tourisme et loisirs ESPACES N° 332 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 REVUE BIMESTRIELLE >>
tourisme et loisirs ESPACES N° 332 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 REVUE BIMESTRIELLE >>> Votre lecture se poursuit en ligne sur www.revue-espaces.com DOSSIER D’ACTU RÉFORME TERRITORIALE & TOURISME LE MUSÉE DE SITE DE PREAH VIHEAR (CAMBODGE) INTELLI- GENCE COLLECTIVE CAHIER 2 ESPACES 332 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 YANNICK BERTOLUCCI VÉRONIQUE BRIZON FABIENNE BOUCHER ET NICOLAS PORTIER CHARLES-ANGE GINÉSY ANTOINE ANGEARD JEAN PINARD PHILIPPE CAPARROS CHARLOTTE EMERY ET JEAN-LUC BOULIN EMMANUEL TRICOIRE JEAN-MICHEL DACLIN SOPHIE OLLIER-DAUMAS SOMMAIRE La réforme territoriale bouleverse en profon- deur le paysage institutionnel touristique. Néanmoins, le cadre législatif proposé est suffisamment souple pour autoriser la mise en place de modèles d’organisation adaptés aux réalités des destinations touristiques. PAGE 4 À Preah Vihear, au Cambodge Un musée de site pour un patrimoine exceptionnel CHRISTIANE GARNERO MORENA 14 19 24 30 33 37 41 48 54 57 60 DOSSIER D’ACTU PAGE 11 RÉFORME TERRITORIALE & TOURISME PAGE 126 MARCHÉS PUBLICS DSP 3 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 • ESPACES 332 GROUPE DE RECHERCHE ICI-3D CÉCILE GRUET ET JEAN MOCHON BÉATRICE QUASNIK MURIEL GARCIA THIERRY RAYNARD FANNY SERAY VIRGINIE COHEN, RAPHAËL VENTURA ET FRANÇOIS PETAVY MARIE-CHRISTINE JUNG LAURA GARCIA VITORIA LILIAN FOURCADIER VÉRONIQUE BOISJOLY NATHALIE MARTIN ET EMERIC VALLESPI THIERRY MICOL 66 73 80 83 86 93 95 99 103 108 113 117 121 CAHIER PAGE 63 INTELLIGENCE COLLECTIVE L’avènement des techniques de créativité dans les réunions, les formations et autres “barcamps”, la multiplication des “hackathons”, le développement des “fab labs”, des “living labs” et autres espaces d’innovation, la propagation du concept d’entreprise libérée… témoignent des avancées de l’intelligence col- lective dans notre société. Pour autant, l’intelligence collective ne s’improvise pas. Elle a besoin de règles, de facilitateurs et d’outils. PATRIMOINE MONDIAL DE L ’UNESCO 4 ESPACES 332 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 À Preah Vihear, au Cambodge (CC) BY NC Narith5 (CC) BY NC Zentokyo SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 • ESPACES 332 5 CHRISTIANE GARNERO MORENA Le temple de Preah Vihear, au Cambodge, est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008. Situé à la frontière de la Thaïlande, c’est un ensemble monumental remarquable dans un site spectaculaire. Le musée qui y a été créé valorise, dans une approche scientifique globale (historique, écolo- gique et ethnographique), la place de ce temple dans la vie locale. S’il n’accueille encore que quelques dizaines de milliers de visiteurs par an, il devrait per- mettre de soutenir le développement touristique de la province à laquelle le temple a donné son nom. Un musée de site pour un patrimoine exceptionnel PATRIMOINE MONDIAL DE L ’UNESCO 6 ESPACES 332 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 L e temple et les gopuras (portes monumentales) de Preah Vihear occupent un site spectaculaire, au bord d’une falaise de grès rose dominant la plaine cambodgienne. L’ensemble, dédié à Shiva, a été édifié à partir du IXe siècle. La majeure partie des édifices ont été bâtis aux XIe et XIIe siècles, sous le règne des monarques khmers, Suryavarman I (1002 - 1050) et Suryavarman II (1113 - 1150). Le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. “Le temple de Preah Vihear, ensemble architectural unique […], est un chef-d’œuvre remarquable de l’architecture khmère, de par sa topographie, ses décors et sa relation avec le cadre naturel spectaculaire(1).” SITE PRÉSERVÉ. Rattachée officiellement au Cambodge en 1904, la province de Preah Vihear est délimitée au nord par une ligne fron- tière dont le tracé a été établi par un arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye (Pays-Bas) de juin 1962 et confirmé en CHRISTIANE GARNERO MORENA < garneromorena@gmail.com > avec la collaboration de VALÉRY PATIN < vpatin@orange.fr > CHRISTIANE GARNERO MORENA est analyste territoriale. Elle est spé- cialisée dans l’aménagement et la mise en valeur des sites patri- moniaux. Elle a été missionnée par l’Unesco pour définir le pro- gramme scientifique et culturel du musée de Preah Vihear, coor- donner la constitution des collections et veiller à leurs inven- taires. Pour réaliser sa mission, elle a lancé une coopération entre plusieurs institutions patrimoniales, et tout particulièrement l’Université royale de Phnom Penh et les départements de bota- nique et de zoologie du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Avec la collaboration d’Alain Bidar, directeur honoraire du muséum d’histoire naturelle de Nice, elle a également conçu la muséographie du musée de Preah Vihear. VALÉRY PATIN est consultant, expert (économie et gestion du patri- moine, tourisme) auprès de la Banque mondiale et de l’Unesco. (CC) BY NC Chris-Lewis SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 • ESPACES 332 7 CHRISTIANE GARNERO MORENA novembre 2013, ce qui a mis fin à un long conflit militaire avec la Thaïlande qui revendi- quait ce territoire. Aujourd’hui, la région, qui fut le dernier bastion des Khmers rouges jus- qu’en 1998, s’ouvre peu à peu aux visiteurs cambodgiens et étrangers. Depuis des siècles, les hommes occupent le territoire de Preah Vihear. Ils y ont construit des lieux de culte, mais aussi des habitations et des routes. Ils ont aménagé un réseau d’eau, y ont extrait des minerais, forgé des armes, ins- titué des cérémonies qui rythmaient leur vie et lui donnait un sens. Ces créations sont indis- sociables. Faire connaître le site, c’est faire connaître les temples, mais également leur territoire avec toutes ses composantes, humaines, naturelles, politiques, religieuses, en les présentant sous leur aspect évolutif, pour témoigner de leur vitalité. La démarche de création d’un musée de site associe dans une même dynamique approche scientifique et pratique touristique : en rapprochant le monument de son environ- nement, elle suggère au touriste, cambodgien ou étranger, de s’intéresser à la fois au site et à sa région. HISTOIRE VIVANTE. Le sanctuaire est composé d’un temple et de cinq gopuras (portes monu- mentales qui y donnent accès) reliés entre eux par un système de chaussées et d’escaliers, orga- nisés autour d’un axe de 800 mètres de long, orientés nord-sud, étagés en paliers et en com- plète osmose avec le cadre naturel. Du fait de sa situation reculée, l’ensemble est bien préservé, hors quelques problèmes de stabilité. En décembre 2009, un an après l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le Gouvernement royal du Cambodge a mis en place une structure de gestion, l’Autorité nationale Preah Vihear, sur le modèle de celle créée quelques années auparavant pour la conservation et la gestion de l’ensemble des sites archéologiques d’Angkor, l’Apsara (Autorité pour la protection du site et l’amé- nagement de la région d’Angkor). L ’Autorité nationale Preah Vihear fit appel au bureau de l’Unesco à Phnom Penh, et parti- culièrement à l’unité Culture dirigée par Philippe Delanghe, pour l’accompagner dans la réalisation d’un musée de site. Au départ, il fallut bousculer un peu le projet initial, en ima- ginant un musée où les visiteurs pourraient comprendre les temples mais aussi le territoire et ses habitants. Il s’agissait de mettre en lumière la continuité de l’histoire vivante de la région, en la rendant lisible, par la sauve- garde et la présentation d’objets provenant du site mais également par des témoignages liés à la vie quotidienne des hommes qui ont peu- plé et peuplent encore ce territoire. À cela il convenait d’ajouter un ensemble de supports permettant de mieux connaître le milieu natu- rel dans lequel ces histoires se sont déroulées. Pour réaliser cette ambition, il était primor- dial de constituer des collections qui témoi- gnent des gestes, des langues, des imaginaires régionaux et de leurs relations aux milieux naturels et bâtis. Cette recherche de nature eth- nographique était inédite dans un pays où l’ar- chéologie demeure au centre des préoccupa- tions patrimoniales, comme on peut le constater en visitant le remarquable Musée national de Phnom Penh qui regroupe, dans la capitale, les grandes collections issues des fouilles menées dans les principaux sites du pays ainsi qu’un dynamique atelier de restau- ration soutenu par l’EFEO (École française d’Extrême-Orient). Le musée est divisé en quatre sections : – une section patrimoniale consacrée par l’Unesco au réseau des sites du Mékong ins- crits sur la Liste du patrimoine mondial ; – une section archéologique regroupant pour l’essentiel des pièces provenant du temple, des gopuras et de la province de Preah Vihear, ras- semblées par le ministère cambodgien de la Culture ; – une section ethnobotanique et ethnozoolo- gique composée de spécimens les plus repré- sentatifs de la flore et de la faune locales ; – une section ethnographique consacrée aux populations de la région. À l’entrée, plusieurs panneaux rappellent les arrêts de la Cour internationale de justice de PATRIMOINE MONDIAL DE L ’UNESCO 8 ESPACES 332 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 péennes et internationales) de la direction des patrimoines auprès du ministère de la Culture français, sous la direction de Bruno Favel et avec le soutien de Véronique Dez. La muséographie enrichit ces pièces en les resituant, grâce à des photos, dans leur milieu d’origine. Des documents anciens, provenant pour la plupart de la collection Albert-Kahn, montrent des objets de la vie quotidienne, iden- tiques à ceux qui sont présentés dans les vitrines, mais filmés ou photographiés il y a plusieurs décennies. Des cadres numériques offerts par l’Association des amis d’Angkor permettent de uploads/Voyage/ revue-espaces-tourisme-et-loisirs-331-reinventer-la-destination-france-art-espace-public-et-tourisme.pdf
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- Publié le Apv 06, 2021
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