\ R T CONTEMPORAIN IUMERO 11 EXTREMES BEAUTÉS ~NV.-FIv. 96 40 ff 11111111111111

\ R T CONTEMPORAIN IUMERO 11 EXTREMES BEAUTÉS ~NV.-FIv. 96 40 ff 111111111111111111111111 1 11111 1 1 1 11111 121.3 700 Directeur de la publication Frank Perrin Rédactrice en chef Armelle Leturcq Comité de rédaction Laura Cottingham, Armelle Leturcq, Frank Perrin, Terry R. Myers, Jean-Yves Barbichon Rédacteur5 Françoise Collin, Lise Guéhenneux, Johanna Hofleitner, Raphaële Jeune, Luk Lambrecht, Catherine Macchi , Stéphanie Moisdon- Trembley, Jean-François Raffalli, Sergio Risaliti, Philippe Régnier, Giorgio Verzotti, Pia Viewing Coordination de la rédaction Frédéric Fournier Publicité Murielle Mucha Conception graphique daily museum Réall5ation graphique Eric «Macbo)) Bonnet Imprimeur: Sintjori,;, Gand ISSN 1243-700 X Commis,;ion paritaire n' 74876 Indexé par Artbibliographies (Oxford) EdiU avec le Concour,; du Centre National du Livre bime,;triel Tex< .. @ BLOC NOTES BlO CNOTES 53 rue Doudeauville 75018 Pari,; Tel (33-1) 42 64 96 23 Fax (33-1) 42 64 95 92 James Lee Byars Larry Clark Robert Gober Douglas Gordon Dan Graham Eike Krystufek Ketty La Rocca Joep van Lieshout Philippe Meste Max Mohr Mario Perniola Bernhard Rudiger S a m Samore Beat St reu li UfUISCHIA N D 14 DM . AUSIRIA 90 S · BElG loUE lRo fR . CANADA S Il . SPANIA 900 PIS · ITAIIA 11 000 1. NEDER1A N o 16 ft SUISSE Il fS . USA S ÉDITO La beauté, celle-là que l'on croyait perdue dans les confins de l'académisme, nous revient sous des formes extrêmes. Parce que notre relation au plaisir est devenue excitation (Perniola), des attitudes radicales (actionisme ou situationnisme) exhalent une soudaine beauté. Elle emergerait donc du champ de l'existence vécue dans ses limites. Cette beauté insolente certes, se refugie donc dans la vie, et n'apparait plus seulement dans les formes mais dans celles capables de donner des formes à la vie. Ainsi de James Lee Byars cadrant sa quête de perfection sur les dimensions de sa vie. Car en fait qu'est-ce qui est beau, si ce n'est ce qui Rf ter wandering lost on the confines of academicism, beauty is coming back in extreme forms. When our relation ta pleasure becomes excitation fPemiola), radical attitudes like actionism or situationism breathe out a sudden beauty. If emerges from the field of existence pushed ta the limits: an insolent beauty, taking refuge in life. appearing only in forms that can give form ta life. James Lee Byars frames his Quest for perfection within the dimensions of his own life. Because what's beautiful in the end, if not that which anima tes, operates, generates? Contemporary forms of beauty ail involve movement. they're found in the street, glimpsed at the cinema ... Such a mutation opens up these Questions: how art offers models for anime, met en œuvre, ou génère. Ces beautés contempo- raines appartiennent donc au mouvement, se receuillent dans les rues, se contemplent au cinéma ... Cette mutation nous ouvre à l'enjeu suivant : comment l'art propose des modèles à la vie et inversement comment la vie génère la création. Mises en direct, il y aurait autant de beautés que de faits, d'intersections et d'événements. Question de moteur qui ouvre le champ d'autant de grandeurs ordinaires, de luxes quotidiens ... où un nouveau type de beauté se met en marche. Nos beautés contemporaines sont devenues nos principes d'activité, et nous demandent pour finir ce dont nous sommes capables. Ce numé ro e st d é dié à Gilles Deleuze et Michel Journiac, de ux auteurs, à leur fa çon d 'extrê m e b eauté life and conversely, how life generates creation. R direct connection means as many different beauties as there are things, intersections and events. It's ail a matter of the driving force that cracks open the field of sa many ordinary grandeurs, everyday luxuries - where a new kind of beauty cames into play. Our contemporary forms of beauty have become principles of activity. They ask uswhat we can do. Robert Filliou. Ev e ryt hing Looks B e autif ul if You Put Your H e art in it, o C olle ction D r U lbricht. Paris Couverture: S am S a mare. {(Allegorie s o f B eauty", 1995 C Galerie Anne de VUlepoix Michèle Bernstein, Asger Jorn, inconnue, Guy Debord dans le film de Guy Debord : «Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps)), 1959 4 B l 0 eND j( S Le beau extrême Si la beauté est traditionellement liée à la notion de plaisir, elle prend aujourd'hui une forme différente, davantage de l'ordre de l'excitation impersonnelle. A cet égard, Schwarzkogler et Debord représentent deux attitudes spécifiques: si l'un s'identifie avec le cosmos et l'autre rejette radicalement la culture contemporaine; tous deux Mario Perniola relèvent de cette extrême beauté contemporaine. Composition naturiste. 