5-1 CHAPITRE 5 - CONCEPTION DES CHAUSSÉES AÉRONAUTIQUES C h a p i t re 5 Concep

5-1 CHAPITRE 5 - CONCEPTION DES CHAUSSÉES AÉRONAUTIQUES C h a p i t re 5 Conception des chaussées aéro n a u t i q u es De portée d’abord générale, les développements ci-après vont rapidement bifurquer sur deux types de chaussée auxquels leurs structures, tout à fait différentes, ont conduit autrefois à attribuer des modes de fonctionnement correspondant à la fois aux matériaux alors employés et aux outils de cal - cul alors disponibles. Il s’agit, d’une part, des chaussées rigides qui répartissent les charges appliquées sur une surfa - ce très étendue du sol support au moyen d’une dalle de béton fléchissant élastiquement. Du fait de cette large répartition, le sol support est peu contraint, de sorte que la ruine de la chaussée s’amorcera ici, non dans le sol support, mais dans la dalle lorsque celle-ci, perdant ses caractéris - tiques mécaniques par effet de fatigue, ne pourra plus résister à la déformation due au trafic. Il s’agit, d’autre part, des c h a u s s é e s s o u p l e s q u i superposent au sol support plusieurs couches de matériaux offrant de meilleures qualités mécaniques sans pour autant être supposées davantage capables de travailler à la traction. Vulnérables là où les qualités mécaniques sont les plus faibles, ces chaussées sont destinées à périr non par usure de leurs constituants mais par ru p t u re de leurs sols s u p p o rt s . L’introduction des matériaux enrobés, à la fin des années cinquante, de même que leur évolution font que la tranche supérieure des chaussées souples fonctionne dans des conditions se rappro - chant davantage de celles d’une dalle de chaussée rigide (notion de chaussée semi-rigide). Alors que le dimensionnement des chaussées souples s’est, dans le domaine routier, adapté à cette réalité, celui des chaussées aéronautiques s’en remet encore à la méthode C.B.R. pour défi - nir leur épaisseur équivalente et à l’expérience de l’Ingénieur pour déterminer leur constitution. Les indications données ci-après en 5-2-1 sont donc à considérer comme devant, à relativement court terme, être d’abord complétées puis rempla - cées par l’introduction d’une nouvelle méthode de dimensionnement. En tout état de cause, les développements qui vont s u i v re n’ont pour autre ambition que celle de fournir tous éléments utiles à l’usage du document pratique de dimensionnement édité par le S.T.B.A. et compre - nant l’ensemble des outils de dimensionnement des chaussées aéronautiques pour les aéronefs en serv i c e . En attendant que la nouvelle méthode de calcul des chaussées souples soit mise au point, ces outils pour - ront être, dans un premier temps, constitués par les abaques existants auxquels pourront être joints divers outils informatiques tels que SOUPLEX et RIGIX. Aéroport de Marseille Provence - Vue générale des chaussées aéronautiques CHAPITRE 5 - CONCEPTION DES CHAUSSÉES AÉRONAUTIQUES La masse d’un avion est la somme de : - sa masse à vide opérationnelle, - sa charge marchande (passagers, fre t , poste), - sa masse de carburant dépendant elle-même, au décollage, de la longueur d’étape et ne conservant plus, à l’atterrissage, que la partie des réserves non consommées. Les différences entre masses réelles au décollage et à l’atterrissage pouvant être importantes, dis - tinction pourra être faite entre les unes et les autres suivant la distribution du trafic sur l’aire de mouvement, le taux d’utilisation de chaque seuil de piste et le cheminement des appareils qui en résulte sur les différentes chaussées. Sera par contre systématiquement prise en comp - te la répartition de la masse de l’avion entre ses atterrisseurs. Fonction du centrage de l’avion, cette répartition varie peu. En l’absence d’indica - tions précises, 95 % de la masse totale de l’avion sont admis comme étant distribués entre les atter - risseurs principaux. Une distinction par zones de l’aire de mouvement peut encore être faite, qui s’attache au déplace - ment de l’avion sur la chaussée. Ainsi le passage d’un avion n’est-il qu’accidentel sur certaines parties de l’a i r e de mouvement( p a r - ties latérales de la piste, p r o l o n g e m e n t d ’ a r r ê t) . Les avions sollicitent les matériaux de chaussée avec des fréquences et des vitesses différentes sui - vant les aires. Lorsque l’avion est à l’arrêt (postes de stationnement), la sollicitation est plus forte que lorsqu’il circule à faible vitesse (voies de rela - tion et de desserte, extrémités