Fiche 7 PP. 119-120 Géographie- terminale Etude de documents (exercice type bac
Fiche 7 PP. 119-120 Géographie- terminale Etude de documents (exercice type bac): Sujet: les sociétés océaniennes face à la mondialisation culturelle Commentaire des documents Document 1 : une insertion limitée et inégale de l’Océanie dans la mondialisation. L’accès à internet est dépendant du niveau d’équipement informatique déterminé lui-même par les revenus des populations. Ainsi, dans les PMA et les espaces les moins développés d’Océanie (Papouasie – Nouvelle – Guinée, Salomon, Vanuatu, Kiribati, Marshall, Samoa, Tonga) 4 % des habitants seulement ont accès à internet. Les villes sont traditionnellement ouvertes aux influences de la mondialisation, dont elles sont le relais. Les taux d’urbanisation des îles et archipels d’Océanie, très divers, peuvent donc être considérés comme des indicateurs potentiels de l’ouverture des sociétés à la mondialisation. Les populations de PNG, Salomon, Vanuatu, Samoa, et Tonga, majoritairement rurales, mais aussi moins formées (comme en témoigne l’espérance de scolarisation) participent moins aux échanges mondiaux de toute nature. Le tourisme est une activité qui génère des flux humains mondiaux et qui met en contact les sociétés à l’échelle planétaire. Il peut être fondé sur l’exploitation d’un exotisme culturel, comme c’est le cas au Vanuatu. Enfin, il offre aux populations du Pacifique une source de revenus non négligeable, surtout en Australie, en Nouvelle- Calédonie et à Fidji. Document 2 : le rejet de la domination culturelle occidentale Déwé Gorodey, enseignante, écrivain et femme politique, milite dans ce texte pour la défense de la culture et de l'identité kanak. Originaire de Ponérihouen, elle débute sa carrière de professeur de français dans l’enseignement privé à partir de 1974, elle enseigne également le Paicî au sein de l’ EPK pendant la période des Évènements (l’école populaire kanak est une structure scolaire parallèle ayant pour fondement l’adaptation de l’enseignement aux réalités kanak, fondée pendant les Evènements par le FLNKS. Ces écoles recueillent les enfants dont les parents optent, à l’époque, pour le boycott des institutions scolaires françaises). Elle donne des cours d’histoire de la littérature du Pacifique et de littérature mélanésienne à l’UNC (Université de Nouvelle-Calédonie) de 1999 à 2001. Sa carrière politique est liée à la défense de la culture et de l’identité kanak : membre des Foulards Rouges et du Groupe 1878 (premiers groupes indépendantistes), elle participe à la création du Palika en 1976. Elue sous cette étiquette en Province Nord, elle entre au gouvernement Lèques en 1999 ; elle est en charge de la Culture, et le reste jusqu’à maintenant. Elle préside dès 2007 le comité de pilotage sur les signes identitaires du pays (CPSIP). Document 3: Deux illustrations des échanges culturels dans le Pacifique - Photographie des Jeux du Pacifique (Samoa – 2007) Le kawa est la racine d’une plante utilisée dans toutes les cérémonies traditionnelles dans le Pacifique, on en fait une boisson. Dans un rituel parfaitement respecté encore aujourd’hui, les bols de kawa circulent dans l’assemblée selon un ordre défini, cette pratique scelle l’échange. - Dessin au stylo sur papier : Teddy DIAIKE, « un accueil mondial », collection du Centre Culturel Tjibaou, 2000. L’auteur de ce dessin réalise une œuvre qui mêle des symboles traditionnels mélanésiens et des thèmes contemporains. Ainsi, il entrelace des visages, peut - être d’ancêtres, des animaux totémiques (le serpent est l'image du défunt qui veut rejoindre le monde des vivants, il sort de la mer et laisse sa peau sur la plage en reprenant apparence humaine ; le toutoute est un symbole de l’appel, de la réunion, le cagou est celui de la Nouvelle – Calédonie) et des objets traditionnels (casse- tête, lance) le tout surmontant les drapeaux des pays d’Océanie et une case. L’entremêlement habile des éléments de la composition et la vigueur précise et fine du trait montrent la modernité et l’originalité de cet artiste contemporain. Le choix de la technique et du support semble lui aussi révélateur d’une volonté de renouveau et de spontanéité artistiques. Document 4 : la mondialisation culturelle, un atout pour les sociétés océaniennes. Les ressources financières issues de la migration internationale évoquées dans cet extrait s’inscrivent dans le cadre du système MIRAB (Migrations, Remittances, Aid, Bureaucraty ) décrit par Bertram pour les Etats et Territoires d’Océanie dépendants de la Nouvelle -Zélande. Il s’agit d’un modèle de développement fondé sur une économie de rente permise par les mandats de travailleurs émigrés, l’aide publique fournie par un État industriel, et une redistribution des fruits de cette aide par le biais des emplois publics d’une bureaucratie surdimensionnée au vu de la petite taille et des besoins réels des Etats insulaires Document 5 : l’ancienneté des échanges en Océanie invite à relativiser les effets de la mondialisation actuelle. Bronislaw Malinowski, ethnologue né en Pologne en 1884 et morts aux