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Tapisseries représentant la conqueste du royaulme de Thunes par l'empereur Char

Tapisseries représentant la conqueste du royaulme de Thunes par l'empereur Charles- Quint : histoire et documents inédits [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Houdoy, Jules (1818-188. ?). Tapisseries représentant la conqueste du royaulme de Thunes par l'empereur Charles-Quint : histoire et documents inédits / par J. Houdoy. 1873. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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LES TAPISSERIES DE GHARLES-QyiNT, Tiré à deux cent dix exemplaires sur papier de Hollande TAPISSERIES REPUBSliNTANT LACONQUESTE DU ROYAULME DE THUNES " PérT EmpereurGharles*Quint. HttTtrlHii HT -DOCUMENTS INh'PfTS PAU j; H OU DO Y, ULLK. Imprimerie L. Danel. 187Î. A.VALEUR artistique des Tapis- series de Flandre, fabriquées à l'époque de la Renaissance, est suffisamment attestée par les spécimens qui existent encore un peu partout, et principale- ment, paralt-il, dans les Palais dé Madrid et dans les magasins de l'Escurial, pour que nous n'ayons pas à insister sur leur mérite. Nous avons précédemment publié (*) la liste longue, quoique forcément incomplète, des tapisseries flamandes, (1) Voir l'appendice de l'Hhtoirt•'àt la fabrication des tajiisieriei Lille, 1811. I.R6 ÎAPiSSPBlp que la maison d'Autriche fit confectionner dans les pro- vinces de par-de-ça et dont la plus grande partie fut transportée en Espagne. Mais, à notre grand regret, nous n'avions pu retrouver, dans les riches archives du Nord, où est conservée la presque totalité des comptes du XVI 0 siècle, aucuns renseignements positifs sur le chef-d'oeuvre que l'industrie de la haute-lisse produisit, par les ordres de Charles-Quint. Nous voulons parler de la fameuse tenture où furent représentés « Le voyage et la cotiaueste du Royaulme de Thunes, i Certes, si on ne tenait compte que de l'oeuvre du peintre qui dessina les modèles, les tapisseries que les hauts-lissiers de Bruxelles tissèrent d'après les cartons de Raphaél devraient être placées au premier rang, mais les cartons célèbres du peintre d'Urbin font tort, selon nous du moins, aux tapisseries, qui n'ont pu reproduire, sans les défigurer, les merveilleuses qualités des dessinsdu maître set il n'est pas un artiste qui ne préfère les cartons d'Hàrnpton-Coùrt aux tentures du Vatican. Il n'en est pas ainsi des tapisseries de Charles-Ç>uint. Pour celles-ci le peintre subordonna son travail aux exi^ gences industrielles et les hauts-lissiers flamands, par les richesses des matières employées comme par les soins apportés à la fabrication, firent de ces tentures destinées à l'Empereur, une oeuvre absolument exceptionnelle. C'est ce que nous révèlent les documents que nous avions longtemps recherchés en vain, et que viennent, enfin, de DE CHARUES'QUINT. ) nous livrer certaines liasses jusqu'ici,inexplorées, apparte- au fonds de la Qbamh'e des ComptesM. Ces documents retrouvés intéressent au plus haut point l'histoire de l'industrie de la haute^lisse. Concurremment avec l'ordonnance de Charles-Quint que nous avons déjà reproduite W»ils sont par la précision de certains détails, les renseignements les plus techniques que nous connaissions sur cette fabrication célèbre. La première pièce à citer • parmi celles qui viennent de passer sous nos yeux, est le marché conclu avec le peintre pour la confection des grands cartons : Le peintre choisi fut Jehan Vermay de Bruxelles. Cet artiste, si célèbre dans la première moitié du XVI" siècle, n'a laissé, pensons-nous, aucune oeuvrequi lui soit aujour- d'hui attribuée avec certitude. Nous avons publié dans la Gazette des Beaux-ArtsWdes documents inédits qui