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sm m «I ' im 'imm: HISTOIRE DE LA DIVINATION DANS L'ANTIQUITÉ SAINT-QUExNTlV. — IMIMtllIEniE .ICLES MOUREAC HISTOIRE C! jLïrcRARV DE LA DIVINATION DANS L'ANTIQUITÉ PAR ^it^ Af BOUCHE-LECLERCQ PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES LETTRES DE MONTPELLIER, PROFESSEUR SUPPLÉANT A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS. TOME QUATRIÈME DIVINATION ITALIQUE (ÉTRUSQUE LATINE — ROMAINE) INDEX GÉNÉRAL PARIS ERNEST LEROUX, EDITEUR LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE l'École des langues orientales vivantes, etc. 28, RUE BONAPARIE, 28 1882 BF nul DIVINATION ITALIQUE IV LIVRE PREMIER DIVINATION ETRUSQUE L'histoire n'aborde pas sans hésitation cet étrange peuple Toscan qui, une fois déchu de sa puissance, s'est abandonné lui-même et a laissé tomber au plus profond de l'oubli ses traditions nationales, ses mœurs, son culte et jusqu'à sa langue. L'Étrurie, interrogée par l'archéologie moderne, reste muette. La brièveté des inscriptions funéraires, réduites le plus souvent à des noms propres, Tabsence de textes plus abondants en ressources philologiques, est cause que les lin- guistes ne parviennent pas à ressaisir la clef de Tidiome toscan, et montre, par surcroît, que la conquête de cet idiome serait à peu près stérile en résultats historiques '. Les mo- numents ligures ne nous offrent guère que les traces d'un artvenu du dehors et qui ne s'est point transformé au contact du génie indigène. De toutes parts, l'Étrurie se ferme à la curiosité scientifique et semble avoir voulu dérober à la pos- térité le secret de sa pensée. 1) Tous les textes étrusques dont on dispose ont été réunis par W. Deeckc, dans un appendice place à la fin du second volume des Élrusques d'O. MUller (II, p, 328-512. 2^ édit.) avec un ample commentaire philologique. 4 DIVINATION ETRUSQUE Cependant, il se trouve que ce que nous connaissons le mieux de TÉtrurie est précisément ce côté des habitudes reli- gieuses que nous étudions d'une manière spéciale, la pratique de la divination. Il y a, dans l'obscurité qui couvre une civi- lisation si étrangement disparue, un point relativement éclairé, et c'est là qu'on rencontre le groupe des devins toscans ou haruspices, dépositaires d'une science révérée non seulement comme une tradition mais comme une propriété nationale. > Nous n'avons pas à rechercher les origines de la natio- nalité étrusque, que l'on a rattachée tour à tour aux races les plus diverses sans arriver à établir d'une manière suffisante une seule de ces hypothèses '. Le système qui semble concilier le mieux les divers renseignements relatifs à la question est 1) On ne compte plus les combinaisons proposées pour résoudre ce pro- blème. D'après Hérodote (f, 94), les Étrusques vTuparjVof ou Tjôir^wl) sont ori- ginaires de Lydie et ont eu pour œkiste Tyrsénos, fds d'Atys. Comme on connaissait d'ailleurs (Herod., 1, o7) des Tyrrhèncs ou Tyrsènes-Pélasges, on eut bien vite identifié les Étrus({ues avec les Pélasges, ce qui permettait de les faire venir indiiïércmment de diverses régions. Hcllanicus (ap. Dio.x., I, 28) avait déjà dit que les Tyrrhèues ou P^trusques étaient des Pélasges venus de Thessalie. Les anciens se sont contentés de choisir entre ces explications ou de les combiner, soit en faisant passer les Pélasges tliessaliens en Lydie avant de les amener en Italie, soit en leur faisant parcourir la route en sens inverse, soit en supposant que les Pélasges avaient commencé à coloniser l'Étrurie et avaient ensuite cédé la place aux Lydiens, Denys d'Halicarnasse (I, 30) fut presque seul à rejeter la descendance lydienne et pélasgique des Toscans, qui sont, à ses yeux, des autochthones s'appelant en leur propre langue les Rasènes (Pxïjiva). Le nom do Tyrrhènes n'est qu'un (qualificatif usité par les Grecs et signifiant « bâtisseurs de tours » (ïupar]vo{ de -jpasi? = turres : de là Tusci pour Tur-sci). Le système d'Hérodote resta debout, et il était à peu près passé à l'état de vérité démontrée, en Étrurie même, au temps de Tibère (Tac, Annal., IV, uîi). Les érudits modernes qui répudiaient cette tradition ont commencé par donner libre carrière à leur imagination. Les Étrusques sont devenus ainsi des Cananéens (d'après Maftei, Rochart, Mazzocclii, Guarnacci), des Égyptiens (d'après Buonarruoti), ou même des Celtes (d'après Cluver, Pelloutio)', Frcret, Bardetti, Durandi, Heyne).Niebuhr siqtj)osa tjuc des Tyrrliènes-Pélasges indigènes — et non pas venus de Grèce ou d'Orient — avaient, à une certaine époque, été sujjjugués parles Ra- LE PEUPLE TOSCAN 5 celui qui fait des Étrusques un peuple mêlé, composé de Tusques ou Toscans, originaires des rivages méditerranéens, et d'une race conquérante, celle des Rasènes, descendus des Alpes et de la Haute-Italie. Les envahisseurs auraient formé une caste aristocratique et sacerdotale qui garda, sous un climat plus riant