1 2 Georges Philippe Rieker COGITO LES PIEDS DANS L’EAU La réalité demeure
1 2 Georges Philippe Rieker COGITO LES PIEDS DANS L’EAU La réalité demeure le support de toute liberté et quand la Société subordonne chaque jour davantage l'être à l’avoir, elle s’autodétruit et brise l'espoir des générations dont elle est issue 3 4 Table des matières Page Préface 7 Confidentiellement au lecteur 9 Préambule 11 Quand le décor est dans le décor 15 Instant fatal, événement banal 20 La femme, la vie, la mort 23 Parcours programmé 27 Perseverare humanum est 31 L’équilibre est une condition essentielle 37 La chasse à l’archétype 40 La vie est un fluide sensible 43 Une vie après la vie ? 47 L’arche de Noé, Moïse, Jonas, même symbole 51 Acquisition de la culture 54 Religion, société et Nature 59 Politique et religion 65 Tout le monde il est bon, pas toujours gentil 73 Où il y a comme un noeud... 76 5 Individualité, personnalité et cadre d’existence 80 Appartenance et appropriation 86 L’adoption, ou la course d’obstacles involontaires 95 Le droit d’exister est encore géographique 100 Evoluer est la seule voie possible 104 Le roseau pensant doit rester flexible 108 Je viens du passé, donc je pense à l’avenir 112 La destinée de l'Homme est un concept déroutant 115 Vivre en paix demande souvent de gros efforts 120 L’empire immobilier de Dieu 130 Qui est responsable et de quoi ? 134 Conventions, lois, libre arbitre, ménage difficile 140 Société et loisirs 145 Pour une nécessaire révolution culturelle générale 153 Eléments de conclusion 159 Compléments pour votre information (du même auteur) : Projet de Société renouvelée 175 Considérations anthropo-philosophiques 186 6 PREFACE Cette palette de réflexions est offerte principalement à des lecteurs auxquels l’exercice de la pensée est rendu difficile du fait de leurs soucis nombreux, de leurs occupations quotidiennes et du stress. Certains ont reconnu qu’ils n’ont pas le temps de lire, d’autres que les médias suffisent à leurs besoins actifs et passifs, d’autres encore que penser hors des sentiers battus n’a plus de sens à l’époque moderne et que tout a déjà été dit. Aussi la vocation de cet ouvrage est-elle d'encourager le lecteur de trente à soixante ans à réaliser, une fois au moins, un état des lieux honnête de son confort mental. C'est dans ce miroir intime que le reflet des nombreux matériaux employés à construire sa personnalité sont encore visibles. Qu'en a-t-il fait ? Que lui reste-t-il à exploiter ? Quels projets peut-il encore commencer, ou terminer ? Devenue un vaste foutoir, la Société moderne connaît un nouveau temps de décadence. C'est pourquoi ces chroniques liées par leur contenu forment un support, 7 un modeste radeau capable de flotter sans couler dans les marais d'une pensée banalisée, médiocre et de plus en plus envahissante. Je profite ici de présenter mes plates excuses aux puristes et autres puits de science que mes propos auront pu choquer, ou contrarier. Cela n’aura été, à aucun moment, mon intention. GPR 8 CONFIDENTIELLEMENT AU LECTEUR La lecture et la réflexion peuvent parfois troubler le confort de convictions déjà anciennes. Faut-il pour autant renoncer à cogiter personnellement, parce que non seulement cela demande un effort, mais aussi parce que le risque d’une évolution dans ses certitudes se fonde sur une remise en question peut-être dérangeante ? L’essentiel n’est-il pas d’essayer de consolider ses propres repères et de communiquer avec autrui, afin de les mettre à l’épreuve d’un point de vue différent ? Tot capitae, quot sententiae affirme un dicton. Evoluer comporte autant d’élans que de freins, de satisfactions que de désappointements. Il faut donc en accepter les contradictions, pour parvenir à les dominer et ne pas craindre d’affronter les critiques les plus acérées de ceux dont le métier consiste à montrer exclusivement la supériorité de leur savoir. C'est leur problème, pas celui de l'auteur. 9 10 PREAMBULE Certains groupes humains ont adopté un comporte- ment imité des insectes. Ainsi leur société est-elle semblable à celle des fourmis, qui reproduisent sans cesse les mêmes schémas. D’autres ont pris exemple sur les troupeaux qu’ils gardent, se sont constitués en tribus et vont là où les produits de la terre permettent de survivre, jusqu’à la prochaine sécheresse. D’autres forment des populations nomades. D’autres se sont installés de manière permanente sur des terres arables et exploitent le sol dans les conditions offertes par le soleil et les intempéries. D’autres vivent sur ou au-dessus de l’eau et tirent leur subsistance et leurs ressources des rivières, des lacs et autres lagons. D’autres ont modifié leur environnement et vivent dans le béton et les constructions en dur, exploitent leurs talents ou ceux de