B Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Univers
B Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université d’Abomey-Calavi Faculté des Lettres Langues Arts et Communication Département des Lettres Modernes LIF1202 : Renaissance et humanisme au XVIe siècle Réalisé par : 1. ADIGBE Edmond Filemond 2. ADJIMONTIN Alexis 3. ADJISSO Ossiane 4. AGBABA Wilfried 5. AGBAN Frandine 6. ALAGBE Khalil 7. GANGNIHESSOU Esther 8. GANNASSE Geovanie 9. GBLOWOUN Astrid 10. HOTOUNOU Nicole 11. HOUNKANLINKPE Raïssa 12. KAKPO Boris 13. KANDAN Albertine 14. KANDAN Guillaume 15. KODJO Bienvenu 16. KPLELI Nelly 17. KOUDJO Armel 18. SRAKO Salomon 19. TOMAVO Rock 20. YOVO Marc 2021-2022 Chargé du cours: Dr Salim da SILVA Généralités sur la défense et illustration de la Langue française I. Le contexte littéraire et culturel II. Origine, actualité et persistance de La Défense et Illustration de la Langue française III. Un manifeste éclatant IV. La Langue, cœur de la culture V. Pour une poésie nouvelle VI. Face l’Italie, transférer l’empire VII. Polémiques et malentendus VIII. Extrait : Observation de quelques manières de parler la langue française Généralités sur la défense et illustration de la Langue française Défense et illustration de la langue française est un petit ouvrage placé en tête du premier recueil poétique de Joachim Du Bellay. L’olive et quelques autres œuvres poétiques, publié en 1549, et qui se présente comme un manifeste polémique en faveur d’un renouveau de la langue et des Lettres français. I- Le contexte littéraire et culturel Il y a en effet, une sorte de concomitance, dans les années 1547-1549, entre une nouvelle génération, un nouvel arrière-plan culturel, un nouveau roi, Henri II, qui est monté sur le trône à la mort de son père, François Ier, le 31 mars 1547 ; un nouveau roi qui déçoit et d’ailleurs, dans La Défende et l’Illustration, on sent à quel point, finalement, la nouvelle génération est dans l’expectative devant un souverain dont on se doute qu’il ne sera certainement pas à l’image de son père, François Ier, pour les lettres. Donc, une nouvelle génération, un arrière-plan culturel et l’actualité de la librairie. La nouvelle génération, c’est celle que nos manuels appellent la génération de la Pléiade, mais qu’en fait, à cette époque-là, Ronsard lui-même appellera plutôt la Brigade, encore un de ces mots italiens, récemment entré en France à l’époque, qui, avec tout ce qu’il peut avoir de martial, de chevaleresque, désigne bien une sorte de groupe armé qui vient faire une action de commando. Cela correspond effectivement fort bien aux ambitions de cette génération. Donc, une nouvelle génération qui se trouve rassemblée à Paris à partir de 1547 autour de la figure un peu plus âgée de Jacques Peletier du Mans. Donc autour de sa figure, se sont rassemblés Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, le jeune Antoine de Baïf, et bien sûr, ce fameux professeur dont vous avez tous déjà entendu parlé, Jean Dorat, qui va mettre tout ce petit monde à la dure école d’Homère, de Pindare, de Lycophron, que l’on commente, que l’on explique, plutôt en chambre. On dit souvent que cela se passe au collège de Coqueret, mais Dorat est alors professeur en chambre. Donc, une génération de jeunes gens qui ont tous, sauf Jean-Antoine de Baïf, plus jeune de huit ans, à peu près la vingtaine, et qui potassent leur grec, leur latin et qui sentent qu’ils sont brillants, une nouvelle génération de poètes savants. Voilà cette nouvelle génération qui est là, qui piaffe et qui attend en quelque sorte de faire un coup. Et il y a évidemment un arrière-plan culturel. Cet arrière-plan culturel remonte à l’époque de Louis XII et s’est étoffé durant tout le règne de François Ier : c’est un climat de défense et d’illustration de la langue française, comme en témoignent les textes qu’un de nos collègues, Claude Longeons, avait rassemblés dans un petit Livre de Poche Classique (hélas épuisé aujourd’hui), intitulé Premiers combats pour la langue française. On est surpris d’y lire des textes qui ont évidemment précédé, et largement, La Défende de Joachim Du Bellay, et qui s’expriment déjà de la même manière. Je vais vous lire une phrase de Claude de Seyssel. C’était un Savoyard, évêque de Marseille, diplomate auprès de Louis XII et qui a servi ensuite François Ier. Le voici qui évoque, en 1509, la manière dont les anciens Romains « tenant la monarchie du monde », et désireux de la « perpétuer et rendre éternelle, ne trouvèrent autre moyen plus certain ni plus sûr Pour ce faire que de magnifier, enrichir et sublimer leur langue latine qui du commencement de leur empire était bien maigre et bien rude ». C’est déjà le discours de La Défense et Illustration de la langue Françoise. Donc, un groupe de jeunes gens doués et fougueux, un arrière-plan culturel, et, comme vient de le dire Françoise Argod-Dutard, évidemment l’actualité de la librairie. Et cette actualité de la librairie, elle va, d’une certaine manière, un petit peu surprendre, dépasser nos jeunes gens qui, en 1549, n’ont encore rien produit. Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay n’ont en effet donné alors à imprimer que quelques vers, respectivement un huitain et un dizain, dans les œuvres de Jacques Peletier du Mans en 1547. Or, ne voilà-t-il pas qu’un anonyme publie un Art poétique français en deux livres : un premier livre dans lequel il est question du vers, bien analysé, et un second livre dans lequel il est question des genres. Et à qui s’adresse cet auteur anonyme qu’évidemment Ronsard et Du Bellay n’ont aucune difficulté à identifier (c’est un avocat parisien, Thomas Sébillet, très discret, qui ne signe pas ses productions) ? Il s’adresse aux amateurs de poésie et son ambition est de faire de ces poètes médiocres de meilleurs poètes. Et cet art poétique propose pour modèle Clément Marot et puise largement, pour donner des exemples, dans son œuvre. On voit bien que cet Art poétique, bien qu’il soit en quelque sorte tourné vers le présent, est malgré tout, tourné vers le passé, ce passé indépassable de Clément Marot. La première actualité de la librairie est donc cette publication, qui contrarie fort nos jeunes gens de la Pléiade. La deuxième actualité de la librairie, qui est peut-être une actualité un peu moins brûlante mais tout aussi stimulante, c’est la publication, en Italie, du Dialogo delle lingue, d’un certain Sperone Speroni, en 1542, puis 1544 et 1546, qu’il faut supposer être parvenu à Paris et avoir été lu par Du Bellay ou à Du Bellay. Ce Dialogue des langues met en scène différents personnages qui expliquent pourquoi la langue toscane, l’italien de Florence, vaut mieux que le latin et le grec. Et c’est en puisant largement dans ce Dialogue des langues que Du Bellay va construire une grande partie du premier livre de La Défense et Illustration de la langue francoyse. Voilà, donc, en 1547- 1549 la conjonction d’une nouvelle génération, de cette idée que la langue française doit être promue, idée que Louis XII puis François Ier ont évidemment partagée, de l’actualité de la librairie. Mais il y a aussi une raison immédiate. La raison immédiate c’est que Joachim Du Bellay, et il ne faut jamais l’oublier, publie certes en mars 1549, La Défense et illustration de la langue francoyse, mais publie aussi L’Olive. Et en fait, les exégètes l’ont démontré, et c’est parfaitement convaincant, La Défense et illustration était à l’origine une préface, qui s’est trouvée prendre des proportions considérables, pour ce recueil de L’Olive, conçu justement comme l’application de cette nouvelle poésie savante. L’Olive était en quelque sorte le cahier d’exercices, le cahier d’applications. Mais sa préface ayant pris des proportions qui, évidemment, n’étaient plus celles d’une préface, a acquis son indépendance, même si, du vivant de Joachim, on verra toujours publier L’Olive avec La Défende. Il n’existe pas d’édition de L’Olive qui ne soit pas accompagnée de La Défende, et réciproquement. Autrement dit, ce sont des textes qui vont l’un avec l’autre. La Défende est en quelque sorte le manifeste, bien que ce soit aussi un pamphlet, bien que ce soit aussi, bien entendu, un art poétique d’une certaine manière. La Défende est donc la théorie et L’Olive, en quelque sorte, la mise en pratique pour une part de cette théorie. Voilà, c’est tout à fait certain, comment Joachim a conçu les choses. Il a publié sa première Olive en 1549, ensuite il va publier toute une rafale de texte. Il devient en quelque sorte le premier chef de file de cette génération alors que l’histoire littéraire l’a Enregistré comme second. Il est évident qu’en mars 1549 il était le meilleur candidat possible à cette position de chef de la Brigade. Il appartenait à une famille connue, même si, comme le disent nos manuels et les généalogistes, il appartenait à la branche aînée tout à fait désargentée et déconsidérée, mais peu importe. Il avait un grand nom, meilleur évidemment que celui de Ronsard, d’une noblesse relativement récente et fort médiocre. Il avait le prestige aristocratique. Il avait aussi, bien entendu, des écrits par devers lui, ce qui lui uploads/Societe et culture/ expose-normal-converti.pdf
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- Publié le Jul 29, 2021
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