Sommaire du N°8 Éditorial : Palettes & Cie Par Didier Saimpaul Claude Allard :

Sommaire du N°8 Éditorial : Palettes & Cie Par Didier Saimpaul Claude Allard : Des paraguayennes en Périgord « Harpe Indienne » : Le CD Ève Mc Telenn : Une belle énergie au service de la harpe celtique Kenavo Friend Une mélodie pour le souvenir « Du crépuscule à l'aurore » Le premier CD de Grégory Cappoen « Porcelaine » Une composition de Grégory À la recherche du chromatisme Par Stephan Lemoigne André Glémin Le magicien du demi-ton « Harpaije » Le nouveau Pascal Coulon est arrivé ! « The Cromarty suite » Construire une harpe celtique : Assemblage et finitions « Pourquoi ce triskel sur ma harpe ? » Éditorial : Palettes & cie Quand on admire les harpes du moyen-âge, comme celles peintes par Hans Memling , on reste émerveillés par leur beauté mais aussi par leur simplicité ! Les musiciens médiévaux, qui étaient aussi chanteurs et souvent conteurs, ne se souciaient guère de tonalité : ils s'accordaient de façon à placer leur voix le mieux possible, ou en se mettant au diapason de ceux avec qui ils jouaient. D'ailleurs la plupart des morceaux traditionnels peuvent se jouer dans toutes les tonalités, ce qui importe vraiment étant leur mode. Mais quand la musique modale se fait tonale...on a besoin de chromatisme...et donc de palettes ! Guère de harpe moderne sans un système ou un autre de demi-tons...les palettes font leur apparition même sur les koras, harpes-guitares et autres... Il suffit de survoler tout ce qui a été imaginé dans ce domaine pour se convaincre que matière grise, astuce, précision n'ont pas fait défaut pour essayer d'inventer le bidule idéal, le-système-tellement-simple-que-personne-n'y-avait- pensé, le sésame du chromatisme débridé ! Assurément, à force, de grands progrès ont été réalisés, des systèmes plus fiables, plus faciles à utiliser, réglables, mais aussi plus complexes et plus chers sont apparus et se sont perfectionnés, et ça n'est pas fini. Il y a encore de la place pour les inventeurs. Et puis, il y a aussi ceux qui s'en passent...Mais oui, la harpe diatonique fait de la résistance, elle a toujours ses compositeurs et ses virtuoses... surtout du côté de l'Amérique du Sud. D. S. 1480 Hans Memling Madonne à l'enfant et anges musiciens . The National Gallery of Art, Washington DC, USA C'est quand même un travail assez différent, non ? Mais oui, et beaucoup de connaissances me manquaient, au début, pour construire des harpes. C'est quelque chose qu'on n'apprend pas à Mirecourt ! J'ai fréquenté des harpistes sud-américains, me suis fait prêter des harpes, en ai réparé...et j'ai commencé à en construire une pour moi. Et à apprendre à jouer ? Seul ? Même à Paris, à l'époque, ça n'était pas facile de trouver un professeur : il n'y avait que des harpistes classiques. Et quand je suis venu m'installer en Dordogne, là c'était carrément le désert ! J'ai appris tout seul, ou presque ; mais je ne conseille à personne de faire ça ! Quand on peut trouver un professeur c'est bien plus facile. Décortiquer tout seul les rythmiques, l'ornementation, c'est très, très compliqué. Et puis...il y a quelque chose de plus à comprendre, à un moment donné. Un accent particulier. Un déclic, et on se dit : « j'y suis » ! Tous n'y arrivent pas. Même si on sait jouer parfaitement les notes, il manque encore ce truc-là, qui est l'essentiel ! La harpe paraguayenne, c'est une technique bien spéciale ? Oui, très différente de la harpe classique. D'abord, on joue avec les ongles, un jeu plus percussif, plus viril, on frappe les cordes ! Ça donne un son explosif, qui va bien avec ces musiques très rythmées. En plus, ces harpes sud-américaines sont très particulières. Les cordes sont moins épaisses, moins tendues. Les tables sont très fines, les armatures et renforts plus légers. Mais malgré cela, le son est plus puissant, plus rond que sur les classiques... Ce genre d'instruments, c'est aussi une invitation aux voyages... Je ne suis jamais allé en Amérique du sud...mais j'ai tellement connu des musiciens de là-bas, et joué avec eux, que j'ai l'impression d'y être allé ! J'ai joué avec Gerardo Servin, par exemple, un harpiste extraordinaire ! Avec des vénézuéliens, des mexicains... Claude Allard : des paraguayennes en Périgord... Claude Allard a 30 ans en 70...quand un beau soir, dans un cabaret « latino » à Paris, il tombe sous le charme de la harpe paraguayenne. Il est déjà musicien et