et au milieu d'une population plus enjouée, les préoccupations mélancoliques des peuples du Nord, mais ne put imposer son nom au pays conquis. Les Italiotes con- tinuèrent à appeler Tuscie, Turscie ou Étrurie, et les Grecs Tyrsénie ou Tyrrhénie la confédération de douze villes orga- nisée par les Rasènes. Les Étrusques eux-mêmes ne gar- dèrent de leurs origines qu'un souvenir confus, dont la lumière artificielle répandue sur les âges préhistoriques par les logographes grecs eut facilement raison, et ils devinrent sènes, un peuple venu de Rhétie. Cette liypothèse a été suggérée à Niebuhr par des textes anciens qui attril)uenl aux Rhètes une origine toscane (Liv., V, 33. Justin-., XX, 5, 9. Plin., III, § 133) : il n'a fait qu'intervertir le rapport signalé entre les deux peuples. 0. Millier, en pratiquant un éclectisme bien entendu, a construit un système compliqué, mais plausible, et qui a l'avan- tage de concilier, dans une certaine mesure, les allégations les plus contra- dictoires en apparence. Il accepte, comme première couche, les aulochthones de Denj's d'Halicarnasse, c'est-à-dire un peuple indigène, siculc ou ligure, qui n'a point de nom dans l'histoire. Ces indigènes sont transformés par un groupe d'immigrants qui viennent bien de Lydie, mais appartiennent à la race des Pé- lasges. Ces Pélasges-Tyrrhènes font l'eculer.les Ombriens, qui dominaient alors le centre et le nord de l'Italie, et donnent leur nom au peuple qui s'appelle désormais le peuple Toscan, Tusquc ou Étrusque. Ils s'allient ensuite avec d'autres adversaires des Ombriens, les Rasènes, qui descendent du nord, et ainsi se forme la confédération étrusque. Lepsius rejette la conquête par les Rasènes et soupçonne que ce nom de Rasènes est une leçon fautive du texte de Denys d'Halicarnasse (Paasva pour Tapaiva-T-jpîr^va). Il suppose que les Étrusques sont des Pélasges de Thessalic débarqués ù, l'embouchure du Pô et poussant vers le sud-ouest à travers les Ombriens qu'ils subjuguent. Schwegler est fort embarrassé de se faire une opinion. Il pense que les Étrusques ou Rasènes sont étrangers aux races latine et ombro-sabellique, mais appartiennent cependant à la famille indo-européenne. Ils ont dû ve- nir d'Asie, mais pénétrer en Italie par le nord à une époque où les Ombriens étaient déjà maîtres de ce qui fut plus tard l'Étrurie. L'étude des monuments ramène M. Noël des Vergers à l'idée que les Étrusques sont d'origine ly- 6 DIVINATION ETRUSQUE des Lydiens authentiques en un temps où les Romains étaient déjà des Troj^ens avérés. Quoi qu'il en soit, les Étrusques ne consentaient pas à chercher en dehors de leur pays le berceau de la science divinatoire dont ils gardaient le secret '. Ils le croyaient, à la lettre, autochthone, sorti des entrailles mêmes du sol, de cette terre qu'Arnobe appelle encore « la mère de la supers- tition 2 ». Un jour, disait la légende, un laboureur de Tarquinies, ayant creusé un sillon plus profond que de coutume, en vit sortir un génie de petite stature, ayant le visage d'un enfant dienne ou tout au moins orientale, ce qui veut dire sémitique. Les efTorts faits pour expliquer Fétriisque par les langues sémitiques ont été infruc- tueux : mais on en peut dire autant du travail d'Hercule que s'est imposé tout récemment W. Corssen pour démontrer que l'étrusque est proche parent des langues italiques. Le débat est donc toujours ouvert. Comme le nom de Rasènes ou Rasnes se trouve dans les meilleurs manuscrits de Denys d'Ha- licarnasse et peut-être aussi dans des inscriptions italiques (m.<;nas,ro.s7ica,ç, etc.), il est plus prudent d'admettre en Étrurie au moins deux éléments ethnolo- giques, les Rasènes et les Toscans. Ces derniers, que les Grecs appellent toujours Tyrrhènes, étaient-ils des Pélasges? Si l'on veut briser le lien qu'é- tablit entre les Étrusques et les Pélasges-Tyrrhènes la similitude de nom, il faut supposer que cette similitude est toute fortuite et s'est achevée sous l'influence des traditions fixées par Hérodote. Le fait ne paraît pas impro- bable quand on songe que le logographe lydien Xanthos de Sardes, anté- rieur à Hérodote, ne connaissait dans son pays que les Torrhébes et non pas les Tyrsènes qu'Hérodote en fait sortir. Cependant, TÉtrurie a dû recevoir l'influence orientale, et par les intermédiaires ordinaires, c'est-à-dire, par les Grecs d'Asie. Sur l'histoire et les monuments de l'Étrurie, voyez : Th. Dempster, De Etntria regali, 1723. Gori, Muséum Elrnscum, 1737-1743. A. W. ScHLEGEL, Anliquitatcs Etruscsc, 1822. Ingiiirami, Monumenti Etruschi, 1821- 1826. 0. McLLER, DieElrusker, 1828. 2' édit. par W. Deecke, 1878. Lepsius, Ueber die Tyrrhenischen Pelasger in Etrurien, 18i-2. Stickel, Bas uploads/s1/ histoire-de-la-divination-dans-l-antiquite-tome-4-bouche-leclercq.pdf

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  • Publié le Dec 11, 2022
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