DOSSIER DE PRESSE LA COURSE DU TEMPS 3 JUIN – 2 OCTOBRE 2022 MUSÉE D’ART ET D’H

DOSSIER DE PRESSE LA COURSE DU TEMPS 3 JUIN – 2 OCTOBRE 2022 MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE RUE CHARLES-GALLAND 2 CH-1206 GENÈVE T +41 (0)22 418 26 00 MAH@VILLE-GE.CH MAHMAH.CH MAHMAH.CH/BLOG MAHMAH.CH/COLLECTION MAHGENEVE 2/13 La course du temps, du 3 juin au 2 octobre 2022 Genève, avril 2022 – En clin d’œil à Dix milliards d’années, le Cabinet d'arts graphiques propose un accrochage d’une soixantaine d’œuvres autour de l'iconographie des âges de la vie et des heures du jour et de la nuit. La plupart des œuvres sortent des réserves du musée pour la première fois. Depuis l'Antiquité, les auteurs, médecins ou philosophes divisent la vie humaine en plusieurs âges. Ce thème rencontre un vif succès auprès des artistes comme le montrent les œuvres de Marten de Vos ou celles d'Henry Moore, inspirées de Shakespeare. Viennent ensuite les allégories du jour et de la nuit, dont une série de gouaches des douze heures du jour et de la nuit, allégories inventées d’après des œuvres de Raphaël et son cercle, pour décorer les palais romains de la Renaissance. Elles sont mises en regard d'allégories imaginées par Ferdinand Hodler et Alfons Mucha. L’exposition s'intéresse enfin aux variations des représentations des quatre principaux moments de la journée (matin, midi, après-midi, soir/nuit) aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, à travers les œuvres de Charles Le Brun, Hendrick Goltzius, Nicolas Lancret et William Hogarth. Ces thématiques ont également inspiré les écrivains et chaque salle est introduite par un poème ou un texte littéraire sur le sujet. Commissariat Bénédicte de Donker Contact Service de presse Sylvie Treglia-Détraz - Musée d’art et d’histoire, Genève T +41 (0)22 418 26 54 - sylvie.treglia-detraz@ville-ge.ch Informations pratiques Musée d’art et d’histoire 2, rue Charles-Galland – 1206 Genève Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h, le jeudi de 12h à 21h Prix libre Site Internet : mahmah.ch Billetterie : billetterie.mahmah.ch Blog : mahmah.ch/blog Collection en ligne : mahmah.ch/collection Facebook : facebook.com/mahgeneve Twitter: @mahgeneve COMMUNIQUÉ DE PRESSE 3/13 1. Parcours de l’exposition Les âges de la vie La première division connue des âges de la vie remonte à l’antiquité grecque et à la fameuse énigme que le Sphinx posa à Œdipe : quel est l’animal qui marche à quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir ? L’Homme, dans ses trois âges : enfance, maturité et vieillesse. Celle-ci se retrouve dans de multiples représentations, de l’Antiquité à l’époque moderne. Mais dès l’Antiquité, les divisions des âges de la vie varient (2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 11 voire 12) et peuvent apparaître concomitamment. La première salle de l’exposition en présente quelques exemples. Le partage en quatre périodes est voué à un grand succès car il permet de faire des parallèles avec les quatre saisons, les quatre parties du jour, les quatre éléments, les quatre humeurs de la médecine… Ainsi, la série de gravures de Raphaël I Sadeler (1561-vers 1632) d’après les œuvres de Marten de Vos (1532-1603) en 1591 associe-t-elle à chaque âge – adolescence, jeunesse, âge adulte, vieillesse – ses activités de prédilection ainsi qu’une saison illustrée par les activités paysannes à l’arrière-plan ou, dans le cas de l’automne, par les statues de Bacchus et de Cérès en référence aux vendanges et aux récoltes. La répartition en sept périodes des âges de la vie apparaît, quant à elle, au Moyen Âge et connaît un vif succès. Elle répond à la tentative de conciliation et d’harmonie entre micro et macrocosme, liant les occurrences du chiffre sept dans la constitution de l’univers (les 7 planètes connues à l’époque, les 7 jours de la Création…) aux âges de l’homme. Elle est reprise en particulier par Shakespeare dans sa comédie Comme il vous plaira (As you like it) en 1599, dans la fameuse tirade de l’acte II, scène VII qu’Henry Moore (1898-1986) illustre dans son portfolio Seven Ages of Man (1982) : « Le monde entier est un théâtre, et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs ; ils ont leurs entrées et leurs sorties. Un homme, dans le cours de sa vie, joue différents rôles ; et les actes de la pièce sont les sept âges. Dans le premier, c’est l’enfant, vagissant, bavant dans les bras de sa nourrice. Ensuite l’écolier, toujours en pleurs, avec son frais visage du matin et son petit sac, rampe, comme le limaçon, à contrecœur jusqu’à l’école. Puis vient l’amoureux, qui soupire comme une fournaise et chante une ballade plaintive qu’il a adressée au sourcil de sa