AVANT-PREMIÈRE Les artistes à découvrir à la biennale de Lyon ENTRETIEN EXCLUSI

AVANT-PREMIÈRE Les artistes à découvrir à la biennale de Lyon ENTRETIEN EXCLUSIF ARCHITECTURE Qu’est-ce que le patrimoine du XXIe siècle? LES 50 EXPOSITIONS QUI NOUS RÉJOUISSENT FRAGONARD, WARHOL, KIEFER… NOTRE SÉLECTION DE LA RENTRÉE Beaux Arts 5 par Fabrice Bousteau Édito Pourquoi il faut s’exposer! Jacques Attali, dans l’entretien qu’il nous a accordé, décrit ainsi l’exposition que le musée du Louvre a conçue à partir de son essai Une brève histoire de l’avenir: «[C’est] uneréinterprétation,unerecréationtotaledulivreàlaquelleestinvitéunlargepublic qui, pour l’essentiel, ne l’aura pas lu.» Une recréation: le mot est parfaitement choisi. Car l’exposition est une forme d’expression artistique à part entière, à l’image du théâtre, de la performance ou du cinéma, et non un divertissement. Un commissaire d’exposition – traduction française épouvantable du terme anglais «curator», signi- fiant celui qui «extrait, fait jaillir la substantifique moelle» – est un auteur. Une expo- sition est à considérer, à regarder comme un film. Exposer est un art à peine plus vieux que le cinéma, mais bien plus jeune que le théâtre. Une exposition réussie tient souventdesdeux.C’estuntripvisueletsonoresemblableàunfilm;uneperformance dans un espace-temps comparable à une représentation théâtrale ou à un concert. En tout cas, cela devrait l’être. Mais cela l’est rarement, malheureusement. La majo- rité des lieux tant publics que privés se contentent de réunir des œuvres et de les présenter aux visiteurs. Cela ne fait pas une exposition. Exposer, c’est créer un pro- pos, un voyage dans la connaissance, une poésie en trois dimensions. «Une brève his- toiredel’avenir»,auLouvre,s’annoncecommel’unedecesreprésentationsdeformes et de pensées qui, lorsqu’on les voit, lorsqu’on les vit, ont cette capacité de susciter de l’émotion, de l’intelligence, de la joie, du mouvement… Une exposition peut augmenter l’individu, l’emmener quelque part ! Bonnes visites, joyeux voyages ! N°375 r Septembre 2015 Sommaire Le magazine 8 Vu r "SSËU TVS JNBHFT 14 Ils font l’actu "OUIPOZ #FDIV BSDIJUFDUF IVNBOJTUF 16 L’essentiel de l’actualité en France 6OF "SMÊTJFOOF CFMMF DPNNF VOF 1PNQÊJFOOF 18 1FSQJHOBO DJUÊ TBODUVBJSF QPVS MFT QIPUPKPVSOBMJTUFT 20 Sur la planète 22 © #FZSPVUI MB GPOEBUJPO "ÐTIUJ  NJTF TVS M BSU DPOUFNQPSBJO 24 Revue de presse 26 Architecture &O àOJS BWFD MFT WJMMFT GBOUÔNFT 28 -B QPÊTJF EFM BCSJCVT 30 CinéArt - BSU NBHJRVFEF8FFSBTFUIBLVM 32 Design %FTJHO 1BSBEF FÊEJUJPO 34 Livres -FT TPSUJFTEVNPJT 36 Philo 2VJ B BTTBTTJOÊ 3PMBOE#BSUIFT 38 Télévision, radio ©SFHBSEFS ÆÊDPVUFS 121 Musées & centres d’art 122 -FT  JOGPT Æ SFUFOJS 123 -F NVTÊF EV NPJT 124 -FT FYQPTJUJPOTJODPOUPVSOBCMFT 130 Galeries - FYQPTJUJPO Æ OF QBTNBORVFS 132 Week-end arty © -ZPO PO EÊHVTUFM BSU 134 Marché -FT  WFOUFT EF MB SFOUSÊF 136 -FT GPJSFT Æ WFOJS 138 Calendrier des expositions 146 Les Aventures de l’art de Willem Le guide Le journal En couverture 40 Dossier spécial: les 50 expositions qui nous réjouissent 58 Exposition à la fondation Cartier 1MPOHÊF EBOT MB MVYVSJBODFDISPNBUJRVF EF M BSU DPOHPMBJT 64 Exposition au Centre Pompidou -FT EÊMJSJVNT QIPUPHSBQIJRVFT E "OOB  #FSOIBSE #MVNF 70 Entretien exclusif avec Jacques Attali j-F CFBV SFTUF VOF VUPQJF VO IPSJ[PO JOBDDFTTJCMF NBJT OÊDFTTBJSFv 80 Événement à Lyon 6OF CJFOOBMF QPVS WPJSMFNPOEF FO UPVUF MÊHÍSFUÊ 86 Exposition au Petit Palais -FT EÊNPOT EF M