Numérisation du patrimoine culturel 118-119 automne-hiver 2008-2009 http://www.

Numérisation du patrimoine culturel 118-119 automne-hiver 2008-2009 http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr.htm La numérisation et l’accessibilité en ligne des contenus culturels sont essentielles à la valorisation du patrimoine, au dynamisme de la création de contenus et à l’émergence de nouveaux services en ligne. Elles contribuent à la démocratisation de l’accès à la culture, au développement de la société de l’information et de l’économie de la connaissance. Novembre 2008 a vu le lancement du prototype Europeana.eu, point d’accès multilingue à 2 millions d’œuvres. C’est une étape importante dans la construction de la bibliothèque numérique européenne soutenue par la Commission européenne et les États membres. Ce numéro de Culture et recherche, qui constitue les actes de la conférence tenue à Paris les 27 et 28 novembre 2008 dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, présente différentes réalisations en Europe : portails nationaux, réseaux, nouveaux services, collaborations public-privé. Il témoigne de l’engagement des États membres pour l’accès de tous au patrimoine numérique et pour la concrétisation d’Europeana. ACTUALITÉ 2 CULTURE ET RECHERCHE n° 118-119 • automne-hiver 2008-2009 L e Centre national de l’estampe et de l’art imprimé (Cneai) est un centre national d’art contemporain consacré au domaine de la publication d’artiste et de l’œuvre-média. Il conserve deux fonds : « Multiple », composé des œuvres produites au Cneai, et « FMRA » qui rassemble des publications d’artistes. Le Cneai conduit aussi un programme d’exposi- tions, de résidences et une politique d’édition. La collection FMRA est composée de 9 000 pièces à ce jour : livres d’artistes, vinyles, jour- naux, affiches, flyers, stickers, cassettes, dépliants, cartes postales, cédéroms, dévédé- roms, pages web, livres de coloriage… Axé sur le XXIe siècle, le corpus couvre néanmoins le champ de la publication depuis les années 1960, jusqu’aux frontières des arts visuels : poésie visuelle et expérimentale, publications sonores et graphisme… Il exclut toutes les formes de commentaires (catalogues, repro- ductions…) pour désigner les expressions d’auteurs, l’art médiatique. Plus de deux mille artistes de la seconde moitié du XXe siècle sont actuellement représentés dans cette collection. La publication d’artiste constitue une sorte d’histoire de l’art parallèle, composée d’objets gratuits ou trop bon marché pour être vendus en galeries, trop pauvres pour être conservés dans les musées. Par un drôle de paradoxe, plus une édition est ouverte, illimitée, gratuite, plus vite elle devient introuvable, car elle emprunte des circuits de diffusion qui ne sont pas balisés et résiste à l’appropriation. Prenant la forme de multiples pauvres, les éphéméras ont un statut d’œuvre d’art sans en avoir la forme consacrée. Le programme de numérisation et de mise en ligne de la collection FMRA (www.collection- fmra.org) a pu être réalisé avec le soutien du plan national de numérisation du ministère de la Culture et de la Communication (Mission de la recherche et de la technologie et Délé- gation aux arts plastiques). La base de données FMRA est un outil ouvert aux autres collections de publications d’art contemporain : elle autorise la mutualisation des données et des recherches. Ainsi, la biblio- thèque Kandinsky du Centre Pompidou a rejoint le projet. La création d’un site Internet a permis de publier une base de notices et d’images destinée aux professionnels et aux amateurs de ce corpus, principalement des conserva- teurs, des éditeurs, des artistes et des collec- tionneurs. La mise en ligne de la base a impliqué de concevoir une présentation visuelle, de créer des notices interprétatives, d’adapter les thésaurus comme les champs, et de définir des catégories, de manière à auto- riser les interrogations croisées. Sont proposés actuellement : – une « vitrine » d’objets pour chaque sélec- tion, avec la possibilité de zoomer sur chaque image et niveau de notice ; – quatre niveaux de notices, deux niveaux d’images, deux à cinq images par objet, l’affi - chage du nombre de résultats, une recherche ouverte ; – douze catégories d’objet, jusqu’à sept sous- types d’objets ; des recherches sont possibles par types, sous-types, artistes, éditeurs, périodes, pays ; on peut aussi parcourir des sélections proposées par des commissaires d’expositions invités ; – des informations sur les textes et les sites de références. 