luthier de métier, issu de la prestigieuse école de Mirecourt : violons et autres instruments du quatuor, guitares...Mais les harpes ? Tous ces styles se ressemblent ? La base est la même. Mais les rythmes et les répertoires sont différents. Les deux harpes que l'on voit ici, quelle est leur histoire ? Celle-ci a 37 ans. J'ai fait tous mes concerts avec. Ça n'est pas exactement une paraguayenne, je l'ai faite dans l'esprit des harpes sud-américaines, mais un peu à mon idée. Elle a une table en red-cedar, une caisse en acajou, un pilier en pin, une console en multiplis... Et un son qui décoiffe ! Cette forme de console, c'est traditionnel ? Non, ça c'est mon délire perso ! Et avec un système de fourchettes ? Imité des harpes classiques, mais sans pédales...ça se manœuvre avec une clé, de l'autre côté. Ça fonctionne ! L'autre, par contre, c'est une vraie paraguayenne... de Sarlat ! Avec ses cordes qui passent au milieu de la console. Construite dans les mêmes bois. Elle est encore plus légère. Avec un son superbe, elle aussi. Il y en a eu beaucoup, de ce modèle ? Oui, j'en ai construit et vendu pas mal... On peut gagner sa vie, en France, en fabriquant des harpes paraguayennes ? Bien sûr que non ! J'ai fait aussi une trentaine de celtiques, une péruvienne et même une reconstitution de harpe égyptienne, pour un musicien qui l'utilise dans ses concerts. Mais l'essentiel de mon activité de luthier ça restait quand même les violons et les guitares. Sinon, comme musicien, j'ai pas mal tourné, dans la région et un peu partout. J'avais monté un groupe, « Aura Musicalis », harpe, cuatro, guitare, chanteuse...on a joué par exemple au festival de harpes de Maubeuge, un bon souvenir...J'ai arrêté il y a cinq ans. Pourquoi ? J'ai eu un accident avec une machine. Je me suis blessé deux doigts. Depuis, complications, arthrose...pas formidable pour un luthier et pour un harpiste ! J'espère que la médecine va me réparer ça. J'ai envie, maintenant, de me construire une harpe baroque espagnole... À cordes croisées ? Oui, je trouve cet instrument fascinant ! Et quelle belle musique on peut jouer avec ! En plus, la harpe baroque espagnole et les sud- américaines, c'est pratiquement la même chose... Eh bien, bon rétablissement ! Merci ! La tradition, c'est beau ! Un koto japonais... LA HARPE INDIENNE 26 ans de travail et... un seul CD ! Comme, en ce moment, Claude ne peut plus guère toucher sa harpe, il m'a d'emblée offert son CD pour que je puisse quand même l'écouter jouer ! Une attention que je sais apprécier. Toute cette musique est vraiment très belle et si bien interprétée ! Quand on écoute bien des styles de harpe, on ne peut manquer d'être surpris par le brio, la légèreté de ce jeu, à la technique et aux effets surprenants. Et ces mélodies d'Amérique du Sud , authentiques ou composées « d' après » sont si pleines de nostalgie et de romantisme, et animées aussi par une rythmique variée et puissante... Une bonne nouvelle, ce CD est encore disponible chez le musicien : mailto:allardclaude@hotmail.fr Légères, les paraguayennes de Claude Allard...! Bonjour Ève ! Peux-tu te présenter ? Bonjour Didier, et merci de me donner l’occasion de faire partager ma passion pour la Harpe Celtique. Je m’appelle Ève McTelenn, j’ai dépassé la quarantaine et je pratique la harpe depuis près de 15 ans maintenant. D'où vient ce nom, Ève McTelenn ? Comme tu peux l’imaginer, ça n’est pas mon vrai nom... Cela se pratique beaucoup dans ce milieu ; dans mon cas je voulais différencier ma vie de femme de ma vie d’artiste et mon nom usuel est beaucoup moins évocateur !! Je m’appelle bien «Ève», c’est le prénom que mes parents m’ont donné, car je suis la première fille à être née dans la famille. McTelenn est un jeu de mots, de Telenn, harpe, et «MC» est le diminutif de macareux représentant la tête d’oiseau qui est à la proue de ma harpe principale, construite par Marin Lhopiteau. Et donc cette demoiselle s’appelle «Telenn Mac » - la harpe du macareux. Et cette passion pour la harpe celtique ? En premier lieu, je me sens doublement celte ! Ma famille vient d'Auvergne et de Bretagne. Nous sommes de grands voyageurs. Je suis née en Tunisie et j’ai fait une petite partie de mes études au Sénégal, où j’ai découvert la Kora, une cousine de la harpe, et aussi acheté comme beaucoup, beaucoup de gens, des disques d’Alan Stivell, uploads/s3/ harpes-mag-8.pdf

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