maîtresse. Puis le soldat, prodigue de jurements étranges et barbu comme le léopard, jaloux sur le point d’honneur, emporté, toujours prêt à se quereller, cherchant la renommée, cette bulle de savon, jusque dans la bouche du canon. Après lui, c’est le juge au ventre arrondi, garni d’un bon chapon, l’œil sévère, la barbe taillée d’une forme grave ; il abonde en vieilles sentences, en maximes vulgaires ; et c’est ainsi qu’il joue son rôle. Le sixième âge offre un maigre Pantalon en pantoufles, avec des lunettes sur le nez et une poche de côté : les bas bien conservés de sa jeunesse se trouvent maintenant beaucoup trop vastes pour sa jambe ratatinée ; sa voix, jadis forte et mâle, revient au fausset de l’enfance, et ne fait plus que siffler d’un ton aigre et grêle. Enfin le septième et dernier âge vient unir cette histoire pleine d’étranges événements ; c’est la seconde enfance, état d’oubli profond où l’homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien. » (traduction de François Guizot, 1863). Au début du XVIe siècle émerge une conception symétrique de la vie, avec des degrés montants et descendants, associés à une représentation du Jugement dernier et de la mort, dans la perspective d’un memento mori. Une gravure anonyme présentant DOSSIER DE PRESSE 4/13 onze âges de la vie découpés en décades de 0 à 100 ans est accompagnée d’un texte faisant référence à la décomposition de la vie de l’homme en six périodes et leurs qualités propres par saint Augustin (354-430) : bas-âge/innocence, enfance/respect, adolescence/patience, jeunesse/vertu, grand âge/mérite, vieillesse/sagesse. Quelques temps après, vers 1630-1650, dans la gravure attribuée à Jacques Honervogt (1583-vers 1666), Les Âges de l'homme et à quels animaux ils ressemblent, découpée en neuf âges, toute allusion au Jugement dernier a disparu. Seul le Temps et la mort dominent tandis que les débris, membres épars et personnages se noyant sous le pont évoquent les restes d’un combat, auquel fait vraisemblablement écho la dernière ligne du texte qui l’accompagne, évoquant un épisode du conflit entre la France et l’Espagne. Chaque âge est associé à un animal, association caractéristique de l’iconographie des âges de la vie dans les estampes des XVIe et XVIIe siècles. Les animaux varient selon les sources et le caractère qui leur est attribué. Le lion par exemple, symbole de force, est associé à l’apogée de la vie humaine, tandis que l’âne, dont le pas est lent et l’intelligence limitée, est lié au grand âge. b. Les heures du jour et de la nuit La seconde salle de l’exposition présente quelques œuvres (dessins, sculptures, estampes, affiches) autour de la thématique des heures du jour et de la nuit et de l’opposition jour/nuit. Les Heures dans la mythologie grecque sont les filles de Zeus et de Thémis et personnifient les divisions du temps. De trois à l’origine, leur nombre augmente jusqu’à douze puis vingt-quatre à la Renaissance. Le MAH possède une série de douze gouaches de Michalangelo Maestri (? – vers 1812) vers 1800, représentant six heures du jour et six heures de la nuit sous la forme d’allégories féminines inspirées de décors peints par Raphaël (1843-1520) et son cercle dans des palais romains. Connues comme Heures de Raphaël, elles se présentent toutes sur un fond noir à la manière des fresques romaines antiques, dans le style néo-classique alors en vogue, et jouissent d’une bonne renommée au XIXe siècle. Elles sont montrées dans leur ensemble pour la première fois. Les panneaux décoratifs datant de 1899 de la série Les Heures du Jour d’Alfons Mucha (1860-1939) se rattachent eux aussi à cette tradition iconographique : quatre femmes incarnent les Heures dans un décor végétal exubérant, dans son style si typique de l’Art Nouveau. Deux autres panneaux décoratifs de Mucha, L’Aurore et Le Crépuscule (1899) répondent aux deux statuettes de 1846 de James Pradier (1790- 1852) Étoile du berger, le Jour et Étoile du berger, la Nuit. Celui-ci représente l’étoile du berger, en fait la planète Vénus (premier objet brillant à apparaître dans le ciel après le coucher du soleil ou le dernier à disparaître à l’aube selon la saison) sous la forme d’une allégorie féminine, se dévoilant ou se voilant selon qu’elle annonce l’arrivée du jour ou de la nuit. Ces allégories graciles et séduisantes, bien que traitant le même sujet, sont totalement différentes de l’esprit animant Le Jour et La Nuit d’après les peintures de Ferdinand Hodler (1853-1918). Dans son tableau La Nuit (1889-1890), celui-ci se représente deux fois entre sa première femme, Bertha Stucki, et uploads/s3/ dossier-presse-la-course-du-temps 1 .pdf

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