PROJET MANAGEMENT INTERCULTUREL Les pièges de communication interculturelle Rea

PROJET MANAGEMENT INTERCULTUREL Les pièges de communication interculturelle Realisatrices : Elena Gutanu Magda Raducan Ilinca Steriu Groupe 233 Sommaire : 1. Piège no 1 : Stereotypes : en avoir peur , s’y refugier et s’y morfondre 1.1 Les stereotypes 1.2 Les besoins fundamentaux 2. Piège n0 2 : Aborder les differences 2.1 La culture nationale 3. Piège no 3 : Transformer toute similarite apparent en “evidence partagee” 3.1 Des rencontres caractérisées 4. Piège no 4 : Creer une homogeneite artificielle pour masque les differences 5. L’Essentiel 6. Bibliographie Les pièges de communication interculturelle L'interculturel est un enjeu délicat, que ce soit à l'intérieur d'une entreprise, à l'intérieur d'une équipe ou au sein des sociétés. Il n'y a pas de recette universelle et le succès n'est pas gagné d'avance(contrairement à ce que peuvent penser la plupart des personnes concernées). Les défis liés aux situations interculturelles ne se limitent pas aux phases d'approche et aux premiers mois d'une situation nouvelle : ils sont permanents, récurrents et s'étalent tout au long du processus. Il y a, en effet, des pièges propres aux premières rencontres, mais il y en a d'autres qui sont spécifiquement liés au processus à moyen et long terme. Quelques pièges du départ peuvent réapparaître tout au long du processus, d'autres se trouvent imminents, voire menaçants, comme des "épées de Damoclès", probables et susceptibles de se produire, du début jusqu' à la fin de la relation interculturelle. Etre conscient de ces pièges peut d'une part aider à prendre les précautions pour les éviter si possible, et, d'autre part, permettre aux managers de mieux se préparer à les vivre sans succomber à leurs effets. Piège no 1 : Stereotypes : en avoir peur , s’y refugier et s’y morfondre Le premier piège interculturel est peut-être la peur des stéréotypes au stade initial de la rencontre, suivi par le refuge dans ces stéréotypes - comportement défensif face aux changements liés aux opérations. Selon l'étymologie, le mot " stéréotype " vient du grec stereos qui veut dire "dur, solide" et typos qui veut dire : "gravure, modèle". Sorte d'empreinte figée, les stéréotypes sont des expressions, des idées, des jugements de valeurs qui nous ont été transmis avec tous les autres aspects de notre culture. Les stéréotypes correspondent aux jugements des comportements et des individus à travers nos propres paradigmes culturels, ils font partie de notre bagage culturel. Bien souvent, l'Autre n'est pas au courant de l'image qu'il peut susciter en nous. Cela semble nous étonner. Les stéréotypes sont transmis de génération en génération, sous une optique universelle, sans connaître de " mises à jour ", et sans jamais être remis en question. Ainsi, le stéréotype du Français aux Etats-Unis correspond à l'image d'un Parisien des années trente : un homme en vélo, portant une petite moustache, une chemise rayée, un béret et une baguette sous le bras. Un autre exemple illustre bien la spécificité culturelle d'un stéréotype. Un opérateur français de téléphonie mobile a adopté pour ses campagnes publicitaires en télévision, un personnage d'une origine ethnique indéfinie, un peu efféminé, et présentant donc une orientation sexuelle également indéfinie, de peau blanche avec une énorme chevelure africaine et les yeux clairs, qui danse tout le temps et parle avec un drôle d'accent. Le succès de ce personnage fut tel, qu'il devint célèbre parmi des groupes de jeunes et même indépendamment de la campagne qui l'avait lancée. Si vous demandez à n'importe quel jeune Français de quelle nationalité est Chico (c'est le nom du personnage), ils répondent tous sans hésiter et en rigolant, qu'il est brésilien. Or, les Brésiliens expatriés vivant en France et tous les autres Brésiliens, qui éventuellement ont vu le personnage, ne comprennent pas pourquoi il serait si évident de conclure que Chico est brésilien. Ils ne se sentent pas proches de lui. Interrogés sur la nationalité du personnage, des individus issus d'autres cultures (des Polonais ou des Allemands) ont également eu du mal à tout de suite associer Chico à cette image de Brésilien. Cela veut dire tout simplement qu'ils ne partagent pas la même image du Brésilien que les Français. Informés du fait que ni les Brésiliens, ni les Polonais, ni les Allemands n'accordent si aisément la nationalité brésilienne à Chico, les Français sont surpris : ils n'ont pas réalisé jusqu'alors que cette image du Brésilien incarné par le personnage n'est guère universelle ou partagée par les autres. Les stéréotypes, en tant que partie de la culture profonde, ont des caractéristiques et des fonctions. Ils sont partagés par l'ensemble des individus, sont bien ancrés dans l'inconscient collectif, figés, atemporels et jamais mis en question. La principale fonction