La mobilité sociale est un concept relativement récent qui concerne uniquement

La mobilité sociale est un concept relativement récent qui concerne uniquement les sociétés modernes qui sont des sociétés fluides, où le statut social est acquis et non donné à la naissance. Pour en savoir plus : Remarque 1 : la mobilité sociale est un thème qui intéresse autant les profanes que les sociologues : • les profanes : le désir de réussir, de grimper dans l’échelle sociale est un des thèmes favoris de la mythologie populaire. • les sociologues : la mobilité sociale remet en cause l’idée d’un strict déterminisme qui pèserait sur les destinées individuelles. Mais cette mobilité est-elle réelle ? Remarque 2 : La mobilité sociale est une idée moderne : C.Bouglé oppose deux modèles de sociétés : • dans le premier, l’identité est assignée à la naissance, comme dans les anciennes civilisations de castes et d’ordre. • Dans le second, l’identité est acquise et modifiable comme dans les sociétés modernes. Remarque 3 : Pour les sociétés traditionnelles on peut distinguer deux types dominants : • les castes présentent un système hiérarchique rigide ( les différents groupes sont inégaux en droit ), clos (chaque groupe est replié sur lui-même: homogamie stricte); le statut social est héréditaire (il se transmet de génération en génération. • Le système d’ordres est de même nature mais il y a une différence de degré : il peut y avoir mobilité sociale, limitée et contrôlée par l’Etat (anoblissement, achat de charge). • Ce sont donc des sociétés rigides dans lesquels la mobilité sociale est soit inexistante soit marginale. Le statut social est assigné à l’individu par la société. Remarque 4 : Au contraire, les sociétés modernes sont des sociétés fluides : • la Révolution française a aboli le principe de transmission héréditaire du rang social. • Tous les hommes naissent libres et égaux en droit : leur statut d’arrivée dépend donc de leurs capacités individuelles mais aussi de leur milieu d’origine. Le statut social est donc acquis par l’individu Partie 1 – Les différents types de mobilité (définitions p 126) De manière générale, la mobilité sociale c’est le changement de position sociale d’un individu ou d’un ensemble d’individus (mobilité individuelle ou collective), au cours de sa vie ou par rapport aux générations précédentes ; dans le cas d’immobilité on parle de reproduction ou d’hérédité sociale. (http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/jp-simonnet/spip.php?article225) I. Mobilité verticale-mobilité horizontale On peut distinguer différentes formes de mobilité sociale : • la mobilité horizontale : Les individus peuvent changer de position sociale sans se déplacer dans la hiérarchie sociale. • la mobilité ve r ticale : les individus se déplacent dans la hiérarchie sociale en montant ou descendant On pense généralement à la mobilité sociale verticale, mais cette dimension est insuffisante : le développement de la mobilité verticale dépend des occasions de mobilité, et par conséquent de l’ensemble des formes de mobilité. La mobilité sociale est le changement de position sociale ; elle peut être ascendante ou descendante. II. Mobilité intergénérationnelle-mobilité intragénérationnelle 1 Chapitre : la mobilité sociale Notions du référentiel : mobilité, immobilité, reproduction, mobilité structurelle/nette, destinée, recrutement Fiche1 – Définition et mesure de la mobilité sociale On distingue deux types de mobilité • la mobilité intragénérationnelle : on compare la position professionnelle d’un individu aujourd’hui aux positions professionnelles qu’il a occupé antérieurement, par exemple à l’entrée dans sa vie active. C’est une mobilité professionnelle plutôt que sociale. • la mobilité intergénérat ionnelle : on compare la profession du fils avec celle du père. III. Mobilité structurelle-mobilité nette ( 4 et 5 p 127-128) Cette distinction, introduite par R.Aron, peut inciter à dissocier : • les causes économiques (la mobilité structurelle résulte du changement de la structure sociale , c’est-à-dire l’évolution de la répartition des professions ) , • des causes sociales (la mobilité nette s’explique par une plus grande fluidité de la société) . • A.Touraine différencie alors la mobilité dont : « l’initiative n’est pas venue de l’individu lui- même, mais résulte d’une contrainte externe ( mobilité structurelle) , (…) de la mobilité où l’individu qui quitte son milieu social d’origine , est dirigée par une volonté ou une perspective d’ascension » Cette distinction est importante pour l’évaluation qu’on peut faire des flux de mobilité : • En effet, si la distribution sociale des positions ne changeait pas, il n’y aurait pas de mobilité structurelle ; toute la mobilité