Les Etats-Unis revivent l’angoisse du terrorisme Cause… À France Culture, le jo
Les Etats-Unis revivent l’angoisse du terrorisme Cause… À France Culture, le journal comme le livre, c’est sacré. Qu’importe le sup- port, papier ou tablette, c’est l’ivresse de ce commentaire quotidien, réfléchi, critique, qui nous a convaincus, nous femmes et hommes de radio, de faire « cause commune et antenne partagée » avec la presse écrite. Notre média, il est vrai, se porte bien. Mais, sans journaux, il irait mal. Chaque jour, nos revues de presse, nos entretiens, nos émissions, nos bulletins d’information se construi- sent grâce aux journaux, aux signatures qu’ils publient, aux analyses qu’ils déve- loppent. Fragilisée par une distribution en crise, un modèle économique en pleine transformation, une révolution numérique et une pratique de lecture dégradée, la presse écrite mérite bien qu’on la soutienne. Une journée durant, avec six grands quotidiens nationaux, France Culture partagera jusqu’à l’été micros, colonnes, sujets et équipes. Et tout naturellement et avec bonheur, ce 17 avril, nous commençons cette série avec La Croix… ...commune Belle idée que cette « cause commune » entre France Culture et les quotidiens nationaux. Chaleureuse invitation que La Croix, qui a le privilège d’ouvrir le bal, s’est fait une joie d’accepter. Nos deux médias – chacun avec son ton singulier, sa ligne éditoriale, son écriture forcément spécifique – ne sont pas concurrents mais complémentaires. Ils se répon- dent et se complètent ; ils s’épaulent ; ils enrichissent l’offre de connaissances, d’analyses, de culture et de débats pour un public de lecteurs-auditeurs curieux du monde, désireux de le mieux com- prendre et d’y tenir leur place. Radio et quotidien mettent ce monde et ceux qui le construisent (ou parfois le détruisent) à portée d’antenne, à portée de page. Dans ce numéro très spécial, dont l’écho s’entendra dans de nombreux rendez- vous de France Culture, nos journalistes ont bâti ensemble un sommaire, mis en commun leurs commentaires, évoqué les débats de l’heure, choisi dans le flot de l’actualité des pépites à mettre en lumière… Un double menu à déguster sans modération. Éditorial par Olivier Poivre d’Arvor Directeur de France Culture et Dominique Quinio Directrice de La Croix « Mariage pour tous » mercredi 17 avril 2013 Quotidien n° 39559 1,50 € france Le débat public est-il en train de se crisper ? p. 4 La laïcité, une passion française p. 19 et 25 Le procès des prothèses mammaires PIP p. 5 téMoignage Au Cameroun, le calvaire d’un jeune cinéaste enlevé p. 10 reportage Les coulisses de France Culture p. 26 radio france/ c. aBraMoWiTZ cahier central Parents&enfants Vivre sa grossesse à l’heure d’Internet services P Annonces légales p. 22 Bourse p. 23 Carnet-Météo-Mots croisés p. 22 Liturgie p. 27 Télévision p. 24 130e année-ISSN/0242-6056. – Imprimé en France – Belgique : 1,50 € ; Canada : 4,99 dollars ; Espagne : 2 € ; Grèce : 2 € ; Italie : 2,40 € ; Luxembourg : 1,50 € ; Maroc : 20 MAD ; Portugal (Cont) : 2,20 € ; Suisse : 3 CHF ; Zone CFA : 1 500 CFA ; DOM : 2,20 € L’attentat qui a frappé le Marathon de Boston lundi soir a replongé le pays dans les peurs éprouvées après les attaques du 11 septembre 2001 p. 8-9 CauSe CommuNe Deux rédactions travaillent main dans la main France Culture et La Croix main dans la main Les évêques appellent à poursuivre la résistance p. 2-3 nicolaus cZarnecki / ZuMa Press/MaXPPP Lundi, après l’attentat. 2 mercredi 17 avril 2013 Événement Les évêques français appellent à poursuivre la résistance pacifique d Dans son discours d’ouverture de l’Assemblée des évêques de France qu’il préside pour la dernière fois, le cardinal André Vingt-Trois a dénoncé hier les dangers qui menacent la cohésion sociale, estimant que « se prépare une société de violence ». d Les évêques manifestent un soutien ferme aux opposants au « mariage pour tous », tout en dénonçant tout recours à la violence. « Nous ne pouvons pas rester muets devant les périls. » Ouvrant hier l’Assemblée plénière de prin- temps de la Conférence des évêques de France, qui se tient exception- nellement à Paris jusqu’à jeudi, le cardinal André Vingt-Trois a relayé la grande fermeté avec laquelle les évêques de France continuent de soutenir l’opposition au « mariage pour tous ». En niant la différence entre les sexes, a déclaré le cardinal Vingt-Trois, les promoteurs du « mariage pour tous » contribuent à ce que « se prépare une société de violence ». Car refuser la différence, a-t-il affirmé en substance (lire ci- contre), revient à créer une