/(''''s-83(fe',/ 3eorges pi- VjCe des Archii LES ETAPES D'UN PROJET magiciens d
/(''''s-83(fe',/ 3eorges pi- VjCe des Archii LES ETAPES D'UN PROJET magiciens de la terre Jean-Hubert Martin Directeur du Musée national d'art moderne Une exposition, deux lieux du 18 Mai au 14 Aôut 1989 Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, 75191 Paris, cedex 04 Téléphone : 42 77 12 33,'IHéfax : 42 77 29 49, 'lèlex: 214024 1 Mnam Grande Halle La Villette, 211, avenue ,Jean . laurès, 75019 Paris Téléphone : 42 49 77 22,'lèléfax : 42 49 35 06, 'télex : 213614 F I talle L'exposition magiciens de la terre réalisée par le Musée national d'art moderne et la Grande Halle la Villette, bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation Scaler et de la participation de Canal + Jean-Hubert Martin Mark Francis Aline bique, André Magnin Commissaire de l 'exposition Commissaire délégué Commissaires adjoints 1986 La mort de l'art, l'art en vit La notion d'oeuvre d'art est une invention spécifique à notre culture . Beaucoup de sociétés ne la connaissent pas . Les autres cultures n'en créent pas moins des objets visuels et statiques qui ont pour propriété essentielle d'être des réceptacles de l'esprit. C'est ce potentiel spirituel, imprégnant aussi bien des objets sacrés ou magiques que nos oeuvres d'art, que l'exposition Magiciens de la Terre veut mettre en valeur. Trop d'activités artistiques sont aujourd'hui orientées vers une production intensive qui a tendance à oblitérer les valeurs proprement spirituelles. L'exposition sera une confrontation entre des artistes venant du monde entier et pas seulement des pays capitalistes développés . Les artistes y seront présentés en tant qu'individus issus bien entendu de facto de leur culture mais non en tant que représentants d'un état et d'une nation. Situation de l'art occidental La philosophie hégélienne postulait la mort de l'art, causée par l'affaiblissement de la croyance religieuse. Or la production d'oeuvres d'art a quand même continué .Sans aller jusqu'à parler d'une religion de l'art, il n'en reste pas moins que ce terrain d'activité, cette discipline tient dans notre société la place dévolue au spirituel ou au métaphysique, à ce qui transcende le matériel ou le rationnel. Le moindre des paradoxes n'est pas de voir des artistes créer des oeuvres ouvertes (selon l'expression d'Umberto Eco) en attente d'un sens donné par les spectateurs, mais même des oeuvres volontairement vides . Certaines oeuvres en reprenant des schémas archaïques semblent vouloir mimer des oeuvres dites "primitives" . Elles paraissent de ce fait vouloir partir à la recherche d'un sens perdu. Quant aux oeuvres qui se veulent vides, sans doute cherchent-elles à défier le langage, à dépasser le jeu facile des interprétations pour tenter d'atteindre un absolu qui serait celui de la forme et de la couleur. La valeur monétaire, acquise par maintes oeuvres dans notre société dont c'est un critère essentiel, prouve bien qu'il s'agit là d'un défi ô l'entendement . S'il n'y avait, pour ceux qui les manipulent, de la magie derrière ces pratiques parfois d'apparence très matérialiste, comment expliquer ces flambées et ces investissements ? 1 1986 Depuis le début de ce siècle, on ne cesse, génération après génération, de recréer l'oeuvre ultime, le dernier tableau. Depuis lors s'accumulent des oeuvres dont les caractéristiques formelles sont réduites à leur plus simple expression pour tenter d'atteindre l'essentiel . L'art conceptuel marquait une étape décisive dans cette quête de l'absolu . La réflexion sur l'art qu'il impliquait, le confinait dans un terrible isolement . De par ses postulats il s'excluait de lui-même de toute mise en parallèle ou comparaison avec toutes sortes d'autres activités artistiques. Paradoxalement, la conscience de sa propre existence, entreprise d'humilité dans son intention l'empêchait de se situer sur un plan d'égalité avec toute activité artistique d'une autre société. La possibilité d'établir un pont avec des cultures différentes semblait exclue . La connaissance du contexte régissant la création rendait impossible la relation directe ou la comparaison avec d'autres contextes. Entre-temps, la domination exercée pendant quelques années par cette tendance dans le monde de l'art s'est effacée au profit d'autres courants. Leur résurgence, bien plus que leur apparition spontanée, témoigne du mouvement pendulaire qui anime les modes artistiques. Une nuée de productions régressives (par rapport à ce sens de l'histoire de l'art), ou à tout le moins très traditionnelles, ont poussé comme des champignons . Non pas que la peinture expressionniste ait cessé d'exister pendant les années 60 - 70 : elle n'avait simplement pas accès aux circuits valorisants de l'art savant à diffusion internationale. L'histoire de l'art - en tant que construction intellectuelle