Etats- Unis en 1942, a étudié la Kula, un système d’échanges aux îles Trobriand, en Nouvelle -Guinée. Il a mis en évidence la création de liens politiques entre des tribus par le biais d’échanges d’objets de prestige (colliers et bracelets de coquillages), à valeur symbolique et cérémonielle et non économique. Il donne ainsi une analyse fonctionnaliste de ces circuits d’échanges. Réponses aux questions 1- Montrez que les sociétés océaniennes sont ouvertes aux influences culturelles extérieures (documents 1,2,3,4,5) Les sociétés océaniennes sont ouvertes aux influences culturelles extérieures. Le document 2 fait état de l’influence du « modèle occidental » sur la société mélanésienne. Le document 3 illustre un brassage culturel (la photographie montre une délégation de compétiteurs sportifs participe à la cérémonie d’ouverture des jeux du Pacifique; le dessin sur papier mêle des thèmes extérieurs (les drapeaux) et des représentations traditionnelles Kanak). L’Océanie participe aux flux d’informations mondiaux comme le révèle le document 4. Le document 5 rappelle l’ancienneté de cette ouverture : les échanges à longue distance existent depuis le peuplement du Pacifique (l’existence d’une civilisation fondée sur les échanges est démontrée par les restes archéologiques de poteries Lapita), et persistent à l’époque pré – européenne. 2-quelles sont les causes et les vecteurs de cette ouverture (documents 1,2,3 et 4) L’insertion des sociétés océaniennes dans les échanges culturels mondiaux se fait grâce à plusieurs moyens. Les télécommunications offrent une ouverture aux flux d’informations : les documents 1, 2 et 4 montrent que les espaces du Pacifique ont accès à l’Internet, principal outil de communication à l’heure actuelle ; dans le document 2, l’auteur évoque également Canal Sat. Les échanges culturels peuvent aussi se faire par le biais des flux humains : les archipels du Pacifique accueillent des touristes (document 1) dont la provenance n’est pas spécifiée mais dont on peut supposer qu’ils viennent des bassins émetteurs du Nord : Japon, Australie et Nouvelle – Zélande, Etats – Unis, Europe. Les migrations (documents 1 et 4) permettent d’accentuer l’ouverture culturelle : les espaces océaniens sont le plus souvent des espaces d’émigration et les jeunes expatriés (le plus souvent des étudiants) contribuent aux influences culturelles en provenance et à destination de l’Océanie : ils sont la vitrine culturelle de leur pays à l’extérieur et diffusent de nouveaux modèles socio – culturels dans leurs sociétés d’origine. 3-Quelles conséquences la mondialisation culturelle a-t-elle sur les sociétés océaniennes ? (documents 2 et 4) Déwé GORODE dans le document 2 dénonce l’acculturation (la « tentative d’assimilation et d’intégration culturelle ») de la société mélanésienne dont la « domination politique et économique européenne » est responsable : elle est un corollaire de la défense des « intérêts économiques et financiers » occidentaux. Dans cette lecture marxiste de la mondialisation, l’influence culturelle extérieure sur l’Océanie permet de créer un terreau favorable au développement de sociétés de consommation et à l’émergence de nouveaux besoins, donc de marchés potentiels pour les « multinationales » évoquées dans le texte. Les conséquences sociales sont la « pauvreté », la « marginalisation » et « l’exclusion » de ceux qui ne peuvent pas participer à ce système socio - économique. Cette situation porte en elle le risque d’une « idéalisation passéiste de nos formations sociales traditionnelles » assimilable à un repli identitaire. Mais la mondialisation culturelle est aussi utile pour les sociétés océaniennes qui peuvent s’en approprier les outils, comme le prouvent les documents. Elle favorise « les échanges d’idées » et permet une formation universitaire ou intellectuelle à distance, tout en offrant une possibilité de diffusion mondiale aux « valeurs océaniennes », issues des civilisations du pacifique (document 4), et une tribune internationale à la « défense d’intérêts communs » (document 2). 4- Quelles sont les limites de l’ouverture des cultures océaniennes à la mondialisation ? Le document 1 invite à relativiser l’ouverture des sociétés océaniennes à la mondialisation culturelle. Celle-ci reste très inégale et proportionnelle au niveau de développement des archipels. En effet, ces sociétés sont souvent très rurales (les taux d’urbanisation ne dépassent pas 30 % en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Iles Salomon, au Vanuatu, aux Samoa et aux Tonga), or les influences culturelles externes sont d’abord véhiculées par les villes, traditionnellement plus ouvertes au brassage humain, artistique et intellectuel. Les populations sont également peu alphabétisées : l’espérance de scolarisation est très faible dans les PMA d’Océanie, et même limitée au primaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Iles Salomon uploads/Societe et culture/ mondialisation-culturelle.pdf
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- Publié le Apv 23, 2021
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