Descoings, surnommé « Ritchie-D. », « Monsieur Riches-Idées ». Le Journal du di
Descoings, surnommé « Ritchie-D. », « Monsieur Riches-Idées ». Le Journal du dimanche, 22 janvier 2006. Il est « pour les uns, un visionnaire, pour les autres, un mégalomane ». Le Monde, 22 septembre 2004. « Un iconoclaste au pays des “technos”. Un pour- fendeur de tabous à l’allure de dandy (qui) aime bien touiller la marmite universitaire avec de drôles d’idées très médiatiques. » L’Express, 15 mai 2003. « Barbe de trois jours, cheveux coiffés au gel, sourire qu’il déclenche sur commande, alliance en or à la main droite, anneau en argent à la main gauche, comme s’il ne fallait pas se laisser enfer- mer dans les choix et les convenances… A côté, l’étudiant qui distribue des tracts de la CNT dans le hall d’entrée a des airs de cadre d’IBM. » Challenges, 4 décembre 2003. « La réputation de Richard Descoings le précède : brutal, despotique, autoritaire. » Le Nouvel économiste, 7 novembre 2003. Richard Descoings est né le 23 juin 1958 à Paris XIVe. Un seul de ses quatre grands-parents déte- nait le baccalauréat. Par sa mère, Arlette Meylan, médecin, il est issu d’une famille d’hor- logers et de boulangers suisses, ruinés par la crise de 1929. Il passera d’ailleurs la plupart de ses vacances, en Suisse, entre Genève et Lausanne. Son père, Jean-Claude Descoings, également médecin, est directeur de société. De religion pro- testante, la famille cultive les valeurs calvinistes du travail : Richard Descoings grandira sans accès à la télévision. Passé par les lycées Montaigne, Louis-le-Grand et Henri IV, d’où il sera exclu, son professeur de mathématiques ayant jugé qu’il était « totalement dépourvu d’esprit de synthèse et incapable de suivre la classe supérieure », il obtiendra pourtant le baccalauréat avec mention « très bien ». Il entre ensuite en hypokhâgne, où son professeur de phi- losophie lui « interdit » de faire Sciences-Po, « du suicide intellectuel ». Il intègre pourtant l’Institut d’études politiques de Paris (1977-1980) dans la section « Service public ». Il obtient son diplôme avec la mention « summa cum laude », la plus recherchée des récompenses. Entré en « prep-Ena », il a été collé à deux reprises, avant de réussir à sa dernière ten- tative. Sorti dixième de la promotion Léonard de Vinci (1985), il entre comme auditeur au Conseil d’Etat, avant d’être promu maître des requêtes en 1988, et conseiller en 2000. Enseignant à l’IEP (ainsi, qu’un temps à l’Ipesup, l’école privée pour préparer Sciences Po), il devient chargé de mission auprès d’Alain Lancelot, directeur de l’Institut d’études poli- tiques de Paris (et ancien mendésiste dans sa jeu- nesse dans cet établissement) pour la section « Service public » en 1988, grâce à l’intervention de Guillaume Pépy, son plus proche et meilleur ami. Par la suite, il sera rapporteur général de la Commission d’accès aux documents administra- tifs, puis directeur adjoint de l’IEP de Paris de 1989 à 1991. Ayant pris pour modèle l’ancien secrétaire géné- ral de la CFDT Edmond Maire, Richard Descoings, toujours sur recommandation de Guillaume Pépy, fait alors une incursion dans les cabinets ministériels (après avoir refusé un tel poste en 1988, après la réélection de François Mitterrand), entrant , comme conseiller tech- nique pour les questions d’éducation, au cabinet de Michel Charasse, ministre du Budget, de N° 269 8 € 1er au 15 février 2009 ➤PORTRAIT : Richard Descoings (p.1-2) ➤POLITIQUE : (p.3-4-7-9) ➤LOBBIES : (p.5) ➤ENQUÊTE : L’étrange prestation de serment de Barack Obama (p.6) ➤ETRANGER : (p.8) ➤KIOSQUE : (p.10-11) ➤POLITIQUEMENT INCORRECT : (p.12) SOMMAIRE PORTRAIT RICHARD DESCOINGS & FAITS DOCUMENTS Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier Ce conseiller d’Etat est depuis 1996 le président de l’Institut d’études politiques de Paris, l’une des écoles les plus gestionnaires et véritable antichambre de l’Ena. Homme de gauche, ce « calculateur ambitieux » (Le Nouvel économiste, 7 novembre 2003) s’est rapidement rapproché de Nicolas Sarközy par le biais du club des « sarkozystes de gauche » La Diagonale. Le président de la République vient de lui confier, le 12 jan- vier 2009, une importante mission sur la réforme des lycées. Son nom est souvent cité comme éventuel ministre de l’Education nationale. INDEX Accoyer B ......p.10 Arthur CA ........p.6 Attali J..............p.5 Attias R ............p.9 Barnier M.........p.3 Benoit XVI.......p.8 Besancenot O ...p.9 Besson E...........p.7 Betancourt I......p.3 Chevènement JP.p.3 Charasse M.......p.1 Chirac J ............p.3 Coolidge C .......p.6 Darcos X ..........p.9 Dati R...............p.3 Douste Blazy P.p.7 Debré JL...........p.3 Delanoë B.........p.3 Descoings R .....p.1 Eltsine B.........p.10 Ferry L .............p.2 Fillon F...........p.10 Gorbatchev M p.10 Guéant C ..........p.7 Jouanno C.........p.7 Joxe P...............p.3 Juppé A ............p.3 Kennedy JF ......p.6 Kouchner B ......p.3 Lang C..............p.9 