FTUBNQF 94 Rétrospective au Centre Pompidou "WFD %PNJOJRVF (PO[BMF['PFSTUFS FO WPZBHF TJEÊSBM EBOT MF UFNQT EF M BSU 100 Archéologie à l’Institut du monde arabe 0TF[ 0TJSJT 106 Architecture 2V FTUDF RVF MF QBUSJNPJOF EV 99*F TJÍDMF 110 Salon Révélations au Grand Palais %FTNÊUJFSTDSÊBUFVSTE BSU ANDRÉ DERAIN La Femme en chemise ou Danseuse [détail]  IVJMF TVS UPJMF  Y  DN La pose lascive, l’air désinvolte, l’œil aguicheur: cette femme troublante à la chevelure flamboyante, peinte par Derain en 1906, compte parmi les nombreuses filles de joie qui s’offriront sans retenue aux visiteurs du musée d’Orsay dès cet automne. L’exposition sulfureuse que l’institution parisienne va consacrer à la prostitution sera l’un des temps forts de cette rentrée artistique réjouissante. Suivez le guide ! 8 Beaux Arts par Vu Natacha Nataf Dans le rôle de l’Indien endimanché pour la séance photo, Olivier Culmann est à peu près aussi crédible que Peter Sellers dans The Party. Qu’importe, le photographe n’est pas là pour créer l’illusion ou une énième kitscherie à la sauce curry (quoique…). Culmann connaît bien l’Inde pour y avoir vécu entre 2010 et 2012. Après avoir révélé les fantasmes de la «Shining India» – étincelante,écolo,prospère,dépeuplée – en demandant à des agences de pub locales de retoucher des vues urbaines plus ou moins chaotiques de Delhi ou Goa (série Diversions),Culmann s’interroge cette fois sur «la construction de l’image de soi» au pays des brahmanes et des intou- chables. En posant lui-même dans des studios photo de quartier, en confiant ses autoportraits approximatifs à des laboratoires numériques ou des peintres d’affiches de films, Culmann brosse ici un portrait de l’Inde qui lui ressemble. Sans cesse imité(e), jamais égalé(e) ! Un milliard d’Indiens dans la face OLIVIER CULMANN Série The Others, 2009-2013 «Olivier Culmann – The Others» EV  PDUPCSF BV  KBOWJFS r .VTÊF /JDÊQIPSF /JÊQDF EF $IBMPOTVS4BÔOF r XXXNVTFFOJFQDFDPN r DBUBMPHVF ÊEJUÊ QBS 9BWJFS #BSSBM &UBVTTJMBTÊSJF DiversionsFTUWJTJCMFÆ1BSJTEBOTMFHSPVQTIPX «Tendance floue»EVTFQUFNCSFBVPDUPCSFr&TQBDF5PQPHSBQIJFEFM BSUrXXXUPQPHSBQIJFEFMBSUGS 10 Beaux Arts par Vu Charlotte Ullmann Quand le street art investit les murs des quartiers popu- laires, cela donne un arc-en-ciel répandu sur plus de 200 maisons à Palmitas, dans la ville de Pachuca de Soto, située à 100 kilomètres au nord-est de Mexico. L’idée: rendre heureux par la couleur les gens d’un quartier triste et pauvre. Le collectif de street artists mexicain Germen Crew a mené cet incroyable projet avec le financement du gouvernement dans l’espoir de réhabiliter la zone et de ras- sembler les habitants. Un projet qui ressemble à celui de l’artiste JR en 2008 dans les favelas de Rio. Cette fresque achevée le 28 juillet et qui s’étend sur plus de 20 000 mètres carrés de façades est non seulement la plus grande du Mexique, mais a permis également de générer de l’em- ploi au sein de cette petite ville et de professionnaliser des jeunes qui n’avaient pas beaucoup de perspectives d’ave- nir. Espérons que cette nouvelle curiosité fasse venir des visiteurs du monde entier pour dynamiser cette région pour le moment boudée par les touristes. Du street art en couleurs pour créer du bonheur GERMEN CREW El MacroMural, 2015 Votre nouvelle approche pour financer tous vos projets professionnels de 100 000 € à 50 M€ et plus. 12 Beaux Arts par Vu Florelle Guillaume Chaque année, au crépuscule de l’été, le désert du Nevada s’embrase. Là,au