de la piste voire même sur toute sa longueur si elle est utilisée comme voie de relation) et, a fortiori, que lors - qu’il se déplace rapidement (piste dans les phases de décollage ou d’atterrissage), la charge étant alors réduite par la sustentation des ailes. C’est ainsi que, contrairement à une perception large - ment répandue, la zone d’impact compte parmi les moins sollicitées compte tenu de la masse réduite à l’atterrissage. La sophistication des voilures, de leurs dispositifs hypersustentateurs et destructeurs de portance ainsi que le calage négatif de l’aile avec ces dis - positifs rentrés, lorsque l’avion repose sur l’en - semble de ses atterrisseurs, rendent difficile la prise en compte combinée de ces différents élé - ments lors d’un décollage ou d’un atterrissage. Néanmoins, les charges seront pondérées, dans les zones où les différences de situations ci-dessus peuvent être appliquées, selon les indications ras - semblées dans la figure 5-1. 5-2 5-1 Charge de calcul et méthode de dimensionnement Saint-Denis-Gillot - Avion à l’atterrissage Vue aérienne de la piste deTahiti-FAA CHAPITRE 5 - CONCEPTION DES CHAUSSÉES AÉRONAUTIQUES Cette pondération de charge sera généralement* au moins appliquée là où elle constitue majora - tion. Ailleurs - hors donc les zones de stationnement de l’aire de trafic - il est recommandé de confronter l’économie pouvant être espérée de cette prise en compte aux difficultés qui pourraient en résulter à l’exécution (les décrochements dans les profils du fond de forme sont particulièrement déconseillés) voire même ultérieurement (possibilité ménagée d’allonger la piste sur un prolongement d’arrêt). L’intensité, pondérée ou non, de la charge trans - mise à une chaussée aéronautique par l’atterris - seur principal d’un avion de type donné ne suffit toutefois pas pour déterminer l’aptitude de cette chaussée à accueillir cet avion. L’application répétée d’une même charge Pà une chaussée a en effet conduit depuis longtemps à observer que : - la déformation sous charge comme la déforma - tion résiduelle après déchargement croissent à peu près linéairement avec le logarithme du nombre d ’ a p p l i c a t i o n s , - les constantes intervenant dans ces relations sont elles-mêmes fonctions de la charge P, - lorsque ce nombre d’applications dépasse une c e rtaine valeur, les relations précédentes laissent place à une rapide accélération des déformations annonçant elle-même la ruine de la chaussée. 5-3 5-1 Pondération des charges réelles selon la fonction des aires * Cette majoration peut par contre ne pas être appliquée aux aires de stationnement des aéroports à fort trafic compte tenu des faibles durées de stationnement liées à la rotation des avions. CHAPITRE 5 - CONCEPTION DES CHAUSSÉES AÉRONAUTIQUES Des observations qui précèdent, il résulte que : - une chaussée arrivera en phase ultime de vieillissement lorsque la charge la plus contrai - gnante, à laquelle elle doit être soumise réguliè - rement, sera près d’avoir atteint le nombre maxi - mal d’applications toléré de sa seule part par la c h a u s s é e , - une chaussée, dont le potentiel doit être de sup - p o rt e r, pendant une durée de vie donnée, n1 a p p l i - cations par jour d’une même charge P1, peut re c e - v o i r, pendant la même durée de vie, n2 a p p l i c a - tions par jour d’une autre charge P2. L’équivalence des deux couples (P1 , n1) et (P2 , n2) est très importante en ce qu’elle permet de caler définitivement les «outils de dimensionnement» des chaussées sur une durée de vie et un nombre d’applications donnés. Période pendant laquelle la chaussée ne recevera que des interventions d’entretien et à l’issue de laquelle, par contre, elle nécessitera d’être renfor - cée, la durée de vie structurelle de la chaussée est, par convention et hors toute considération écono - mique, choisie égale à 10 ans, soit 3 650 jours. Adaptée aux chaussées souples, cette période de 10 ans peut, de manière plus réaliste, se voir sub - stituer celle de 20 ans pour les chaussées rigides. Les «outils de dimensionnement» étant, dans un cas comme dans l’autre, calés sur une durée de vie de 10 ans, on se replacera au besoin dans ce cadre en posant que n mouvements* par jour pen - dant 20 ans équivalent à 2 n mouvements par jour pendant 10 ans. Le t r a f i c n o r m a l uploads/Voyage/ licterature-conception-chausse-aeroport.pdf

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  • Publié le Dec 17, 2021
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