Approches athlétiques de la Préparation Physique Colloque formation continue –
Approches athlétiques de la Préparation Physique Colloque formation continue – TOURS- Nord , samedi 23 mars 2002. Intervenant : Frédéric AUBERT enseignant-formateur à l’INSEP & co-préparateur physique du Stade Français-CASG/ Rugby I- Préparation physique : registres d’intervention dans le système d’entraînement. 1- Définition de la Préparation Physique, aujourd’hui. Partie intégrante de la préparation sportive, la Préparation Physique (P.P.) est l’espace méthodologique qui étaye l’approche spécifique de l’entraînement. C’est la somme des registres d’intervention qui, autour de la dimension technico-tactique, contribuent au développement de la capacité de performance du sportif en traitant les moyens physiques nécessaires à sa discipline. La Préparation Physique est à la performance ce que la grammaire est à la poésie… 2- La Préparation Physique dans le système d’entraînement. Trivialement, la P.P. est réduite à sa dimension « généralisée » en amont de toute approche spécifique. Or, si on lui donne une fonction d’étayage en regard des adaptations spécifiques que l’entraînement sportif se donne pour cible, on ne peut plus limiter la P.P. au seul domaine foncier, dit « généralisé ». Désormais, les contenus génériques de la P.P. (renforcement musculaire, vitesse, endurance, etc.) ne valent que s’ils traitent les spécificités d’une épreuve sportive. Toute technique sportive est sous tendue par les moyens physiques qu’elle suppose. Dans toute performance, la technique sportive s’inscrit dans un effort à triple tension : espace/temps, intensité/fréquence, constance/événement. Autant d’axes de traitement supportant la capacité de performance et le maintien de son niveau. Ainsi, une P.P. au service du spécifique doit pourvoir aux conditions de réalisation de la tâche sportive, en s’intéressant aux aspects psychomoteurs liés aux apprentissages techniques, aux moyens fonctionnels liés à leur amélioration, aux dimensions énergétiques liées à l’épreuve ( intensité et endurance spécifiques). Cette ambiguïté du rôle de la P.P. dans le système d’entraînement pose l’analyse de la tâche sportive comme préalable à Programme de l’intervention : I- Situation de la Préparation Physique dans la pratique sportive . II- Le point sur les méthodes de Préparation Physique. III- Etude de cas : la Préparation Physique à la vitesse des rugbymen (+ vidéo). IV- CONPHYTECH : une dimension « interface » de la Préparation Physique (+ vidéo). l’élaboration de ses contenus, pour mieux traiter les écarts entre le profil évalué du sportif et les exigences de son épreuve. 3- Registres d’intervention de la Préparation Physique. A notre sens, cinq registres d’intervention relèvent des compétences du préparateur physique : L’énergétique. Le développement de la filière spécifique à l’épreuve sportive pose le problème du traitement adjuvant des autres filières : paramétrage des efforts et calibration des séances de chaque filière énergétique visée ; ordonnancement des efforts en capacité ou en puissance pour chacune d’elles ; influence de l’aérobie dans l’entraînabilité des autres filières … Le renforcement musculaire. C’est le registre structurel incontournable de la P.P. : solliciter les territoires musculaires concernés par la tâche sportive ; prendre en compte les régimes de contractions propres à sa réalisation ; viser les indices de forces effectivement nécessaires... La planification. Toute la saison durant, il faut programmer la stimulation des ressources organiques et fonctionnelles du sportif. La P.P. planifie les périodes de traitement de chacune des ressources, et veille à leur articulation dans la dynamique des charges d’entraînement. Si l’écart entre le niveau du sportif et les exigences de l’épreuve détermine les besoins, les objectifs de performance et le calendrier de compétitions, quant à eux, déterminent la marge de planification. La question est de savoir combien de temps accorde-t-on à la P.P. avant et entre les compétitions. Prophylaxie et reconditionnement sportif. La traumatologie spécifique à une pratique sportive (voire la technopathie d’une discipline sportive) doit orienter la dimension prophylactique des contenus de P.P. : proprioception, gainages articulaires, rééquilibrations et étirements musculaires, procédures de récupération active…Dans ce registre des méthodes actives de prévention, le préparateur physique et le kinésithérapeute travaillent en synergie auprès du sportif, notamment dans son reconditionnement après blessure. Préparation aux coordinations gestuelles spécifiques. Prendre en compte les spécificités d’une discipline sportive dans la P.P. pousse logiquement à l’intégration de ses formes ou techniques corporelles, comme de ses aspects bio-informationnels. C’est en « insufflant » ces caractéristiques dans les efforts ou exercices que la P.P. se fait plus pertinente, car ce registre élève son niveau d’implication dans l’étayage de l’entraînement spécifique. A notre sens, la diététique et la préparation mentale sortent des prérogatives du préparateur physique. Chacune fait l’objet d’une formation propre et génère des postes à part entière dans l’équipe d’encadrement. Comme le kinésithérapeute, diététicien et