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Chapitre 2: L’anthropologie? 3 séances I- Définition et historique II- Objet, t

Chapitre 2: L’anthropologie? 3 séances I- Définition et historique II- Objet, théories et méthodes III- L’anthropologie de l’espace III- Exercice / recherche Cours: Sociologie de l’habiter- Deuxième année architecture Enseignante: Rym BEN YOUNES I- Définition et historique • Le terme «anthropologie» vient des 2 mots grecs anthropos ( Homme) et logos ( science). L’anthropologie est donc la science qui étudie l’Homme universellement et avec toutes ses propriétés. Elle a plusieurs branches et sous-spécialités. • L’anthropologie est la branche des sciences qui étudie l’être humain sous tout aspects physiques et non physiques. Elle tend à définir l’humanité en synthétisant les différentes sciences de l’Homme et de la nature. 1- Définition: • L’anthropologie vise les faits spécifiques à l’Homme par rapport aux autres animaux (langage, rites, art, politique, croyances, costumes, religions, parenté, habitat, techniques corporelles, mémoire, instruments, représentations….) • Elle s’appuie sur l’étude comparative des différentes sociétés et ethnies décrites par l’ethnologie, pour un objectif qui unit l’esprit humain à travers la diversité culturelle. • Elle s’intéresse à la diversité culturelle de l’Homme contemporain et de l’Homme historique. • L’anthropologie se base essentiellement sur 4 disciplines: • L’archéologie: étudier et reconstituer l’Homme à travers les vestiges matériels sur terrain • L’ethnologie ou anthropologie sociale ou culturelle • La bio anthropologie ou anthropologie physique : étudier le point de vue biologique et physique • La paléanthropologie (branche de l’anthropologie physique ): pour étudier l’évolution humaine • Il existe plusieurs traditions anthropologiques antiques puis modernes (allemande, anglo-saxonne, française…). Son objectif avait varié dans le temps mais son objet est toujours l’Homme. L’anthropologie contemporaine se diversifie et se multiplie de plus en plus. • Au XVIIIème siècle, on assimilait l’anthropologie à l’étude de l’Homme avec les méthodes des sciences de la nature en s’inscrivant dans un mouvement plus général de l’Homme en tant que simple élément de la nature (par opposition à la théologie) • C’était l’équivalent de "l’histoire naturelle de l’Homme" puis elle s’est identifiée à l’anatomie. 2- Historique: • Au cours du XIXème siècle, le périmètre vague de l’anthropologie et sa position par rapport aux disciplines voisines était flou et elle resta considérée comme une des sciences de la nature. • En France, elle se confondait avec ce qu’on a appelé le mouvement anthropologique qui avait pour but d’étudier l’Homme et son évolution en races! avec des médecins et des biologistes qui étudient l’origine de l’Homme et son évolution en comparant les anatomies pour classer les races. • Cette orientation s’est continuée plus ou moins dans la branche de l’anthropologie physique. • Au tournant du XIXème et du XXème siècles, une branche s’identifie et se détache de l’anthropologie physique; l’ethnologie (France) ou l’anthropologie culturelle (USA) ou l’anthropologie sociale (Grande Bretagne). Elle gardait, au départ, les traces de la classification raciale. • Elle se définit comme « la branche de la sociologie en charge de l’étude des peuples primitifs» (James FRAZER, 1906). Et pour certains chercheurs, cette branche était considérée comme une science de la nature. • Le mouvement des musées a joué un grand rôle dans la structuration de la discipline. (des curiosités des cultures non occidentales qui coïncident avec une politique de la colonisation). Les musées représentaient l’aboutissement du travail de collecte d’objets et d’informations. • Puis, du musée est né le laboratoire, dans lequel l’anthropologue traite et interprète les données puis les transmet vers les lieux de l’enseignement. • D’où la naissance d’une nouvelle culture professionnelle à la fin du XIXème et au début du XXème L’anthropologie ne cesse d’évoluer et de se diversifier en tendant vers de plus en plus de complexité et de spécialisation. Elle représente une nouvelle science toujours en évolution tant que l’Homme évolue et surprend. II- Objet, théories et méthodes Durant son histoire, et jusqu’à aujourd’hui, l’anthropologie a été marquée par différentes œuvres et découvertes dont on peut classer les plus importantes en des courants ou des théories diverses: 1- objets et théories: a) L’évolutionnisme: • Courant qui présuppose l’existence des lois dans l’histoire humaine. C’est un ensemble de théories élaborées dans la deuxième moitié du XIXème siècle par les fondateurs de l’anthropologie (MORGAN, TYLOR…). • Pour eux, l’espèce est unique et donc chaque société suit la même évolution (selon des lois) de l’état primitif jusqu’au modèle de la civilisation occidentale (sauvage/barbare/civilisé). Et même du point de vue religieux, les sociétés seraient dans l’ordre des étapes d’évolution (animiste/polythéiste/monothéiste) ou encore une évolution des croyances (magie/religion/science) • Ce paradigme a été exclusif en anthropologie, pendant de nombreuses années, malgré ses