Creuse-Citron Journal de la Creuse libertaire — N°6 automne 2005 , prix libre..

Creuse-Citron Journal de la Creuse libertaire — N°6 automne 2005 , prix libre... RESISTANCES ! Tous en colère Le gendarme et le chômeur : p 2 Capitalisme à la poubelle Patriotisme économique : p 3 A plus soif ! : p 4, 5 La gueule toute verte L’énergie du désespoir : p 6 Eoliennes blues : p 7 Raison d’état Colonialisme honteux : p 8 Religion Les grands messes du sport : p 9 Mémoire aux poings Marche pacifiste et 11 novembre : p 10 La catin révolutionnaire p 11 Allo ! Démocratie Communes en folie : p 12 Police'art De la friture dans la musique p 13 Mauvaises lectures « Suicidé de la société » : p 14 Culture interdite Artiste maudit : p 15 Poètes, vos papiers p 16 Attention à la fermeture automatique des paupières Atelier l’Atalante, affiche, Genève 1998 S ommes nous bien conscients de la direction que prend actuellement la société française : une société glaçante, autoritaire voire fascisante ? Actes de répression syndicale de plus en plus accentués : licenciements de syndicalistes, i n c u l p a t i o n s m u l t i p l e s , condamnations. Interventions violentes contre des salariés en lutte : des grévistes de Bègles face à un groupe policier d’intervention jusqu’aux derniers «pirates corses» confrontés à un GIGN en pleine action de guerre,…et tout cela sur fond de médias dominants toujours à jouer «la voix de son maître». Expulsions à répétition des plus mal-logés : bouclage de quartiers, destructions, violences, enfants privés de rentrée scolaire. Rafles d’"étrangers" dignes d’une époque pas si lointaine, peu ragoûtante. Utilisation des enfants comme appâts pour mieux atteindre les parents. Les sans papiers sont traqués jusque dans les foyers de Guéret. Trafics autour des chiffres du chômage pour manipuler un peu plus l’opinion publique et diatribes des plus populistes pour toujours mieux stigmatiser la masse grandissante des précaires. Cette destruction méthodique de toutes les solidarités va-t-elle atteindre un point de non-retour ? A Paris, à Guéret et ailleurs, les résistances sont encore faibles, mais des mouvements de solidarité et de désobéissance civile se développent. Nous devons rapidement nous donner les moyens de construire enfin une société libre, autogérée, antiautoritaire à laquelle nombre d’entre nous aspirent. "QUE SE VAYAN TODOS " "Qu’ils s’en aillent tous" (slogan argentin) Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes, Je me suis tu : je n’étais pas communiste. (…) Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, Je me suis tu : je n’étais pas juif.(…) Lorsqu’ils sont venus me chercher, Il n’y avait plus personne pour protester. Martin Miemoller, pasteur allemand interné par Hitler de 1936 à 1945 2 – Tous en colère A la fin du mois de juillet, le premier festival de reggae (« Sun and sounds ») s’est déroulé à Masgrangeas (au bord du lac de Vassivière) dans une ambiance quelque peu désagréable et inquiétante mais pas franchement inattendue compte tenu de la personnalité (et surtout des idées) du ministre de l’intérieur ! Les habitants de la région ainsi que les personnes venues d’un peu partout pour ce festival ont pu assister à une véritable déferlante sécuritaire. Ce n’était plus « Soleil et musique » mais plutôt « Sun, sounds and pigs ». En effet les environs de Masgrangeas se sont retrouvés envahis par une quantité assez conséquente de gendarmes (des dizaines de véhicules, de la simple voiture au gros camion en passant par la land-rover et plus d’une centaine de militaires). Il y avait vraiment de quoi rassurer le brave paysan creusois ! Mais le rassurer de quoi ? On peut s’interroger sur cette présence plus que massive des forces de gendarmerie. Comment les rastas, à la réputation pacifique, amoureux du reggae ont-ils pu générer une telle peur et un tel affolement chez ces forces dites de « sécurité » et d’« ordre » ? C’est à se demander qui « fume la moquette » ? N’écoutant sans doute (sans compter sur un zèle toujours prompt à se développer dans ce genre de milieu) que des ordres venus des instances les plus hautes, les gendarmes se livrèrent à leurs exercices, de plus en plus habituels, c’est-à-dire une intense surveillance (y compris à la jumelle) du camp « ennemi » appuyé par un QG situé à proximité avec tout le matériel informatique nécessaire, sans oublier le contrôle systématique des véhicules accompagné souvent de la fouille de ceux-ci mais aussi de leurs occupants ! Drôle d’atmosphère tout de même pour ce paisible festival et surtout un effet des plus néfastes quant au succès espéré pour ce genre de manifestation. On comprend aisément la colère des organisateurs. Un mois plus tard, ce fut une inoffensive « free