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Hjry+νγγxol^ f ^ J (ck^A&UAS LES ORIGINES DE LA MONNAIE A A T H È N E S P A R ERNEST BABELON M E M B R E D E L ' I N S T I T U T (Extrait du « Journal International d'Archéologie Numismatique» vol. VII (1904) p. 209—254 et vol. VIII (1905) p. 7—52) ATHÈNES IMPRIMERIE Ρ D. SAKELLARIOS \ 905 LES ORIGINES DE LA MONNAIE A ATHÈNES Il est des questions si souvent agitées et par des hom- mes d'une compétence si universellement reconnue, qu'il y a quelque témérité à les aborder une fois de plus On est porté à admettre qu'elles sont résolues ou qu'elles sont in- solubles. Le problème des origines de la monnaie à Athènes est du nombre et il est remarquable que ce ne sont pas seulement les érudits modernes qui, depuis le XVIII siècle, l'ont abordé: il a préocupé aussi les anciens, car, d'après les traditions littéraires des Grecs, d'aucuns attribuaient l'inven- tion de la monnaie d'Athènes aux rois légendaires Erich- thonios et Lycos1, d'autres, affirmaient au contraire, que le premier qui frappa monnaie en Attique fut Thésée2. Si les modernes n'ont accordé à ces assertions que le crédit qu'on peut donner à des traditions mythiques, il faut pourtant re- connaître qu'ils ne sont pas plus d'accord entre eux que ne l'étaient les anciens. En 1891, la découverte du papyrus contenant 1' Αθηναίων πολιεεία d'Aristote est venue jeter au débat quelques éléments nouveaux ; le procès a été, une fois de plus, instruit par divers savants, et les divergences de vues n'ont pas été moins grandes qu'auparavant. Mon ambition modeste serait, dans cette étude, de présenter l'état 1. Pollux, Onomast., IX, 83; Pline (Hist. nat. VII, 57, G) rapporte seu- lement qu'Erichthonios inventa l'argent; Hygin Fab.274 et Cassiodore ( Var. IV, 34. se font l'écho de la même tradition en l'altérant. 2. Plut., Thésée, 25. 1 2 Ε. T'.ABELON actuel de la question en profitant des travaux de mes de- vanciers et en formulant à leur endroit quelques observa- tions, fruit de mon expérience quotidienne. I. La tradition. Interrogeons d'abord les traditions de l'antiquité, quel- que peu sûres qu'elles soient en pareille matière. Lorsque Fol lux, au temps de l'empereur Commode, se fait l'écho des prétentions de nombreuses villes à l'inven- tion de la monnaie, il s'exprime ainsi: «Ce serait, dit-il, un beau sujet d'étucle que de rechercher si la monnaie a été inventée par Phidon d'Argos, ou par Démodicé, fille du roi de Cymé, Agameinnon, et femme du roi de Phrygie Midas, ou par les Athéniens Erichthonios et Lycos, ou par les Ly- diens, comme le raconte Xénophane, ou par les Naxiens, ainsi que le pense Aglaosthènes » Laissant de côté les traditions qui nous entraîneraient hors de notre sujet, et sans nous occuper de la question de priorité entre ces villes diverses, nous retiendrons seulement qu'il résulte des témoignages recueillis par Pollux, que les Athéniens attribuaient l'invention de leur monnaie à deux de leurs héros semi-légendaires, Erichthonios et Lycos. Nous sommes ici en pleine fable Erichthonios était fils d'Hé- phaestos et d'Athéna, et il fut le premier roi mythique d'Athènes. Lycos était aussi un héros protecteur de l'Attique; on l'invoquait comme le patron de la justice, des tribunaux, de l'équité dans le commerce et par cela même, saus doute, de la bonne monnaie2. Sur quelle donnée vraie ou fausse repose une semblable tradition? Erichthonios ou Erechthée passait pour avoir, le premier, soumis le cheval au joug et 1. Pollux, Onomast., IX, 88. 2. Pollux, VIII, 121 ; Aristoph. Vesp. 389 et 819; Isée, fragm. 118 (C. Muller ι ; Suidas, ν. Λύκος. LES ORIGINES π Ε LA MONNAIE A ATHÈNES 5 21) l'avoir attelé à un char: il aurait inventé les jeux des Pa- nathénées1. Nous aurons à examiner si des monnaies pri- mitives aux types du clteval et de la roue, n'auraient pas, dans la suite des temps, donné prétexte à la légende de l'in- vention monétaire par Erichthonios. Quant à Lycos, sa sta- tue, à Athènes, le représentait avec une tête de loup; dès lors, les monnaies primitives d'Argos, dont le type constant est une tête de loup, ont pu, par ignorance, dans les temps anciens, être attribuées au héros athénien Lycos: telle est peut-être l'origine de la conjecture de basse époque qui propose de lui faire l'honneur de l'invention monétaire. Une autre tradition plus répandue à Athènes, attribuait la création de la monnaie dans cette ville, à Thésée. Cette légende avait été recueillie par Philochore, antiquaire athé- nien du III siècle, et