INTRODUCTION La psychologie sociale est une branche de la psychologie scientifi
INTRODUCTION La psychologie sociale est une branche de la psychologie scientifique qui étudie de façon empirique comment les pensées, les émotions et les comportements des gens sont influencés par la présence réel, imaginaire ou implicite d’autres personnes ou encore des normes culturelles et les représentations sociales, étudiant le fonctionnement de l’individu dans son environnement social et, inversement, l’influence de l’individu sur les personnes qui l’entourent, la psychologie sociale occupe une place spécifique, distincte à la fois de la psychologie et de la sociologie. Elle a mis en évidence que le comportement de l’être humain peut varier fortement en fonction de la situation. En effet, la psychologie sociale en tant que discipline scientifique est récente et, dans ce cadre, nous allons nous intéresser sur son l’histoire. 1- Débuts et évolution de la psychologie sociale La psychologie sociale a commencé aux ETATS UNIS à l’aube du 20eme siècle. Cependant, les bases importantes de cette discipline avaient déjà été développées. Après le 18eme siècle, ceux qui allaient faire émerger le domaine de la psychologie sociale cherchaient à développer des explications concrètes permettant de mieux comprendre la nature humaine. Ils désiraient découvrir les liens de causalité concrète expliquant les interactions sociales dans le monde autour d’eux. Pour ce faire, ils croyaient que la méthode scientifique, une mesure scientifique empirique, pourrait être appliquée au comportement humain.la première étude publiée dans ce domaine fut l’expérience de NORMAN TRIPLETT en 1897 portant sur le phénomène de facilitation sociale. Pendant les années 1930, de nombreux psychologues de la GELTALT, notamment KURT LEWIN, ont fui vers les ETATS UNIS à partir de l’Allemagne nazie. Ils ont joué un rôle dans le développement de ce champ d’études en le séparant des courants behavioristes et psychanalytiques qui étaient dominants a cette époque. Les attitudes et les petits phénomènes de ce groupe étaient les sujets les plus fréquemment étudiés dans ce domaine. Au cours de la seconde guerre mondiale, les psychologues sociaux ont étudié les effets de la persuasion et de la propagande au profit de l’armée américaine. Après la guerre, les chercheurs se sont intéressés à une variété de problèmes sociaux, y compris les questions de sexe et des préjugés raciaux. Les plus remarquables, révélatrices, et controversées de ces études ont été les expériences choquantes de STANLEY MILGRAM sur l’obéissance à l’autorité. Dans les années soixante, il y a eu un intérêt croissant pour de nouveaux sujets, comme la dissonance cognitive, l’effet du témoin et de l’agression. Dans les années 1970, la psychologie sociale a vécu une crise en Amérique. Ils y avaient un vif débat sur l’éthique de l’expérimentation en laboratoire. La psychologie sociale atteindra un niveau plus mature dans les théories et les méthodes dans les années 1980 et 1990. Des normes éthiques prudentes seront établies pour désormais règlementer la recherche. Les perspectives pluraliste et multiculturelle ont commencé à émerger. Les chercheurs modernes s’intéressent actuellement à de nombreux phénomènes, mais l’attribution, la cognition sociale, et le concept de soi sont sans doute les plus grands domaines de croissance au cours des dernières années. Les psychologues sociaux ont également maintenu leurs intérêts appliques aux contributions en matière de santé, de psychologie environnementale et juridique. 1.1 Débats fondateurs de la psychologie sociale : Quelques précisions sur les débats fondateurs de la psychologie sociale. Les travaux des précurseurs de la psychologie sociale partent de deux idées : l’une de PLATON et l’autre d’ARISTOTE. La première soutient que ce sont les dispositions psychologiques individuelles qui produisent les institutions sociales et la seconde montre au contraire que ce sont les conditions sociales qui déterminent les comportements individuels. Cette manière de procéder qui consacre la séparation de l’étude de l’individu de celle de la société était déjà condamnée par BALDWIN (1897) lorsqu’il affirmait : << Nous n’avons pas de psychologie sociale parce que nous n’avons pas eu de doctrine de soucis. Nous avons eu les théories de l’Ego et de l’Alter, mais le fait qu’elles ne révèlent pas des soucis les condamne. Ainsi les théoriciens de la société et des institutions se sont débattus sur les mers de la métaphysique et de la biologie, et aucun psychologue ne lui a jeté une bouée, aucun même n’a entendu son appel au secours>>. A la suite, LINTON (1945), écrira << on a assigné l’individu a la psychologie, la société a la sociologie et la culture a l’anthropologie culturelle… On commence à s’apercevoir maintenant que l’intégration de l’individu, de la société et de la culture est poussée et leur intégration si continue que le chercheur qui tente de travailler avec l’une d’elle sans référer aux deux