1952 La notion d'excitation me semble plus apte à décrire la sensibilité actuelle que celle de plaisir. Ce dernier, qui a une longue tradition dans l'histoire de la réflexion esthétique, implique nécessairement "un sentir du dedans". Telle prémisse conditionne toute l'histoire du concept du plaisir, comme on le voit très bien à travers la pensée de son premier théoricien, le philosophe grec antique Aristippe. A son avis, il existe une sorte de toucher interne qui constitue le seul critère de jugement portant sur le vrai et le faux. Platon lui-même, qui opère une profonde réforme de cette notion en la socialisant, souligne le fait que le plaisir doit être conscient de lui-même. Quant à Aristote, la . relation étroite qu'il établit entre le plaisir et l'acte, entendu comme ce qui a sa finalité en soi-même, réaffirme l'intériorité de cette expé- rience, en l'opposant à ce qui est seu lement en puissance. La dernière Mario Perniofa, Le beau extrême BlOCNOlES. Guy Oebord. Michèle Bernstein, Asger Jorn à Paris grande théorie antique du plaisir, celle d'Epicure, en considérant que seuls les plaisi rs de l'âme sont vrais, ne s'éloigne pas de cette manière de penser. La réflexion moderne du plaisir réaffirme son caractère intérieur. Pour Leibniz, qui peut être considéré comme le plus grand penseur moderne du plaisir, chaque action génère le plaisir parce qu'elle s'origine à l'inté- rieur de la substance: en effet, seu l existe au sens propre ce qui trouve son mouvement en soi-même en vertu d'un principe interne. Le plaisir, qu'il définit comme un sentiment de perfection, est lié non pas au mouvement extérieur, mais à une réserve infinie et inépuisable de force de mouvement. Pour Kant, la relation entre le plaisir et le sujet transcendantal mène au concept de sentiment (essentielle- ment distinct de la sensation étant donné son fondement subjectif), au concept de beau (essentie llement distinct de l'agréable et du bon), et au concept du goût, défini comme une faculté de juger selon un plaisir ou un déplaisir privé d'intérêt pour l'existence du sujet. Selon Fechner, le père de la psychologie sc ientifique, le principe de plaisir est caractérisé par sa constance et son homogénéité: tout ce qui produit un e excitation plus grande est ressenti comme désagréable; l'expérience du plaisir dérive du fait de maintenir la quantité d'excitation au niveau le plus bas possible. C'est seu lement avec Freud que le plaisir prend le ca ractè re de "l'inqui é tan te étrangeté" en conflit avec les pulsions du moi: mais tout cela n'est pas dépourvu d'ambiguïté, surtout parce que la simple notion de plaisir se trans- forme en celle beaucoup plus complexe de Lust (convoitise); en second lieu parce que dans la deuxième phase de la pensée, Freud oppose au principe de plaisir le principe du irvana qui, indissociable de la pulsion de mort, tend à réduire l'excitation au niveau zéro, c'est-à-di re à réduire l'être vivant à l'état . . Inorgal1lque. 6 BlOCNOUS A mon avis, l'expé ri e nce conte mporaine va dans une direction tout à fait opposée au caractère intérie ur du pl aisir : celle-ci me semble spécifiée par «un sentir du dehors», q ui pe ut être défin i com me excitation, au sens Ol! le sentir est poussé vers l'extérie ur, expulsé du sujet et placé dans un contexte neutre et impersonne l. C'est ietzsche q ui le premier a opposé l'imperson- nalité d u penser au subjectivisme cartésien, q ui le pre mie r a opposé le «on pense» (es denkt) au «cogito» : il s'agit maintenant d'opposer le «on sent» au «je sens» hédoniste . . Dans la problé matiq ue du sentir impe rsonne l convergent diverses expé- rie nces et des ori e ntations de diffé re nte nature. Il y a ava nt tout certaines formes d'expérience re ligie use qui plongent le urs racines dans l'histoi re la plus lointaine: de l'animisme à l'inversion égyptienne entre les hom mes et les choses, à la transe (dans ses manifes tati ons e n G rèce antiq ue, da ns les rituels africains et afro-américains, dans l'Islam mystique ... ). Tout ce maté- riau, dep u is longte m ps l'obje t de l' inté rê t an thropologiq ue, mé ri te d'être reconsidéré non comme le uploads/s3/ blocnotes-no-11-1996-extremes-beautes-ocr.pdf

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