart Impression : Imprimerie Mégatop - Naintré Tirage : 3700 exemplaires ISSN : 1253 - 0352 2 Éditorial le site d’un lycée – a fortiori d’un lycée agricole – la structure répond à la fois à une mission d’éducation artistique et de diffusion de l’art contemporain par la production d’œuvres et leur exposition. Aussi Rurart et le réseau national t h é m a t i q u e d e l a d i r e c t i o n générale de l’Enseignement et de la Recherche chargé de l’animation et du développement culturel nous proposent les actes du séminaire « Art contemporain et éducation artistique : la persistance d’un malentendu ?», organisé en janvier 2009 en lien étroit avec la délégation au développement et aux Affaires Internationales du ministère de la Culture. L’édition des actes de ce séminaire foisonnant dans le cadre de la revue Champs Culturels, fruit d’une collaboration de longue date entre les ministères de la Culture et de l’Agriculture, signe l’intérêt affirmé et répété porté à la place de l’art dans les parcours éducatifs. Marion ZALAY Directrice générale de l’Enseignement et de la Recherche Il y a vingt ans les ministères chargés de la Culture et de l’Agriculture signaient leur première convention définissant leurs objectifs communs en matière de développement culturel et d’éducation artistique en milieu rural. L’enjeu d’une telle collaboration demeure aujourd’hui prépondérant car l’éducation artistique constitue en c o re l e p r in cip al p ilier d e l’émancipation culturelle des jeunes générations. La volonté, récemment réaffirmée par les services de l’État, de considérer l’enseignement des arts et de la culture comme une richesse du système éducatif français, de le généraliser à l’ensemble des élèves au plan national et de le promouvoir à l’échelle européenne est fortement inscrite dans les orientations des ministères concernés, e t singulièremen t , c ons ti tue une des marques identitaires de l’enseignement agricole. Ainsi, l’éducation artistique participe- t-elle au développement personnel ou à l’accès à la culture générale mais vise-t-elle tout aussi activement à donner aux jeunes les éléments nécessaires à la connaissance du patrimoine de l’humanité, à les amener à expérimenter le fait artistique et la création, à leur procurer les outils pour comprendre le monde d’aujourd’hui. En effet, si le projet éducatif vise à mesurer et à questionner les défis et les enjeux qui accompagnent les évolutions de la société, l’une des fonctions de l’art est bien de penser l’époque contemporaine dans sa complexité : l’art d’aujourd’hui interroge et interpelle, il s’empare des questions qui habitent ce début de siècle et incite les publics – et notamment les publics scolaires – à porter un regard critique sur le monde dans lequel ils vivent. Dans cet esprit, le ministère de la Culture et le ministère de l’Agriculture s’emploient à permettre un égal accès à l’art et à la culture aux jeunes scolarisés dans l’enseignement agricole qui seront demain les acteurs des territoires ruraux. Dans les régions, les services déconcentrés sont attentifs au maillage culturel des territoires et notamment à l’accès aux équipements culturels dans les zones rurales. À ce titre, l’exemple de Rurart est significatif : seul centre d’art contemporain en France implanté sur 3 Cédric Tanguy «Ça se sent que c’est toi...», 2006 Résidence - Lycée F. Gaillard, Barbezieux (16) Production Rurart Photo : C. Tanguy Qu’il s’empare du star- system, des banlieues, du monde agricole ou de l’histoire religieuse, Cédric Tanguy met en scène les codes de représentation sociale en construisant de toute pièce une iconographie de facture très classique dans la forme et décapante dans le fond, à partir d’éléments d’actualité et de culture populaire. 4 Peut-on enseigner l'art ? Peut-on enseigner ce qu'on ne sait pas ? Peut-on enseigner quelque chose en train de se faire ? Il n' y a cer t ainement pas de réponse à ces questions, si ce n'est relativement. Me concernant, enseigner l'art, c'est apprendre à l'élève à apprivoiser le doute. Avant d'enseigner dans une école d'art, j'ai longtemps enseigné dans l'éducation nationale, que je continue de fréquenter, mais plus comme artiste-intervenant qu'enseignant. Travailler au sein de ces deux entités, si proche et si différentes, m'a permis de relever quelques paradoxes à l’intérieur même du système éducatif de l’art, principalement aux niveaux moyen et secondaire. En voici quelques exemples : Le paradoxe de la certitude Enseigner à des enfants impose, de fait, un statut de responsable : celui de l'adulte face à un mineur. Ce statut, au delà des rapports d'autorité que celui-ci implique par la relation du Du paradoxe de l’œuvre Slimane RAÏS est artiste Même s’il reste utile et indispensable de favoriser une relation « éclairée » à l’art à l’école, ce qui permet de réduire quelque peu les inégalités socioculturelles face à l’accès à la culture, cette louable ambition se heurte au fait que l’art ne s’enseigne pas réellement, que l’art n’est pas en tant que tel une discipline scolaire et qu’il appartient essentiellement à la vie intime de l’individu et à la vie sociale des êtres. Dans un monde idéal, la place de la confrontation à l’art pour l’enfant devrait être avant tout dans les sphères de sa famille, de ses loisirs, de ses déambulations dans la ville et de son environnement médiatique. Pour peu que l’art y soit présent et aisément disponible, quelle que soit la nature du terreau social de l’enfant. Et ce n’est pas le cas, loin s’en faut. C’est probablement pourquoi, par défaut, la place de l’art à l’École est-elle encore d’actualité ! [0] professeur à l'élève, impose, sur le plan du savoir, une relation unilatérale, celle de celui qui sait face à celui qui ne sait pas, en quête (ou pas) de savoir. Il n'est donc pas admissible, dans ce contexte, qu'un enseignant-éducateur ne sache pas. Encore moins, dans la discipline qu’il est censé enseigner, car cela en va de sa crédibilité et de sa légitimité auprès de ses élèves et de son institution. Dans les collèges, les lycées et d’autres lieux d'éducation ar tistiques (M JC, ateliers de pratiques artistiques,...), les enseignements sont o r i en t é s v er s e t autour des disciplines artistiques (dessin, peinture, sculpture, photo…etc.) ou des notions (formes, couleur, matière, espace…), avec des objectifs clairs, définis au préalable par l'enseignant- éducateur (que veut-on faire acquérir à l'élève ? Comment ? Pourquoi ?). L'enjeu est alors principalement la transmission d'un savoir et d'un savoir-faire artistiques. Ceci exige de l'enseignant-éducateur une parfaite connaissance de ce qui doit être enseigné à chaque niveau de classe (notions, contenus, références) et de ce qui constitue les enjeux et les objectifs de cet enseignement. À l'inverse, dans l'enseignement de l'art dans une école d'art, par exemple, l'élève, individu adulte, est au centre du dispositif pédagogique. La question de "l'attitude" artistique est majeure. Les enseignements sont organisés de telle manière que les pratiques et les connaissances convergent dans le but de faire émerger, au-delà d'un projet artistique ou d'un résultat plastique, une position, un engagement, culturel, social, voire politique. Dans ce contexte, "Les professeurs peuvent uploads/Societe et culture/ champs-culturels-n023-numero-special.pdf
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- Publié le Jui 08, 2022
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