autres aboutissent à une impasse…Les années qui viennent verront la naissance d’une science du comportement humain qui fera la synthèse des découvertes de la psychologie, de la sociologie et de l’anthropologie>>. MOSCOVICI dans la même lancée que LINTON affirme : << En vérité, la psychologie sociale analyse et explique des phénomènes qui sont simultanément psychologiques et sociaux. Tel est bien le cas des communications de masse, du langage, des influences que nous exercerons les uns sur les autres, des images et des signes en général, des représentations sociales que nous partageons et ainsi de suite. Que l’on veuille mobiliser une masse d’hommes, lutter contre les préjugés, combattre la misère psychologique due au chômage ou à la discrimination, à coup sûr plus grande que la misère économique, on a toujours affaire à l’individuel et au collectif solidaire, voire indiscernables>>. Cette affirmation de MOSCOVICI montre que le psychologique et le sociale sont deux dimensions indissociables et qu’on ne peut saisir une dimension sans l’autre. 1-2- Psychologie sociale aux Etats-Unis La psychologie sociale aux Etats-Unis a été très féconde car ce pays a favorisé la naissance de cette discipline. William Mc Dougall publie en 1908 une introduction à la psychologie sociale, livre qui place son auteur dans la liste des pères fondateurs de la psychologie sociale. Inspiré par les travaux d’Ivan Pavlov sur le conditionnement, J.B. Watson publie un article en 1913 marquant le début du courant behavioriste aux Etats-Unis qui est le modèle de référence dans les années 1920-1930. Floyd Henry Allport s’inscrit sur la facilitation sociale (dans la lignée de Triplett) qui part du principe que l’individu placé dans un groupe se comporte tel qu’il se serait comporté seul mais avec un peu plus d’intensité. 1-3- Psychologie sociale en Europe La contribution de l’Europe, même si celle-ci est inférieure à celle des Etats-Unis, à la naissance de la psychologie sociale est non négligeable. Parmi les précurseurs de la psychologie sociale, on trouve Gustave Le Bon, sociologue, qui publie un ouvrage de références en 1985, la psychologie des foules. En 1900, se tient à Paris le IVème congrès international de psychologie sous la présidence de Théodule Ribot. Lors du discours d’ouverture de Ribot, la psychologie sociale est évoquée pour la première fois dans une instance scientifique internationale. En Europe, cette pensée sociale est influencée par Marx et Durkheim. Ils mettent en évidence l’importance du collectif dans la compréhension des phénomènes psychologiques. En 1908, les anglosaxons s’y mettent et centrent cette psychologie dès le début du 20ème siècle sur l’étude des mécanismes de contrôle des instincts biologiques qui sont des éléments explicatifs de la vie sociale. 1-4- La psychologie sociale classique L’expérience de psychologie sociale la plus connue est certainement celle de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité, au cours de laquelle des individus normaux ont agi d’une manière particulièrement cruelle. Une autre recherche est moins connue, mais tout aussi impressionnante. Philip Zimbardo et ses collègues de l’université de Stanford recrutent par une petite annonce des volontaires pour une expérience : certains joueront le rôle de gardiens, d’autres celui de prisonniers au sein d’une prison fictive, aménagée dans les sous-sols de l’université de Stanford. Sur les soixante-quinze volontaires qui se sont présentés, les chercheurs en choisissent vingt un (dix prisonniers et onze gardiens) en raison de leur stabilité émotionnelle. Dès le deuxième jour, une rébellion éclate parmi les prisonniers. Les gardiens pénètrent de force dans les cellules et, entre autres, déshabillent complètement les prisonniers et isolent les leaders de la rébellion. Dans les jours qui suivent, ils imposent des brimades, insultent les prisonniers, les agressent physiquement. Zimbardo constate que tous les gardiens se sont comportés de manière sadique à un moment ou un autre de l’expérience. L’un d’eux dira plus tard avec remords : « J’étais surpris de moi-même...Je leur ai fait nettoyer les toilettes à mains nues. J’ai pratiquement considéré les prisonniers comme du bétail. » La tension est montée si vite et si fort que l’expérience a été interrompue au bout de quelques jours seulement. La publication de cette étude a conduit à une nouvelle loi américaine imposant que les mineurs emprisonnés soient séparés des détenus adultes. 2- Précurseurs et pionniers de la psychologie sociale 2-1- Les précurseurs en Europe Certains chercheurs du 20ème siècle sont partis de l’idée que le groupe contrôle le comportement des individus évoluant en son sein, d’une part, et de l’idée qu’il existe une influence réciproque des individus vivant dans un milieu social donné, d’autre part. - uploads/Societe et culture/ expose-social.pdf
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- Publié le Nov 10, 2021
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