Mattei l x27 inspiration de la poesie et de la philosophie chez platon

L'INSPIRATION DE LA POÉSIE ET DE LA PHILOSOPHIE CHEZ PLATON Jean-François MATTÉI Allons Muses Que vous soyez Ligies Mélodieuses en raison de la qualité de votre chant ou que vous teniez ce surnom de la gent musicienne des Ligures aidez-moi à m'engager dans ce discours tou muthou que me force à prononcer le très honorable seigneur que voici Platon Phèdre a La question controversée du statut de l'art au regard de la philosophie qui relève de cette discipline récente à laquelle Baumgarten donna en le nom d'Aesthetica appara? t essentiellement dans la pensée allemande chez Kant H? lderlin Schelling Hegel Nietzsche et Heidegger pour ne citer que les plus illustres Bien que cette question qui renvoie à la subjectivité moderne du felix aestheticus soit apparue tardivement elle joue dans un espace déterminé par l'expérience grecque de la beauté et plus précisément par la représentation que Platon instaure entre la technè et la sophia traduisons approximativement l' art ? et la sagesse ? selon une structure ontologique précise celle de la mimesis C'est cette structure mimétique qui est à la source du clivage entre l'Antiquité et la Modernité dont la première manifestation sous sa forme théorique est la querelle des Anciens et des Modernes au XVIIe siècle français Les Modernes se dé ?niront en e ?et comme modernes de façon négative en refusant l'imitation du modèle antique sinon bientôt la préséance ou la bienséance Noesis n L'Antique notion d'inspiration ? CJean-François Mattéi de tout modèle En un certain sens Deleuze l'a bien montré ce qui dé ?nit la modernité philosophique c'est le détachement à l'égard du modèle platonicien et le refus de la hiérarchie qu'il engendre selon une structure mimétique stable et contraignante au pro ?t de l'avènement des simulacres c'est-à-dire des apparences dont l'art est la manifestation la plus haute La philosophie et la poésie Il est devenu courant depuis Nietzsche de reprocher à Platon d'avoir abaissé l'art au-dessous de la vérité et de son idéal ascétique en faisant fond sur ce que Socrate appelle au livre X de la République le vieux di ?érend diaphora entre la philosophie et la poésie poiétikê ? X b L'image est présente dans toutes les mémoires Avec les plus grands égards mais avec fermeté Platon chasse Homère de la cité idéale au nom de la raison ? logos opposée au libre jeu des apparences mensongères car on doit plus d'égards à la vérité qu'à un homme ? surtout lorsqu'il s'agit d'un poète X c Le bannissement d'Homère para? t d'autant plus paradoxal que la cité de la République est appelée du nom de Callipolis comprenons la cité de Beauté ? ce qui laisse entendre que la beauté ne relèverait pas pour Platon de l'art mais bien de la philosophie La raison en est connue Le poète le peintre ou le sculpteur - Platon ne parle pas ici du musicien et ne s'intéresse qu'aux formes plastiques seraient-elles évoquées par le langage poétique - sont indi ?érents à la vérité et ne se montrent sensibles

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