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Hommes et Faits Langues du site Accueil du site > Psychologie > Connaissance de C. G. Jung > De la fonction transcendante à l’imagination active De la fonction transcendante à l’imagination active vendredi 24 février 2006, par Kieser ’l Baz (Illel) La fonction onirique a été très largement étudiée, même si, en France, les travaux de P. L Jouvet sont encore mal connus. Mais, encore plus mal connues sont ces fantaisies de l’imagination qui sont à la source de l’invention, de la création et du renouvellement de nos attitudes, de notre capacité à réinventer de nouveaux comportement ou bien à rester curieux de ce qui se passe autour de nous. Nous parlons des images intérieures. Elles sont les éléments d’un dialogue étrange que C. G. Jung a exploré très tôt dans sa vie, cet échange qui existe de manière naturelle entre la Conscience et les abysses de l’âme. Quand le mouvement s’en va, c’est le contre-courant Quand le mouvement vient c’est le courant. … Le mouvement d’aller à la rencontre ou le mouvement de suivre est fait avec propos et harmonie.i[1] De l’Imagination agente des Ismaéliens à l’Imagination active de C. G. Jung, il y a un pont que Henri Corbin l’aida à franchir. Même si cet érudit est fort critiqué, son témoignage sur l’Islam aida probablement Jung a mieux situer sa propre conception de l’Imagination active.ii[2] Dès 1916, Jung produisit un article sur la « Fonction transcendante »[3] et son usage thérapeutique, qui constitue quasiment le seul document technique produit par Jung tout au long de ses années de recherche. On y trouve ce qui est aux sources de la psychologie des profondeurs et qui fera son originalité : une conception dynamique de la psyché. Dans ce document très court, Jung répond à toutes les questions que l’on se pose encore actuellement à propos de la cure psychanalytique, du rôle du thérapeute et celui de la cure, la situation de l’individu dans le collectif et, ce qui nous intéresse ici : comment traiter « l’union des contenus conscient et inconscients ». C. G. Jung a trouvé, de façon totalement empirique, sa propre voie vers l’imagination active. Cela lui prit plusieurs années, car il ne lui suffit pas d’apprendre à voir les images venues de l’inconscient, ni même de les rencontrer activement dans ses phantasmes : il ne se sentit à l’aise que lorsqu’il fit le pas décisif, le plus important de tous : trouver leur place et leur raison d’être dans sa propre vie actuelle et concrète. « C’est, dit-il, la démarche la plus importante et ce que, habituellement, nous négligeons de faire. La connaissance du mythe de notre inconscient, poursuit-il, doit être convertie en obligation éthique. Ne pas le faire serait devenir la proie du principe de puissance, ce qui produit des effets destructeurs, non seulement sur les autres, mais aussi sur celui qui en fait l’expérience ». Il poursuit : « Les images venues de l’inconscient placent un homme devant une grande responsabilité. Ne pas les comprendre ou fuir la responsabilité éthique le prive de sa totalité et impose un caractère péniblement fragmentaire à sa vie.[4] Se laisser pénétrer par les images intérieures permet à l’Ego d’accéder aux forces vives et souvent brutales de l’Inconscient. Ce mouvement de pénétration et d’écoute, fixé dans la mémoire et « l’écriture » facilite l’alliance avec ses forces qui trouvent alors une voie d’écoulement qui posera les bases de nouvelles adaptations au monde. En cela l’image intérieure diffère du rêve, car nous n’avons aucun contrôle sur notre façon d’agir dans ce dernier. Si, la plupart du temps, l’analyse des rêves suffit à rétablir l’équilibre entre le conscient et l’inconscient, dans certains cas, sur lesquels nous reviendrons plus tard, il faut en faire davantage. Le but de ce travail étant toujours d’entrer en contact avec l’inconscient, cela signifie qu’il faut, d’une façon ou d’une autre, lui laisser la possibilité de s’exprimer — Quelqu’un qui ne serait pas convaincu que l’inconscient a sa vie propre n’a aucune raison d’essayer cette méthode. On a presque toujours à surmonter une crispation du conscient pour permettre aux phantasmes — qui sont toujours plus ou moins présents dans l’inconscient — de monter à la conscience. Jung disait qu’il pensait que le rêve se poursuivait continuellement dans l’inconscient, mais que le sommeil et la cessation complète de l’attention aux choses extérieures étaient nécessaires pour que le conscient puisse l’enregistrer. C’est pourquoi le premier pas, en imagination active, est d’apprendre à voir ou à entendre le rêve à l’état de veille. Jung dit aussi dans le Commentaire sur le mystère de la Fleur d’Or : « Chaque fois que l’on désire que le contenu du phantasme émerge, l’activité du conscient doit être mise de côté. Les résultats de ces efforts sont d’abord peu encourageants dans la plupart des cas. Il s’agit surtout d’écheveaux de phantasmes qui ne permettent pas de discerner clairement leur provenance et leur destination. Les moyens d’obtenir des phantasmes sont également différents suivant les individus. Pour beaucoup, le plus simple est de les écrire ; d’autres les visualisent ; d’autres encore les dessinent ou les peignent avec ou sans visualisation. Lorsqu’on a affaire à une crispation accentuée du conscient, il arrive souvent que seules les mains puissent imaginer : elles modèlent ou dessinent des formes qui sont souvent étrangères au conscient. Ces exercices doivent être poursuivis jusqu’à ce que la crispation de la conscience soit dénouée, en d’autres termes, jusqu’à ce que l’on puisse laisser advenir, ce qui est le but immédiat de l’exercice. Une nouvelle attitude est ainsi créée, une attitude qui accepte également l’irrationnel et l’incompréhensible, simplement parce que c’est ce qui advient. Cette attitude serait un poison pour quelqu’un qui a été submergé par ce qui est purement et simplement advenu ; mais elle est une valeur suprême pour celui qui, par un jugement exclusivement conscient, s’est toujours borné à choisir ce qui convenait à sa conscience dans ce qui advient purement et simplement, et qui est ainsi sorti de la vie pour échouer dans une lagune stagnante ».iii[5] Dans d’autres passages, Jung inclut le mouvement et la musique dans les moyens d’atteindre ces phantasmes. Mais il remarque que le mouvement — très utile pour dissoudre la crampe du conscient — est difficile à enregistrer, et que, si l’on n’a pas fixé concrètement le contenu de la fantaisie, il est étonnant de voir avec quelle rapidité les choses qui viennent de l’inconscient disparaissent de nouveau. Pour ce qui est du mouvement, Jung suggère que l’on répète les mouvements libérateurs jusqu’à ce qu’ils soient réellement fixés dans la mémoire. Même dans ce cas, d’après mon expérience, il s’avère bon, lorsque cela est possible, d’en fixer quelque chose sur le papier. On peut tracer un schéma du mouvement de la danse, ou écrire quelques mots de description pour éviter que tout ne disparaisse en quelques jours. Dans le même texte Jung dit, en parlant des types psychologiques : « L’un accueillera principalement ce qui lui arrive de l’extérieur, l’autre ce qui vient de l’intérieur. Et, comme le veut la loi de la vie, l’un prendra à l’extérieur ce qu’il n’avait jamais accepté de l’extérieur auparavant, et l’autre prendra a l’intérieur ce qu’il avait toujours exclu jusque-là. » Ce retournement de l’être est porteur d’un élargissement, d’une élévation et d’un enrichissement du champ de conscience. C’est ainsi que se mettent en place de nouvelles adaptations au monde avec de nouvelles valeurs morales et éthiques, lesquelles peuvent être associées aux anciennes, dans la mesure où ces dernières n’étaient pas de pures fictions. Ce chemin n’est pas sans danger. Jung signale que l’une des premières conditions de cette déconstruction/transformation repose sur l’existence d’un Ego puissant et souple. C’est sur cette condition que l’alliance peut s’établir. L’Ego a pour première tache de permettre de nouvelles adaptations dans le sens de ce qui est bon pour lui et de ce qu’il s’est assigné pour but. Il doit y mettre le maximum de discernement. L’équilibre repose sur une libre acceptation par l’Ego de ces forces sauvages qui se mettent au service du libre épanouissement de la vie. Faut-il encore que ce but soit en alliance avec les potentialités de l’être ?<. Jung évoque souvent cela sous cette forme : « s ‘adapter à soi-même ». De la fonction transcendante à l’Imagination active Jung définit la Fonction Transcendante comme un mécanisme d’autorégulation de la psyché humaine et ce processus est purement psychologique. Il agit sur le Conscient mais il peut aussi être déterminé en qualité et en pression par la propre attitude du Conscient. Cet équilibrage est absolument nécessaire et vital. Or, dit Jung, chez l’Homme civilisé cette autorégulation ne va pas de soi car le Conscient a tendance à devenir trop « dirigé » du fait des contraintes de la collectivité et des adaptations nécessaires à la survie collective. Si bien qu’il s’ensuit une série de « navettes » de l’Inconscient au Conscient qui, à trop devenir unilatéral et exclusif, provoque un grave déséquilibre qui augmente alors la pression de l’Inconscient. uploads/s3/ de-la-fonction-transcendante-a-l-x27-imagination-active.pdf
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