destinée à interpréter la création - procède de préférence par strates en oubliant la permanence de courants de pensées qui se poursuivent en parallèle parfois durant des décennies. Le paysage de l'art qui s'étale devant nous n'est plus celui d'une avant-garde poursuivant la quête de l'oeuvre ultime qui résumerait tout en un condensé absolu . Au contraire, la diversité des directions suivies par les jeunes artistes étonne : néo-expressionnisme, nouvelle figuration, post- minimal, détournement d'objets, utilisation du mobilier et décoration, photographie, ascèse critique et réflexive, positions politiques . Les tenants du "tout par le rien", du "dire plus avec le moins" n'ont pas cessé de nous surprendre. Ce sont eux qui ont donné à ce siècle son image la plus originale . Ils ont donné forme à des aspirations et à une pratique de la liberté qui nous sert de fondement intellectuel et esthétique. Situation de l'art en dehors du monde occidental La notion de relativité, si présente dans toute la pensée de ce siècle, achoppe jusqu'à présent dans le domaine des arts visuels. La parade est bien connue : les artistes occidentaux, les nôtres, ont parfaitement eu conscience des qualités des arts dits "primitifs" et s'en sont amplement servis durant la première moitié du siècle . Depuis, le déferlement des structures de notre société a été tel dans le Tiers Monde qu'il aurait tout détruit ou au moins avili. Et chacun de s'empresser de faire un mea culpa attristé, qui évite d'aller y voir ou de faire preuve de curiosité. On s'accorde à transposer rapidement les idées hégéliennes sur la disparition progressive des religions traditionnelles et par conséquent de la mort de l'art sur les sociétés non occidentales. D'autre part, notre conception évolutionniste de l'art serait incompatible avec des pratiques artistiques reposant sur la tradition et sur la répétition de modèles . Cette affirmation doit être nuancée. Outre le fait que la course à la nouveauté, l'invention font partie de notre tradition, on doit aujourd'hui se distancier d'une conception de l'histoire de l'art qui ne fonctionne qu'à partir de ruptures. La fameuse rupture cézannienne était-elle aussi importante qu'on le dit ? On peut tout aussi bien voir l'histoire de l'art sous l'angle de la permanence . Il ne s'agit pas forcément d'une continuité linéaire, mais de reprises de traditions enfouies, de résurgences de signes et de valeurs symboliques appartenant à l'histoire de l'humanité et pas forcément à l'histoire de l'art. Les prémisses sont différentes, les contextes également, mais si l'on fait abstraction des grands discours culturels, et si l'on s'interroge sur le fonctionnement de l'acte créateur chez l'artiste en tant 2 1986 qu'individu, peut-être le fossé n'est-il plus aussi large. C'est à ce stade qu'il pourrait y avoir des dénominateurs communs : les motivations qui poussent un individu à créer et la série de décisions formelles où il engage sa liberté . Lorsque l'artiste donne forme à une pensée, les différences entre le respect de la tradition et le goût de l'innovation peuvent s'estomper . Un peintre de thangkas népalais ou tibétain investit toute sa foi dans son oeuvre . Il peut être amené à opérer des modifications par rapport à ses modèles en fonction de ses propres convictions religieuses ou de son interprétation du dogme. Il peut donc y avoir évolution, même si elle est très lente . A l'opposé, lorsqu'un artiste occidental peint la même forme depuis 20 ans, il ne fait que répéter un modèle qu'il s'est fixé. L'exposition dans cette perspective comprendra deux volets : 1. Les artistes de nos centres artistiques. "la mort de l'art, l'art en vit" : Ils seront classés sans distinction d'âge parmi ceux dont l'oeuvre apparaît aujourd'hui comme la plus pertinente, la plus chargée des valeurs spirituelles de notre époque. Dans nos centres d'art, certains artistes ont des liens privilégiés avec les cultures non occidentales. - Les artistes africains ou asiatiques qui se sont installés et vivent en Occident et dont l'oeuvre révèle des caractéristiques issues de leur culture d'origine. - Les artistes occidentaux qui se sont distingués par le réel intérêt qu'ils ont porté à d'autres cultures. Ces artistes pourront apporter des points de vue intéressants dans les discussions et nous aider à orienter nos recherches. Il. Les artistes qui n'appartiennent pas à ces centres mais à la "périphérie". L'enquête sur ces artistes devra couvrir un champ d'investigation extrêment large . Elle sera menée avec la plus grande curiosité et la plus grande ouverture d'esprit possibles. Déjà les contacts pris à travers le monde et les recherches bibliographiques ont uploads/s3/ docs-pompidou-3.pdf
Documents similaires










-
43
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 02, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 2.9825MB