Plutarque qui la transcrit ajoute que les monnaies de Thésée avaient pour type l'image d'un bœuf: εκοψε δε και νόμισμα βουν έγχαράξας2. Nous verrons si des monnaies primitives au tjqje de la tète de bœuf ne se- raient pas celles qui servirent de fondement à cette croyance. Les érudits modernes, — je le rappelle en deux mots,— ont pensé, pour rendre compte de cette tradition, que Philo- chore et les gens de sa génération avaient été induits en erreur par une interprétation abusi\re du fameux proverbe: βοΰς επί γλώσσί] βέβηκεν. Ce dicton populaire était beaucoup plus ancien que l'époque de l'invention de la monnaie puis- que, dans son principe, il remonte aux temps primitifs où le bœuf était l'étalon ordinaire des échanges, et pour l'At- tique, en particulier, nous savons que ce fut Solon, le pre- mier, qui, dans le texte des lois, convertit en valeurs moné- 1. Apollod. III, 14, G ; Harpocration, Suidas et Photius, ν. I Γαναθήναια; Chron. de Paros, C. I. Gr., 2374, 18; ^Elian. Var. hist. III, 38; Pline, VII, 57, G; Hygin, Astron. II, 13; Virgile, Georg. III, 113. 2. Plut. Thésée,29; Seol. sur Aristoph. Aves, 110G ΐτών προτέρων δι- δράχμων όντων, έπίσημόν τε βοΰν έχόντοον); cf. Β. Head, Ilist. num., p. 309. 4 Ε. T'.ABELON taires et métalliques les amendes fixées en bétail par les anciennes lois de Dracon1. Philochore, croit-on, aura pris ce βοΰς, dans le dicton βοΰς επι γλώσση, pour une véritable monnaie métallique au type du bœuf. De là à attribuer à Thésée cette prétendue monnaie, il n'y nvait qu'un pas qui fut franchi d'autant plus vite que l'atelier monétaire d'Athè- nes, 1' αργυροκοπειον, était établi dans une dépendance du sanctuaire d'un héros porte-couronne (stéplianephore) qui n'était, vraisemblablement, autre que Thésée. On croit que ce surnom populaire de stéphanêpliore fut décerné à Thésée parce que le peintre Micon. dans les fresques dont il orna le Théseion, avait représenté le héros national de l'Attique tenant dans sa main la couronne d'or que lui avait décer- née Amphitrite lorsqu'il descendit au fond des flots pour repêcher l'anneau de Minos. Le Stêphanéphore étant Thé- sée, on donnait le nom de drachmes du Stêphanéphore, δ ρ αχ μα ι τοΰ Στεφανηφόρου2, aux drachmes athéniennes à fleur de coin, c'est à dire à celles qui n'avaient pas encore cir- culé et sortaient directement de l'atelier monétaire placé sous la tutelle du héros. Par ce canal se serait formée, dans l'opinion populaire, la tradition suivant laquelle Thésée au- rait lui-même créé la monnaie athénienne, et cette monnaie aurait eu pour type un bœuf. Je n'ai pas besoin de dire que l'attribution de l'inven- tion monétaire à Thésée ne saurait être plus s é r i e u s e m e n t envisagée que les légendes relatives à Erichthonios et Ly- cos. Quoi qu'il en soit, pour l'objet spécial de notre étude on voit que les traditions athéniennes ne considéraient pas les monnaies aux types d'Athéna et de la chouette comme étant les plus anciennes monnaies d'Athènes. On admettait comme au dessus de toute discussion qu'antérierement au 1. Plut., Solon, 23 ; Pollux, Onom. IX, 61 2. C. I. Att, t. II, p. 284, n- 476, § 4; cf E. Babelon, Traité des mon- naies grecques et romaines, t. I, p. 507 et 838. LES ORIGINES π Ε La MONNAIE A ATHÈNES 7 21) début de cette longue et monotone série des chouettes, comme ou les appelait vulgairement, Athènes eut des mon- naies à d'autres types. Cette croyance universelle n'est pas à dédaigner: c'est au moins, pour nous, un encourage- ment à rechercher ces monnaies primitives antérieures aux chouettes. Λ II. La seisachtheia de Solon. Après avoir interrogé la tradition, nous devons exami- ner à présent ce que les textes anciens nous rapportent de la réforme monétaire et pondérale de Solon. Au commencement du VF siecle (594 suivant les uns, 592 ou 591 suivant d'autres)1, Solon réforma la monnaie et les mesures pondérales d'Athènes. Puisque Solon a ré- formé et non pas créé la monnaie athénienne, c'est que cette monnaie existait avant lui. Les termes mêmes dont se servent tous les auteurs mettent ce point hors de doute; ils nous parlent, comme nous le verrons tout à l'heure, d'une αΰξησις τον νομίσματος, ce qui implique la préexistence de ce νόμισμα à Athènes; ils nous informent que Solon édicta contre les faux monnayeurs une loi qui était encore en vigueur au temps de Démosthène, d'où il faut conclure uploads/Societe et culture/ les-origines-de-la-monnaie-a-athenes-par-ernest-babelon.pdf

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