1909 objets sont actuellement en ligne. Sylvie Boulanger Directrice du Centre national de l’estampe et de l’art imprimé Le Cneai bénéficie du soutien structurel du ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des affaires culturelles d’Ile- de-France, du Conseil régional d’Ile-de-France, du Conseil général des Yvelines et de la Ville de Chatou. Il bénéficie également du soutien de la Commission européenne, dans le cadre du programme Culture 2007-2013 (projet européen : Research for artists publications). www.collection-fmra.org Cat’zArts sur www.ensba.fr L ’École nationale supérieure des beaux- arts possède d’importantes collections d’œuvres d’art héritées des académies royales fondées par Louis XIV, puis régulièrement augmentées jusqu’en 1968 des travaux de ses élèves, notamment les fameux Prix de Rome, et aussi de tous les modèles pédagogiques acquis pour leur formation ainsi que de dona- tions exceptionnelles. Soit près d’un demi- million d’œuvres – peintures, sculptures, dessins, photographies, relevés d’architecture, gravures ou objets d’art. On y relève les noms des plus grands : Michel Ange, Léonard de Vinci, David ou Ingres, les photographes Atget, Marville ou Baldus. Faute de place, l’école ne peut présenter de façon permanente ces trésors, de ce fait peu connus du grand public. Depuis plusieurs années, l’école s’est engagée dans la réalisation d’une base de données des œuvres, nommée Cat’zArts en référence au bal dit des Qua’tz-arts organisé par les élèves des quatre sections de l’école. Cette base de près de 70 000 notices (décrivant plus de 100 000 œuvres), dont 45 000 illustrées, est à présent accessible en ligne sur le site Internet de l’école : www.ensba.fr/ow2/catzarts. Voir aussi www.ensba.fr/patrimoine/collections. Elle s’enrichira chaque année de plusieurs milliers d’images et de notices supplémen- taires. Cat’zArts est complétée par une base catalogue des ouvrages de la bibliothèque du service des collections, appelée Cat’zArts- livres, répertoriant 67 000 titres (www.ensba.fr/ aloes/opacwebaloes). Ces deux bases constituent une ressource documentaire exceptionnelle, à la disposition des historiens de l’art comme du grand public. Pour ce projet de base de données, 559 prix de Rome d’architecture du XIXe siècle ont été numérisés grâce au soutien du plan national de numérisation du ministère de la Culture et de la Communication. L’opération a été menée par Raphaël Caussimon (SW Production), à l’aide d’un nouveau type de chambre avec dos numérique à balayage, permettant un degré de netteté et une profondeur des couleurs exceptionnels. Étant donnée la taille hors normes des dessins (jusqu’à 7 m de large), ceux-ci ont été numérisés selon une définition de 300 dpi, avec une résolution pouvant aller de 2000 x 3 000 à 4 000 x 6 000 pixels (jusqu’à plus de 5 000 x 9 000 dans certains cas). S ervice à compétence nationale basé à Marseille, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) relève du ministère de la Culture et de la Communication (Direction de l’architec- ture et du patrimoine/Sdarchetis). Fondé en 1966, à l’initiative d’André Malraux, ce dépar- tement, premier de ce genre créé au monde, est chargé de la gestion administrative et scien- tifique de l’ensemble du patrimoine sous- marin français – lequel est réparti sur toute la planète – ainsi que des biens culturels immergés dans les eaux intérieures nationales (fleuves, lacs, rivières…). En quarante-deux années d’exercice, le Drassm a ainsi réalisé l’expertise, dirigé l’étude ou contrôlé la fouille de plus de 1 500 sites archéo- logiques subaquatiques et sous-marins, en France métropolitaine comme dans les Dom- Tom ou à l’étranger (Brunei, Égypte, États- Unis, Gabon, Libye, Malte, Pakistan, Philip- pines, Salomon…). Dès lors, ses fonds documentaires, qui témoi- gnent aussi bien de l’histoire que des déve- loppements scientifiques et des principaux succès de la discipline, sont aussi parmi les plus importants et les plus diversifiés au monde. Les données qui y sont consignées concernent aussi bien des épaves de navires que des habitats submergés, des grottes ornées ennoyées, des ports ensablés, des zones de mouillage délaissées ou des objets isolés… Les thématiques illustrées touchent autant à l’his- toire maritime qu’à l’histoire économique et commerciale, l’histoire des sciences et des tech- niques ou l’histoire de la vie quotidienne, depuis l’antiquité, sinon la préhistoire, jusqu’à nos jours. Tous les types de mobiliers archéo- logiques se côtoient de même au sein de cette documentation : amphores et grès normands, glaives romains et canons de bronze, fioles en verre et bouteilles à parfum en corne, statues en marbre et icônes de voyage en bronze… L’évolution des technologies de fouilles y est aussi parfaitement illustrée, depuis les premiers aspirateurs sous-marins élaborés par Jacques-Yves Cousteau jusqu’aux submer - sibles biplaces, en passant par les magnétomè- tres ou les sondeurs à bandes latérales... Durant les quatre décennies où ces fonds documentaires se sont constitués, les maté- riels, de prise de vue comme de stockage de l’information, ont naturellement évolué. De nouveaux supports sont apparus quand d’autres révélaient lentement une franche inaptitude à se conserver. Alerté de cette évolu- tion et conscient de la richesse comme de la fragilité de la documentation rassemblée, uploads/Societe et culture/ numerisation-du-patrimoine-culturel-culture-amp-recherche-2008.pdf

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