frustra- tion, dont la compression « dé- bouche un jour ou l’autre sur la violence ». À la sortie de l’hémicycle, la plupart des évêques se ralliaient hier à cette analyse, comprenant « l’agacement », et même « l’exas- pération » de certains militants de la « Manif pour tous ». Pour autant, aucun évêque ne légitimait le recours à la violence : « Ne rien lâcher ne veut pas dire entrer dans la violence », martèle le cardinal Philippe Barbarin, arche- vêque de Lyon, qui a participé à toutes les manifestations. « Il faut une parole extrêmement claire contre la violence. Mais ne nous dites pas : Taisez-vous ! De l’issue de cette confrontation dépend aussi notre crédibilité pour nous exprimer dans les prochains débats, comme la fin de vie. » Les évêques se refusent à voir une « radicalisation » dans les sit-in de jeunes militants ou dans les ac- cueils mouvementés réservés aux ministres en déplacement. (1). « Je parlerais plutôt d’un désir de contourner la fin de non-recevoir qui leur est opposée, souligne Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes. Il existe évidem- ment plusieurs courants, mais la grande majorité a envie de s’expri- mer dans la non-violence même si elle ne sait plus comment se faire entendre. Nous sommes attentifs à cette génération en colère, qui croit au dialogue et au débat, mais se heurte aux matraques et aux gaz lacrymogènes. Elle est confrontée à un déni de démocratie. » Dans la droite ligne du cardinal Vingt-Trois, qui appelle les catho- liques à « s’impliquer positivement » plus qu’à dénoncer, les évêques encouragent les opposants à une résistance pacifique. « La nouvelle génération de chrétiens comprend peu à peu qu’elle ne doit plus at- tendre de la société qu’elle soutienne sa vision de l’homme, mais qu’elle peut vivre ses valeurs par des moyens spirituels », poursuit Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris. « Notre parole la plus forte n’est pas celle que nous disons dans les médias, mais celle qui transparaît de notre témoignage », résume le cardinal Barbarin. Pour autant, que peut dire l’épis- copat aux manifestants qui seront désemparés par l’adoption probable de la loi ? « Pour nous, il s’agit, non pas de les encadrer, mais de les en- courager à réfléchir aux moyens d’assurer la relève. Se former d’abord, en s’appuyant sur la tradi- tion chrétienne de philosophie po- litique et s’engager en inventant un nouveau modèle d’homme politique car le système actuel est en panne », préconise Mgr Brouwet. Les évêques insistent aussi sur la nécessité d’éduquer les mani- festants au respect des règles dé- mocratiques : « Manifester lors des premiers mariages entre personnes de même sexe qui seront célébrés ne serait évidemment pas digne. À ce moment-là, on se taira et on priera », affirme le cardinal Bar- barin. « On ne touche pas le cœur de l’autre en l’agressant, mais en le comprenant et en priant pour lui », confirme Mgr Jean-Claude Bou- langer, évêque de Bayeux et Li- sieux, pour qui ce débat de société dépasse le cadre politique et im- plique d’« avoir foi dans nos res- sources spirituelles » : « Dieu se sert des vents contraires pour conduire sa barque au port. » BRUNO BOUVET et CÉLINE HOYEAU (1) Lundi soir, le cardinal Barbarin a lui-même été chahuté à Sciences-Po où il donnait une conférence. d Le projet de loi sur le « mariage pour tous » est examiné en deuxième lecture à l’Assemblée nationale à partir d’aujourd’hui. d Ouvrant hier l’Assemblée plénière de l’épiscopat, le cardinal André Vingt-Trois a rappelé que refuser la différence créait une frustration qui « débouche un jour ou l’autre sur la violence ». d Face à la « radicalisation » du mouvement d’opposition au projet mise en avant par le gouvernement, les évêques dénoncent toute forme violente de manifestation. manuel valls met en cause des groupuscules d’extrême droite Le ministre de l’intérieur a estimé, hier matin sur RTL, que certains opposés au mariage homosexuel cherchaient par leurs « actions violentes » à « déstabiliser la République ». « Je ne fais pas l’amalgame entre une minorité et ceux qui légitimement peuvent manifester contre un texte de loi qui ne leur plaît pas, mais il y a une radicalisation », a dénoncé Manuel Valls parlant de « groupuscules identitaires d’extrême droite qui s’en prennent aux institutions, qui ne veulent pas que les ministres puissent assister à un certain nombre de manifestations ». uploads/Societe et culture/ lacrx-20130417.pdf
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- Publié le Apv 02, 2022
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