établissent qu'il composa, pour Marguerite d'Autriche, les patrons des trois sépultures encore existantes dans la célèbre église de Brou. Peintre officiel de la cour, sous Marguerite d'Autriche, ce fut lui qui exécuta les portraits de Charles-Quint, de l'impératrice et de leurs enfants, et ceux d'une foule de princesses et de (1) Archives départementales du Nord, Liasses de la Chambre des Comptes, (8) Voir l'histoire jo la fabrication lilloise dôjo citée. * (8) Livraison du 1" juin 1818, LES TANSSPKieS personnages célèbres, Ces tableaux furent envoyés en présent dans toutes les cours de l'Europe. Plus tard, Vermay fut attaché à la gouvernante Marie de Hongrie, puis à Charles-Quint. Il accompagna celui-d dans son expédition de Tunis s et il fut naturellement chargé de reproduire les lieux qu'il avait visités et les épi- sodes de la guerre dont il avait été le témoin. Jehan Vermay soumit d'abord à l'Empereur des modèles dessinés au petit pied, et-après avoir recules observations de Charles V, il s'engagea à reproduire ces modèles, de sa propre main, sur grand papier de la dimension dont ils devaient être exécutés en tapisseries, et à les peindre « des meilleures et plus vives couleurs, » en se faisant aider, à sesfrais, par les peintres «les plus savants et les plus suffi- sants , » afin que le travail fût exécuté le mieux possible. L'Empersur, de son côté, promettait de faire payer ces patrons, mesurés comme les tapisseries elles-mêmes, à raison de trente sols de deux gros, « chacune aune » ce qui faisait, les douze pièces de tapisserie devant mesurer doXize cents aunescarrées environ, une somme totale de dix-huit cents florins à toucher par Jehan Vermay \ somme consi- dérable si on la compare au prix le plus élevé que Bernard vanOrley, par exemple, recevait vers la même époque pour sesplus importants tableaux. D'après le marché, Jehan Vermay renonçait à tous autres ouvrages jusqu'à ce qu'il eût terminé les patrons, qui de- vaient être livrés dix-huit mois au plus tard après la m CHABI,E$-QVINT. J signature de son engagement, qui fut passé au mois de juin 1546, Les patrons achevés, la Reine Marie de Hongrie fit appeler Guillaume Pannemaker, fabricant de tapisserie à Bruxelles, et un marché longuement détaillé fut aussi conclu aveclui pour la fabrication des tapisseries impériales. Ce Guillaume Pannemaker était le fils, sans doute, de Pierre de Pannemaker, qui, en iSh, avait vendu à l'Empereur une riche pièce de tapisserie d'or, d'argent et de soie, contenant xxvni aulnes; cette tenture représentait la Cène que N.-S.feistà ses apôtres le blanc jeudis Bien que nous reproduisions à la suite de ces pages, les traités passés avec Jehan Vermay et avec Guillaume Pannemaker, nous en donnerons ici une analyse som- maire. Après avoir visité les petits et les grands patrons, et s'être assuré de leur excellence, Pannemaker s'engagea à exécuter les douze pièces de tapisserie qui devaient être tissées de fil d'or, d'argent, de soie et de la plus fine sayette j il fut convenu, de plus, que toutes les soies « tant cramoysies que de toutes autres couleurs, seraient de la provenance de Grenade, »que l'on emploierait les laines les plus fines qu'il serait possible de trouver, et que l'on ferait usage pour la chaîne « du meilleur et plus exquis fillet de Lyon, quoi quil puisse coûter ». Un article spécial (1) Compte de la recette générale 1681. LES TAPISSERIES obligeait aussi l'entrepreneur à ne pas ménager les quan* tités de soie à employer dans, ce travail, et.réglait le nombre de fils de soie à placer après le fil d'or ou d'ar- gent avant d'arriver à l'emploi de la laine, tant dans les bordures, que pour la reproduction «des figures, pay- sages, arbres et uploads/s1/ contratos-de-vermeyen-y-pannemaker.pdf