observée serait nette. Dans ce cas et seulement dans ce cas, une immobilité totale est possible. • La mobilité nette suppose que les flux s’équilibrent : si quelqu’un connaît une mobilité sociale ascendante, un autre connaît une mobilité sociale descendante • Tandis que, si la distribution des catégories a changé, il est nécessaire qu’une quantité minimale de mobilité, dite structurelle, se soit produite. • Dans la mobilité structurelle, il n’ y a pas forcément de compensation : tous peuvent avoir une mobilité sociale ascendante ou descendante . Pour d’autres distinctions : • Mobilité absolue/ relative : La distinction entre mobilité structurelle ( ou mobilité forcée ) et mobilité nette ( ou pure ou de circulation) consiste à envisager la mobilité totale comme la somme de 2 composantes : mobilité totale = mobilité structurelle + mobilité nette Cette idée qu’il existerait 2 types de mobilité est contestable . Une nouvelle distinction a donc été établie qui considère que les phénomènes de mobilité sociale doivent être étudiés selon 2 points de vue différents et complémentaires : - celui des taux absolus de mobilité, encore appelés mobilité observée consiste à analyser la mobilité telle qu’elle est affectée par l’évolution de la distribution socioprofessionnelle des fils comparativement à celle des pères - celui de la fluidité sociale ou taux relatif de mobilité vise à étudier la force du lien entre l’origine et la position sociale indépendamment de l’évolution de la distribution socioprofessionnelle des fils comparativement à celle des pères . Afin de mesurer la fluidité sociale , les sociologues calculent le rapport des chances relatives ( ou odds ratios) : supposons que sur 100 fils de cadres , 80 deviennent cadres et 20 ouvriers , que sur 100 fils d’ouvriers , 75 deviennent ouvriers et 25 deviennent cadres , alors : le rapport des chances relatives = 80 / 20 = 12 25 / 75 2 Cela signifie que les fils de cadres ont 12 fois plus de chances de devenir cadres qu’ouvriers que les fils d’ouvriers. • mobilité individuelle/collective Les changements sociaux qui affectent les effectifs des groupes, interfèrent nécessairement avec la mobilité des individus et ont aussi des effets sur le classement social des groupes : • D’une période à l’autre, la signification sociale de l’appartenance à une catégorie sociale donnée peut varier sensiblement. • Ex : les instituteurs étaient des notables sous la III° République. Avec la généralisation de l’enseignement secondaire et la forte croissance des autres professions supposant un niveau de diplôme équivalent au leur, ces groupes professionnels ont vu décliner leur prestige et leur place relative dans l’espace social. • Dès lors, on doit se demander si, dans l’analyse de la mobilité individuelle , il convient de tenir pour immobile , par exemple , un professeur fils de professeur , ou pour mobile ascendant un professeur fils ou petit-fils d’instituteur . Partie 2- Construction et lecture des tables de mobilité ( dossier du livre p 135-138) I. Les données brutes - La plupart du temps, les tables de mobilité sont des tables intergénérationnelles, concernant uniquement les hommes actifs de 40 à 59 ans. Ce choix s’explique par plusieurs raisons : • Les hommes sont plus souvent actifs que les femmes • Entre 40 et 59 ans, leur statut social est maximum - On pose 2 questions à ces hommes : • Quelles sont votre profession et PCS ? • Quelles sont celle de votre père ? - On construit alors un tableau à double entrée : • Dans la première colonne, la CSP de l’individu • Dans la première ligne, la CSP du père • On peut aussi intervertir ligne et colonne - A chaque intersection d’une ligne et d’une colonne, on obtient le nombre d’individus appartenant à une CSP x dont le père appartenait à une CSP y Pour opérer des comparaisons pertinentes, on va passer des nombres aux pourcentages II. Des données brutes à la table de recrutement - A la fin de chaque ligne, on a alors le nombre d’individus de la génération des fils appartenant à chaque CSP - En divisant chaque ligne par le total, on obtient le pourcentage d’individus d’une CSP dont le père avait telle ou telle CSP - C’est la table de recrutement qui donne l’origine sociale des individus de chaque CSP III. Des données brutes à la table de destinée - A la fin de chaque colonne, on a le nombre de fils pour chaque CSP des pères - En divisant chaque colonne, par le total, on obtient le pourcentage d’individus dont le père appartenait à une CSP et qui appartiennent à telle ou telle CSP - C’est la table de destinée qui indique ce que sont devenus les fils de chaque CSP uploads/Societe et culture/ chap-mobilite-sociale-term-2008-2009-lafon.pdf

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