milieu de nulle part,sous un soleil à rendre dément, une cité éphémère surgit pour le colossal festival du Burning Man (70000 participants l’an dernier). Son peuple est une folle société improvisée: des jeunes lambda ou des vrais allumés venus du monde entier pour se réinventer et s’enivrer de cette fête endiablée. Ici, on n’achète pas, on troque. Les véhicules sont mutants, la musique perpétuelle. Tenues débridées exigées, potions magiques conseillées, créativité encouragée. C’est une apocalypse joyeuse à mi-che- min entre Mad Max et la secte hippie qui trouve ses racines dans le mouvement Dada comme dans les sociétés tribales. En guise d’apothéose, des idoles d’osier sont mises à feu, donnant lieu à des visions mystiques et délirantes comme ces amoureux de 25 mètres de haut,qui s’étaient consumés l’été dernier dans un long et torride baiser. Les feux de l’amour NK GUY Embrace, 2014 À lire: The Art of Burning ManEF/,(VZrÊE5BTDIFOrQrérIUUQUIFBSUPGCVSOJOHNBODPN 14 Beaux Arts Ils font l’actu O nracontequependantlechantier,unepie aurait fait son nid entre deux poutres, au 30e étagedubâtiment…Le27janvierdernier,la tour D2 était inaugurée à la Défense, le plus grandquartierd’affairesdel’Hexagone.Réalisée avec 30% d’économie de matières premières, cette tour environnementale «nouvelle généra- tion»sedistinguedesconstructionsvoisinespar ses 171 m de haut et sa forme ovoïde – qui n’est pas sans rappeler celle des tours Gherkin de LondresouAgbardeBarcelone.Parmisesnom- breuses particularités techniques, un noyau en bétonreliéàuneexostructureenacier.Unepre- mièreenFrancedepuislaconstructiondelatour Montparnasse,en1971.Sonplus:unjardinàciel ouvertde500m2,peuplédepinssylvestresetde résineux, situé au 37e étage. Récemment primé, leprojetposelesfondementsd’unearchitecture raisonnée.Sonauteur?AnthonyBechu(enasso- ciationavecTomSheehan). AnthonyBechu?Cenomnevousditsansdoute rien. Pourtant, c’est l’une des figures de l’archi- tecture française.Tout le contraire d’un archi- tectebling-bling.Unhumaniste,àlacarrurede rugbyman, «vingt-cinq ans de pratique, ça vous marque», qui se décrit comme «un médecin de l’espace au service de l’homme» et assume «le caractèregénéralisteetvariédesesprojets»,au risque parfois qu’on le qualifie «d’architecte de promoteurs». Car loin de vouloir «imposer une marque de fabrique», il entend «redonner leurs racines aux êtres et aux lieux qui les ont per- dues».Ainsi, qu’il rénove la salle de l’Olympia à Paris, construise des tours mixtes à Bombay, imaginelavilledeShenyangenChine,participe à l’extension du stade Al Shaab de Le Corbusier Méconnu du grand public, l’auteur de la tour D2 à la Défense publie un nouvel ouvrage, Architecture for the Future, où il développe une pensée qui entend réconcilier l’urbanité et la nature. Portrait. ANTHONY BECHU ARCHITECTE HUMANISTE à Bagdad ou même dirige l’École d’art améri- cainedeFontainebleau,ilesttoujoursportépar la même quête: «Ne jamais refaire la même chose;êtrelàoùl’onnem’attendpasetsurtout continuer à m’amuser», comme une lointaine résurgence de son enfance passée à faire le clown à l’académie Fratellini! DUYÉMENAUXVIGNOBLES BOURGUIGNONS Fils et petit-fils d’architecte,Anthony Bechu a repris en 1986 l’agence familiale, rue Lecourbe à Paris, fondée par son grand-père en 1912. Après l’obtention de son diplôme d’architecte àlafindesannées1970,ilpartauY émenrénover les palais de uploads/s3/ beaux-arts-septembre-2015 1 .pdf

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