::ll: ;:j JoHN R. sEÂRLE est frrofesseur d9 philosophie a l'University of Caiif

::ll: ;:j JoHN R. sEÂRLE est frrofesseur d9 philosophie a l'University of Caiifornia" Berkeley. Publié en anglais en i969 par Carnbrige University Fress sous le titre sPnË,crr Âcrs. T'raduction française par F{élène Pauchard I 'rtt ,ç 1 tl Table v_<r, 'l- rl ?JT". û Q LÂNGÂC;E ti 47 it I / -" ', -'1 --U,L.uV r'.L,-,/, ! ' .) ;t ç I I r, -\ 1 \ .,'...( ..'.. 1t. 1,-y,; -/-r"" i De Snssurc à la phitotopttic fu langage par Oswald l)ucrot pRgl.rtÈRn PÂRTrE: tr*Éontn DEs ACTEs r ltLôthodes et objet )Z r.tr La philosoPhie du langage )Z r..z Caractérisations linguistiques; i9 DE jr') ç' i *.,ç+rni+.:. (i ,V ') !i',.,'\J, Il t,j. l,a ({ vérification rt des caractérlsâtions iinguistiques r..4 Poutquoi étudier ies actes de l'angage? l2 r i. I-e < principe cl'exprimabilité rr I t z Expressionr, signifcation et actes dc langage J9 a.r Expressions et différents types d'actes de Xangage 2..2 La Prédication d7 2,1 I-a réfétence comme acte de iangage 64 -dts 2.4 Les propositions 67 :L.s l,es règles 7 2 2"6 La signification 81 z.'l Distinition entre faits bruis et faits institutionncls 9I J 1 Slrttclurc det actes i//octtlionnaires It I - J.r Le promesse : un acte conlplexe 98 j,z Prc.ntesses non-sincères r o4 3.j Règles cl'ernploi du rnarqueur de force illocutionnaire r0J j,4 Extension de l'arulYse 'oU , 4 La rà-t'érence çorlme aîte de langage II.l --4.r Enrploi ct nrcntioo .I17 4..2. .1\xiomes <ie référcnce r2o 4. j DifT.|rents types d'expressions référentielles défi'nies r 2J 4.4 Cou,rlitions nécessaires à I'acte de référence rz6 Jtl *" ï;.; \ 'v:|i. l"l j ,, i ; -[ É,\". J /';,ç'1 1 Î,-- :l '( ''^rA '/'ç'l''ir'4l 1"i'iJ isnw z-7o56-5727-4 Q *rnnlr,tnn, pÂRrs rg72 Torr droits de rcprodrctiott, méne .fragnteûaire, sou qwlque Jorme qte ce soit, J camprir p\otographh, nicrofla, barde ntagnétiqae, distlae, oa tnlre, téxr"tê.r Pzflr tltlr pdJr, i.. .$r HY., il' iri [1 !I it lli I't Itl.; l1,tB..r4 "\*.,"o;;, LES ÂCTES DE LÂNGAGE tùent précisément le type d'acte qu'ellcs constituent, ceci dépend âvant tout de ce,que j'ai voulu faire en les prononçant. On peut donc âclnlettre que mon intention individuelle assigne à I'acte d'énonciation sa valeur ProPre, tout en reconnaissant qu'une causalité sociale explique dans une bonne 'mesure que i'ai accompli un acte ayant justement cette valeur. -" Pour résumer, il nous semble qu'un saussurien distinguerait trois fac- teuts dans tout phénomène de langage. re Les conventions sociales - la langue - qgi font que tel énoncé (indépendamment de son énonciation) portad. tefe signifiiation; zo Les motivations individuelles qui font de l'énonciation de cet énoncé un acte de telle ou telle nature (et cette c t^ctê- iisation de l'acte d'énonciation relèverait essentiellement de ia parole); 1o Un ensemble très complexe de conditionnements, d'ordre largement socîâI, qui détermine pourquoi un tyPe d'acte plutôt qu'un autre a été choisi par le locuteur. La thèse fondamentale de Saussure nous semble que le pre- mier facteur peut et doit être isolé, et constitue par lui mêrne I'obiet de la linguistique. Autrement dit, les conventions sociales qui assignent à un Srlon_c9 sa signi6cation formeraietlt un ( tout en soi >, indépendant non seulement des contraintes (à dominante sociale) qui expliquent de façon causale l'énonciation de cet énoncé (le facteur 3), mais aussi de la valeur que l'énoncé est susceptible de prendre dans et par l'énonciation (le fac- teur z). En utilisant la terminologie mise à la rnode par les logiciens néo- positivistes, la théorie saussurienne revient à dire qu'il est à lâ fois légitime et indispensable de distinguer le rapport sémantique existant ente un énoncé et son sens, et'la valeur pragmatique que peut lui conférer son énonciation -- Sàns mêrne'parler des différentes causalités qui sont à I'origine de l'énon- ciation. Que I'on puisse traiter séparément la signification d'un énoncé - qui serait fixée par une institution sociale - et la valeur de son énonciation - .qgi dépendrait de la psychologie individuelle -, nous voyons peu de lin- luistes qui aient mis ce dogme en doutg Ou plutôt, ceux qui s'opposent sur ce point à Saussure ne le font généralement - ç's5f le cas de F. Brunot et, moins nettemegt, de Ch. Bally - qu'en reftisant toute existence réelle à I'un des deux termes de I'opposition, mais sans nier la validité théorique de I'opposition elle-même. Pour Brunot il est impossible de déterminer le sens d'un énoncé, car on peut, en I'emplovant dans les conditions aPPro- priées, lui faire dire les choses les plus diverses : les possibilités infinies qui s'ouvrent au moment de l'énonciation (Brunot parlerait plutôt'de l'usage) interdisent, ou rendent