différentes points négatifs et faibles (exemple: les théories de DARWIN) b) Le matérialisme: • Il englobe les philosophies dites matérialistes (comme MARX), affirmant que la substance du monde est matérielle « de rien ne se crée rien » et que la création se développe seule et spontanément. • La matière constitue toute la réalité (il n’y a pas de transandance, ni de surnaturel, ni de spirituel, ni mythologie…) c) Le matérialisme historique: • C’est une conception matérielle de l’histoire, inspirée des écrits de Karl MARX: «les évènements historiques sont influencés par les rapports sociaux, surtout entre classes sociales et donc par les situations réelles vécues par les humains et non par les idéologies». Ce courant tente de chercher les causes du développement et des changements dans les sociétés. d) Le néo-nominalisme (ou anthropologie dogmatique): • Il s’agit d’une reprise du nominalisme médiéval qui est une doctrine philosophique, logique et théologique. Il considère que les mots ou signes ne servent qu’à désigner des choses réelles et singulières et non des êtres généraux comme le fait les idées platoniennes (par exemple; l’Homme être général n’existe pas il y a seulement l’homme singulier) • Le nominalisme scientifique s’interroge sur la valeur des connaissances scientifiques (vérités ou conventions arbitraires / découvertes ou construction) • Pour ce courant, la connaissance scientifique a la même valeur que le langage. e) Le diffusionnisme: • Etudie humaines par leur distribution dans l’espace, leur historicité et les dynamismes géographiques associés. • Il est l’opposé de l’évolutionnisme dont il représente la première grande critique depuis la fin du XIXème siècle. Il est considéré comme la deuxième grande théorie en anthropologie: « la culture se développe et se transforme à travers les emprunts culturels des groupes voisins, des migrations, ou du processus d’imitation ». • Il en découle l’affirmation que l’Humain n’est pas créatif (rareté de la création) et qu’il existe des foyers de diffusion autour desquels s’étendent des cercles culturels. f) Le fonctionnalisme: • Associe à chaque fait culturel une ou des fonctions qui le déterminent. Chaque élément de la culture aurait une tâche à accomplir. • Il s’oppose au diffusionnisme et à l’évolutionnisme. Sa méthode par excellence est l’observation participante. g) Le culturalisme (USA 1930-1950): • Il tente de décrire la société sous les points de vue conjugués de l’anthropologie et de la psychanalyse. • En observant les sociétés archaïques, les culturistes mettent en évidence l’influence de la culture sur la personnalité des individus. h) Le structuralisme (C.L.STAUSS 1908-2009): • S’inspire du modèle linguistique (DE SAUSSURE) et voit la réalité sociale comme un ensemble de relations. • C’est un système qui forme la structure (entités de dépendance internes) g) Autres théories et courants: • Le médiatonisme • L’anthropologie post-culturaliste • L’anthropologie philosophique allemande • L’anthropologie de la complexité • L’anthropologie dynamique • Les écoles sociologiques allemande, britaniques, françaises, de Rio… L’anthropologie, dans sa diversité, a recourt à différentes méthodes et techniques dont on cite: a) Les observations; participantes et structurées b) Les interviews: groupes de discussion, inscription gratuite (liste de mots), semi-structuré (questions préparées), questionnaires (questions/choix de réponses) c) Les méthodes appliquées: l’échantillonnage (aléatoire, stratifié, clustérises (en grappes)), le jugement (comparaison), la boule de neige… d) L’analyse qualitative: sur le terrain (description), sur les textes, l’EDM (Modèle de Décision Ethnographique). e) La comparaison interculturelle f) L’analyse des Médias et des archives et l’analyse historique 2- Méthodes et techniques: III- L’anthropologie de l’espace • L’anthropologie de l’espace constitue un champs d’investigation scientifique encore jeune. Elle se constitue autour de l’espace comme objet qualifié et dont elle dégage les spatialités propres à une ou plusieurs cultures. • Elle n’est pas toujours perçue comme une discipline autonome. Les chercheurs trouvent légitime de fonder une approche qui considère l’espace non pas comme une toile de fond mais comme une production sociale spécifique et le support d’usages eux-mêmes spécifiques. • L’anthropologie de l’espace varie les méthodes et diversifie les échelles et les terrains d’investigation: de «l’espace vécu» aux paysages, de la sociologie de la connaissance à la géographie culturelle. • Mais, l’unité de l’anthropologie de l’espace réside dans la manière dont elle constitue l’espace en objet selon une visée anthropologique. • Son objet global est complexe puisqu’il est virtuel. Donc, une seule et même approche ne saurait l’embrasser dans sa totalité. 1- Définition et objet: • L’objet Espace inclut d’une part les savoirs, les opérations et les instruments qui aident à produire un espace matériel et/ou des formes immatériels et symbolique de cet espace. • D’autres parts, l’objet espace comprend l’usage, les lieux et les territoires qui sont des espaces appropriés uploads/Societe et culture/ chap-2-lanthropologie.pdf