Lang J...............p.2 Larcher F........p.10 Le Pen JM ........p.9 Macias E.........p.11 Mitchell G ........p.8 Mitterrand F .....p.1 Narcy JC.........p.12 Nietzsche F.....p.11 Obama B ..........p.5 Ockrent C.........p.3 Parisot L...........p.9 Peyrat J.............p.9 Pinochet A......p.11 Raffarin JP........p.4 Ribéry F .........p.12 Rice C...............p.2 Sarkozy N.........p.1 Sartre JP .........p.10 Soral A .............p.9 Strauss-Kahn D p.4 Venner D ........p.10 Washington G...p.6 Woerth E ..........p.4 Yade R............p.12 ➤ (Suite page 2) & FAITS DOCUMENTS Page 2 1er au 15 février 2009 Jack Lang, ministre de l’Education nationale et de la Culture, puis auprès de Jean Glavany, secrétaire d’Etat à l’Enseignement technique (1992-1993). Au retour de la droite au pouvoir, il réintègre le Conseil d’Etat. Commissaire du gouvernement près l’assemblée du contentieux du Conseil d’Etat en 1995, il succède en 1996 à Alain Lancelot, comme directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, notamment grâce à l’appui sans faille du banquier Michel Pébereau, qui préside le conseil de direction. Il a alors 36 ans (salaire de Descoings en 2003 : 144 000 euros annuels). Evidemment membre du Siècle, le grand club d’influence français (il appartient à son conseil d’adminis- tration depuis 2007), il est également adminis- trateur de la Fondation nationale des sciences politiques depuis 1996. Il a dès lors entrepris une double démarche : à la fois rehausser le niveau général de l’IEP de Paris, afin d’en faire l’égale des plus grandes universités internationales (« en faire un Harvard européen »), et d’autre part ouvrir l’école des hauts fonctionnaires à la diversité multi-culturelle. Il recevra par exemple la secrétaire d’Etat américain Condoleeza Rice à l’IEP, pour son unique discours de sa tournée européenne en février 2005. Le Times (novembre 2006) classera l’IEP au troisième rang français, derrière Polytechnique et l’Ecole normale supérieure, et au 13e rang européen. Auprès de certains enseignants, cela passe mal : « Il règne de plus en plus par la ter- reur. En laissant sa garde rapprochée couper les têtes (Management, décembre 2005). » En 2004, il a également signé un accord de coopération avec l’université de Tel-Aviv et n’a cessé de renforcer le partenariat avec Israël. Il appartient d’ailleurs au comité d’hon- neur de l’Association des amis français de l’université Ben Gourion de Tel Aviv. Après son voyage, il présentera une vision idyllique (Actualité juive, 19 mai 2005) : « A un passage entre Israël et les territoires, il y avait, certes, une guérite avec des militaires armés, mais on ne s’est même pas arrêté. On pourrait parler d’une sorte de simplicité qu’on ne voit jamais sur les écrans de télévision. J’ai vu aussi, entre Jérusalem et Tel-Aviv, que les colonies de peu- plement étaient souvent dans la continuité d’agglomérations qui sont en territoire israé- lien. C’est évidemment douloureux de voir le mur qui traverse certains quartiers de Jérusalem, etc. » En juin 2005, il organisera même un Journée franco-israéliennes à Sciences-Po à l’initiative de l’Union des étu- diants juifs de France. En 2007, il obtient un privilège qui fera grincer des dents : un discret arrêté, en avril, ouvre aux diplômés de Sciences-Po l’examen d’entrée du barreau pour devenir avocat, jusqu’alors réservé aux diplômés en droit. Ensuite, il propose d’abord, il impose ensuite, avec l’ouverture aux bacheliers de zones d’éducation prioritaire (ZEP) sur entretien (certains parleront de « quota humanitaire »), et non plus sur concours, c’est-à-dire la mise en œuvre de la « discrimination positive » (qui revient à défavoriser les candidats classiques) pour environ 15% des places disponibles, ce qui est loin d’être négligeable, la modulation des droits de scolarité en fonction des revenus des parents (jusqu’à 5 150 euros), la multipli- cation des bourses, la création d’une filière journalistique, l’allongement de la durée des études avec une période d’un an à l’étranger (soit l’équivalent d'un mastère américain), l’augmentation des étudiants étrangers (qui pourrait atteindre 40%), etc. En 2007, il créée, ce qui suscitera des remous, une chaire consa- crée à la Turquie, financée par la filiale turque de la Banque nationale de Paris, dans l’objectif de présenter aux futures élites une idée positive de la Turquie pour son entrée dans l’Union européenne. En 2007, il signera un livre-témoignage : Sciences-Po, de la Courneuve à Shangaï (Presses de Sciences-Po, préface de René Rémond), où il magnifie son action en faveur des « défavorisés ». Comme l’indique le site Wikipedia, « si l’expérience a le mérite d’en- courager les élèves de zones défavorisées à s’intéresser à des études supérieures considé- rées comme prestigieuses, sa pérennité reste discutée, au sein uploads/s1/ dkoin1.pdf
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- Publié le Fev 18, 2022
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