préparateur mental ont leur registre d’intervention dans la préparation sportive. Néanmoins, en regard de la discipline, le préparateur physique se doit d’être informé dans ces domaines afin d’orienter le sportif en difficulté, sans que le traitement de situations aiguës ne lui incombe. L’évolution de la P.P. vers des contenus de plus en plus spécifiques implique que les préparateurs physiques seront eux-mêmes issus du sport qui les réclame. A charge pour eux de se former dans les registres d’intervention qui fondent la compétence première du préparateur physique, pour mieux les transposer aux exigences spécifiques de leur sport. II- Méthodes de Préparation Physique. Face aux exigences de la pratique sportive actuelle, le concept de préparation physique générale (PPG) est devenu obsolète. En effet, l’augmentation du nombre de compétitions réclamant une grande capacité de réitération de la performance et la réduction du temps de préparation avant les rencontres sont deux réalités interdépendantes de la pratique sportive qui mettent les principes basiques de l’entraînement sous des pressions méthodologiques nouvelles : - d’une part, il faut rentabiliser les processus d’entraînement à court terme, ce qui remet en question les délais nécessaires au développant du potentiel physique ; - et, d’autre part, il faut développer le potentiel du sportif au plus prés des exigences de sa discipline, dans le triple but d’efficacité, de prophylaxie (prévention des traumatismes spécifiques) et de maintient de la capacité de performance sur la saison entière. Or, si le concept de PPG se désintègre, à l’opposé, il serait hâtif de voir la Préparation Physique Intégrée pour seule réponse. Tel un caméléon, une approche moderne de la préparation physique (P.P.) offre plusieurs voies pour coller aux contraintes du calendrier sportif : compacité de préparation d’avant saison, et réduction des temps de récupération réclament une plasticité des méthodes, loin des canons de la préparation athlétique des années 70, où la période de développement était dix fois plus longue que celle de compétition… Préparation Physique dissociée. Les séances de travail dit « physique » et celles de technique et/ou spécifique sont ici séparées. A l’instar des rugbymen professionnels qui s’adonnent à la musculation, au combat ou à la course le matin, et pratiquent le rugby l’après-midi, cette approche favorise le traitement athlétique de la P.P. Loin des compétitions, cette voie assure le développement paramétré des qualités physiques visées : la P.P ; est dissociée du spécifique pour mieux maîtriser le développement du potentiel aux niveaux requis par la tâche du sportif. Quant à savoir si le sportif assimile le développement physique dans sa capacité de performance, la réponse se trouve autant dans le rapport et l’articulation avec l’entraînement spécifique, que dans la durée effective de préparation avant les compétitions. Préparation Physique associée. Ici, entraîneur et préparateur physique se partagent le temps de séance et emboîtent leurs charges de travail en alternant leurs interventions. Par exemple : 1- échauffement (P.P.) 2- spécifique (technique) 3- travail de vitesse (P.P.) 4- spécifique (tactique en collectif partiel) 5- renforcement musculaire (P.P.) 6- spécifique (tactique en collectif total) 7- aérobie + retour au calme/ stretching (P.P.). Notons que l’entraîneur, s’il en a les compétences, peut lui-même assurer cet enchaînement. Préparation Physique intégrée. Deux dimensions possibles : A- Intégrée à la pratique globale, la P.P. peut donner une dominante de travail (vitesse, endurance, renforcement musculaire…) au travers des formes spécifiques (jeux, combats, échanges). Cette approche est tacite dans la formation des jeunes sportifs : ils se préparent en répétant les séquences tactiques ou les progressions de gestes techniques. Néanmoins, il est impossible de paramétrer avec précision les efforts et d’en définir la nature. Comment véritablement développer la puissance aérobie dans le jeux, la vitesse ou la force dans des situations d’opposition aléatoires dépendantes de réponses technico-tactiques ? B- Si l’on vise le transfert du physique vers la technique gestuelle, la P.P. peut intégrer des exercices issus de l’analyse de la tâche sportive : chaque qualité physique est sollicitée dans les formes gestuelles spécifiques à la discipline au regard des contraintes biomécaniques, énergétiques et bio-informationnelles. Ponctuellement, on peut refermer une habileté ouverte pour en favoriser la répétition de manière calibrer : dix tirs en course (basket-ball), huit smashes aux 3 mètres ou huit sauts en contre (volley-ball), six plaquages enchaînés, 4 séries de 3 contre-attaques, etc. A l’interface entre le Physique et le technique, cette approche réclame une expertise dans l’analyse énergétique et biomécanique de l’épreuve ou de la tâche sportive. Ainsi, chacune de ces approches est opérante dans la préparation sportive de haut niveau, puisque c’est la période d’entraînement qui décide de la plus pertinente. La P.P. dissociée servira uploads/Sports/ approches-athletiques-de-la-preparation-physique.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 20, 2022
- Catégorie Sports
- Langue French
- Taille du fichier 0.2205MB