vaine, la caractérisation sémantique de l'énoncé. I _-&\ II De Saussure à la pbilosophie fu langage Mais si, contrairement à Saussure, Brunot ne croit pas la langue capable <lc résister à l'énonciation, il s'accorde avec saussure pour clécrire l'énoncia- tion comme le lieu de l'invention individuelle. Étant infinies, les possibilités de l'énonciation ne peuvent pas être codi6ées, et ne relèvent donc certaine- ment pas d'une institution : I'activité des sujets parlanfs conserve chez Brunot le caractère anarchique en vertu duquel saussure refusait de la prendre pour objet de sciènce. On comptend par suite l'espèce de nihilisme linguistique qui est suggéré par Brunot/Tout ce qui est donné à l,énoncia- tion est retiré, du même coup, àJa législation. Si I'on identifie en effet, comme Saussure, activité linguistique et initiative individuelle, on ne peut mettre en valeur la première sans soutenir en même temps que la seconde commande, .dans Ie domaine sémantique au moins, la plupart des phéno- mènes de langage. De ce fait route sémantique linguistique apparalt comme une utopie, et seules testent ouvertes, en ce qui concerne les problèmes de signification, les recherches stylistiques - à la condition encore que celles- ci ne se préoccupent pas trop d'énoncer des règles, et ne fetrouvent pas dâns le style une nouvelle forme de conventions, LEs ÉNoNcÉs prnnonuarrFs Si les travaux de la philosophie analytiquc anglaise --- dont l,ouvrage de Searle est, à de nombreux égards, une continuation - sont susceptibles d'intéresser les linguistes, c'est qu'ils rompent beaucoup plus profondé- ment que Brunot avec la conception saussurienne de la langue, et notant- ment âvec I'assimilation de l'activité linguistique et de la créativité inclivi- duelle. Du mêmc coup ce qu'ils donnent à l'énonciation n'esr plus, ipto faclo, retké à l'institution sociale, et il devient possible de reconnaître le pouvoir spécifique incorporé à l'acte de langage sans êrre amené pour autant à ce que nous avons appelé, tropdramatiquement, le nihilisme de Brunot. A I'ongine de ce courant il faut placer sans doute les recherches du phi- losophe J. L. Austin concernanr les énoucés pcrfornattf.r. On sait que Austin .dés_ignq de cette façon certains énoncés de forme indicative (qui se pré- sentent donc comme des descriptions d'événernents), mais qui possèclent cette propriété que leur énonciation accomplit l'événemcnt qu'ils décrivent. Ainsi, en disant /e te proîletr de aenir, je fais I'acte qui est mentionné clans l'énoncé, je promets. Il en va de même pov Je t'ordotne, Je le pcran/s,.. ctc. Uç critère commode permet de détecter ces énoncés, c'est leur comporte- LES ACTES DE LANGAGE ft>at exemple les opérations intellectuelles liées à l'exercice du langage), mais alors on échappe difûcilement à l'accusation d'être partiel, ou, ce qui est plus gt^ve, de déformer la Éalité en la compartimentant - car rien n'assure que les phénomènes isolés peuvent être compris s'ils sont étudiés de façon autonome. Pour éviter ce dilemme, Saussure demande au linguiste de construire un . objet qui ne soit pas une simple région délimitée à l'intérieur du donné, une partie de la matière, mais qui en soit véritablement abstrait (et non pas extrait), qui représente un aspect privilégié, et non pas un secteur privilégié, des phénomènes, fnaugurant ainsi en linguistique le renversement coper- nicien qui, selon Kant, ouvre à une discipline la voie royale de la science, Saussure demande au linguiste de choisir délibérément, âvant toute recher- che, le point de vue selon lequel il interrogera les phénomènes. et qui lui permettra de construire I'objet scientifique proprement di1 2. A ce point de vue deux conditions seulement sont imposées, qui déterminent de façon néce-siâire et suffisante sa validité. L'obiet constitué à partir de lui doit être à Ia fois un (( tout en soi D - entendons par là qu'il forme un syqtème fermé, régi par des lois internes - et un < principe de classificâtion t, susceptible d'introduire de l'ordre dans la confusion du donné. On sait quâcet objet de la linguistique, Saussure le nomme < la langue r. A peu près tous les linguistes serâient d'accord aujourd'hui surla néces- sité d'échapper - provisoirement - au donné. Mais les difficultés commen- cent lorsqu'il s'agit de définir la langue. Saussure l'oppose d'une part à la 1&.qlté ào t"ttgrg. ), et d'autre part, c'est ce point qui va nous retenir, à , - 'ce qu'il appelle la < patole D. Cette dernière distinction est elle-même présen- têtoiis forme de deux oppositions, que Saussure prend pour équivalentes, l'opposition entre l'aspect social et I'aspect indiuiduel, et l'opposition entre uploads/s3/ les-actes-de-langage.pdf

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