leurs semblables, investissent de l’argent et récoltent fortune et pouvoir. D’autres refusent cette façon d’évoluer et se retirent dans des endroits discrets pour se garder des importuns. D’autres transitent d’un groupe à 11 l’autre, poussés par l’opportunisme ou par le goût de la contestation. D’autres s’astreignent à des travaux de recherche scientifique qui produisent, finalement, des moyens de destruction de plus en plus efficaces, ou bien succombent à la curiosité des manipulations génétiques, par exemple. D’abord, pour en comprendre les mécanismes et ensuite, parce que des gens particulièrement cupides sauront vendre très cher les résultats obtenus. Ainsi, du mode le plus naturel et le plus simple de vivre sur Terre, auquel beaucoup aspirent avec espoir, à celui le plus artificiel et le plus sophistiqué, on remarque un lien commun sans cesse répété : celui de la vie qui nous a été confiée, sans mode d’emploi. Ce qui explique, à défaut de les justifier, tous les espoirs, doutes et égarements, à travers lesquels l’histoire de l’évolution des hommes s’est faite jusqu'ici. Il s’agit pour l’auteur d’exposer une réflexion basée sur les idées et les faits qui, avec le temps, sont devenus notre mémoire et le confort de nos habitudes et croyances dont nous nous servons chaque jour dans nos 12 relations avec autrui. Le monde est, au sens large, ce que les Humains en font, activement ou en laissant faire. Nul ne peut cautionner totalement l’évolution qui en découle. La société des humains est embarquée sur une nef qui navigue désormais à vue, sans destination particulière et sans autre ambition que l’exploitation des uns par les autres, partout où le bateau jette l’ancre. Aussi, pour retarder le chaos que semble annoncer notre proche avenir, il est temps de retrouver les liens positifs qui rapprochent les contenus des contenants et faire cohabiter harmonieuse- ment les aspects matériels et moraux d’un tout auquel, bon gré, mal gré, nous participons existentiellement pendant un certain temps. L’on s’apercevra, à la lecture, que certains thèmes sont repris en plusieurs endroits, non pas par rabâchage, mais par souci de clarté et aussi parce que les sujets abordés appartiennent visiblement à la Nature, en tant que support général de tout ce qui vit sur la Terre. Et puis, il est toujours agréable de pouvoir commencer la lecture à n’importe quel chapitre. 13 14 QUAND LE DECOR EST DANS LE DECOR De l’endroit tranquille où je vis, la mer est accessible en quelques minutes à pied. On arrive au Cap bien venté du littoral nord, tout de sable blanc parsemé de blocs basaltiques. A marée basse, des flaques d’eau très claire se forment, où s’ébattent de petits poissons noirs. En soulevant les pierres léchées par le ressac, on découvre souvent de jeunes anguilles frétillantes, longues comme l’avant-bras. C’est sur ce rivage peu couru, sinon par une multitude de menus crabes gris prompts à fuir en tous sens, que j’ai senti une puissante envie de purger mon esprit de tout ce que, venant de la vieille Europe, j’ai pu emporter d’idées et de notions encombrantes. Le déclic s’est produit lorsque mon regard a été irrésistiblement attiré par la beauté du paysage de mer étalé devant moi. Immensément bleu et scintillant, avec, au premier plan et à quelques miles, la petite île déserte dont le triangle allongé domine la houle, pareille à un sphinx égyptien tourné vers l’ouest. Des images remontant 15 à mon adolescence ont instantanément ressurgi dans ma tête. En effet, lors d’une visite au Musée des beaux-arts de la Ville de Bâle, en Suisse, j’avais remarqué une peinture d’Arnold Böcklin, peintre natif de cette cité rhénane. Le tableau représente une île, à l’arrière d’un plan d’eau. Une barque occupée par un personnage debout, dissimulé dans un vêtement blanc à grand capuchon, au-devant d’un cercueil également recouvert d’un linceul blanc et posé en travers de l’esquif, s’avance vers l’Ile des Morts. Le rameur tourne le dos au spectateur intrigué. La vision est saisissante, tant le contraste des tons clairs ou ocrés, dans un contexte de dégradés sombres, rehausse la mélancolie de l’image. Le style de l’oeuvre a quelque chose d’aristocratique dans l’expression du symbole qu’elle contient. Car c’est la vision du royaume d’Hadès, le Séjour des Morts où Charon, le nocher, conduit un trépassé au terme de son existence terrestre. Et ici, sous mes yeux, en soudaine superposition, je revoyais le tableau de Böcklin, mais vivant, coloré, égayé de pirogues dansantes. Cela m’a 16 naturellement fait penser uploads/Societe et culture/ cogito-les-pieds-dans-l-x27-eau.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 19, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
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