party » à Peyrelevade (sur terrain privé) qui fît les frais de cette pression sécuritaire. Là, en plus, on utilisa carrément les services d’un hélicoptère pour accentuer la surveillance d’à peine deux cents adeptes de musique techno. Et cela se solda par une plainte contre deux organisateurs pour « tapage nocturne » et « vente de boissons alcoolisées » ! Mais peut-être tout ceci fait-il partie de mesures choisies par le gouvernement pour mieux contrôler et soumettre des catégories « sociales » qu’il considère comme idéologiquement trop dérangeantes ? Ne nous faisons pas d’illusions, cela risque de ne pas s’arrêter là. Ces actions menées ressemblent beaucoup à une répétition, voire un entraînement, pour pouvoir faire face à d’éventuels mouvements contestataires. Il faudra s’habituer ou bien commencer à envisager des formes de lutte et de résistance à ce nouvel ordre policier. Il est évident que les libertaires de par leur nature et leurs choix politiques seront aux côtés de ceux qui auront décidé de ne pas se soumettre. F. LAVEIX A vec une impressionnante régularité, nos politiciens ont échoué partout : chômage, délinquance sociale, croissance, Europe, éducation, recherche, budget, sécurité sociale, sur aucun de ces fronts, le moindre résultat. Mais attention, sur ordre de l'arrogant MEDEF, pour qui le travail doit être comme la vie, la santé, l'amour, c'est-à-dire précaire, il est des postes sur lesquels ils veulent réussir : -remise en cause des 35 heures, -abolition du code du travail, -bradage du patrimoine national (autoroutes), -suppression des heures supplémentaires (amendement forfait/jour) , -gel des salaires (sauf pour les patrons), -radiation des chômeurs sans raisons légitimes. Rappelons que l'on nous a annoncé en août, 25600 chômeurs en moins alors que le nombre des radiations était de 34667 ! Ce n'est pas en manipulant le thermomètre que l'on fait baisser la fièvre. Baisse drastique des indemnités journalières (-20%, -50%, -100%) pour les chômeurs qui refuseront un emploi compatible. Ce sont les ASSEDICS qui décideront de la compatibilité, sans aucun recours : ils deviennent juge et partie. Dans le même temps l'assurance chômage passait un contrat avec une société néerlandaise, Maativerk, dont la mission est de coacher 150 demandeurs d'emploi, soigneusement triés pour qu'ils retrouvent rapidement un emploi. 180000€ ont été versés, +2600€ par reclassement en CDD de plus de 6 mois. A l'arrivée, Maativerk a placé 48 personnes et le surcoût s'est élevé à 354200€. Dans le même temps, l'ANPE a mené le même programme et reclassé 56 chômeurs pour pas un centime de surcoût. Cherchez l'erreur ! C'est encore pour des raisons uniquement mercantiles et non d'efficacité que l'on cherche à brader le service public. Depuis qu'un certain Pierre Mauroy, alors premier ministre de François déclarait à la tribune de l'Assemblée nationale que la France n'accepterait jamais 1 million de chômeurs et qu'il y veillerait (on connaît le résultat). Nos politiciens relayés par les médias à leur botte ont toujours essayé de faire croire que les chômeurs n'étaient que des tricheurs et des fainéants. C'est inacceptable. D'après les organismes concernés il y aurait 0,00014% de fraudes.Il n'est qu'à voir l'affaire Gaymard, les comptes truqués du chimiste Rodhia dont Breton était administrateur, les ententes illicites des opérateurs téléphoniques jusqu'en décembre 2003 alors que Breton, encore lui, était Pdg de France Télécom depuis octobre 2002 etc... etc... etc... pour se faire une idée... Nous, les chômeurs, les précaires, les exclus, les recalculés, les intermittents, nous savons de quel côté sont les tricheurs, les voleurs, les escrocs, les menteurs, en un mot les pourris. Tout le monde s'en doutait, mais c'est mieux en le disant. Le MEDEF et le gouvernement n'ont toujours pas digéré leur lamentable déroute que leur ont infligé les recalculés et leur pitoyable marche arrière imposée par les tribunaux. Une preuve de plus que seule la lutte paie. Patrick L. Déferlante sécuritaire à Vassivière Avec la participation involontaire de Cabu Réflexions d'un chômeur E n matière de formules à se les mordre, on croyait avoir atteint avec Raffarin des sommets inexpugnables, mais ce poète de Villepin en remet une louche. Voilà qu’il nous balance un concept aussi osé que celui de socialisme libéral : le patriotisme économique. Le patriotisme tout court était déjà une trouvaille, qui permit à des états largement aussi oppressifs et exploiteurs que les anciens rois, comtes, vicomtes et barons, de convertir la uploads/s1/ creuse-citron-n006.pdf

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  • Publié le Fev 01, 2021
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