du stéréotype, c'est de protéger l'identité des individus, individuellement et en tant que membre d'un groupe, dans des situations menaçantes, changeantes, déstabilisantes : par conséquent lors d'un choc culturel. Les stéréotypes sont un mécanisme de défense naturel. Ils servent également à encourager l'adhésion des personnes appartenant à un même groupe, et à établir la frontière entre ce qui est " nous " et ce qui est " hors nous ". Jugements de l'Autre à travers nos propres paradigmes, les stéréotypes visent les principales caractéristiques physiques et comportementales de l'Autre qui nous paraissent bizarres, intéressantes, différentes : la joie de Chico, par exemple, ou la pittoresque moustache du stéréotype américain du Français. La majeure partie du temps, les stéréotypes ne sont pas durables au cours d'une relation interculturelle, ni dangereux, et une fois reconnus comme tels, peuvent devenir des caricatures et être drôles. Cependant, des problèmes peuvent apparaître quand les stéréotypes sont universellement pris au sérieux, comme des vérités absolues et incontestables. Cette attitude peut engendrer de véritables hécatombes comme la tragédie des Juifs lors de la deuxième guerre mondiale, ou le génocide au Rwanda en 1994. L'un des principaux pièges interculturels est aussi la peur du stéréotype. Mot péjoratif, espèce de bouc émissaire, on le considère souvent comme le seul responsable de l'échec des rapports humains, lorsqu'il y a un échec dans un processus de fusion, acquisition, partenariat ou toute autre démarche stratégique qui représente un grand investissement financier. Les managers se préoccupent souvent du développement d'un système de blocage des stéréotypes, à vrai dire,l'idéal pour eux serait de carrément les éliminer. Un manager confirmé d'une grande multinationale ayant une large expérience à l'international se disait fatigué de tomber à chaque fois, malgré toute une préparation interculturelle préventive à l'expatriation, dans le piège du choc culturel. D'après lui si le mécanisme de déclenchement des stéréotypes était éliminé une fois pour toutes, les chocs culturels ne se produiraient plus jamais. Il m'a donc demandé comment faire pour éliminer les stéréotypes une fois pour toutes. Or, les stéréotypes ne sont pas une maladie à traiter en suivant une ordonnance médicale. Ils sont des mécanismes naturels de défense : lors d'une première rencontre et par conséquent de la production des premiers chocs culturels, les stéréotypes se mettront automatiquement en route : il s'agit là d'un processus naturel, sain et inévitable. Toute relation interculturelle bien réussie doit passer par le premier stade du recours aux stéréotypes. Ce sont eux qui nous permettent demaintenir le calme face à l'altérité dérangeante et de garantir notre sécurité identitaire pour nous lancer ensuite dans la découverte effective de l'univers de l'Autre. Ce sont eux également qui nous serviront de base pour la nouvelle vision de l'Autre qui finira par les remplacer et les démentir une fois pour toutes. Le recours aux stéréotypes nous permet également de nous rendre conscients,lorsque nous nous trouvons confus et déstabilisés par un choc culturel. Quand je commence à trop vouloir décrire l'Autre et son comportement, c'est sans doute parce que je suis en plein choc culturel sans m'en rendre compte. L'usage du stéréotype me permet de surveiller la fréquence et l'intensité des chocs culturels qui émergent de la relation et me permet aussi d'identifier dans quelles circonstances précises cela arrive le plus souvent. Comme nous l'avons précisé, le mécanisme se déclenche souvent en réaction à un choc culturel et se caractérise par des affirmations du type : " Les Anglais sont... " ou " Les Thaïlandais sont... ". Nous ne pouvons pas l'éviter, mais nous pouvons rester attentifs à notre discours, à nos pensées, afin de mieux identifier ce qui nous a amenés à dire ou songer ce genre de chose ou faire ce genre de commentaire. On emprunte alors le bon chemin d'ajustement mutuel pour la suite, en réfléchissant à nos propres paradigmes et jugements de valeurs lors de notre relation avec nos partenaires. Les stéréotypes font toujours surface dans les premiers mois d'une coopération interculturelle, ils ne durent pas longtemps. Avec le temps, les partenaires reprennent confiance face à un choc culturel et réajustent leurs regards sur leurs collègues étrangers, commencent à construire une base de valeurs communes qui facilite la communication, et, petit à petit, ne sont plus considérés comme des menaces. Alors les stéréotypes n'ont plus aucune fonction et disparaissent naturellement du discours des personnes et de leurs attitudes envers l'Autre. Il s'agit là de la traversée plutôt réussie d'un premier stade d'une uploads/Societe et culture/ projet-management-interculturel.pdf

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